SON ALTESSE LE MARQUIS EMMANUEL DE MORVEUX D’ÉNARQUE ( Cédric de Valfrancisque )

Merci Ursula !

(Poème très très très vaguement inspiré par Pierre Corneille…)

Le décor : Nous sommes au Palais de l’Elysée. Depuis qu’il n’a plus une majorité de godillots à sa botte au Parlement, le Marquis Emmanuel de Morveux d’Enarque se morfond. Pour complaire à Bruxelles il envisage bien une réforme des retraites mais il a peur des mouvements de rue. Il sait, en revanche, qu’en jouant les rouleurs de mécaniques, le Chef des Armées, il gagne cinq points dans les sondages, car les imbéciles aiment la guerre, à condition de la faire faire par les autres…

 

 

Ô mon Dieu, c’est génial, je bénis Zob-Ensky (1) !

Qui  finira, j’espère, par battre la Russie.

Voilà une offensive qui tombe à point nommé,

Pour redynamiser ma popularité.

Mes discours filandreux qu’admiraient les gogos

Cet art du mensonge pour enfumer les veaux, 

Tout ceci ne prend plus, les Gaulois en ont marre,

Leur vie de tous les jours devient un cauchemar.

Et que n’aurais-je fait pour complaire à Bruxelles,

Et faire de ce pays le larbin de Biden ?

                        Je me voyais déjà, ridicule, humilié,

                        Chassé comme un malpropre, demain, de l’Elysée,

                        Retournant au Touquet, chez  ma vieille blondasse,

                        Que le poids des années a rendu bien fadasse.

                        Certes Je lui sais gré de m’avoir déniaisé,

                        Et appris le théâtre et aussi le français.  

                        Mais je n’ai plus envie de partager sa couche

                        Et encore moins, bien sûr, de la voir sous la douche.

                        J’ai eu un coup de foudre, et je l’avoue sans gène,

                        Pour la belle Ursula, la mère von der La Hyène.

Oui j’ai enfin trouvé la femme de ma vie,

Je ne pense qu’à elle et j’en rêve la nuit.

Cette haridelle blonde, plus cynique que moi,

A un mépris du peuple qui me laisse pantois.

Je suis très arrogant et pourtant je l’envie :

Elle ferait tuer l’Europe pour punir la Russie.

Chaque jour elle aboie et flagorne Biden,

Sous son sourire mielleux, elle distille la haine,

Et contre les Cosaques, impose des sanctions

Toujours plus farfelues ; quelle imagination !

                        De la blonde Ursula je me prends à rêver

                        En cuissardes de cuir et maniant le fouet,

                        Je voudrais qu’à genoux elle me trouve soumis,

                        Qu’elle se plaise à me battre et qu’elle m’humilie.

En bref, qu’elle devienne une rude maîtresse,

Je suis prêt pour cela à lui offrir mes fesses.

 Depuis quelques années, tout foire autour de moi,

 Ce pays me déteste, un peu plus chaque mois.

 Je ne supporte plus les larbins de ma Cour

                        Et voilà qu’aujourd’hui  je découvre l’amour.  

Quelle chance que Poutine, le Tsar des Cosaques,

Soit  sorti de ses gonds ; il en avait sa claque

Que Biden prestement menace ses frontières,

Dans le secret espoir de faire naître une guerre.

Mais je dois bien l’avouer, en fait c’est une aubaine,

Que les troupes cosaques soient entrées en Ukraine.

On peut les menacer des pires punitions,

Toujours leur imposer de nouvelles sanctions.

Oh, que j’aime Ursula quand elle clame à l’envi

Son total soutien au mafieux Zob-Ensky.

                        Pour être au diapason, moi, je ferai comme elle,

                        Je dirai que la guerre finalement est belle,

                        Tant pis si, en Ukraine, il y a quelques nazis,

                        Car en fait je m’en fous, ce n’est qu’un alibi,

L’Amérique ambitionne d’étendre sa puissance :

On peut lui faire confiance en matière de nuisance.

Je m’en vais sur le champ parler au populo,

 En y mettant le ton, avec des trémolos.

                        La guerre est un sujet qui plait aux abrutis.

                        Surtout quand ils n’ont pas à y risquer leur vie.

Et je vais promptement grimper dans les sondages,

Malgré tous mes mensonges et autres dérapages.

Je me fous après tout de ces cons de Gaulois.

Ils n’auront plus d’essence, et tout leur manquera.

Or je serai content de les voir dans la merde :

Je sais qu’ils me détestent mais moi je les emmerde !

Et tous ces imbéciles, ces idiots, ces minus,

Croiront que le salaud c’est forcément le Russe.

Que si, finalement, l’Europe est tombée bas,

Ils doivent faire confiance à ma blonde Ursula.

                        Oui, dans quelques années l’Europe aura souffert.

                        Elle sera à genoux, elle connaîtra l’enfer.

                        Qui donc aura gagné, l’Ukraine ou la Russie ?

Ceci importe peu pour les Etats-Unis.

Ils sauront en vainqueurs, et comme un moindre mal,

Nous offrir, pourquoi pas, un nouveau « Plan Marshall ».

J’aurais depuis longtemps oublié l’Elysée,

Et je serais sans doute redevenu banquier.

                        Peut-être qu’Ursula partagera ma vie ?

                        Je suis sûr qu’elle aussi elle en a très envie.   

(Il sort en ondulant des hanches, tel un mariolet de cour, pour aller sur le champ téléphoner à Ursula von der La Hyène et à Joe Biden  et leur proposer de nouvelles sanctions contre la Russie…)

1)- Qui doit son nom à sa capacité à faire de la musique avec son braquemart.

Cédric de Valfrancisque

8/10/2022

 

 

10 Commentaires

  1. Votre talent de décrire la situation actuelle en alexandrins est un petit bijou. Merci de l’avoir fait. Je l’ai envoyé à quelques Amis qui pensent comme nous tous ici.

  2. L’art de versifier en alexandrins respectant les hémistiches et les rimes. Du grand art que l’on croyait perdu !
    Bravo Monsieur. Molière doit danser où il est.

  3. Quel bonheur de vous lire
    Et de pouvoir en rire
    De tous ces malandrins
    En vers alexandrins

    Voilà : je n’ai pas pu mieux dire, mais le coeur y était ! Merci encore !

  4. En lisant mes quelques sites préférés, j’avais le moralomètre en baisse.
    Là, ça va mieux !

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