LES COMPTES DE CAMPAGNE DU PRÉSIDENT
(L’Imprécateur)

La CNCCFP (Commission Nationale des Comptes de Campagnes et des Financements Publics) vient de rendre son verdict : les comptes de la campagne présidentielle du candidat Emmanuel Macron sont parfaitement légaux.

S’il a obtenu des locations de salles avec des rabais allant jusqu’à 77% (3.000€ pour le théâtre Antoine dont le propriétaire est un ami de Macron, au lieu de 7.000€ pour son concurrent Benoît Hamon par exemple), c’est parce qu’il a mieux négocié que ses concurrents. Ah mais !

Il faut dire aussi que monsieur François Dumontel, l’ami en question, a aussi oublié de facturer au candidat Macron des prestations pourtant obligatoires comme la sécurité et l’éclairage. Être aussi négligent devrait le conduire rapidement à la faillite. Heureusement, ses théâtres sont subventionnés par nos impôts. Il est donc à l’abri du besoin malgré sa mauvaise gestion.

On le croit volontiers : un ex-employé de la Banque Rothschild est normalement plus compétent pour négocier un contrat financier qu’un quidam souvent énarque et qui plus souvent encore étant fort bien payé par l’État, n’a jamais travaillé de sa vie pour une entreprise ni eu le besoin de négocier avec son banquier. Bon.

“Puisque nous sommes d’accord sur ce point fondamental”, comme disait le représentant de l’État d’Israël à l’ONU à “l’ambassadeur” du groupe terroriste palestinien Hamas qui venait de convenir qu’il n’y avait pas de Palestiniens en Palestine du temps de Moïse [1], il reste deux autres points à éclaircir.

Le premier n’est sans aucun doute qu’une coïncidence surprenante : quelques jours avant de prendre la décision d’exonérer de toute responsabilité le candidat Macron, le président François Logerot de la CNCCFP venait d’apprendre qu’un décret pris en urgence le 30 mai 2018 [2] venait d’augmenter ses émoluments de 57%, les faisant passer de 4.574€ par mois à 7.182€ nets (donc pas de CSG, etc.), avec effet rétroactif au 1er janvier 2018, soit 86.184€ par an auxquels la France riche et généreuse pour ses fidèles serviteurs ajoute une prime de 9.500€, bruts ceux-là. Un cadeau, mérité sans aucun doute, de près de 100.000€ par an. Ce haut fonctionnaire âgé de 83 ans, bénéficiant déjà d’une retraite copieuse travaille toujours pour le pouvoir.

C’est admirable et donc mérité.

Seulement, comme il n’est pas seul à prendre les décisions, l’article 3 du décret prévoit très judicieusement que
“… des indemnités ou vacations peuvent être allouées dans les conditions fixées aux articles ci-après :
– au vice-président ;
– aux membres de la commission lorsqu’ils interviennent en qualité de rapporteur général ;
– au secrétaire général, aux secrétaires généraux adjoints ainsi qu’aux collaborateurs permanents du secrétaire général ;
– aux rapporteurs qui contribuent occasionnellement aux travaux de la commission”
.

Le verbe “pouvoir” est employé au conditionnel. Voudrait-il signifier que les indemnités seraient allouées aux destinataires s’ils travaillent et prennent les décisions conformément aux directives que leur donnera le président ? – On n’ose le croire… Bien que la France soit classée par l’ONG Transparency au 23ème rang des pays où la fonction publique est la plus corrompue, tout le monde sait qu’il s’agit d’une fake news odieuse destinée à salir notre président et son gouvernement de godillots disciplinés !

Le second point soulève le fait que le Code Électoral interdit aux personnes morales de participer au financement de la campagne d’un candidat sous forme de don, de biens, de services ou d’« autres avantages directs ou indirects à des prix inférieurs à ceux habituellement pratiqués ».

Voyez comme ce Code est mal rédigé ! Il n’a pas prévu le cas où le candidat qui négocie des prix avec des “personnes morales”, c’est-à-dire des sociétés commerciales qui lui vendent des prestations, soit nettement plus habile que ses concurrents politiques parce que, lui, a appris à négocier chez Rothschild. Et comme c’est François Henrot qui fut le bras droit de David Rothschild, directeur de Rohschild Affaires, qui le dit dans une vidéo : “Emmanuel Macron était le meilleur”. On peut le croire !

Ah… désolé ! Encore une coïncidence fâcheuse, la vidéo n’est plus disponible :

Mais comme il est possible de “learn more”, j’ai « learné » un peu plus pour en savoir davantage sur la cause de cette mise en non-availabilité.

Et effectivement, on peut la trouver sur un site suisse, pays où, contrairement à la France il n’y a pas de censure :
https://lesobservateurs.ch/2017/04/30/quand-le-directeur-de-rothschild-avoue-que-macron-est-un-excellent-manipulateur-qui-raconte-des-histoires-video/.

Bien. Maintenant, supposons que quelqu’un veuille remettre en cause l’honnêteté de “Macron-le-Manipulateur” (je ne fais que citer son ancien patron chez Rothschild) dans la campagne électorale. Peut-il le faire sur la base de l’article L25 dudit Code ? – Oui bien sûr ! Mais il faut que ce soit un électeur qui “este” en justice.

Heureusement pour Macron, il faudrait que les méchants qui veulent nous priver de cet excellent président qui, comme Trump aux USA a réduit le chômage à 3,5%, remonté le taux de croissance de la France au-dessus des 2,5% de la moyenne européenne (3% en Europe centrale et pays Baltes hostiles à l’Europe), réduit sévèrement la dette de la France, etc., trouvent un électeur prêt à débourser quelques milliers d’euros en frais d’avocats et de justice.

Mais j’y pense… Hamon, Fillon, Le Pen, Dupont-Aignan, qui ont payé leurs salles de campagne électorale plus les prestations attenantes au prix fort… Ce sont des électeurs comme les autres, non ? Ils pourraient réclamer le remboursement du trop payé puisque le président de la CNCCFP dit que celui payé par Macron était un prix normal, habituellement pratiqué et qu’il n’y a donc rien à voir.

 

L’Imprécateur
05/06/2018

 

[1] ONU, juin 2011, l’ambassadeur israélien : “Mesdames et Messieurs, avant de commencer mon discours, je voudrais narrer une vieille histoire…
Lorsque Moïse conduisait les Hébreux hors d’Égypte il dut traverser des déserts et des prairies et encore des déserts…
Son peuple était éreinté et avait besoin d’eau.
Alors Moïse frappa la roche d’une montagne de sa canne et au bord de cette montagne apparut un bassin rempli d’une eau fraîche claire comme le cristal. Le peuple s’en réjouit et tous burent pour leur plus grande satisfaction. Moïse souhaita alors nettoyer son corps. Pour ce faire il alla à l’autre bout du bassin enleva tous ses vêtements et plongea dans les eaux du lac.
Quand Moïse sortit de l’eau il se rendit compte que ses vêtements avaient été volés…
L’ambassadeur Israélien marque alors une pause puis il reprend :
Eh bien ! J’ai toutes les raisons de croire que ce sont les Palestiniens qui avaient volé ses vêtements !”
L’ambassadeur Palestinien manque de s’étouffer en entendant cette accusation. Il bondit et crie :
“C’est un mensonge ! Tout le monde sait qu’il n’y avait pas de Palestiniens à cette époque !!!”
Alors L’ambassadeur d’Israël reprend :
“Puisque nous sommes d’accord sur ce point fondamental, Je vais pouvoir commencer mon discours…”

[2] Décret N° 2018-412 du 30 mai 2018 relatif à l’organisation des travaux de la Commission Nationale des Comptes de Campagne et des Financements Politiques ainsi qu’au traitement du président…