MILITAIRES ET JUGES : QUAND LA COLÈRE MONTE… (par L’Imprécateur)

La plus haute autorité militaire s’est toujours montrée discrète. C’est normal, son statut lui interdit d’exprimer ses états d’âme tant qu’elle est en activité. Ce qui explique que les réactions d’officiers généraux publiées, dans la presse ou sur Internet, sont toujours celles de généraux “en retraite”, ou les compte-rendus de la participation de généraux en activité à des réunions officielles telles que les commissions d’enquête parlementaires.

C’est au détour d’un article paru dans Valeurs Actuelles que l’on a appris que le Chef d’état-major des Armées avait, en ce début d’année, fait part au président de la République de la décision collective des officiers généraux de démissionner si des mesures énergiques n’étaient pas rapidement prises par le gouvernement pour redresser la situation humaine et financière catastrophique des Armées.

Rien n’a encore été fait depuis, mais on peut imaginer que cela donne à réfléchir au président et aux trois ministres concernés, le Premier, celui des Armées et celui de l’Intérieur. Ils ne peuvent en effet ignorer que les meilleurs dirigeants, les plus compétents en géopolitique, géostratégie et même en gestion ne sont pas formés à l’ENA ou à Polytechnique mais à Saint-Cyr-Coëtquidan.

Quelques jours plus tard, c’était au tour de la haute magistrature de manifester son profond mécontentement, malgré son devoir de réserve. Elle l’a fait de manière très officielle, à quelques jours d’intervalle, par la voix du premier président de la Cour de cassation et des premiers présidents des cours d’appel. Ils estiment, après une “délibération commune” que le “rôle constitutionnel” de l’autorité judiciaire « est affaibli par des réformes et projets législatifs en cours ». Sont directement visés le projet de réforme de la procédure pénale qui renforce les moyens de lutte contre le terrorisme, au prix d’une marginalisation des juges d’instruction, et la prolongation de l’état d’urgence qui relègue de facto l’autorité judiciaire au second plan, au profit de la justice administrative.

Mais la mise à l’écart des juges dans la lutte contre le terrorisme n’est pas le seul reproche fait au gouvernement. La fragilisation de leur statut et un manque de plus en plus criant de moyens sont aussi dénoncés. Sait-on qu’il arrive plus souvent qu’on ne le croit qu’un juge en cour d’Assises soit contraint d’aller acheter du papier, des stylos-bille ou régler la facture d’un informaticien, parce que le secrétariat du tribunal n’a plus un sou pour ces menues dépenses ?

On peut leur objecter, comme le fait le gouvernement, que nécessité fait loi, que tout le monde doit faire des économies et que l’état de guerre contre le terrorisme déclaré par le Président justifie la prise de mesures fortes ayant pour objectif de protéger les citoyens. Il est cependant incontestable que la prééminence donnée à la justice administrative sur l’autorité judiciaire n’est jamais un bon signe pour la Justice et que les citoyens finissent très souvent par s’en mordre les doigts quand, après avoir été rassurés dans un premier temps, ils s’aperçoivent que leurs libertés s’évaporent au profit d’un arbitraire présidentiel et gouvernemental qui perdure. Surtout quand le Premier Ministre en personne leur annonce officiellement qu’un terrorisme de plus en plus dur les frappera inévitablement : « la seule question étant de savoir où et quand » ! C’est une méthode préconisée par Machiavel : faire peur pour mieux asservir.

Mais il y a plus grave.

Alors que la protestation des militaires reçoit un écho favorable dans la population comme le montre l’indignation que provoque l’arrestation du général Piquemal à Calais perçue clairement comme une tentative d’intimidation du gouvernement envers l’ensemble de l’autorité militaire (1), celle des juges laisse indifférent parce que leur comportement ces quatre dernières années a déçu une grande majorité des citoyens.

Depuis des années la Justice accepte des dérives subtilement imposées par le corps politique et médiatique bien-pensant. L’exemple le plus criant est peut-être d’avoir accepté de juger comme crimes racistes des opinions ou des critiques portant sur les religions.

Depuis quand la pratique d’une religion définit-elle une race et depuis quand la critique de cette religion, quelle qu’elle soit, échappe-t-elle à la loi de 1905 et à la liberté constitutionnelle de penser et de s’exprimer ?

La faute est à l’origine politique, mais l’erreur de la Justice est de l’avoir cautionnée. Quand la loi confondant religions et races a été promulguée, elle aurait dû être immédiatement invalidée par l’autorité compétente, le Conseil Constitutionnel. Cela n’a pas été fait et les juges sont maintenant tenus d’appliquer un texte de loi voté dont les décrets d’application ont été promulgués.

En réalité la plupart des lois visant officiellement à protéger les communautés (et singulièrement la communauté musulmane), Lois Pleven, Gayssot, Taubira & Co., ont eu pour objectif de réintroduire dans le Code Pénal le délit de blasphème que la Loi bien connue de 1881 avait aboli. Cette dérive est devenue caractéristique à partir de 1981 et l’arrivée des socialistes au pouvoir, avec des procès contre des films ou des affiches considérés comme outrageant le sentiment religieux.

Des associations ont été créées et subventionnées par le pouvoir politique pour protéger les communautés d’origine étrangère et religieuses, LICRA, MRAP, etc.

Leur principale et quasiment seule activité est de mener des actions en justice contre tout mot, toute phrase, toute pensée exprimée publiquement pouvant être interprétée comme une critique des communautés de couleur (“Blancs” exceptés) ou les religions (catholique exceptée).

Il a manqué en France une réaction populaire immédiate, comme en Belgique où un groupe s’est constitué en 1989 : la “Ligue pour l’Abolition des lois réprimant le Blasphème et le droit de s’Exprimer Librement” (LABEL).

Des militants français pour la liberté d’expression ainsi que des militants antiracistes considèrent la loi de 2003 créant un « délit d’outrage au drapeau ou à l’hymne national » comme une réinstauration du délit de blasphème, en ce qu’elle sacralise des symboles et les rend intouchables. Mais curieusement leur esprit sélectif leur fait ignorer la sacralisation par la Gauche de certaines communautés de gens de couleur et de l’islam.

Toute critique de l’islam est considérée comme un blasphème par de nombreux États, qui infligent des punitions pouvant aller jusqu’à la condamnation à mort.

En Arabie Saoudite par exemple, entre 150 et 200 condamnations à mort par décapitation, flagellation, crucifixion ou pendaison sont prononcées chaque année pour ce motif.

Cela n’empêche pas notre président de dérouler le tapis rouge pour recevoir les dirigeants multimilliardaires de ce pays de sauvages où les femmes sont moins bien traitées que les chameaux, où l’on tue les homosexuels, emprisonne et fouette les journalistes indisciplinés. En France on ne tue pas, mais on verbalise et on emprisonne déjà, le plus souvent avec sursis mais la condamnation pour blasphème est bien actée.

L’autre reproche fait par les citoyens à la Justice concerne son laxisme. Un reproche souvent initié par la police qui doute inévitablement du bon sens du juge quand devant le commissariat passent en moto le matin, roulant sur le trottoir et sans casque, le médius pointé vers le ciel, les deux malfrats arrêtés la veille pour vols multiples et violences sur personnes avec récidive.

Soit tout le monde sait que ces juges-là sont souvent ceux affiliés au très gauchiste Syndicat de la Magistrature (celui qui trouve de bon goût d’afficher la photo de parents de filles violées et battues sur son “mur des cons”). Mais l’image que ceux-là donnent de la Justice la salit toute entière.

Marc Robert, Procureur Général, déclare : « L’action répressive contre le terrorisme doit être menée sous la direction et le contrôle exclusif de l’autorité judiciaire, constitutionnellement garante du respect des libertés individuelles ».

Marc Cimamonti, Vice-président de la Conférence Nationale des Procureurs (procureur lui-même) met le gouvernement en garde contre les fiascos procéduraux à venir : « Il y a un point sur lequel nous ne pouvons céder, c’est celui du contrôle d’identité que nous effectuons quand une infraction est susceptible d’être commise […] les anciens policiers revanchards, peu nombreux heureusement, ont toute l’attention du Gouvernement. et une perte d’indépendance si l’on voyait les juges “passer sous l’autorité des préfets” ». Surtout quand on a vu presque la moitié du corps préfectoral remplacé depuis quatre ans par des préfets estampillés “à Gauche”, ceux de Droite étant placardisés.

Cette révolte des juges comme celle des militaires sont des signes positifs. Mais ils ne se laisseront pas entrainer à de actions violentes comme l’espère le gouvernement qui rêve de les mettre au pas.

Un gouvernement dont l’incompétence confine de plus en plus à l’illégitimité.

idiot-cerveau-brain  Cerveau ministériel

C’est aux citoyens d’agir par une résistance active, à commencer par l’élimination aux prochaines élections de cette Gauche pourrie.

(1) “…une grossière tentative d’intimidation, une méthode classique des régimes à l’agonie” (Général Didier Tauzin)

L’Imprécateur

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