L’UNION DES DROITES EST-ELLE UN MIRAGE ? (Xavier Jésu)

L’union des droites est-elle une chimère, un mirage, un miroir aux alouettes ?

Objets d'hier, Miroir aux alouettes

 

 

Je me suis engagé en politique, il y a un peu plus de dix ans, maintenant. J’ai eu diverses cartes de militant/cadre (S.I.E.L, FN, LR, et Reconquête! maintenant). Je suis clairement « de droite », même si j’écoute, avec beaucoup de plaisir et d’attention, des personnages qui se positionnent eux-mêmes « de gauche ». J’insiste volontairement sur le « de » droite (ou « de » gauche) qui diffère notablement de « à droite » (ou « à gauche ») pour une simple, mais fondamentale question de positionnement sur l’échiquier politique. Être « à » droite vous place entre Reconquête! et Renaissance ; c’est vous dire le grand écart avec risque de rupture des quadriceps. Être « de droite » ne laisse aucun doute sur la perception que vous avez de votre place dans le monde actuel. François-Xavier Bellamy, lors de son interview du 9 novembre 2022 par Front Populaire  définissait la gauche et la droite de la façon suivante :

« La gauche c’est une révolte, c’est une colère, c’est une volonté de changer l’ordre établi. La droite c’est un autre tempérament qui consiste d’abord à regarder dans le monde ce qui mérite d’être transmis. C’est la relation au monde qui s’inquiète d’abord de ses équilibres fragiles qui font que la vie est possible et que l’homme est humain, et c’est le tour d’esprit peut-être plus humble, plus modeste, qui consiste d’abord à vouloir préserver ce qui doit l’être pour les générations futures. En ce sens je me sens très profondément de droite et je crois qu’il n’y a pas « des » droites ».

Ce qui est intéressant dans la définition qu’il a de la droite, c’est son approche « fondamentale » que l’on peut résumer en 6 points :

Liberté (ontologique, libre arbitre), Hiérarchie, Ordre, Sécurité, Tradition, Conservatisme.

En 2017, j’écrivais ceci sur Boulevard Voltaire :

« Si la droite veut revenir pleinement au pouvoir, elle doit retrouver cette dimension philosophique, transcender sa vue comptable du pouvoir et reconstruire son projet sur les quatre piliers indispensables à l’unité nationale que sont la souveraineté (telle que l’entendait de Gaulle), la sécurité, la liberté (d’entreprendre et de s’exprimer) et la préservation de notre mode de vie ».

Ceci étant dit, quels sont les partis considérés de droite en 2023 ?

  • 24 partis de droite radicale et d’extrême droite :

  • 5 partis de droite (selon Wikipédia …)

Pour info, le centre réunit environ 26 partis dont 15 regroupés en 3 coalitions. Et qui est au pouvoir ? La coalition qui se nomme ” Ensemble” !!

 Faut-il aller plus loin dans les chiffres pour montrer qu’il y a une nuée de micro-partis et partis à droite (comme au centre) dont les fondements idéologiques sont extrêmement proches et les analyses semblables. Alors qu’est-ce qui les différencie ? Souvent ce sont leurs centres névralgiques qui diffèrent dans un espace commun. Plus simplement, leurs priorités ne sont pas rangées dans le même ordre… Pour certains, ce seront les thèmes liés à l’identité, pour d’autres, à la souveraineté, et d’autres encore, à l’immigration, etc… Mais généralement, quand vous parlez de tous les thèmes chers à la droite à tous les partis et micro-partis, ils sont tous d’accord pour dire qu’ils les intègreraient dans un programme national. Une enquête Fondapol/Le Figaro réalisée par Opinionway en 2022 tendait à démontrer que les Français sont de plus en plus « à » droite. Oui, mais force est de constater que ce bord politique est « éparpillé façon puzzle », comme le dirait Bernard Blier dans « Les Tontons Flingueurs », le film de Georges Lautner.

Alors, pourquoi ne pas « reconstruire » ce puzzle et mutualiser les ardeurs patriotiques pour constituer une vraie force capable d’affronter les adeptes de la « déconstruction » et de l’effondrement de notre nation ?

La réponse se trouve dans le mot « égo ». Les Présidents de partis ne peuvent imaginer que leurs noms ne figurent pas en haut d’une liste. On peut le comprendre quand on connait l’énergie nécessaire pour créer, entretenir, faire progresser un parti politique. Ce sont des heures d’engagement et d’abnégation, des heures à régler des conflits internes ou des problèmes de finances, des heures à calmer les ardeurs de militants qui ont encore plus d’ambitions que celles du Président. Le « boulot » d’un Président ou d’une Présidente de parti, ce n’est pas uniquement le maquillage avant de passer sur BFMTV ou sur CNEWS ; ce sont les insultes reçues via les réseaux sociaux ou les plaintes déposées par les opposants pour vous trainer devant la 17ème chambre correctionnelle (celle qui est censée vous anéantir politiquement).

Alors oui, le besoin de reconnaissance d’un chef de parti est important. Mais en 2023, avec le constat alarmant de l’état de notre pays, pouvons nous demander à nos amis des 29 partis de droite de prendre conscience que la France est en pleine déroute et qu’il nous faut impérativement gagner la bataille du redressement et, au mieux, du nouveau rayonnement de la France ?

Des initiatives intéressantes se mettent en place, en France, via des associations regroupant des militants de différents partis de droite. Je soutiens personnellement ces initiatives car elles reflètent le besoin impératif de la “base” des militants de voir aboutir un projet commun de redressement. 

Le mode de scrutin actuel sur deux tours ne nous permet pas d’éviter les pseudos “fronts républicains” qui n’ont, bien sûr, rien de républicain et qui remettent toujours les mêmes en place à la tête du pays. J’en profite pour dire qu’il ne faut pas se plaindre des conséquences. 

« Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes »
(Citation apocryphe
de Jacques Bénigne Bossuet)

Les souhaits d'alliances

Consultation Odoxa du 2 novembre 2022 (Source La Dépêche)

 “Une fracture existe entre les sympathisants de la droite de gouvernement (55 % des LR y sont opposés) et les sympathisants de l’extrême-droite ou de la droite hors les murs qui y sont eux très favorables. Ainsi, 68 % des RN et 93 % des Reconquête appellent de leurs vœux une telle alliance », note Odoxa”

Alors qu’attendons nous pour ne plus être considérés comme la droite la plus bête du monde, mettre pendant un long moment les égos des uns et des autres au placard et travailler dans un seul but commun ? Il est temps d’avoir « la droite la plus intelligente du monde ».

Arrêtons les phrases assassines, les critiques acerbes, les qualificatifs méprisants. Il est temps de se prendre tous ensemble par la main pour un seul objectif : que la France soit grande car…

La France ne peut être la France sans la grandeur.”

Général de Gaulle

 

Xavier Jésu

14 février 2023  

5 Commentaires

  1. Trente partis de droite : l’union ne semble pas possible.
    Mais l’union des patriotes me semble plus envigeable, plus susceptible de fédérer les chefs de parti et surtout de séduire les électeurs ; n’oublions pas l’enjeu que représente leur retour aux urnes. Nicolas Dupont-Aignan et Florian Philippot l’évoquent régulièrement : le paysage politique paraîtra plus viable, l’enjeu plus perceptible et la démarche plus susceptible de fédérer toutes les bonnes volontés dispersées dans ces trop nombreux partis.

  2. De la part des responsables de ces groupes ou groupuscules, ce n’est même pas de l’orgueil, c’est de la vanité. Ils s’estiment presque tous supérieurs les uns aux autres. Désespérant.

  3. Où ça des Droites ?!!! Je ne vois que des égos !!! Déjà, les égos ont tué la Gaule sous Vercingétorix qui a eu tant de mal à fédérer des tribus qui finalement l’ont lâché à Alésia.

    Dans ce pays il y a trop peu de gens qui ont une conscience patriotique solidaire. Et il y a beaucoup trop de gens amers, frustrés, en colère contre tous, complexés par leur nullité qu’ils essaient de camoufler et qu’on appelle les gauchistes.
    Je ne vois pas à l’horizon de leader à poigne assez patriote et d’envergure pour mener la France à la renaissance. Je vois par contre beaucoup de gens pervers qui ont des côtés sombres. Rares sont ceux qui pourraient, potentiellement, mais qui les suivrait ? Certains sont excellents mais sans grand charisme, d’autres fuient la politique. Je ne sais pas, je suis déçu. Je pleure sur notre drapeau.

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