#BalanceTaTruie
(L’Imprécateur)

La dénonciation (cafardage, délation, mouchardage…) était autrefois considérée comme une faute grave. Dans les cours de récréation, le “rapporteur” était hué. Ce sont les communistes qui sous Staline, puis Mao, Honnecker, Ceaucescu, en ont fait une vertu et une obligation socialiste. Dans les écoles, les professeurs enseignaient aux enfants à dénoncer leurs parents et leurs voisins.

En France, pendant l’Occupation allemande, les maquisards communistes et les socialistes du gouvernement de Vichy dénonçaient les gaullistes aux nazis en échange d’une immunité provisoire, et il arrivait que pour se venger les gaullistes en fassent autant en dénonçant les communistes. À la Libération, on dénonça les femmes qui avaient fréquenté des Allemands, les commerçants qui leur avaient vendu des produits et même les hôteliers qui avaient accepté le loyer que proposaient (au début de l’Occupation seulement) les comptables de la Wehrmacht pour prix de la réquisition.

Ensuite, le sens de l’honneur revint et le “cafteur” fut à nouveau montré du doigt dans les cours de récréation. La “balance” écoutée mais méprisée dans les commissariats. La dénonciation est redevenue dans les années 80 avec Mitterrand : sport favori des journalistes de gauche épluchant les écrits et les déclarations de droite pour y flairer le moindre mot permettant de l’accuser de connivence avec l’extrême-droite et le nazisme. Et depuis 2010 la gauche encense le “lanceur d’alerte” s’il est de son bord, faisant de la délation, autrefois acte de lâcheté du cafard sournois incapable d’affronter lui-même son opposant par l’épée, la parole ou l’écrit, un acte de courage, “citoyen” et “républicain” cela va de soi.

En 2017, un nouveau terme a été créé, le caftage c’est “la parole libérée”.

Il y a incontestablement des prédateurs sexuels. Ils le sont les uns parce qu’ils croient toutes les femmes disponibles, qu’elles le veuillent ou non, pour leur propre plaisir, et n’attendent qu’eux pour avoir des orgasmes, d’autres parce que leur position hiérarchique les met en position de force. Mais ce n’est pas, et de loin, la majorité des hommes.

Les femmes sont moins nombreuses à exercer des fonctions où elles peuvent, elles aussi, être en mesure d’être des prédatrices et d’exiger de subordonnés masculins des prestations sexuelles en échange d’une promotion, d’une augmentation ou d’un service. Mais cela existe. Il y a même eu plusieurs films sur le sujet et des exemples historiques existent aussi, comme l’impératrice  Catherine de Russie.

Dans les usines où le personnel est très majoritairement féminin, on recommande encore au personnel masculin venant de l’extérieur (par exemple pour l’entretien du matériel ou y faire de la formation professionnelle − j’en parle en connaissance de cause) de ne jamais s’aventurer seul dans un atelier de femmes sans être accompagné d’un autre homme qui surveille pendant la réparation ou le cours. Les cas où des femelles en chaleur immobilisent en groupe le pauvre garçon, lui retirent son pantalon, le masturbent et s’en servent comme sex-toy jusqu’à l’arrivée d’un cadre qui vient rétablir l’ordre ne sont pas rares, même si les victimes hommes osent encore moins porter plainte que les femmes. C’est pourquoi, puisque des pétasses féministes veulent lancer le mouvement #BalanceTonPorc, je proposerais que les victimes de harcèlement féminin dénoncent leurs “agresseuses” avec #BalanceTaTruie si je ne trouvais pas cela immonde.

Cela dit, il faut chercher la cause profonde de ce mouvement. Le choix du mot “porc”, plutôt que “violeur” ou “agresseur” n’est pas innocent. Dans les cités et chez certains “intellectuels” musulmans, “porc” est une insulte réservée aux chrétiens “…dont Il (Allah) a fait des singes et des porcs” (Coran 5:60) parce qu’ils mangent du porc. Dans les milieux féministes, le mot désigne le mâle blanc hétérosexuel, car, bizarrement, ces dames hargneuses trouvent toutes les excuses aux violeurs et agresseurs sexuels de couleur, qu’ils soient seuls ou en groupes, comme on l’a vu en Allemagne à Cologne, ou en France à Paris-La Chapelle.

Si ce mouvement, largement repris et amplifié par une presse de gauche à court d’arguments pour défendre des “valeurs” de gauche qu’elle a elle-même détruite, prend une telle ampleur, ce n’est pas sans raisons. Car il s’agit d’une véritable opération de guerre psychologique. Elle n’a rien de spontané. Elle est au contraire bien orchestrée par l’oligarchie financière qui gouverne en Occident. Le “pauvre” Weinstein a servi de détonateur.

Je dis “pauvre” parce qu’il est sans doute coupable, comme DSK ou Polanski avant lui, mais  la presse de gauche lui refuse le droit à la présomption d’innocence et à la défense. Des valeurs qu’elle encensait autrefois, mais qu’elle a jeté “aux chiottes” comme dirait Poutine, s’abritant de l’ignominie en l’habillant d’une noble cause : la défense des femmes victimes de harcèlement sexuel. Une femme qui s’estime victime de viol ou de harcèlement a raison de porter plainte, mais c’est à la Justice d’ordonner une enquête et de punir si le crime est prouvé, pas à la presse qui fait son beurre avec du cul.

Mais à qui la faute ? En premier lieu à l’enseignement public de la sexualité.

Il s’est profondément dégradé en devenant “technique”. L’école apprend le processus de la pénétration et à enfiler une capote, pas à respecter la fille. Les mères font prescrire par leur gynéco la pilule à leur fille de quinze, voire treize ans, et les pères offrent des préservatifs à leur fils, mais ne leur apprennent plus ce qu’on appelait autrefois “l’amour courtois” : savoir dire non quand on est une fille, respecter la fille quand on est un garçon, ne jamais la brusquer, obtenir son accord sur tout, aller doucement, lentement, apprendre à contrôler son éjaculation pour la retarder au maximum et permettre à la fille d’atteindre l’orgasme, etc.

Pendant des décennies, l’omerta sociale et médiatique a protégé Harvey Weinstein aussi bien que DSK. Les victimes ne portaient pas plainte parce qu’elles avaient honte comme elle le disent aujourd’hui, mais la plupart parce que leur carrière n’était pas encore au top. Certaines l’ont naïvement reconnu. L’actrice Lysette Anthony a été violée, dit-elle, par Weinstein, mais déclare qu’elle “s’est sentie obligée de continuer à le voir pour le bien de sa carrière”. C’est tout juste si elle ne rajoute pas “et puis, Harvey était un bon coup !”. Une autre “Je ne voulais pas porter préjudice au film” (dans lequel elle avait obtenu un rôle avec son c.). C’est reconnaître qu’elles ont monnayé leur viol contre célébrité et argent.

Ne portent-elles pas une part de responsabilité dans ces crimes sexuels ? Il y a toujours des choix à faire dans la vie entre l’honneur et l’acceptation de la bassesse, entre ses fesses et une carrière plus rapide et plus juteuse financièrement que l’on espère obtenir en les offrant. Si on n’a pas su le faire, il ne faut pas venir se plaindre ensuite une fois devenue riche et célèbre.

À  gauche en robe transparente, Jennifer Lopez. La découpe de la robe des deux de droite monde leur pubis glabre, comme il se doit, un appel très clair au coït.

Et c’est bien ce qu’elles cherchent, toutes ces starlettes que Closer ou Match et bien d’autres nous montrent papillonnant, nues ou presque, en robes transparentes dans les salons de Cannes et autres soirées mondaines du showbiz et de la presse. Elles se comportent en truies et accusent ensuite de viol le producteur ou l’homme politique alors qu’elles ont tout fait pour attirer son attention en le provoquant dans l’espoir d’un contrat ou d’un bénéfice quelconque. Et s’il abuse d’elles, elles étaient souvent consentantes. D’ailleurs si une relation suivie s’ensuit, elles pardonnent presque toujours.

Weinstein serait-il devenu Weinstein si cette stagiaire qui a consenti à le masser lui avait plutôt donné une bonne paire de gifles ou un coup de genou bien placé ? Comme les femmes savaient le faire autrefois. Si cette jeune étudiante qui a bien voulu se déshabiller devant lui avait pris ses jambes à son cou ? Si toutes celles qui ont préféré faire des  “accords à l’amiable” avec le producteur avaient plutôt déposé plainte contre lui ? Car c’est un fait, si toutes ces femmes avaient préféré leur dignité à leur carrière, si elles s’étaient conduites en femmes et non en truies, faisant passer le fric avant leur honneur, le producteur Weinstein aurait sans doute changé d’attitude ou n’aurait rien produit du tout. Une starlette, une « politicienne », une journaliste, une femme (mais aussi un homme) dans une situation inacceptable pour son honneur et sa dignité, et qui laisse faire par intérêt direct ou indirect, est autant complice que victime.

“Si Weinstein est un porc (et il l’est sans conteste) alors celles qui le « balancent » en différé et toute carrière préservée, sont un peu des truies”. (Antonin Campana). On se souvient de la complicité de la presse de gauche et des féministes pour DSK (dont la députée socialiste mère de Tristane Banon qui reprochait à sa fille de l’avoir dénoncé). On a entendu une féministe notoire dire qu’il “n’était pas bien grave” de trousser une soubrette noire. Quand la justice américaine rappelle que Roman Polanski est l’objet d’un mandat d’arrêt pour viol sur mineure, il y a des personnalités françaises à gauche pour crier à la persécution d’un artiste. Lorsque Luc Ferry évoque un homme politique socialiste qui a été vu participant à une partouze avec des garçons mineurs à Marrakech dans le palais d’un magnat français de la presse, c’est lui qui est accusé de « bavasser » dans les médias par Alain Juppé.

Et l’on pourrait aussi pointer l’étrange complaisance des féministes, de la presse et de certains magistrats syndiqués à l’égard de personnalités soupçonnées à tort ou à raison de pédophilie, et leur complaisance plus grande encore envers la place subalterne de la femme dans le monde musulman, l’excision, le mariage forcé des mineures, le divorce et le viol dont la responsabilité est toujours donnée à la femme victime.

Alors ne vaudrait-il pas mieux arrêter #DénonceTonPorc et la campagne fasciste actuelle de délation généralisée et laisser travailler sereinement la Police et la Justice ?

L’Imprécateur