MON PÈRE SE PRÉNOMMAIT FRANZ ( Pierre MALAK)

Dans le  poignant récit qui suit, Pierre Malak nous conte la belle histoire de l’ “assimilation” de ses ancêtres Polonais obligés de quitter sa Pologne natale. Une histoire que nous aimerions tant voir se reproduire de nos jours, mais Pierre Malak fait l’amer constat que l’Europe d’aujourd’hui n’est plus ce qu’elle fut, et qu’elle succombe aux dictats de religions peu conciliantes. 

Ce texte date de 2018 et est paru chez nos amis de Riposte Laîque.  

Mon père se prénommait Franz. C’est dans une famille polonaise, mais dans une région de la Pologne dominée par les Allemands, qu’il est né le 4 janvier 1908. Il s’est marié un 4 janvier et est décédé un 4 janvier…

Toute sa scolarité s’est passée en Allemagne, avec pour corollaire une éducation inflexible, mais sportive. Toutefois, pendant les vacances, lors des beaux étés continentaux, il retournait dans la vaste propriété familiale en Pologne où, sans clôture ni contraintes, il pouvait courir librement avec les chevaux…

Je vois encore ses yeux briller lorsqu’il décrivait la scène :

« Le soleil faisait scintiller la poussière soulevée par les sabots des chevaux. Quelle liberté, quelle joie de courir ainsi, pieds nus dans l’herbe de l’été, parmi les chevaux. Sentir le vent dans mes cheveux, entendre les hennissements et les renâclements de la harde sous le Soleil qui éblouissait et faisait briller la robe des chevaux »…

Lorsqu’il parlait ainsi, avec ses cheveux noir de jais, je l’imaginai indien coiffé de plumes et couvert d’un vêtement frangé taillé dans la peau d’un daim…

Quelle superbe image !

Il y a cent ans, l'arrivée massive des Polonais dans le bassin minier - La Voix du Nord

Mais ce bonheur n’allait pas durer. En 1925, les Allemands ont dit à mon grand-père « ou vous devenez Allemands, ou vous partez ».

Mon grand-père n’a pas cédé. Il a choisi, dans la douleur et la tristesse, de partir avec son épouse et ses quatre enfants ; Édouard, Franz, Cécile et Waldemar. Ils ont tout perdu et laissé derrière eux tout un passé, toutes leurs richesses. Mon père n’avait alors que 17 ans…

Arrivé en France à Biarritz, mon grand-père, pour se rendre à la municipalité, a dû traverser une tumultueuse manifestation bolchevique. Ont surgi alors des gendarmes qui ont arrêté tous les manifestants sans distinction ni ménagement.

Mon grand-père, confondu dans la masse – ce qui est un comble pour qui connaissait cet homme –, a été expulsé avec les siens de France. Ils se sont  installés à Péronnes-lez-Binche en Belgique, comme beaucoup d’autres Polonais, immigrants volontaires ou non.

Ils sont restés longtemps sous le statut de réfugiés de l’ONU, car ils avaient fui la persécution des Allemands. Mon oncle et parrain Waldemar – Waldy – est mort sous ce statut…

Petit à petit, surmontant tous les nombreux obstacles, la famille a pris ses marques. Mon grand-père à ouvert un commerce d’alimentation où l’on pouvait trouver de la belle et bonne choucroute puisée directement au tonneau. Il régnait dans son magasin un parfum mêlé de l’odeur légèrement âcre et acide de la choucroute et des gros cornichons avec celle du café fraîchement torréfié,  des légumes et fruits de saison, mais aussi le parfum plus rare de l’orange et de la banane.

Ce souvenir est celui de ma petite enfance, c’était au début des années 50…

Pendant tout ce temps, mon père était devenu une vedette du football. Il a joué en Division d’Honneur ; notre actuelle Division I. Son frère cadet, mon oncle et parrain Waldemar, avait choisi pour sa haute taille, le basket. C’était lui aussi, un champion. Plus tard, il a conduit le club de Péronnes en Division I, mais au titre d’entraîneur.

Cette notoriété a beaucoup aidé mon père. Il est finalement devenu négociant en textiles, pratiquant le commerce de gros. Sa réussite l’a rendu alors respectable. Il put faire construire une belle et vaste villa dans la région la plus appréciée de Binche. C’était un homme sérieux et travailleur, comme l’immense majorité des migrants polonais de l’époque.

Jamais je n’ai vu mon père à la messe, malgré le fait que ma mère nous obligeait à un strict respect de cette obligation dominicale. Mais, sur la belle garde-robe en bois de citronnier de la chambre conjugale, mon père avait posé une grande statue blanche et bleue de la Vierge Marie à laquelle, comme tout Polonais, il vouait un culte sincère, empreint de respect et d’adoration discrète…

Beaucoup plus tard, alors que j’étais devenu moi-même un jeune homme, mon père a pu obtenir la nationalité belge. Ça lui a coûté à l’époque une petite fortune, car pour acquérir cette nationalité, il fallait le mériter et surtout, pour prouver son attachement au pays, bourse délier…

Quelle sagesse alors de la part d’un gouvernement qui est cependant devenu bien plus tard, aussi laxiste, traître et lâche que celui de la France et de tous les pays de l’Europe Unie, mis à part la Hongrie, l’Autriche et aussi, précisément,… la Pologne.

Mon père avait alors tourné le dos à son passé, non par détestation, bien au contraire, mais parce que pour lui, seul l’avenir avait un sens. Et l’avenir, c’était la Belgique, sa famille, ses enfants. Et lorsque mes jeunes frères cadets et moi lui demandions « Papy, apprends-nous le polonais », il répondait immanquablement :

« je vous apprendrai le polonais lorsque vous maîtriserez parfaitement le français ».

Subtile réponse ! Car il savait que jamais, aucun de nous ne maîtriserait parfaitement le français, la langue est bien trop belle et trop complexe ! C’était sa façon de dire non, mais sans nous décevoir… Son regard voyait l’avenir et seulement l’avenir.

Un jour vint où, comme mon père, les titulaires de cette naturalisation eurent enfin le droit de vote.

Je me souviens parfaitement du matin du premier jour où il a pu accomplir cette obligation civique. Il était tellement ému, qu’il ne trouvait ni chapeau, ni clefs de voiture, ni convocation aux élections… J’en avais les larmes aux yeux devant tant d’émotion, chez cet homme si fort et si stoïque d’ordinaire.

Pauvre Papy, toi qui avais une si belle conscience, une si belle image de l’avenir de notre pays, combien serais-tu déçu si tu savais à quel point la situation s’est dégradée et à quel point l’Occident, en pleine décadence, brade ses patries à des hordes de barbares sans mérite, sans scrupule et sans aucun respect pour rien, si ce n’est pour leur dieu cruel et leurs rites sauvages, méchants et stupides. Même ce Pape qui a usurpé ton prénom est devenu musulman.

Toi qui es mort, avant de savoir la Pologne libérée du joug des hordes communistes, toi qui es mort dans l’amour des tiens et dans ton respect pour ta patrie d’accueil, qu’avec fierté tu considérais comme ta nouvelle, ta véritable et seule patrie.

Toi qui es mort sans savoir qu’aujourd’hui, la nationalité dont tu as tellement rêvé et que tu as chèrement acquise est distribuée gratuitement à des gens qui la méprisent, à des gens qui ne sont là que pour profiter du fruit des efforts des générations passées, du fruit de la volonté, de la force et du courage d’hommes comme toi…

Jamais de ma vie je n’ai connu d’homme aussi noble, aussi honnête, aussi fort que toi. Jamais je ne pourrai t’égaler, mais j’espère un jour que, de l’autre côté de la barrière, dans cette face cachée de la vie que l’on nomme l’ « au-delà », je pourrai de nouveau t’entendre me raconter tes courses avec les chevaux de ton père, alors que tu habitais un pays qui aujourd’hui, devient un exemple pour le monde entier des hommes libres. Mais, peut-être aussi que je pourrai courir avec toi, les pieds dans la poussière des prairies d’été et les cheveux au vent, parmi les chevaux ?

UN JOUR, JE SAURAI…

Tout cela explique pourquoi maintenant, j’éprouve une terrible colère contre nos gouvernements et la tyrannique Commission européenne, et que je n’ai plus que rage et mépris pour l’envahisseur, pour ses complices et ses collaborateurs.

C’est pourquoi, ayant lu le coran et bien compris les intentions meurtrières cachées qu’il contient, je n’ai plus que haine pour ce dogme pervers, tout à l’image de son « prophète », le chamelier analphabète, pédophile et cruel assassin de masse, mais « bon exemple » pour tous les musulmans, selon la propre tradition musulmane elle-même.

Aujourd’hui, âgé de 73 ans, je fais partie de la génération de ceux qui partiront les premiers rejoindre leurs ancêtres.

Je ne crains pas la mort, car elle cache pour moi de nouveaux espoirs, bien éloigné des cauchemars que je fais régulièrement en pensant à l’avenir de mes enfants, de mes petits enfants et de mes arrières petits enfants. Au pire, la mort, c’est le retour au néant d’où tous avons été brutalement arrachés.

J’aurai fait mon temps, j’aurai, moi aussi, traversé beaucoup d’épreuves, mais aujourd’hui j’accepte sans difficulté de savoir que, si aucun des êtres vivant jamais venu sur Terre n’a demandé pour y venir, tous ; qu’ils soient à venir ou passés étaient, sont et seront condamnés à mort dès leur naissance.

Et la grande morale de cela, c’est que sans cela, aucune évolution n’aurait été possible, y compris la disparition de notre belle, grande et puissante Civilisation. Et c’est ça, la Vie…

Pierre Malak

19/08/2023 

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12 Commentaires

  1. Très beau texte, et oui c’est triste de voir les Français se laisser envahir par des gens qui viennent que pour les intérêts financiers et qui crachent sur le drapeau Français.

  2. Très beau texte, Monsieur Malak, mais vous devriez en vouloir aussi aux Français suffisamment lâches et faibles pour accepter un tel avilissement et une prostitution de leur Nation dont ils ont oublié, pour la plupart, toute la gloire. Rien à voir avec le courage légendaire des Polonais.

    Laisser faire, c’est être complice. Et c’est actuellement bel et bien le cas.

  3. Très beau texte, en effet. Mais pourquoi désespérer? Certes le climat ambiant ne respire pas la force d’âme de la famille de Pierre Malak. Pour moi cette force d’âme peut être trouvée dans cette statue que le grand-père plaçait sur l’armoire de son mariage, ainsi que dans la profonde foi chrétienne de son épouse.
    Les vertus ancrées de la France résident dans son baptême. Qu’il est dommage que le pontife Franz, non je veux dire François, ne vienne rappeler comme l’avait fait son prédécesseur polonais :”France, qu’as tu fait de ton baptême.”

  4. Magnifique et émouvant témoignage.

    Le décor que vous décrivez lors de l’enfance de votre père me fait penser à celui que dépeint Charlotte Link dans sa trilogie (“Le temps des orages…).

    Vous avez raison, nous bradons notre nationalité, qu’elle soit belge, française ou autre. Que des macaques qui se livrent à toutes sortes de violences (viol avec manche à balai, tabassages mortels, égorgements…) puissent se revendiquer Français m’écœure profondément.

    Mais au-delà de l’écœurement, j’éprouve un grand désespoir. La France s’effondre.

  5. Bonjour ; Un très beau rappel d’un temps passé d’où les hommes avaient une autre façon de voir la vie après toutes les duretés d’une vie passée de labeur et vécues de leurs aïeux.
    J’ai 74 printemps, je suis issus des mêmes origines que votre père et grand-père. Eux aussi ont vécus l’abandon d’une terre qui les a vu naître pour une terre d’espoir et de culture similaire à la vôtre, à la nôtre.

    Hélas, et vous l’écrivez si bien, hélas, cette Europe pour qui tous ces gens venus d’ailleurs ont contribués à leur richesse par le travail, à leur richesse dans l’éducation de leurs enfants, au devoir de respect du pays d’accueil et du drapeau, à ne pas s’imposer autrement que de se fondre dans le nouveau pays pour lequel beaucoup ont donnés leur vie lors du dernier conflit, beaucoup qui aussi ont souffert dans leur chair de la barbarie subie de par leurs origines, leurs convictions religieuses, etc…. Il y aurait tant à dire…

    Hélas, la traitrise et le laxisme chronique de la plupart des élus (à de rares exceptions près, mais pour combien de temps), ont cédé le terrain, cette terre à l’envahisseur que chacun connait mais devant lequel, pour éviter toutes vagues, il nous faut baisser les yeux, sachant qu’aucun soutient en temps que victime ne pourra nous apporter justice.

    Au final, la France en est un grand exemple, avoir oublié que l’on ne peut ouvrir sa porte qu’à qui nous ressemble, (de préférence, sinon à de rares autres exceptions) mais au nom d’une grande générosité imbécile imposée par une Europe suicidaire, dictée par des associations pro islam et anti catholique, nous avons aujourd’hui et pour longtemps le ver dans la pomme.

    Cette Europe ne pourra pas se redresser dans l’état actuel dicté par l’aveuglement chronique de gens qui ne veulent RIEN voir. Peut-être que le sursaut des peuples arrivera t’il un jour, mais quand ? Quoi qu’il en sera, il ne pourra en être autrement que par les armes, tel est mon analyse.

    Regarder l’Europe sur la carte du monde nous montre combien nous sommes petits… Que veut cette Europe pour dicter au monde ce qui doit être fait lorsque notre incapacité à être nous-même fera de cette Europe, si rien n’est fait, une zone islamo africaine dont les gens comme vous et moi devrons penser à une autre terre d’accueil.

    Bien cordialement

    • Le ver est dans la pomme jusqu’au trognon. nee en france, j’habite en Australie depuis plus de 40 ans. J’ai fait un bon choix. Mon dernier voyage en france date de 10 ans. j’ai ete carrement epouvantee du nombre d’Arabes dans les rues, les commerces et egalement a l’encontre des principes de l’Islam, tenancier de bars / buvettes etc etc. Hypocrites!
      manisfestement le gouvernement actuel ne prete pas assez d’attention a ses frontieres. En Australie, un continent et une ile, les aeroports et ports sont etroitement surveilles. Nous vivons en communeaute avec plusieurs autres religions y compris l’Islam,sans drame. l’argent ne pousse pas sur les arbres a moins d’avoir une plantation de bananiers. Pour obtenir un visa permanent, c’est tout une affaire. Demeurer 3 ans dans le pays, ne pas avoir de problemes, meme mineurs, avec la police +++++
      Ici, c’est la Chine, qui n’est pas loin, qui nous met des batons dans les roues.Les echanges commerciaux souffrent des menaces & strategies chinoises. on disait Chinoiseries dans le temps….j’ai 77 ans et encore toute ma tete.
      Notre inflation est peu due aux mouvements financier d;energie de la Russie mais au manque d’energie de notre population. Si les Australiens [blancs] mettaient leurs mains autour des outils, nous serions autonomes. nous avons tout ce qu’il nous faut. petrole, eau desanalisee si nous sommes a sec….beaucoup de terrains a planter des denrees comme le cotton ou le cafe. les plantations de ble dans l’ouest du pays sont tellement grandes que les proprietaires utilisent un helicoptere pour controler leur plantations. les Australiens sont aussi de grands buveurs de bierre…tourisme international, meme du diamant noir pour les forages et recemment nous avons change de clients pour le commerce du textile. Le Bengladesh remplace la Chine pour la confection des vetements. c’est moins cher, les finissions sont parfaites et le cotton qu’ils utilisent ne retresit pas au lavage a chaud. notre inflation est de 20% sur pratiquement tout comme loyer, nourriture ++++ Macron a pris un coup de vieux et je crois qu’il s’aime bien…assez jeune encore, il aura une belle retraite si il survit jusqu’aux prochaines elections.
      si vous desirez en savoir + faites le moi savoir.
      Email : dominiquevirel@gmail.com
      passez une bonne journee,
      dominique

      • Bonne analyse et constat de votre part.

        Issus de façon lointaine de l’immigration venant des pays de l’Est, donc avec des pensées communes et une religion Judéo Chrétienne, Comme vous je suis effaré de la situation actuelle de la France et cela a commencé il a plus de cinquante ans.
        La France est morte sans volonté politique de changer radicalement la situation, mais comme notre jeunesse est plus favorable au fait que “tout le monde a le droit de vivre”, ce qui rend cette jeunesse aveugle, on est pas prêt de trouver l’être humain qui sera capable de remettre des frontières et de l’ordre.
        Mon âge ne me permet plus cette envie de changer quoi que ce soit, juste le constat que nos politiques ont fait mourir cette France pour laquelle tant de jeunes gens ont donnés leurs vies et versés leur sang pour que nous soyons libre.

        Profitez de votre grand pays même si tout n’est pas parfait.
        Bien cordialement. Jacqui.

  6. C’est un texte d’un autre âge dans lequel je retrouve tout ce que nous avons perdu par laxisme, appât du gain, négligence. Ce qui est beau disparaît et laisse la place à la vulgarité, au manque de conscience et de morale. Le pire étant la tendance prédominante de la laïcité, excuse pour ne plus avoir de fierté, de droiture et de respect de soi et des autres. Tristesse, tristesse. Dieu semble être devenu un gros mot!