En Métropole, selon le dernier sondage “rolling” de l’Ifop et Fiducial pour Paris Match, CNews et Sud Radio, publié ce jeudi 15 mai, le RN arriverait en tête aux élections européennes avec 24 %, devant LREM 23 % et la gauche en état de décomposition avancée LFI + PS + LO 17,5 %.
En procédant à un regroupement par grandes familles traditionnelles, on obtient Droite (RN 24% + LR 14% + Debout La France 4% + Patriotes 2%) : 44 %
Centre (LR En Marche 23%+ UDI% 1,5) : 24,5 %
Gauche : 17,5 %
TOTAL DROITE = 44 %
TOTAL CENTRE = 24,5 %
TOTAL GAUCHE = 17,5 %
La Droite unie obtiendrait donc la majorité des suffrages devant le Centre et la Gauche.
Mais la Droite est incapable de s’unir, malgré les tentatives de Nicolas Dupont-Aignan qui, s’il apparaît souvent comme le plus petit commun diviseur, se heurte à un manque de volonté d’union manifeste de Laurent Wauquier et de Marine Le Pen.
Cette désunion qui dure, malgré l’envie d’union qu’ont les électeurs de droite, condamne celle-ci à rester durablement hors de possibilité de parvenir à gouverner. À moins que… Marion Maréchal et Éric Zemmour, peut-être, un jour ?
En Nouvelle-Calédonie une situation compliquée
Le 12 mai dernier eurent lieu en Nouvelle-Calédonie les élections provinciales.
Le Territoire est divisé en trois provinces, Nord, Sud et Iles.
Globalement il y a 280 000 habitants dont 39 % de Canaques.
Soit 110 000 Canaques, dont tous ceux qui sont en âge de voter sont automatiquement inscrits sur les listes électorales, et 170 000 Européens, Polynésiens et Asiatiques, dont 40 000 sont exclus du vote pour différents motifs, car ils doivent être inscrits pour les référendums sur une “liste spéciale dont le caractère ubuesque saute aux yeux, voir (1).
Cela n’a évidemment rien de démocratique, contrevient gravement aux principes d’accès à un vote d’autodétermination ou d’indépendance tels que fixés par l’ONU, mais a été inscrit dans l’Accord de Nouméa auquel les gouvernements successifs de la France refusent de toucher.
Les partisans du maintien dans la République française, quoique très majoritaires dans toutes les ethnies – à l’exception des Canaques – sont clairement défavorisés, mais les gouvernements métropolitains s’accrochent à cette règle non démocratique, socialement injuste et contestable en droit international, ce que confirment des cas d’indépendances récentes comme Timor-Oriental et Papouasie-Ouest, colonies indonésiennes, ou en cours comme Groenland, colonie danoise.
En Calédonie, seuls les référendums favorables à l’indépendance sont acceptés
Sans oublier la règle, elle aussi inscrite dans l’Accord de Nouméa, qui stipule qu’un référendum donnant la majorité au non-indépendantistes, n’a aucune valeur ! Deux non plus, trois non plus, et il n’y aura pas de quatrième référendum, c’est le gouvernement français qui finalement décidera ! C’est comme les élections africaines à une présidentielle quand le président en place a décidé de rester à vie : “votez, je m’en contrefous, je décide seul de partir ou de rester !”. Mugabe au Zimbabwe, Omar el-Béchir au Soudan récemment expulsé par une révolution et bien d’autres. On n’est pas pour rien sous les tropiques !
L’accord de Nouméa, une entorse au droit international
Cet Accord comporte donc une grave entorse au droit international. Car si ce dernier reconnaît le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes (2), il est ferme sur le fait que celui-ci ne doit pas avoir été déjà exercé, “Il n’y a pas de droit inépuisable à la sécession“, bref le droit à l’autodétermination est un fusil à un coup (3). C’est ce qui fait actuellement obstacle à la demande d’indépendance du Groenland, la population de l’île ayant demandé et obtenu par référendum en 1953 son intégration complète au Danemark comme province autonome, choix décisionnel entériné par l’ONU.
Or la Nouvelle-Calédonie en est, avec le dernier le 4 novembre 2018, à son cinquième référendum sur l’indépendance, le premier ayant eu lieu le 28 septembre 1958, gagné à 80 % par les “loyalistes” à la France.
https://www.caledonia.nc/actualite/referendums-tout-commence-en-1958
Et les quatre suivants aussi, pas toujours avec 80 % bien sûr, mais toujours avec une large majorité. En rajouter un ou deux de plus n’a d’intérêt que si la règle actuelle des trois référendums prévus dans l’accord de Nouméa et suivis d’une décision gouvernementale est abrogée.
La Calédonie, une marmite à petits partis
La Nouvelle-Calédonie s’est toujours illustrée par une grande fragmentation de son électorat, qu’il soit indépendantiste ou non-indépendantiste. Même dans la période d’unions relatives fortes des années 1980 il y eut de multiples micro-partis malgré la présence de deux fortes personnalités, Jacques Lafleur pro-Calédonie française et Jean-Marie Tjibaou, pro-indépendantiste et socialiste.
Cela a failli coûter cher aux pro-français au dernier référendum, celui de novembre 2018, gagné seulement à 57 % en raison de l’amputation du corps électoral loyaliste. La droite a compris que, désormais, elle doit gagner toutes les élections intermédiaires pour rester maître du jeu politique et s’imposer dans les négociations à venir sur un référendum, et sur quel référendum.
Les trois plus importants partis de droite ont décidé de s’unir. Et ils ont gagné.
La droite unie pour gagner
Il y a environ 200 000 habitants en Province Sud (4), dont 108 000 électeurs (+ 40 000 qui n’ont pas le droit de vote sur les listes “spéciales” référendum), 39 900 électeurs en province Nord majoritairement canaques, 21 200 aux Iles Loyauté totalement canaques, à quelques unités près.
Nord et Iles ont voté majoritairement indépendantiste, le Sud – avec environ 20 000 canaques loyaliste et la droite – y a remporté la majorité absolue (41 % des voix, 20 sièges à l’Assemblée) face au “bloc” des partis indépendantistes (25 % des voix mais seulement 7 sièges à cause de son éparpillement en plusieurs partis), et du parti Calédonie Ensemble (18 %, 9 sièges), qui a adopté la position LREM, ni droite ni gauche, ni loyaliste ni indépendantiste, et dont le président est plutôt favorable à une indépendance en association avec la France. À ceux-là il faut ajouter 4 sièges obtenus par le parti ethnique wallisien Éveil océanien, qui veut que les 20 000 Wallisiens-Futuniens du Territoire aient leurs propres représentants. Ils vont probablement négocier avec la droite puisqu’ils étaient nombreux, et notamment les chefs de la communauté walisienne-futunienne, au dernier meeting pré-électoral de la droite unie à Païta (banlieue de Nouméa) où ils ont “fait la coutume”. La droite a donc remis la main sur la gouvernance de la Province Sud. L’État LREM français qui favorisait jusqu’ici Calédonie Ensemble et les indépendantistes va devoir en tenir compte dans les négociations sur le corps électoral et la date du prochain référendum prévu pour le moment dans deux ans.
Si la droite en France avait l’intelligence de s’unir au lieu de se déchirer sur des vieux restes d’idéologie qui font, par exemple, que Les Républicains préfèrent s’associer au Centre largement acquis au socialisme et à LREM, plutôt qu’aux partis qui sont à sa droite, elle serait déjà au pouvoir, comme l’est la droite calédonienne. Car, contrairement à ce que serine la gauche française toujours idéologiquement stalinienne et maoïste, ces partis n’ont, en France, rien de “fasciste”. Il est vrai que la droite calédonienne maintenant au pouvoir au cœur démographique, économique et culturel de la Nouvelle-Calédonie, le Sud, n’a pas ce problème. En Nouvelle Calédonie, RN est très peu présent et mal représenté.
L’Imprécateur
19/5/2019
1 : L’accord de Nouméa prévoit un corps électoral spécifique pour la consultation du 4 novembre 2018.
Cette liste spéciale pour la consultation (LESC) est différente de la liste électorale spéciale pour les provinciales (LESP).
Les critères d’inscription sur la liste du référendum
Pour être inscrit sur la liste spéciale pour la consultation (LESC), il faut remplir au moins un des 8 critères suivants :
Avoir été admis à participer à la consultation du 8 novembre 1998.
– N’étant pas admis à participer à la consultation, remplir néanmoins la condition de domicile.
– N’ayant pas pu être inscrit sur la LESC du 8 novembre 1998 en raison du non-respect de domicile, justifier que cette absence était due à des raisons familiales, professionnelles ou médicales.
– Être nés avant le 1er janvier 1989 et avoir eu son domicile en Nouvelle-Calédonie de 1988 à 1998.
Les inscriptions d’office
La majorité des électeurs sont inscrits d’office sur la liste spéciale pour la consultation (LESC) :
– Les électeurs ayant ou ayant eu le statut civil coutumier.
2 : Résolution ONU 1654 (XVI), institue un Comité spécial de la décolonisation ; 2189 (XXI) ; 2625 (XXI) pour favoriser la réalisation du droit de peuples à disposer d’eux-mêmes.
L’ONU, à l’occasion de l’indépendance de Timor Oriental, a défini “le peuple” comme tout résident présent depuis deux ans, ayant investi ou fait du pays la résidence où il a ses intérêts prioritaires, à l’exception des militaires et fonctionnaires sous contrat à durée déterminée. Les Canaques indépendantistes disent non à cette définition, le peuple c’est uniquement le peuple “premier”, celui qui était là avant l’arrivée des “autres” dont il ne veut pas, sinon soumis.
3 ; Chapitre XI de la Charte de l’ONU sur l’autodétermination des peuples.
4 : En Calédonien, les statistiques démographiques sont imprécises en raison de l’interdiction de statistiques ethniques.
Et en France ? Sommes nous libres ? Qu’a t-on fait de notre dernier référendum ? Et les Droites ? Sont elles à droite ? Et les égos surdimensionnés de chacun ? Personne ne croit à une union des droites ..Marion peut-être !
Mais Marine à droite ? La force de son discours tient dans l’immigration … sachant pourtant pertinemment qu’elle ne pourra rien faire tant que nous serons dans l’ UE … Comme les autres , elle se moque de son électorat et ne pense qu’à sa notoriété …Mais l’essentiel en ce moment précis est de débouter le petit …! Tant pis si elle a renoncé à sortir de l’ UE pour obtenir de E .Philippe un coup de pouce pour un prêt de campagne …Pas très bonne gestionnaire la Marine … Mais ..les gaulois réfractaires règleront leurs comptes en temps voulu … L’urgence est de se libérer de l’éborgneur ..
Bonjour Un petit rappel tout simple. Les Mélanésiens sont des Nationalistes des Patriotes ils n’ ont pas du tout envie de voir débarquer des 22000 (des zoreils) qui vont leur dicter les usses et coutumes chez eux ! Donc cette histoire de corps électoral gelé est géniale … les 22000 feraient bien de faire la même chose avec leurs bougnouilles et autres musulmerdes qu’ ils aiment tant ! D’autres part les histoires de référumdums ne servent qu ‘ à faire tourner les épiceries des provinces ….Enfin il faut comprendre que le monde mélanésien ou Kanak,selon, est passé de l’anthropophagie au monde moderne en seulement 60 ans ce qui est un record historique planétaire !!! En 60 ans ils ont réussi à baizer la France et à obtenir ce qu ils voulaient… et ce n’est pas fini ! Alors qu’il a fallu 2000 ans pour mettre la France sur pied et 50 ans pour la défigurer à force de bougnouilles et autres musulmerdes.Faut vraiment être con pour penser que ce pays là (Nvelle Calédonie Kanaky),ne sera pas indépendant un jour, du moins une petite Nation associée à la France… relisez Jean Marie : « Tant que l’on ne sera pas indépendant, on vous fera chier ! ». Amen .
Il y a du vrai dans ce que vous dites, mais il y a deux choses à considérer. La première, c’est que les Canaques quand les découvreurs sont arrivés, James Cook, d’Entrecasteau, etc. n’étaient pas un peuple, mais un ensemble de tribus en guerres permanentes dans un pays dont-ils ne savaient même pas que c’était une île parce que quitter sa vallée était signer son arrêt de mort. Un pays ravagé par les guerres, la famine et les épidémies, techniquement très arriéré (pas de roue, pas de métaux…) d’où la faiblesse de la population. Grâce à la colonisation, ils ont obtenu le doublement de leur durée de vie, le triplement de leur population, l’éducation, et le niveau de vie le plus élevé de toutes les populations indigènes du Pacifique, Guam l’américaine exceptée. ils le savent, c’est pourquoi ils veulent quasiment tous l’indépendance, “mais que la France reste” dans un statut d’association. Cela contraindrait la France à continuer à arroser les tribus de subventions. Ils ont voulu une usine de nickel, “pour être à égalité avec les blancs”, on leur a donné le massif (Doniambo) le plus riche en nickel et financé leur usine. Fabriquée par les Chinois comme ils l’exigeaient, elle tourne mal, produit peu et la Chine qui a construit deux usines identiques qui fonctionnent à merveille se fait payer en minerai brut.
La deuxième, c’est que si l’indépendance étant acquise, la Calédonie tombe aux mains des Chinois qui veulent non seulement le nickel et le cobalt, mais surtout les énormes possibilité de la Calédonie en métaux et terres rares dont ils contrôlent déjà 90 % de la production mondiale. Avec la Calédonie, ce sera entre 95 et 98 %. Or les moteurs des éoliennes, les panneaux solaires et les batteries des voitures électriques en consomment énormément (8 à 10 kg par batterie) à des prix astronomiques, d’où le prix final très élevé des voitures électriques. Si la France perd la Calédonie, le mirifique projet européen de batteries pour voitures électriques et la transition énergétique tombe à l’eau ou passent sous contrôle chinois. Personnellement je suis convaincu qu’on peut très bien se passer de voitures électriques et d’éoliennes, mais ce n’est pas ce que pensent le gouvernement et les écolos. À eux de voir !
Merci pour ce rappel sur la situation ubuesque des référendums en Nvlle Calédonie. Un camouflet au bon sens et même à la démocratie qui a été entériné par l’accord de Nouméa.
Pour ce qui est de la France, il est évident qu’une union des droites serait la solutions de bien des maux.
Malheureusement les égos semblent trop forts à moins que ce ne soit une stratégie de division pour mieux régner…
Aujourd’hui les micro partis sont en train de mettre en péril une victoire assurée sur les mondialistes.
Soyons réalistes: nos amis NDA, Asselineau et Philippot disent tous des choses très sensées mais ils se rapprochent terriblement du RN sur les grandes lignes. En tout cas ils en sont plus proches que de LREM. Malheureusement ils effritent le parti qui a le plus de chance de contrer les plans de Macron. On peut reprocher beaucoup à Marine Le Pen qui a eu tout de même le courage de donner sa chance à la jeunesse. Avant toute chose, il faut bien choisir son camp dans le long terme pour le bien du pays! On oublie un peu vite que c’est une élection à un tour. Fi des tendances, il faut voter utile ou prendre le risque de laisser passer les cosmopolites une fois de plus.
Je ne parle pas de LR qui se contentent de parler bien à droite mais agissent comme LREM. D’ailleurs leurs sigles se complètent comme par enchantement…
D’accord avec vous, c’est une élection à un tour et le vote utile s’impose pour mettre LREM en minorité. Sachant que cette élection envoie des députés à Strasbourg et pas à l’Assemblée nationale, ce qui devrait rassurer ceux qui craignent le RN majoritaire à l’Assemblée nationale. ils peuvent voter RN aux européennes sans crainte !.
Je vous rappelle que Marc le Stahler a déjà abordé ce sujet sur Minurne en disant que le vote RN serait le vote utile tant qu’il n’y a pas d’union des droites avec le succès évoqué en Nouvelle Calédonie, mais aussi en Australie où les travaillistes donnés largement vainqueurs par les sondages et la presse ont été battus la semaine dernière par l’union des deux partis de droite, le Libéral et le National.
Oui alors en Australie c’est un peu l’union RPR-UDF qui s’écarte du FN comme de la peste pour les mêmes raisons.
Pour preuve les libéraux/conservateurs ont accordé leur préférence de vote aux verts et Travaillistes contre le parti One Nation.
En cause ce dernier vient d’être plombé par une sordide affaire, sortie juste avant les élections et montée par Al Jazeera sur 3 ans, supposée démontrer des liens principalement éthyliques avec la NRA américaine sans compter une caméra cachée avec une strip teaseuse…
Voila qui rappelle étrangement l’affaire qui vient d’entacher le FPO autrichien. Mêmes méthodes juste avant les élections. Etrange. Cela dit c’est vrai qu’il ne fallait pas se laisser attraper aussi facilement.
L’alliance des droites en Australie est donc plutôt un mouvement centriste certes confortable mais ancré à gauche sur les sujets comme le climat, l’immigration, le sociétal ou le fondamentalisme islamique…
Il joue au ping pong avec le parti travailliste à se partager le pouvoir. Je te tiens, tu me tiens par…