FAUT-IL PASSER DE L’ÉTAT DE DROIT À L’ÉTAT DE NÉCESSITÉ ? (Yann Bizien)

La séparation des pouvoirs - Presse Justice

De nombreux Ministres, Parlementaires et journalistes s’expriment et prennent position au nom de « l’État de droit » sans vraiment savoir ce que cette notion recouvre.

L’État de droit est un mode de gouvernement reposant sur des lois et des principes et s’en affranchir revient à s’approcher de l’arbitraire et du despotisme. Il est caractérisé par la séparation des pouvoirs et la garantie de droits fondamentaux. Ces droits ne sont pas tombés du ciel ; ils sont le produit des contradictions sociales, de luttes, politiques et intellectuelles, souvent longues et parfois violentes pour les gagner. Enfin, c’est un État dans lequel les normes juridiques sont hiérarchisées et contrôlées de telle sorte que sa puissance et son autorité s’en trouvent limitées.

Pour le général de Gaulle, en démocratie, il n’y a pas de source de légitimité en dehors du peuple et l’État de droit n’est rien d’autre que la traduction juridique de la volonté générale.

Mais l’État de droit serait aujourd’hui un obstacle, un carcan juridique et une contrainte face au péril migratoire, à l’explosion de la violence, à l’insécurité, aux risques des émeutes, à la crainte d’une guerre civile et au terrorisme islamique. Pire, avec les censures du Conseil Constitutionnel, il permettrait aux progressistes de peser lourdement dans le processus législatif et décisionnel au détriment des conservateurs, des souverainistes et des patriotes.

Faut-il donc adapter l’État de droit pour aller vers un « État de sécurité » dans le but de gagner de l’efficacité dans l’action politique, administrative, judiciaire et opérationnelle ? Faut-il intégrer dans le « droit commun » des dispositions d’exception pour mieux protéger les français ? Bref, faut-il changer nos Lois et dénoncer les conventions européennes qui paralysent ou arrangent le pouvoir ?

Car l’État de droit a ses forces et ses faiblesses. Certes, il a ses dérogations comme l’État d’urgence, l’État de siège, l’article 16 de la Constitution, qui donne les pleins pouvoirs, pendant un temps limité, au chef de l’État, mais aussi l’État sanitaire, avec des décisions prises derrière le rideau du Conseil de défense, et l’État de surveillance, qui est déjà une réalité.

Sorti de là, l’État de droit est un dogme inébranlable. La gauche et le centre, les progressistes, les multiculturalistes et les immigrationnistes le brandissent pour faire valoir leurs idées au nom des droits de l’homme et de l’universalisme sans frontière et bien-pensant.

Il faut leur rappeler que l’État français et la puissance publique doivent pourtant garantir prioritairement la sécurité et la liberté des citoyens en s’appuyant sur un corpus juridique librement approuvé et consenti, cela dans une société hyper connectée et ultra ouverte à toutes les menaces intérieures et extérieures.

L’État de droit est-il donc adapté aux périls d’exception évoqués ci-dessus ? Pas vraiment. On voit clairement l’État de droit dépourvu, faible et impotent face à l’islamisme, à l’invasion migratoire, à la violence et à l’insécurité qui explosent.

Il faut donc également rappeler à toute la classe politique que l’État de droit ne peut être la finalité ultime d’un gouvernement. Car le but dernier d’un gouvernant est de protéger au mieux le peuple d’une société afin qu’elle survive et se prolonge tel qu’elle le souhaite dans le temps, avec ses valeurs, sa culture, son identité et ses frontières.

Cicéron voyait ce besoin de survie avec beaucoup de lucidité :

« un homme peut mourir pour une idée ou pour la vertu, il peut se suicider, parce que de toute façon il est mortel et seul responsable de lui-même ; mais une société ne voit pas de terme à sa vie, tout se passe comme si elle était immortelle, et elle n’a pas le droit de se sacrifier à une vertu ou à une idée. Elle doit d’abord franchir le temps, parce qu’elle est responsable non seulement du présent, mais aussi du passé et du futur. »

Les français en ont donc assez des leçons de morale des progressistes qui leur expliquent que, quels que soient les dangers qui nous menacent, il ne faudrait rien enlever à l’État de droit. Ils en ont marre d’entendre que, grâce à l’intelligence, mais surtout à la vertu de nos gouvernants, ils auront toujours le maximum de sécurité, de droits et de liberté quand la réalité quotidienne nous démontre, hélas, tout le contraire.

Il peut en effet arriver qu’un gouvernant soit sommé de dépasser la morale et la vertu pour privilégier d’abord la sécurité du peuple dont il a la responsabilité. Toute la question est de savoir quand, et il peut être utile de penser et de comprendre ce moment où s’imposent des choix cruciaux pour la nation.

S’agissant de ce moment, concernant l’immigration, et le risque islamiste, c’est déjà trop tard. La France est envahie, cernée et menacée de toute part depuis des centaines d’enclaves de gens qui ne font pas société et ne respectent ni nos valeurs, ni notre drapeau, ni nos lois, ni nos forces de l’ordre, ni notre culture.

L’histoire a ses moments d’exception. Il s’agit d’une situation dans laquelle tous les moyens sécuritaires utilisés par le pouvoir politique, dans le cadre de l’État de droit, ne parviennent plus à repousser ou même à endiguer un phénomène ou danger précis, concret, imminent et grave.

Il ne peut pas y avoir de contradictions entre l’État de droit et la situation de péril. C’est toujours à l’État de droit de s’adapter pour garantir la survie d’une société menacée.

Le problème est que la gauche et le pouvoir ne voient pas l’immigration sauvage, invasive et conquérante comme un danger mais comme un projet, un devoir et une chance.

C’est tout le drame français. C’est une tragédie historique.

Gouverner, c’est aimer le peuple dont on a la responsabilité. C’est être avant tout responsable, clairvoyant, courageux et opérationnel. C’est choisir, c’est décider et c’est agir, quitte à adapter l’État de droit aux périls qui nous menacent immédiatement. Gouverner, c’est ne jamais oublier que le peuple reste le seul souverain et qu’il conserve un droit sacré et inaliénable à être protégé, à conserver son identité et à se défendre.

La démocratie, c’est le gouvernement du peuple exerçant la souveraineté sans entrave. En France, la seule cour suprême, c’est le peuple. Mais, depuis 2005, il est évincé de cette cour. Il n’est plus consulté, plus entendu, plus écouté, plus compris et donc plus maître de son destin.

Certes, ce qui distingue la civilisation de la barbarie, c’est l’État de droit. Mais « l’État de nécessité » doit désormais commander de toute urgence l’État de droit et l’action publique, sous peine de voir la France, envahie, fragilisée, fracturée et menacée de l’intérieur, disparaître.

Yann Bizien

22 décembre 2023     

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7 Commentaires

  1. L’Etat de Droit ! L’Etat de Droit ! L’ Etat de Droit !….Incantation derrière laquelle se réfugient l’Etat, les Hommes politiques et les citoyens lambdas souvent ignares du jeu de a votation pour se défausser de leur responsabilité morale au regard de nos aïeux et de nos descendances présentes et à venir, et ne pas prendre en considération , ainsi que de justes mesures face aux problèmes mortels qui se posent à notre Nation tombée dans les filets des européistes, eux-mêmes manipulés par l’Oncle Sam….
    Écoutez, écoutez braves gens la goualante des défunts Delors et Jean Monet
    qui nous ont foutu dans la “m…e bruxelloise” dans laquelle vous vous êtes roulés de plaisir en 2001, car l’Europe sans frontières internes et lors munies de cette monnaie internationale battue au nom de cet aggloméra de pays sans vraies patries vous permettait de circuler lors de vos vacances sans avoir à vous soucier des “changes monétaires” jusque lors indispensables : des vrais gosses sans expérience face à des professeurs malhonnêtes qui nous l’ont bien mis où je pense !
    Professeurs moralistes qui nous forcent à accepter de voir s’installer en bas de “Chez-Nous” tous les migrants de la planète qui commencent déjà à monter les étages, enfoncent nos portes et se tapent diversement nos épouses et enfants !
    Alors, encore et encore : Vive l’ État de Droit de la boucler et de se comporter en lavette…. sous peine d’être taxés d’ignobles racistes et condamné à la relégation sociale !
    A noter que personnellement je n’ai jamais adhérer à cette escroquerie européenne et suis bien triste d’avoir toujours eu le nez fin …
    Qu’advienne le Frexit, sinon la France moribonde d’aujourd’hui s’éteindra à jamais dès demain !

    • Langage simple et lucide mais les récipiendaires seraient dans l’incapacité cognitive de la comprendre au fond, tant ils sont à l’image du gamin grotesque à l’Élysée dénués de toute analyse et synthèse appropriées. Clin d’œil à réfractaire…

  2. Vous avez tout dit et bien dit :la democratie c’est la gouvernance pour le peuple et par le peuple (dont on respecte l’avis par des consultations regulières). L’etat est à la fois constructeur et fossoyeur mais en ces temps il est largement plus fossoyeur que constructeur.L’équilibre décisonnel est rompu.
    Un chef d’état ça se condamne aussi et ou ça se vire .quand il ne respecte pas l’avis de son peuple..Ca s’est vu plusieurs fois par le passé :Pourquoi pas aujourd’hui :Il faut reflechir aux chefs d’inculpation.Pourquoi attendre des élections ? quels sont les motifs de nos inerties à haut niveau?
    La guerre civile? Oui je crois que c’est la crainte essentielle et c’est pour cela qu’on attend les élections qui seront d’une importance CAPITALE

    • @ jeanmi de corse ;
      Il est cependant, selon mon humble avis , indispensable de prendre en compte que les États composant l’ UE ne sont plus maîtres chez eux puisque cette Union s’est formée, de fait, pour servir de “harkis” aux ordres de Washington …
      Actuellement les “States” s’enrichissent avec la guerre d’Ukraine et n’en déplaise à notre illustrissime Ministre de l’ Économie, nous nous écroulons sous les dettes alors que Moscou se porte extrêmement bien économiquement tout en étant devenue l’une des leaders des Bricks, qui de plus détourne habilement le blocus économique européen .
      Les Démocraties Parlementaires de l’UE ne sont plus que des artifices incapables d’endiguer la submersion exogène et en grande partie mahométane expansionniste ; et ce avec la complicité notoire des “extrêmes gauches qui jouent avec les allumettes coraniques et indigénistes “, ce qui risque fortement de faire reculer et même saborder notre Civilisation Judéo-chrétienne pour faire du Plateau Européen un immense agrégats de Califats.
      La pantomime du “Palais Bourbon” que l’on vient de nous jouer une fois de plus sur l’invasion migratoire arabo-africaine nous permettra d’en mourir de rire, lorsque sera très bientôt advenu le “remake barbaresque” qui nous fit tant rigoler dans le film de “La Folie des Grandeurs” grâce aux immenses talents comiques de nos regrettés Louis de Funès et Yves Montand, même si ce dernier fut longtemps prônant le communisme, comme tant d’autres idiots utiles au mensonge rouge .

      • Dans mon commentaire j’aurais du écrire pour éviter toute ambiguité
        “dont on DEVRAIT respecter l’avis..ce qui n’est pas le cas.
        Et pour soutenir vos hypothèses, j’ai vu un reportage sur le port de TANGER et les vues mondialistes du MAROC à 90% musulman.Nous sommes pris dans une belle salade MONDIALISTE qu l’on commence à comprendre et dont il est difficile de savoir vraiment à quelles sociétés elle profite La salade est tellement complexe qu’il est difficle d’en comprendre les rouages .Le Maroc est un pays trés rusé qui sait tirer profit de la situation d’abord parce qu’il dans un endroit tres stratégique.. De toutes façons les USA sont aussi partout ou la situation est rentable.Mais nous les français : que nous reste t’il ?