LE COUPLE FRANCO-ALLEMAND SE FRACTURE SUR L’HYDROGÈNE (Jean Goychman)

Le 23 janvier, histoire de rappeler le soixantième anniversaire du Traité de l’Élysée signé entre le Chancelier allemand Konrad Adenauer et le Président de la République Charles de Gaulle, souvent appelé « Traité d’Amitié » entre l’Allemagne et la France, Le Chancelier Scholtz et le Président Macron se sont congratulés publiquement.
Un accord (un de plus) venait d’être trouvé grâce auquel la France pourrait livrer de l’hydrogène à l’Allemagne.

 

Le nucléaire dans la stratégie hydrogène de l'Union européenne - Sfen

 

 

L’hydrogène apparaît comme une solution intéressante pour fournir aux véhicules un carburant du futur, lorsque la mise en application des lois sur la « transition énergétique » aura éliminé les carburants « fossiles » en raison de leur émission de dioxyde de carbone, seul responsable (paraît-il) d’un dérèglement climatique devenant chaque jour un peu plus controversé.

Son pouvoir énergétique très important (quatre fois supérieur aux carburants issus du pétrole) et son abondance sur notre planète sont autant d’atouts pour son emploi.

Une condition préalable s’avère toutefois nécessaire : pour être totalement neutre en carbone, il doit être obtenu par électrolyse de l’eau et non, comme c’est le cas aujourd’hui, à partir des produits dits fossiles.

Comme il faut environ 55 kwh pour produire un kg d’hydrogène, on voit immédiatement que son coût, pour être économiquement viable, impose sa production par une électricité bon marché. Il n’y a pas photo, celle-ci ne peut donc être obtenue que par la filière nucléaire.

Hydrogène Nucléaire (NHI)

Il se trouve que nos « amis » allemands, ont volontairement abandonné – sous la pression politique de leurs mouvements écologiques, qu’ils ne pouvaient écarter de leurs coalitions de gouvernement -, TOUTE leur industrie nucléaire.

Dans ce couple Franco-Allemand, fondé sur une amitié « sincère et véritable », on aurait pu penser que la chose était actée, que la France allait fournir à l’Allemagne un hydrogène abondant et bon marché et que « tout serait pour le mieux dans le meilleur des mondes ».

Vision certes idyllique, mais totalement fausse.

Pendant que les représentants de notre couple se réjouissaient de l’avenir rosissant, d’autres s’occupaient activement à ternir ce bel enthousiasme.

Le 19 décembre, un « conseil de l’énergie « s’est tenu à Bruxelles et le ton était alors bien différent.

Seule l’énergie « renouvelable » devait être utilisée pour produire le gaz hydrogène. Le nucléaire, bien que beaucoup plus « décarboné » que le renouvelable, se trouvait ainsi exclu des moyens de production pouvant être subventionnés par l’Union Européenne. Naturellement, cette proposition a été soutenue par les Allemands.

Pour ces derniers, il ne s’agit pas d’effectuer un choix rationnel :

« Dans l’ordre des arguments mais bien de camper sur un refus basique du nucléaire sans compromis même si récemment les contorsions sémantiques des dirigeants du pays pour une prolongation éphémère des trois derniers réacteurs opérationnels avaient quelque chose de pathétique.

Le pays, géant économique qui continue à donner le la à Bruxelles, œuvre efficacement contre la relance du nucléaire (cf l’épisode non clos de la taxonomie). Il est en regard bien trop peu vilipendé pour compenser l’intermittence de ses immenses flottes EnR par le charbon et le lignite utilisés sans états d’âmes et sources d’importants profits mais pas pour la planète ! »

Alors, qu’on arrête de nous « bassiner » avec toutes ces hypocrisies. Emmanuel Macron a voulu faire de l’intégration européenne l’alpha et l’oméga de toute sa politique, mais cela ne mène nulle part. Pourquoi veut-on à tout prix nous faire croire à une fiction ?

Cela pose aussi une autre question : quel est l’avenir de l’Union Européenne dans un monde en voie de « démondialisation » ?
Cette Union supranationale n’est-elle pas déjà condamnée, elle qui tentait de faire disparaître les nations à partir desquelles elle s’est constituée, au moment où le concept même de nation, compte-tenu du contexte que nous vivons depuis plusieurs années, apparaît comme indispensable à la souveraineté des peuples, base intellectuelle évidente de la démocratie derrière laquelle l’Occident tente de s’abriter.
Cette Union Européenne, qui n’a d’union que le nom, est en train de se fracturer car le rôle d’appartement-témoin qu’elle devait jouer dans un monde globalisé soumis à l’autorité d’un gouvernement mondial n’a plus de raison d’être.
Comme disait de Gaulle, « les seules réalités internationales, ce sont les nations ! »

Notre Président devrait y penser et surtout se souvenir qu’il a été élu par le peuple français pour défendre avant tout… les intérêts de la France !

Jean Goychman

9 février 2023

4 Commentaires

  1. L’hydrogène est intéressant pour les piles à combustible mais à condition que sa production ne coute pas plus d’énergie que celle qui sera utile en usage.
    Ca reste à prouver.
    Ensuite, l’affirmation que l’hydrogène donne 4 fois plus d’énergie que les carburants pétroliers est fortement discutable.
    Dans les moteurs à explosion ? Objection votre honneur, l’hydrogène ça n’explose pas ça détone. Ce n’est pas la même chose et la mécanique le dira.
    La combustion de l’hydrogène ne donne que de l’eau … ce qui ne fait pas grand gaz propulseur pour pousser un piston ! Les ingénieurs motoristes doivent faire de savants calculs mais j’attends un 150CV hydrogène automobile ou un 500CV poids lourd.
    Les essais que j’ai pu consulter s’en tiennent à ajouter des proportions d’H² dans des injections gasole.
    A part pour décalaminer les vannes de recyclage, je ne vois encore rien de probant.
    Autre point, les températures possiblement atteintes sous hydrogène pourraient bien faire s’envoler les taux d’oxydes d’azote parce que l’air c’est surtout massivement de l’azote.
    Enfin, je le dis et le redis, les bouteilles d’hydrogène sous très très très haute pression c’est éminemment dangereux. C’est sympa l’hydrogène, ça fait de magnifiques détonations quasiment sans fumée qui percent bien les tympans. On va se marrer dans les stations avec les blaireaux qui font distraitement le plein à 700 bars avec le portable à l’oreille …
    Alors aujourd’hui, l’hydrogène c’est surtout une fantastique machine à engranger des fonds pour envisager des possibilités de recherche de faisabilité supputée … de grand foutage de gueule du citoyen contribuable au nom de la survie de Gaia.
    Une piste ? Regardez bien tous les articles qui abordent le sujet, ils sont tous au conditionnel.

    • Il reste des tas de détails techniques à régler mais, sur le papier, l’aventure énergétique est enthousiasmante . Il existe à Paris par ex. une flotte de taxis qui fonctionne de cette manière correctement. Je ne suis pas Ingénieur mais me souviens qu’en matière d’énergie nucléaire les mêmes questions et inquiétudes entouraient la future nouvelle source d’énergie low cost.

  2. oui… sauf que Foutriquet 1er, ignare à sa façon, incompétent et malfaisant, et par conséquent, ennemi public numéro UN de la France et des Français ne cessera pas sa politique en zig-zag… Comment s’est-il trouvé autant d’imbéciles pour lui rendre les clés du bahut pour 5 ans de plus !

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