NORMES EUROPÉENNES ET GUERRES : UNE AUTRE HYPOCRISIE (Xavier Jésu)

Ce papier m’est suggéré par l’image qui suit :

 

 

L’Europe est un « machin », (le Général de Gaulle en disait autant de l’ONU), rempli de technocrates qui, selon l’avocat Laurent Cohen-Tanugi, se définit « comme une puissance qui s’affirme, non par la force militaire, mais par l’édiction de règles ou de normes de comportement internationales ».
En résumé, ” Nous safons lé moyens dé fou faire chancher ! ” 

Cette « Usine à fabriquer de la norme en série » est devenue infernale, voire incontrôlable. Rien que dans le domaine de la construction, l’Afnor parle d’environ 4000 textes normatifs. Or les domaines concernés par des normes sont au nombre de 15…

 

C’est sans compter que, dans certains domaines, les nouvelles normes peuvent annuler les précédentes qui, elles-mêmes, annulaient celles qui avaient été “pondues” avant. Qu’il y ait des évolutions, c’est plutôt normal, mais le mot “norme”, dans la bouche de nombreux professionnels, s’apparente plus un lot d’emmerdements qu’à un bienfait pour le monde. Quand on essaye d’arranger ” à sa sauce”, un texte normatif, c’est le code Dalloz qui pointe le bout de son nez (rouge). Il ne faut pas oublier qu’une norme est une règle, une loi à laquelle on doit se conformer. La norme est l’ensemble des règles de conduite qu’il convient de suivre au sein d’un groupe social. Or comme “nul n’est censé ignorer la loi”, “nul n’est censé ignorer, non plus, les normes en vigueur”. On a une kyrielle de bureaucrates qui passent leur temps à « pondre » des normes pour répondre à des pseudo exigences sécuritaires (ex : normes de sécurité dans les bâtiments et industries), ou pour satisfaire les délires d’écologistes, eux-mêmes bureaucrates. 

Tout ceci me fait penser à l’Éducation Nationale qui nourrit de son côté près de 321 000 personnes (soit 26% du personnel de l’EN) dont une partie passe son temps à vouloir révolutionner l’enseignement en inventant des méthodes pédagogiques toutes aussi délirantes les une que les autres. Hormis le fait que toutes ces braves personnes qui, pour certaines d’entre elles, n’ont jamais mis le pied dans une classe depuis la fin de leurs études, toutes ces évolutions dites « pédagogiques » font que le classement PISA de la France donne les résultats suivants :

Année 2000 Année 2018
Lecture : 15e sur 41 Lecture : 23e sur 82
Mathématiques : 11e sur 41 Mathématiques : 25e sur 82
Sciences : 13e sur 41 Sciences : 25e sur 82
Bien-être : 28e sur 70 (Nouvelle discipline …)
Equité (milieu social) : 8e sur 77 (Autre nouvelle discipline …)

(Source Fondation IFRAP)

On connait le lent naufrage de l’école républicaine qui confond enseignement et pré-formatage. Les ravages du wokisme se voient dans ces résultats : on mise sur l’équité mais on oublie l’essentiel. Pour résumer, un enfant, en 2023 se sait ni lire, ni compter, ni de quel sexe il est, mais il est content d’être aussi mauvais que les autres.

Quel rapport avec les normes européennes ? C’est très simple : la “surproduction” de normes comme la “surproduction” d’outils pédagogiques finissent par devenir complètement étouffantes et illisibles. Mais, rassurez-vous, dans le cas où vous ne respectez pas ce qui est, soit imposé par la loi Européenne, soit par la direction de l’Éducation Nationale, vous serez poursuivis pour “non-respect” des règles en vigueur. 

Mais curieusement, et c’est là où je voulais en venir, comme le dit si bien le texte d’illustration :

“L’Europe refuse de vendre des jouets qui pourraient blesser un enfant, mais vend des millions d’armes qui tuent des milliers d’enfants.”

C’est un des nombreux paradoxes de notre époque. Que l’on ne s’y méprenne pas, je suis ancien militaire et ne suis pas devenu “Peace and lover genre pâquerettes et combi Volkswagen modèle 1968”.  Mais il faut reconnaitre que quand il y a des millions, voire des milliards d’euros en jeu, notre Europe normative a une tendance à souffrir d’une brusque cécité. En revanche, si vous, petit électricien du fin fond de la Creuse, installez une prise de courant à 50 cm du lavabo au lieu de 60, comme le veut la norme NFC15-100, gare à vous, car si quelqu’un vient à s’électrocuter, vous serez responsable et coupable d’homicide par négligence, ce qui vous coutera environ 5 ans d’emprisonnement et 75 000 € d’amende… 

Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir“, écrivait La Fontaine dans “Les Animaux malades de la peste».

Et quand je vois qu’un groupe d’une centaine d’intellectuels de gauche (ils se déclarent comme tels…) a appelé le 24 février 2023 à intensifier l’aide militaire en Ukraine, je suis totalement sidéré. En fait, ils sous-traitent “une mort probable” aux soldats ukrainiens et russes pendant qu’eux dégustent une bonne tasse de thé ou une assiette de quinoa bio, bien au chaud à la maison. Rien d’étonnant quand on sait qu’une partie du gouvernement de Vichy étaient de bons socialistes…

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Si vis pacem, para bellum (« Si tu veux la paix, prépare la guerre »), serait plutôt ma devise ! 

Mon propos ne vise pas à défendre l’arrêt de toutes fabrications d’armes, mais je serais plutôt en demande d’une baisse de production de normes bien trop contraignantes et parfois ridicules : on a connu un texte de l’UE en 1988 qui fixait  des normes de qualité pour les concombres avec une phrase hallucinante sur la courbure de la fameuse cucurbitacée : « les concombres doivent être bien formés et pratiquement droits (hauteur maximale de l’arc : 10 millimètres pour 10 centimètres de longueur du concombre). » Ces normes ont été, heureusement, abrogées en 2009 pour le concombre et 25 autres fruits et légumes ! Mais nos braves chemises blanches de “l’usine à normes” qui ont trouvé le moyen de nous sortir un règlement comme celui-ci (règlement 1677/88 de la Commission européenne du 15 juin 1988) on été payés, aussi, par le peuple et probablement par des producteurs de concombres. 

Alors, Mesdames et Messieurs les rédacteurs de textes, de grâce, faites une pause, prenez une année sabbatique et offrez vous un circuit touristique de 5 mois à Monrovia, Conakry, Antananarivo, Bamako, Niamey puis 5 mois complémentaires à Lusaka, Dar es Salaam, Harare, Dakar et Addis Abeba. Il n’y a rien de tel pour reposer les pieds sur terre et mesurer à quel point nous sommes submergés de contraintes juridiques, sauf que pour vendre des armes ou faire cadeau de chars qui ne tirent pas des bouquets de roses, vous semblez bien plus tolérants. 

Xavier Jésu

7 mars 2023  

 

8 Commentaires

  1. Depuis le début de cette année 2023, nous attendons avec mon épouse pour rétablir notre CNI et notre passeport ….. Pas de place disponible pour nous INSCRIRE pour la préparation du dossier !!!! Ca veut tout dire !

  2. C’est ainsi que la norme ” BAS CARBONE ” met à terre toute notre industrie et surtout l’industrie automobile parce qu’un illuminé a décrété que le gaz carbonique est un polluant. J’entendais l’autre jour à ” C dans l’air ” un technocrate qui envisageait la construction d’une centrale pour absorber le gaz carbonique excédentaire sans doute pour que l’atmosphère reste ” dans la norme “. Je voulait juste lui dire que de telles centrales existent déjà : on les appellent les VÉGÉTAUX

  3. A partir du jour où un pays devient membre de l’Union Européenne, il lui fait allégeance, met genoux en terre et détrousse ses natifs de leur Identité Nationale engendrée par l’ Histoire, les labeurs et sacrifices des aïeux qui ont façonné Patrie ou Royaume (1)…
    Tandis que la multitude des normes est là pour principalement servir de matérialisation et expression de l’exigence de servilité des ressortissants de chaque membre de cette U.E. ; dépossédés qu’ils sont ainsi, de toute possibilité à une prétention éventuelle de propre autonomie !
    La Commission Européenne fait équivalence avec le Pharaon Sacré, auxquels les fellahs serviles de l’Antiquité s’abandonnèrent durant 5000 ans.
    (1) Sortie de ce cloaque effectuée par l’Angleterre, qui prudente et fine n’avait jamais voulu adopter la monnaie ” Euro”; appellation qui sous l’Antiquité- ironie du sort, signifiait bourrasques tempétueuses de vents automnaux marins et très froids… Mais système monétaire aussi très contesté par certains économistes qui soutiennent, entre autres causes, que sa création est due à Mitterrand qui céda au chantage : Allemagne réunifiée contre création effective de l’Euro, qui rencontrait bien évidemment les faveurs du Chancelier Helmut Kohl..

    • Non que Mitterrand céda au chantage mais plutôt comme beaucoup de nos “élites” sensibles à plaire à quiconque afin de se grandir, leur semble–il ! Et ce sans tenir compte du ” bien commun” .Voyez le cas du “nucléaire” et celui de l’EDF. Casser “nos bijoux” pour plaire encore et toujours! Serait-ce un mal français?

  4. Les fonctionnaires non élus de l’UE se lèvent tous les matins en se demandant qu’est-ce qu’il vont bien pouvoir pondre pour justifier leur salaire et assurer leur carrière. C’est tout. Il n’ont pas de comptes à rendre aux peuples et n’ont pas peur du ridicule (qui ne tue pas, hélas).
    Il faut sortir de l’UE ou la réformer de fond en comble en Confédération. Beaucoup de pays ne sont pas dans l’UE et s’en sortent. Nous, nous sommes détruits par les fonctionnaires.

    Pour les armes, je dirais que les pays de l’UE se débarrassent des vieux stocks et vieux ravants pour s’en constituer d’autres et acheter du neuf. Mais comme ils sont au sein de l’OTAN et que les industries européennes sont quasi mortes (la chaine de fabrication du Leclerc n’existe plus), c’est tout bénef pour les USA qui distribuent leur catalogue. Le complexe militaro-industriel voit la vie en rose.

  5. Ah les normes !
    Dans mon métier, l’arrivée des normes environnementales et qualitatives ont fait s’envoler le budget d’achat d’armoires classeur. A cette époque (pas si lointaine) on nous bassinait avec le “zéro papier”.
    Je me souviens aussi d’une norme technique venue des USA pour limiter la pénétration des pneumatiques sur leur marché. Si on les avait suivies, on aurait mis sur le marché des enveloppes classées chez nous “poubelle”. Mon patron ne ratait jamais une occasion d’en faire la démonstration aux techniciens.
    Pour finir, votre image DALLOZ me fait penser au code du travail. Le français est 5 fois plus épais que le suisse. Question : les travailleurs Suisses sont ils esclavagisés ?

    • La France meurt déja de son propre fatras législatif et cancer administratif alors avec celui de l’UE en plus…
      Mais encore une fois, les Français laissent faire et consentent à leur misère et déchéance. Force est de constater.

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