L’OBJECTIF DE FABIUS : DONNER LA SYRIE À AL QAÏDA (par Maurice D.)

Le 5 août 2014, en déclarant “Ce n’est pas un délit de prôner le djihad“, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve se rangeait dans le camp de ceux qui encouragent le terrorisme islamique. Il vient d’être rejoint par Fabius. Celui-ci estime que “le Front El Nosra fait du bon boulot en Syrie“.

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Fabius est notoirement ignorant en politique arabe, mais il doit tout de même savoir que Front El Nosra est la filiale syrienne d’Al Qaïda. Il doit savoir aussi que l’objectif des actions militaires d’El Nosra n’est pas d’instaurer en Syrie une démocratie musulmane modérée mais de prendre Bagdad pour y instaurer un khalifat Al Qaïda qui concurrencerait celui de Abou Bakr Al Baghdadi, chef de l’Etat Islamique, chacun des deux groupes terroristes ayant la prétention d’incarner le “vrai islam”.

Front El Nosra est sur toutes les listes d’organisations terroristes, pourtant elle est grassement subventionnée par plusieurs pays : Arabie saoudite et Qatar en tête, parce que ces deux pays sont proches d’Al Qaïda sur le plan religieux, le sunnisme salafiste ; la Turquie et Israël qui sans honte jouent El Nosra contre Bachar El Assad, et… La France !

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Arabie saoudite et Qatar fournissent de l’argent, la Turquie facilite la stratégie d’El Nosra en laissant passer par ses frontières hommes et matériels, Israël fournit des aides financières dont certaines en provenance des Etats-Unis, de l’armement et des frappes aériennes coordonnées avec les attaques d’El Nosra contre les positions de l’armée syrienne légale, la France fournit du matériel de télécommunications, de santé, un appui diplomatique et de l’armement. Mais quand des armes françaises ou américaines fournies par la France se retrouvent entre les mains des djihado-terroristes d’El Nosra, ce serait selon Fabius, “par erreur“. Pourtant, “Dans un entretien exclusif au « Monde », le président, François Hollande, confirme, pour la première fois, que la France a soutenu la « rébellion syrienne  » en lui livrant des armes” (Le Monde, 20 août 2014).

L’appui qu’Israël fournit à l’organisation djihado-terroriste a des motivations qui sont limpides. Peu importe aux Israéliens la nature djihado-terroriste d’El Nosra, du moment qu’il combat non seulement le régime d’El Assad mais aussi le Hezbollah libanais qu’ils considèrent comme constituant la principale menace pour l’Etat sioniste à ses frontières“. (Kharroubi Habib, Le quotidien d’Oran)

images-3 Vous pensez qu’il restera notre copain après ça ? – Sans aucun doute

L’appui français a d’autres motivations. La rébellion syrienne modérée que Fabius et le gouvernement français soutenaient il y a trois ans dans le rêve naïf d’un printemps syrien s’est non seulement montrée totalement inefficace, malgré l’aide internationale dont elle a bénéficié, mais le gros de ses troupes combattantes a rejoint l’Etat Islamique et ses leaders ont quasiment disparu à l’exception de quelques uns qui continuent à être entretenus en France par le gouvernement à qui ils servent de faire-valoir pour sa politique syrienne.

Fabius considère désormais qu’El Nosra est la force qui pourrait faire tomber Bachar El Assad, il en fait la priorité sur toute autre considération en raison de sa proximité personnelle quasi familiale avec l’État juif. “Plus globalement, M. Hollande estime que la menace que fait peser l’Etat islamique (EI) est plus grave que celle d’Al-Qaida” (Le Monde, 20 août 2014). Fabius fait partie de ceux qui “manœuvrent en coulisse en faveur de son retrait des listes des organisations terroristes et de sa reconnaissance en tant que composante de l’opposition «fréquentable» au régime syrien” (Le Quotidien d’Oran).

Avec une naïveté incroyable, Fabius et les autres États qui aident El Nosra imaginent que ce faisant ils pourront, une fois l’État syrien détruit, en faire leur instrument contre l’ennemi numéro 2, l’État islamique. Ignorent-ils qu’El Nosra, qui affiche pour le moment la seule ambition de prendre Damas pour en chasser Bachar El Assad, ce “mécréant alaouite et socialiste”, deviendra vite aussi totalitaire et expansionniste que l’État islamique dont elle pratique déjà les méthodes de terreur ?

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Pourtant El Nosra ne cache pas dans ses publications son projet politique de devenir la force de l’islam, “le glaive d’Allah“, capable d’imposer le “vrai islam” à l’ensemble du monde musulman puis au monde entier. Abou Bakr Naji, le théoricien de la stratégie de l’État islamique en est parfaitement conscient et classe El Nosra en tête dans la liste des organisations musulmanes à décapiter, au sens propre du terme, dès que possible.

Forte de l’aide reçue, El Nosra enchaîne depuis quelques semaines les victoires sur l’armée syrienne toujours fidèle à Bachar El Assad. Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), ONG basée à Londres disposant d’un vaste réseau de militants et de médecins en Syrie estime qu’El Nosra est maintenant en mesure de prendre la ville de Lattaquié sur la côte méditerranéenne.

Lattaquié est vitale pour le régime syrien. Fief de la communauté alaouite (une branche du chiisme), à laquelle appartient Bachar el-Assad, elle fournit au pouvoir et à l’armée syrienne un grand nombre de ses cadres et assure le ravitaillement en armes et en vivres de la capitale. “L’axe Lattaquié-Homs-Damas est la colonne vertébrale du régime qui reste aujourd’hui solide. Mais si leur fief était attaqué, les Alaouites pourraient délaisser la bataille de Damas, où le régime syrien possède toutes ses infrastructures“. (Fabrice Balanche, directeur du Groupe de recherches et d’études sur la Méditerranée et le Moyen- Orient, cité par Le Point).

Malgré les bombardements de l’aviation syrienne, les djihado-terroristes d’El Nosra “ont poursuivi lundi matin leur offensive éclair en s’emparant d’une importante base de l’armée syrienne à al-Qarmid, faisant main basse sur un important arsenal d’armes lourdes et de tanks. Sur les réseaux sociaux, les combattants ont publié des photos d’explosions provoquées par leurs kamikazes. Samedi, ces mêmes combattants s’étaient photographiés en hissant sur les toits d’immeubles et de voitures les drapeaux noirs de Jabhat al-Nosra” (Le Point).

Le 24 mars dernier El Nosra a rallié à elle les salafistes d’Ahrar al-Cham, pour créer “l’Armée de la Conquête anti-Assad“. Une coalition d’inspiration islamiste radicale et terroriste dont El Nosra avait déjà pris soin d’expulser en novembre 2014 les deux principales formations relativement modérées de l’opposition : le Front révolutionnaire syrien et le mouvement Hazem.

D’après Rami Abdul Rahmane, le directeur de l’OSDH, la coalition islamiste possèderait maintenant des missiles anti-chars américains TOW qui lui auraient été livrés depuis la frontière turque.

L’Occident et les radicaux islamistes Arabes et qatari renouvellent en Syrie, sous l’œil attendri de Fabius et de Hollande, l’erreur déjà commise en Libye par Sarkozy et l’OTAN à l’instigation de Bernard Henri-Lévy. Ils sont en train de tuer la seule chance de rétablissement d’un État laïc (qui plus est teinté de socialisme !), respectueux de la diversité ethnique et religieuse, celui de Bachar El Assad. Ce dernier avait vite compris que les premiers combattants de l’Armée Syrienne Libre n’étaient pas de “gentils démocrates modérés” mais la cinquième colonne du salafisme musulman le plus violent, ce qu’ils ont révélé en rejoignant les rangs de l’État islamique, et il a commencé à les exterminer. En s’opposant à la destruction de l’État syrien riche en pétrole, il contrecarre des projets mondialistes, on l’a donc accusé d’avoir la rage pour avoir un prétexte à le tuer.

Comme il n’y a pas que des imbéciles et des ignorants chez tous ceux qui aident et subventionnent l’islam violent d’El Nosra et E.I., il faut croire qu’ils ont un objectif qu’ils poursuivent avec méthode : détruire l’unité arabe, fragmenter l’islam en favorisant partout la prise du pouvoir par les sectes les plus extrémistes qui, en guerres permanentes et manquant d’argent et d’armes, seront dominées sans peine par les pétromonarchies du golfe, seules bénéficiaires du chaos mis en place par les Laurent Fabius, les John Kerry et quelques autres, tous membres de clubs dépendants du Nouvel Ordre Mondial.

Que pèsent les milliers de migrants qui, à défaut d’être récupérés maintenant par la Marine, crèvent noyés en Méditerranée dans ce jeu de Go mondialisé ? Rien. Il serait pourtant relativement facile d’arrêter la tragédie : ne pas attendre que les bateaux soient entrain de couler en vue des côtes italiennes et grecques pour intervenir, bloquer leur départ des ports libyens où l’on sait que 800 000 à un million de migrants potentiels ont été massés par la filiale libyenne d’E.I. pour envahir l’Europe, comme ils l’ont annoncé le jour où ils ont décapité 22 chrétiens égyptiens tournés vers Rome.

Mais utiliser l’islam pour créer une pagaille économique et politique qui mettrait l’Europe à la merci de l’oligarchie mondialiste anglo-saxonne fait peut-être aussi partie du plan Kerry-Fabius ?

Maurice D.

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