MANUEL VALLS, CRETIN OU MALIN ? (par Raymond d’Alenvaire)

La question s’est toujours posée de la place du philosophe dans la cité. Elle se pose d’une manière d’autant plus aiguë que la vie de la cité est aujourd’hui beaucoup plus imprégnée d’idéologie que de raison pure, les grands mythes de l’Antiquité remontant à la surface par cette alternance de comique et de tragique imposée par les bienveillantes et les précieuses ridicules – théorie du genre et lendemains de la journée internationale de la Femme oblige – qui nous gouvernent aujourd’hui.

Ces funestes personnages, directement issus des répertoires de Sophocle et d’Ésope, nous encombrent d’autant plus que leurs apparitions, leurs interventions et leurs déclarations se multiplient, avec une exponentialité dont l’omni-présent vide médiatique entraîne le trop-plein. Or celles-ci n’ont pas toujours, et loin s’en faut, l’intelligence pour marraine. En étant un peu grossier – mais nous ne serions pas les seuls – on pourrait même suggérer que le malheureux assujetti est le spectateur obligé d’un vaste concours de connerie associé à la démonstration parfaite de ce qu’est le mouvement perpétuel.

C’est alors qu’intervient le philosophe, dont la question de l’utilité sera toujours posée, mais dont l’opportunité de l’intervention s’impose parfois comme une apparition voire comme une vérité révélée. Michel Onfray a ainsi laissé entendre que Manuel Valls pouvait être un crétin. Sans être philosophe soi-même, on peut avoir une idée – à tout le moins une appréciation personnelle – sur certaines questions, notamment sur elle de savoir si manuel Valls est ou non un crétin (et peut-être bien d’autres choses encore).

Il ne serait pas impossible que bon nombre de personnes partageassent le point de vue – fort circonstancié – de Michel Offray, tandis que d’autres, sans en avoir la certitude pussent penser que Michel Onfray est assez proche voisin, sinon de la vérité, du moins de la réalité.

Pour notre part, nous serions plus nuancés. Mitterrand fut-il un crétin ? Si on juge l’arbre à ses fruits, on serait forcément enclin à penser que oui. Or la vérité est sans doute toute autre. Entre le petit fayot du collège Saint-Paul à Angoulème qui cherchait surtout à se faire bien voir auprès des bons pères, ou l’évadé deux fois et finalement libéré en 1942 sur intervention de Doriot (à la demande de ses amis Arbellot et Jeantet), sa francisque et tout le reste, jusqu’à son élection de 1981, ses faux bulletins de santé, puis sa réélection de 1988 et même l’invitation de Jacques Chirac à « méditer son message » lorsqu’il rendit son dernier souffle, tout laisse à penser qu’il fut plus un petit malin que le parfait crétin que l’on pourrait croire en observant des dégâts qu’il a causé sur son passage.

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Latché, souper avec René Bousquet (cerclé), Jacques Attali et Jack Lang. Bousquet, ancien secrétaire général de la police de Vichy à l’époque ou Mitterrand recevait la francisque en “remerciement des services rendus”, a financé généreusement la campagne de Mitterrand en 1974 et quelques autres.

On pourrait en effet croire qu’un homme intelligent n’aurait jamais causé de tels dommages. Or le problème est ailleurs. Chez ces gens-là l’obligation de moyens mis à la disposition de leur bien-être et de son prestige l’emporte sur l’obligation de résultat.

S’agissant de Manuel Valls, du désordre de ses propos et de son agitation à propos du Front national – totalement incompatibles avec le prestige de sa fonction – on pourrait croire que l’on a affaire à un déséquilibré, à un homme surmené ou tout simplement à un fanatique. Certes les trois explications sont recevables, mais la ruse, cette vielle ruse de socialiste dont cette vieille canaille de François Mitterrand usa et abusa de 1916 à 1996 en se fichant ouvertement de tous les crétins qui accordaient quelque crédit à sa parole fourbe, cette ruse de serpent est tout ce qu’il y a de plus présente chez Manuel Valls et montre qu’il sait très bien où il veut aller.

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Il a déjà compris que la victoire de François Hollande en 2017 est assurée.

Faisons une petite parenthèse. Lorsqu’il entreprit d’asservir l’Europe, Hitler savait parfaitement que la France finirait par déclarer la guerre à l’Allemagne aussitôt l’assaut contre la Pologne déclenché.
Lorsque la France déclara la guerre à l’Allemagne, Hitler savait parfaitement que la France ne lèverait pas le petit doigt tant que l’Allemagne ne franchirait pas le Rhin. Hitler savait également que les Français – qui, de 1939 aux premiers mois de 1940, auraient parfaitement pu défaire l’Allemagne – n’envisageraient pas une seconde que c’est par la Meuse que l’Allemagne prendrait d’assaut la France.
Comme on connaît ses saints…

Cette parenthèse, pour illustrer que les Français sont terriblement prévisibles.
Et malgré la supériorité de leur ton, les Français, qui ont le commentaire si facile, sont souvent imperméables à la réalité et se mettent ainsi à la merci de n’importe quel fourbe, parce que le tempérament français n’est pas si cartésien qu’il le croit, et que le mensonge, en France, est considéré comme une preuve d’excellence depuis 1789 et probablement depuis bien avant.

La démarche de Manuel Valls et ses vociférations mussoliniennes ne trompent que les analystes accrédités. Ceux-ci d’ailleurs se verraient privés de tout accès à la mangeoire s’ils essayaient d’éclairer du moindre rai de lumière leurs doctes exposés. On a vu ce qu’il en est advenu d’Éric Zemmour, paria de la bien-pensance, et oracle de la mal-France, autrement dit de la France la plus française.

Le Premier ministre Valls sait comme nous que la piquette du Parti socialiste est d’autant plus certaine qu’elle est parfaitement méritée. Or nulle repentance chez ces gens-là, seulement des objectifs. Et, comme nous le disions il n’y a pas si longtemps, cette piquette est l’assurance de la solidité de la candidature – et de la réélection – de François Hollande en 2017.

Le message de Manuel Valls, à travers cette campagne de dénigrement (d’autant plus indécente que des gens de sacs et de cordes peuplent les rangs du camp si “citoyen” des socialos) est donc de haute tactique.
Que personne ne s’y trompe !

Les socialos, et François Hollande en est la plus belle démonstration, ne vont nulle part ailleurs que sous les projecteurs destinés à les projeter dans la mangeoire nationale au mépris de l’intérêt général et du bien commun. L’ÉNA, qui a perfectionné le vice en la matière, pourrait du reste tout aussi bien s’appeler l’ENF : École Nationale de Flibuste.

Il ne s’agit que d’assurer sa prise. Rien d’autre, sinon quelques petites satisfactions de l’ordre de la vanité, et de la méchanceté aussi. Car à quoi servirait la puissance publique, sinon à montrer ses pectoraux, à contraindre, à brimer et à humilier ?

Dans son théâtre de marionnettes, Manuel Valls agite donc le spectre de la peur.
La peur de quoi ?
Mais la peur de ne pas voir Hollande réélu en 2017, voyons !

Toute campagne de communication répond à des objectifs de communication en vue de la réalisation d’objectifs commerciaux, et s’adresse à une cible.
La cible, là, c’est le PS. Le message est clair et peut se résumer ainsi : ne nous divisons pas, sinon le gâteau va nous échapper.
Il a effectivement peut que son parti se fracasse contre le Front national compte tenu de la jurisprudence socialo des trois dernières années..

Ils ont tout compris, ces socialos. Ils ont même compris que le parti d’en face n’a tellement rien compris qu’il s’obstine à projeter lui-même ses propres électeurs dans les bras du Front national en se montrant – et sans la moindre contestation possible – de parfaits crétins.
Lorsque Monsieur Sarkozy se croit malin en disant qu’une voix pour le Front national c’est un siège pour le Parti socialiste, il montre que ses limites vont en se rétrécissant. Quand vingt-cinq ans après on remplace les carences idéologiques par des mantras, c’est qu’on est – excusez-moi du mot – un con.

Alors, tout le cinéma de Manuel Valls est peut-être malpropre, indécent, malhonnête et tout ce que l’on voudra, mais il n’est pas dénué de malice. Toute cette communication – en apparence désordonnée – s’inscrit parfaitement dans le sens de l’histoire, c’est-à-dire de celles qu’on raconte aux Français pour les endormir depuis… des lustres, en tout cas.

Au congrès d’Épinay, François le fourbe a donné le ton. Faussaire d’entre les faussaires, il a assuré aux faussaires ses disciples une rente de pouvoir et de prébendes dont il a si bien profité que lorsqu’il est question de Mitterrand et de l’argent, sa malhonnêteté est magnifiée comme l’illustration de son appétit de liberté.
L’argument qui explique tout !

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Ducond et Ducont ? Ou bien Malind et Malint ?
Le grand vizir veut être calife à la place du calife.

En attendant, les socialos continuent à se moquer du monde sans rencontrer d’autre obstacle que le Front national. Même Juppé a l’air dans leur camp. C’est dire s’ils ont raison de croire à la victoire de Hollande en 2017 et de travailler en ce sens, sachant que les motivations des électeurs de gauche sont puissamment enracinées dans les bas instincts ou dans la cécité, et que les électeurs de droite, beaucoup plus exigeants, trouvent de moins en moins leur compte chez ceux qui appellent systématiquement à voter pour le candidat socialo en cas de triangulaire et qui n’ont pas encore compris que la droite, ce n’est pas une question d’argent – ce qui ne justifie en rien l’ignoble ISF – mais de principes simples, de bon sens et surtout de clarté.

Raymond d’Alenvaire

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