LETTRE AU CI-DEVANT NICOLAS DE VILLIERS (Cédric de Valfrancisque)

« Tous les ennemis de la liberté parlent contre le despotisme d’opinion, parce qu’ils préfèrent le despotisme de la force. »

(Robespierre, au Club des Jacobins, 7 février 1794)

Vrai ou Fake - Un film peut-il réécrire l'Histoire ? - Extrait C médiatique en streaming | France tv

 

Rassurez-vous, Cédric de Valfrancisque n’est pas devenu fou.
Il vous a juste concocté une petite fiction totalement déjantée .
Pourquoi ?

          

Citoyen Villiers,

Tu viens de financer un film mensonger, « Vaincre ou mourir », qui est une insulte à la sainte Révolution car il fait l’apologie du ci-devant Charette – dit « de la Contrie » – chef des brigands qui tentèrent de se rebeller en « Vengé » (1) en 1793. D’ailleurs les libelles, qu’elles soient politiques ou cinématographiques, ne s’y sont pas trompées et elles dénoncent ton imposture à la une. L’une parle de « Puy du faux », une autre de « Puy du fourbe », une autre encore de « Puy de nullité ». Elles sont donc unanimes à dénoncer une infamie !        

En d’autres temps, hélas révolus, tu aurais terminé ta vie de chien « à la lanterne » ou sur le « rasoir national » mais, après plus de deux siècles d’humanismeCarte de vœux « L'Archange de la Terreur », par dede-fabulous | Redbubble maçonnique, la République est devenue clémente et même, parfois, trop gentille. Je le déplore car j’aurais bien aimé la fonction d’accusateur au « Comité de Salaud Public ». Le sympathique Saint-Just disait « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté » et il avait raison. Je frémis à l’évocation de « l’Archange de la Terreur », guillotiné à Paris le 10 thermidor an II (28 juillet 1794).

Lors de la rébellion vendéenne, les Républicains ont tué, c’est vrai, quelques femmes « sillons reproducteurs » pour qu’elles n’enfantent pas de nouveaux brigands ; or tu es le fils du ci-devant Philippe de Villiers qui fit campagne pour le Séfarade Zemmour dont les idées fascistes, racistes et xénophobes sont bien connues, c’est bien la preuve qu’on devrait plus souvent empêcher les gens de se reproduire, surtout s’ils mettent en péril la République.

Ton film, disais-je, est un tissu de mensonges qui véhicule des idées nauséabondes.

Il voudrait faire croire au peuple que la Révolution a été barbare, ce qui n’est point le cas. Il y a bien eu, ça et là, quelques cas de ce qu’on appellerait de nos jours « bavures policières » ou « dommages collatéraux » mais de grâce, Citoyen, n’en faisons pas tout un fromage !

Le rétablissement de l’ordre républicain a coûté 200 à 300 000 morts, soit moins de tués qu’à Hiroshima et Nagasaki, dix fois moins que la régénération nécessaire du Cambodge par Pol Pot, et tellement moins que les mesures – utiles à leur pays – de Mao-Zedong ou du camarade Staline, des démocrates qui savaient se donner les moyens de leurs ambitions et qui, aujourd’hui encore, sont considérés comme des grands chefs d’État.

Ne pouvant te punir comme tu le mériterais, la République généreuse va t’offrir une chance de t’amender, de faire repentance et d’œuvrer utilement à l’éducation des masses.

Charette de légumes – Santons de la ForestNous t’invitons donc à produire un nouveau film sur le ci-devant Charette, mais nous exigeons un film à gros budget, exportable chez les Américains, et plus conforme à NOTRE vérité historique, la seule qui compte. Nous voulons un film tous publics que le citoyen Pap Ndiaye se fera un devoir de diffuser dans les écoles, collèges et lycées (pour les universités, ce n’est pas utile, elles savent déjà différencier le Bien du Mal).

Ce film devra être « bankable ». Nous ne voulons point de ces acteurs inconnus du grand public, fussent-ils bons. Ce qui compte surtout c’est qu’ils soient célèbres, adulés par la presse-people et reconnus par leurs pairs (si possible nominés aux « Césars »).  

Le rôle du ci-devant Charette – que l’on rebaptisera « Brouette » ou « Tombereau » pour faire oublier cette famille de gredins – pourrait être confié à Omar Scie qui est l’une des personnalités préférées des Français.

Le rôle de son bras droit, Couëtus, pourrait être joué par Béchamel Debouze ; les rôles principaux seraient donnés à Guillaume Camé, Gilles Le Louche, ou François Usé. Pour les « amazones » de Charette (pardon : Brouette) et les autres rôles féminins nous pensons à Marion Corbillard, Léa Saindoux, Juliette Bidoche, Adèle Haîne-el, ou Audrey Toutou. 

Pour les donzelles plus âgées, Nathalie Baille, Carole Booké, Josiane Tabasco, Sabine Exéma ou l’inusable Catherine d’Occase. Les grandes actrices ne manquent pas !

Important : pour intéresser le public, dès le premier tiers du film, ne pas oublier de placer une scène lesbienne entre la sœur du héros et une domestique ; les gens adorent ça !

Le scénario, pour être compris de tous, doit être simple : Brouette (ou Tombereau) un officier de marine licencié pour faute (2), vit aux crochets de sa femme dans un manoir de Vendée et il s’ennuie, que dis-je, il s’emmerde. Il abrite chez lui un curé dit « non-jureur » (3), qui, on le suppose, doit être recherché pour pédophilie car c’est fréquent chez les curés.

Quand les « Bleus », qui ne font que leur devoir, viennent arrêter le prêtre, Brouette en tue deux et s’enfuie dans les bois. Là il commande une bande de tueurs, de brigands, de voleurs qui attaquent lâchement les Républicains et les égorgent. Ces derniers ripostent ce qui est bien normal et, forcément, ils en tuent quelques-uns. Il faut préciser que les hommes de Brouette, non contents d’être des sauvages, sont aussi des imbéciles : ils portent sur le cœur un petit chiffon blanc avec un cœur rouge au milieu. Du coup, les soldats « bleus », fort bien formés au maniement des armes, visent le cœur rouge et font mouche à chaque fois.

Pendant plus de deux ans, Brouette et sa bande de tueurs vont commettre des exactions, crimes et délits un peu partout dans la région. La République va enfin envoyer plusieurs compagnies de CRS (4) sur place. Brouette sera dénoncé par un curé – car, non content d’être pédophiles, les suppôts de la superstition sont fourbes – et arrêté au saut du lit. Bien sûr, il ne se défendra pas, il se rendra comme un lâche.

La République ne le fera pas fusiller ou guillotiner car elle est magnanime, c’est ce qui fait sa grandeur. Non, il sera libéré et simplement contraint à l’exil.

Balade dans le Paris gay des années 80 - Blog Gay Sejour

Dans le tableau final, on retrouvera Brouette à Paris, heureux et libre. Après avoir fait son « coming-out » il tient une boite « gay » dans le Marais, à l’enseigne du « Puy du Fion » (ou du « Caveau de la Raie-publique »). Là-bas, dans la Vendée pacifiée, le prêtre « non-jureur » a été arrêté pour pédophilie. Il est remplacé par un « jureur » ; et puis non, par un Imam, c’est plus tendance.

Voilà ci-devant Nicolas de Villiers, tu sais maintenant ce qu’il te reste à faire pour rétablir une vérité conforme à nos attentes. Et surtout, ne t’avise jamais de citer l’ogre corse, qui a trahi la Révolution. Pour lui :

« La vérité historique est souvent une fable convenue. »

(Document dont la signature est illisible, transmis par le ci-devant Cédric de Valfrancisque, qui a osé rajouter de sa main « Mort à la Gueuse et vive le Roi » …)

Cédric de Valfrancisque

31 janvier 2023

 1)- Nom donné à la Vendée entre 1793 et 1795.

2)- La faute n’a pas besoin d’être précisée, ce qui permet de sous-entendre ce qu’on veut.

3)- C’est-à-dire qu’il veut continuer à dire sa messe en Latin contrairement aux oukases de Bergoglio, dont l’histoire n’a pas retenu le nom de Pape.

4)- Compagnies Révolutionnaires de Sécurité.  

11 Commentaires

  1. Jubilatoire !
    Par contre, j’ai un souci avec Catherine D’Occase. Qui est cette donzelle ? Une coureuse de remparts ?
    Excusez mon inculture, s’il vous plaît.

  2. j’adore ! une prose bie’n torchée citoyen ! moi je m’en vais de ce pas au kinépolis de Mulhouse, soit une bonne centaine de bornes, pour aller de ce pas voir ce film honni !
    bien le bonjour, Citoyen !

  3. Excellent comme d’habitude. Un humour gaulois de bon aloi, comme celui que l’on retrouve chez Jany Leroy. Je me suis permis de vous citer in extenso dans mon dernier livre : ”La fracture de la cocarde”. Merci !

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