SELON MACRON, “NOUS SOMMES EN GUERRE”… (Éric de Verdelhan)

« Mieux vaut une bonne guerre qu’une mauvaise paix ».
Proverbe finlandais ; « La Finlande et son histoire » (1845).

 

 

Quel est l’imbécile qui a écrit que « l’histoire ne repasse pas les plats » ? Les exemples sont pourtant nombreux où les mêmes  causes ont provoqué les mêmes effets. Je pense, par exemple, au terrible hiver russe qui a décimé les armées de Napoléon puis celles d’Hitler dont l’opération « Barbarossa » fixait à quatre mois le délai nécessaire à l’anéantissement de l’Armée Rouge. En fait, l’opération « Barbarossa », commencée en juin 1941, allait durer longtemps : plus de neuf mois, avec, en son milieu, la terrible bataille de Kiev (l’opération « Typhon »).

À la mi-septembre 1941, l’Armée Rouge, après des pertes importantes, a été contrainte de se replier derrière la Divna et le Dniepr. Les Allemands ont liquidé la poche de Smolensk. Dans la foulée, les généraux du Reich voulaient une attaque en direction de Moscou, désormais à 400 km du front.

Ils étaient persuadés que, compte tenu de ses pertes, l’Armée Rouge serait incapable de résister à une poussée vers Moscou. Hitler n’était pas de leur avis car il voulait s’emparer de la région industrielle du Donbass. Il y voyait aussi la possibilité d’en finir avec les forces qui défendaient l’Ukraine. En conséquence, il ordonnait au 2° groupe blindé de Guderian de se porter vers le Sud pour rejoindre le 1er  groupe blindé de Von Kleist qui remontait du Sud après avoir traversé le Dniepr.

Le 25 août, la 3ème  division blindée s’emparait du pont sur la Desna, près de Novhorod-Siverskyï. Lorsque les Soviétiques prennent conscience du danger mortel qui se rue sur les armées du Sud, il est trop tard. Les deux pointes blindées allemandes se rejoignent à Lokhvitsa.

Un gigantesque encerclement est réalisé autour de Kiev ; plus de 500 000 soldats soviétiques sont pris au piège. Kiev, « la mère des villes russes » dans la culture slave, tombe le 19 septembre et le reste de la poche suit. Seuls 15 000 soldats parviennent à franchir le cordon allemand, (dont Nikita Khrouchtchev).

C’est le plus vaste encerclement militaire de l’Histoire.
C’est aussi la plus grande défaite militaire de toute l’histoire soviétique.

Au terme de la bataille de Kiev, l’armée allemande compte 200 000 tués, blessés et disparus, mais les Soviétiques perdent près d’un million d’hommes (400 000 tués, 500 000 prisonniers exécutés sur place ou que les Allemands laisseront mourir de faim avant de déporter les rares survivants dans les camps d’Europe centrale).

Partout, les unités de l’Armée Rouge battent en retraite, dépassées par la rapidité de l’invasion. La plupart des habitants des zones envahies sont effondrés : «…Ils pleurent. Qu’ils soient en route, qu’ils soient assis, qu’ils soient debout près des palissades, à peine commencent-ils à parler qu’ils pleurent, et on a soi-même envie de pleurer malgré soi. Quel malheur ! » dira Vassili Grossman.
Pourtant, on commence à voir, çà et là, des habitants qui réservent un accueil chaleureux aux Allemands.

La route du Donbass est ouverte et atteint Rostov-sur-le-Don le 21 septembre, mais les divisions de la Wehrmacht sont très éprouvées par les batailles de la fin de l’été, et ce n’est que le 30 septembre que la progression vers Moscou peut reprendre. La saison des boues, la « rapoutitsa », rend les routes impraticables et provoque un arrêt des opérations pendant près de quinze jours, obligeant à patienter jusqu’aux premières gelées pour reprendre le mouvement.

Au Nord, les Allemands arrivent devant les premières lignes de défense de Léningrad, au début du mois de septembre. La prise de la ville – dont la défense est organisée par Joukov – s’avère vite impossible malgré les faibles moyens de défense de l’Armée Rouge. Les Allemands, avec l’aide des Finlandais, décident de l’investir progressivement pour l’affamer. Mais la ville, malgré des pertes humaines colossales (700 000 civils périront de faim et des bombardements), résistera jusqu’à son dégagement en 1944, au cours du siège le plus long et le plus impitoyable de l’histoire moderne.

Pourquoi est-ce que je vous raconte ça, me direz-vous ? Simplement pour rappeler que l’histoire en général – et celle de la Russie en particulier – n’est jamais simple ; que Kiev a été « la mère des villes russes » ; et que Semyon Ivanovytch Zelensky, le grand-père du vibrionnant président va-t-en-guerre de l’Ukraine, était colonel dans l’Armée Rouge durant la Seconde Guerre Mondiale.

Fermons la parenthèse pour revenir au préambule de cet article.

Macron, lors d’un prêche récent, l’air grave, le regard froid d’un gourou ou d’un halluciné, nous a déclaré « Nous sommes en guerre ». Il nous avait dit la même chose deux ans plus tôt, avec la même solennité, au début de la pandémie de Covid 19, mais là, les choses sont, semble-t-il, plus sérieuses.

On nous répète à l’envi que Vladimir Poutine est fou, comme l’était Hitler (1) ; qu’il va déclencher une guerre atomique ; que nous allons souffrir ; et peut-être « mourir pour Kiev » comme d’autres étaient prêts à « mourir pour Dantzig » jadis. Tout ceci est possible, hélas ! Comme Eric zemmour, je ne pensais pas que Poutine envahirait l’Ukraine. Je me suis lamentablement trompé. Pour moi, c’est sans conséquence, en revanche Eric Zemmour a plongé dans les sondages alors que Macron voyait sa popularité remonter.  

Macron adore marquer les esprits avec des formules chocs et un phrasé pompeux. Or, notre époque molle, aseptisée et matérialiste, aime se faire peur en évoquant – mais sans trop y croire – le spectre d’une Troisième Guerre Mondiale.  Donc, Macron effraie le vulgum pecus. Tout le monde est content d’avoir peur et il peut ainsi jouer au « Chef de guerre », en imitant Volodymyr Zelensky, mal rasé et moulé dans un sweet-shirt du CPA 10, une unité para des Forces Spéciales (2).

Tant pis si on doit me traiter de complotiste, mais j’ai l’impression, le pressentiment, que le Nouvel Ordre Mondial rêve de sa Troisième Guerre Mondiale : en effet, quoi de mieux qu’une bonne guerre pour relancer le business ? Sinon, l’Ukraine n’étant pas membre de l’OTAN, pourquoi ces gesticulations, ces menaces, ces sanctions, ces discours guerriers ?

Par goût de la provocation, j’ai failli intituler cet article « Vive la guerre ! » ou mieux « ¡Viva la muerte! », le célèbre cri du général franquiste José Millán-Astray en 1936 (3). Mais j’appartiens à une génération qui n’a pas connu la guerre sinon de loin, chez les autres. Celle que se faisaient, au temps de la guerre froide, l’URSS et les USA, par Cubains, Libyens ou autres guérilléros interposés. Je ne peux même pas me prévaloir du titre d’ « ancien combattant » de mai 68, car en Bretagne où je vivais à l’époque, nous n’avons pas connu les terribles assauts de « CRS-SS »  contre les « Résistants » (surtout à l’envie de travailler) qui occupaient  la Sorbonne. En 68, j’étais nationaliste et antigaulliste (je le suis encore !) et il ne me déplaisait pas que le pouvoir bastonne les fils-à-papa-gauchistes « et en même temps », que les gauchos cassent du flic gaulliste. La bienveillante neutralité (celle des Suisses depuis que François 1er leur infligea une raclée à Marignan en 1515), qui consiste à avoir  « le cul entre deux chaises » et à compter les coups, est assez confortable !

Ensuite, on m’a appris à jouer à la guerre, chez les parachutistes. De cette époque, j’ai bien aimé l’apprentissage des « coups tordus » enseignés à Mont-Louis ou Quélern (4), en revanche, les balles à blanc ou l’explosion de grenades à plâtre n’ont pas fait de moi un guerrier. Né pétochard, je suis resté peureux.
Alors, pourquoi évoquer la guerre ? Par crainte de la voir arriver, sans doute ?

Car plus les jours passent et plus je me dis que ce qui se joue aujourd’hui est du déjà vu : la terrible crise – économique et financière – de 1929 a débouché sur la Seconde Guerre Mondiale. Il aura fallu 50 millions de morts pour que l’URSS et les USA se partagent le monde.

Les Américains nous ont fourgué leur « Plan Marshall » ; les démocrates ont créé l’OTAN et le Bloc de l’Est, le « Pacte de Varsovie ». Puis on nous a vendu quelques poncifs qu’il est malvenu de contester, entre autres le fait que l’Europe, l’OTAN et l’ONU sont gages de paix. Au lendemain de la Grande Guerre – qui a fait 18 millions de morts – on disait la même chose de la « Société des Nations ». Cette utopie pacifiste aveugle s’est conclue par 50 millions de tués.

Alors, ne nous leurrons pas, nous vivons actuellement sur un volcan : des conflits, d’une ampleur supérieure aux guerres précédentes, sont en gestation. Cet avis n’est pas une vue de l’esprit ou une élucubration pessimiste. C’est celui, entre autres, de l’économiste Jean-Hervé Lorenzi et de plusieurs stratèges politiques ou militaires.

La guerre de 14-18 était  prévisible de longue date. 39-45 ne fut que son prolongement et, elle aussi, était prévisible dès la signature du Traité de Versailles.

Pourquoi la guerre froide (1945-1991) n’a-t-elle jamais débouché sur une guerre « chaude » ?
Simplement parce qu’elle était idéologique. Les  ressorts  passionnels  de  l’humanité, ceux qui donnent naissance aux guerres, sont la suprématie ethnique, la religion et l’intérêt économique sous toutes ses formes.  

L’affrontement entre Communisme et Capitalisme, purement idéologique, n’a jamais débouché sur une confrontation générale, mais seulement sur des conflits  limités  (Corée,  Vietnam, guerres en Afrique…) financés, en sous-mains, par les deux grandes puissances. 

Depuis l’antiquité, le déclenchement des guerres est toujours prévisible. En revanche, on ne peut pas pronostiquer la forme qu’elles prendront. L’état de paix ne correspond pas à la nature humaine. L’agressivité est la règle de l’espèce humaine. L’idéal kantien (ou chrétien moderne) de la paix perpétuelle, n’a jamais  fonctionné. L’histoire  – NOTRE histoire – est  structurée  par  la  guerre.

La paix n’est qu’une transition – hélas passagère ! – entre deux  conflits.  L’idéologie pacifiste, qui veut éliminer  la  guerre, est  aussi  stupide que  la « théorie du genre » pour éliminer la sexuation, le Marxisme pour tuer la religion et l’économie privée, ou le cosmopolitisme pour faire disparaître le sentiment d’appartenance et d’identité ethniques.

Le problème n’est donc pas d’éliminer les guerres, c’est impossible, mais de les gagner le plus rapidement possible, pour que les effets  positifs  de  la  victoire l’emportent  sur  les  effets  négatifs  de  sacrifices  prolongés.
L’auteur  de cette vision n’est pas Clausewitz, c’est  Jules César.

Depuis 1945, on se persuade qu’il n’y aura plus de guerre « mondiale », mais  seulement des conflits locaux, si possible…  chez les autres.  On n’a pas cessé, depuis une quarantaine d’années, de nous expliquer que l’Europe est gage de paix alors que, de mon coté, je dis que c’est la paix qui a fait l’Europe et non l’inverse.

Dans le contexte actuel, au lieu de souffler sur les braises d’un conflit qui ne devrait pas nous concerner, nous ferions mieux de nous intéresser aux risques d’embrasement chez nous. Mais je me dois de rester prudent pour la conclusion de cet article : le seul fait d’évoquer les risques, mais surtout  les causes possibles  d’un conflit pourrait me conduire devant la justice pour « incitation à la haine raciale ou religieuse ». Notre pays, qui se targue d’être un État de droit (et le parangon des « droits de l’homme »), donne raison à la citation de Chamfort : « En France, on laisse en repos ceux qui mettent le feu et on persécute ceux qui sonnent le tocsin. »

Quels sont les tensions susceptibles  de provoquer un conflit grave en France? :

Avant d’aller plus loin, il faut se rappeler qu’il y a 1,8 milliard de Musulmans dans le monde, et qu’il reste 1,2 milliard de Catholiques. Depuis un demi-siècle, la population musulmane a plus que doublé et la communauté catholique a fondu de moitié. Ceci se passe de commentaire !  

L’immigration afro-maghrébine (très majoritairement musulmane) en  Europe,  peut tourner en guerre civile chez nous. La présence  de fortes  troupes de manœuvre, jeunes, fanatisées, formées militairement au Djihad, peut en être le déclencheur (5).

La confrontation entre Islam et Occident, en dépit de la guerre de religion entre Sunnites et Chiites, mène peu à peu à des conflits interétatiques. Le monde arabe  (à l’exception du Maroc), est entré dans une spirale de chaos qui va s’accentuer, avec deux fronts distincts : Sunnites contre Chiites  et dictatures  militaires contre  Islamistes. Sans oublier une volonté farouche  et récurrente de  liquider  les  populations chrétiennes. Ces troubles  ne  peuvent qu’amplifier l’immigration vers l’Europe (6). L’islam est  donc le facteur –  possible et probable – de  déclenchement  d’une  guerre, dans la  mesure  où  l’on  assiste, partout dans le monde, à  sa radicalisation.

L’Islam radical est financé par l’Arabie et le Qatar, avec un ennemi implicite : la civilisation occidentale. Dans son esprit, l’ennemi  c’est le monde chrétien, même si cela ne correspond à aucune réalité sociopolitique. La principale faiblesse des Occidentaux réside dans leur vieillissement, mais surtout, dans  leur veulerie, leur confort bourgeois, leur ramollissement  moral et mental…C’est un syndrome qui  a  frappé  les Romains à partir du deuxième siècle.

Emmanuel Macron peut toujours « rouler des mécaniques », moulé dans son sweet-shirt des Forces Spéciales, il ne sera jamais un chef d’État, encore moins un chef  de guerre. Il n’y a que ce lèche-bottes de Christophe Barbier pour oser le comparer à Clémenceau dans les tranchées.   

Mais Clémenceau, lui,  n’avait pas une combinaison d’aviateur taillée sur mesure.

Eric de Verdelhan
28 mars 2022                                                                                                                                   
 

1)- Mais pas le camarade Joseph Staline que Fabien Roussel n’ose pas condamner.
2)-  CPA: Commandos Parachutistes de l’Air.  Quand on sait que Macron n’a même pas fait  son service militaire, il fallait oser !
3)-  C’est, à l’origine l’un des cris de guerre de la Légion espagnole, lancé par le général José Millán-Astray à la fin d’un discours de Miguel de Unamuno, en 1936.
4)- Mont-Louis(66) était le Centre National d’Entrainement Commando (CNEC). Quélern(29) un autre Centre d’Entrainement Commando.
5)-  Lire l’excellent « Guerre à l’Occident ; guerre en Occident » du Lt-Colonel Jean-François Cerisier ; aux Editions Riposte laïque.
6)- Immigration encouragée par Soros, Bruxelles et …le Vatican.  

 

 

 

 

 

 

 

 

4 Commentaires

  1. Entièrement d’accord avec vous, Eric. Je peux me permettre ? j’ai 85 ans ….. Notre freluquet en bas blancs est bien capable de nous entraîner dans une guerre perdue d’avance puisque notre armée n’est plus capable (faute de moyens et de remaniements) de défendre la France. Quand on voit comment nous avons quitté le Mali, renvoyés à la maison par le Président de ce pays, on se dit que nous ne sommes plus grand chose sur la scène internationale malgré les gesticulations et les menaces de Freluquet. Attention à ce que le ciel ne nous tombe pas sur la tête !

  2. En lisant vos analyses j’avais comme jamais l’impression de me relire. Hussard en Allemagne à 300 km a vol d’oiseau de Prague quand les soviets sont rentré en Tchécoslovaquie je me suis retrouvé avec mon équipage(avec armes et bagages)à attendre la suite au fond d’un bois ( zone de desserrement).
    54 ans après, a cause des va t’en guerre comme notre freluquet je retrouve la même angoisse alors que j’avais 22 ans . L’Histoire repasse les plats, c’est évident.

  3. C’est dingue ce que Micron peut être impressionnant quand il serre ses p’tits poings. Les Russes doivent trembler de peur !…
    Le pire est que le freluquet, humilié par Poutine et moqué par de nombreux chefs d’Etat, y compris en Afrique, est capable de nous coller dans une guerre dont notre armée aura bien du mal à se dégager vu qu’au niveau industriel, on est quasiment liquidés.
    Et ce ne sont pas nos missiles nucléaires qui feront grand choses face aux interceptions des S400-500 Russes. Par contre, La France risque de prendre très cher.

    Alors il faut qu’au jour des élections, on arrête cette machine à rodomontades de LGBTQ+.
    Parce que sinon, Micron risque de reporter les élections pour cause de guerre hypothétique ou les annuler par crise de nerfs devant la poussée de la vraie droite et le réveil d’un peuple.
    Après les scandales Mc Kinsey, de la gestion covid, des paradis fiscaux, la violation de la constitution et de nombreuses lois, et de sa vie maritale, il peut nous voler les élections car il n’est plus à ça près.
    Ce type est dangereux…

Les commentaires sont fermés.