Si j’imprime les billets, je me moque de qui fait les lois !
Cette phrase est attribuée à Nathan Rothschild par Samuel Mitford Goodson qui l’aurait prononcée en 1815.
Nous vivons une période curieuse de transition d’un monde vers un autre. En règle générale, dans ce genre de situation, on sait d’où l’on part mais pas toujours ce à quoi on va aboutir. Dans ce cas précis, la plupart des gens ignorent la réalité du monde dans lequel nous vivons.
Ce phénomène est dû au développement simultané de deux choses : la technologie de l’information qui permet de diffuser des messages à des milliards de gens et un progrés sans précédent des sciences « comportementales » qui permet d’anticiper sur les réactions de la multitude en fonction de la façon dont un évènement est présenté et qui prend le nom de « communication ».
UN MONDE D’APPARENCES BIEN CIBLÉES
Le président Macron, comme j’avais eu l’occasion de l’écrire dans un récent article, excelle en la matière. Cela n’a pas échappé à Alain Desneault dont le résumé du livre exprime clairement ce décalage entre apparence et réalité :
« Le macronisme en est une parfaite illustration. Cette idéologie est au service d’une pensée commune aux pays de OCDE qui repose sur la réduction des dépenses publiques, l’augmentation des bénéfices pour les entreprises, l’accroissement des dividendes pour les actionnaires, la réduction des droits des travailleurs, l’accès aux paradis fiscaux. Tout acteur politique doit s’y conformer pour avoir les faveurs de la presse, l’obtention des soutiens financiers, etc. Il existe une énorme pression pour se conformer à ce programme non formalisé mais bien réel qui pèse sur le quotidien de centaines de millions d’individus et décrit comme un fait de nature incontestable. Sans aucun autre choix pour les peuples. »
Ces quelques mots décrivent la réalité du système mondial. Une hégémonie américaine, dominée par une ploutocratie de quelques milliers d’individus qui a, au fil du temps, vassalisé l’Europe de l’Ouest. Ce sont les révolutions industrielles et les progrès dans le commerce maritime qui en sont à la base, sous-tendues par une création monétaire devenue le privilège de cette ploutocratie (*) qui ont permis à cet Occident d’étendre sa domination au monde entier et de la conserver grâce à des budgets militaires colossaux financés par cette création monétaire à partir de rien, mais en contrepartie de l’impôt payé par le contribuable, dernier payeur de la chaîne.
Le tout, naturellement, revêtu de la parure libérale et sous couvert de la démocratie pour mieux mystifier les peuples.
Pour autant, le peuple américain est un grand peuple, et les États-Unis une grande nation. Malheureusement, beaucoup de choses se sont faites en dehors de lui, et quelquefois contre lui.
Cette ploutocratie avait compris que ce qui comptait, ce n’était pas la réalité des choses, mais ce que les gens pensaient être cette réalité. Plusieurs présidents américains, opposés à cette manipulations des esprits, en avaient dénoncé le danger. Eisenhower en janvier 1961, Kennedy en novembre 1963 seulement dix jours avant sa mort ; Nixon, en 1973, fit les frais de sa résistance à ce que Peter Dale Scott a appelé « l’état-profond américain » qui, progressivement, s’était substitué au pouvoir « apparent » (celui qui était défini par la Constitution) au pouvoir « de l’ombre », celui qu’on ne voyait pas.
Il est essentiel de réaliser que, dans l’apparence du système, rien ne changeait mais que tout se faisait « en catimini ». Vu de l’extérieur, le citoyen américain ne percevait rien et les médias, dépendant du volet financier de cet état-profond, n’allaient pas dénoncer leur « bienfaiteur ».
UN OBSTACLE À CONTOURNER : LA CONSTITUTION AMÉRICAINE
Les « pères fondateurs » comme se plait à les appeler le peuple américain, avaient voulu faire de la constitution un socle sur lequel reposaient toutes les institutions qui devaient avant tout défendre les valeurs dans lesquelles croyait le peuple américain.
Le préambule le résume parfaitement :
« Nous, le peuple des États-Unis, en vue de former une union plus parfaite, d’établir la justice, d’assurer la paix intérieure, de pourvoir à la défense commune, de développer la prospérité générale et d’assurer les bienfaits de la liberté à nous-mêmes et à notre postérité, nous ordonnons et établissons la présente Constitution pour les États-Unis d’Amérique. »
Ce texte établit sans équivoque une séparation des pouvoirs entre le législatif et l’exécutif. Les lois sont du domaine des représentants et des sénateurs ; le président gouverne dans le cadre des lois.
Les Etats-Unis étant une fédération d’états possédant leur propre « législature » (représentants et sénateurs), les lois de l’état primeront sur les lois fédérales.
Cependant, une disposition de la section 8 de l’article premier stipulait que seul le Congrès avait le droit de « battre monnaie » et fixer la valeur du taux du crédit. A de rares exceptions près, ce ne fut guère le cas. On peut dire que l’histoire des Etats-Unis est empreinte de l’incessante lutte pour le contrôle de la monnaie américaine avant même la guerre d’Indépendance jusqu’à la victoire des banquiers internationaux le 23 janvier 1913, qui vit l’adoption du « Federal Reserve Act » par le Congrès au terme d’une bagarre acharnée entre les tenants d’une banque centrale et les opposants tout aussi résolus à l’empêcher.
Le peuple américain, quant à lui, avait été soigneusement tenu à l’écart de ce débat, dont la presse ne s’était guère fait l’écho. Le sénateur Lindbergh, père de l’aviateur, avait pourtant alerté l’opinion publique:
« Cette loi établit le plus gigantesque trust que la Terre ait porté. En ratifiant cette loi, le Président légalisera le gouvernement invisible du Pouvoir Monétaire. Il est possible que le peuple ne s’en aperçoive pas immédiatement mais il suffira de quelques années pour qu’il en prenne conscience »
Ce détournement de la Constitution américaine constitue l’étape initiale d’un plan mûri depuis de longues années par les banquiers internationaux.
DES CONSÉQUENCES ÉNORMES POUR LE XXème SIÈCLE
L’aspect le plus important du contrôle du dollar est qu’il permettait à un groupe de banques privées qui détenait la Réserve Fédérale de l’émettre pratiquement sans limite contre une dette garantie par les contribuables américains. Cette création monétaire à partir de rien permit aux Etats Unis de prêter de l’argent aux pays européens, et notamment à la France, pour financer la guerre de 14.
A la signature du Traité de Versailles en 1919, la plupart des délégués étaient des banquiers, parmi lesquels les frères Warburg, Félix et Paul, représentant respectivement la banque Kuhn Loëb and Co et la FED. On dit souvent que le Traité de Versailles a conduit à la seconde guerre mondiale. C’est indirectement vrai car le processus de « planche à billets », c’est à dire la création monétaire en créant de la dette publique garantie par les contribuables s’est généralisé après la guerre de 14, apportant ainsi les financements, souvent internationaux, nécessaires.
C’est ce qui, 1930, a permis de financer l’Allemagne nazie et son réarmement. Son gouverneur était un proche d’Hitler.
Sans reprendre toute l’histoire économique et géopolitique du 20ème siècle et du début du 21ème, on peut cependant dire que celle-ci a été majoritairement influencée par la vocation impérialiste, non pas du peuple américain, qui reste un grand peuple et qui a payé un lourd tribut dans des guerres dont les motivations réelles n’étaient pas celles avec lesquelles on l’avait motivé, mais celle d’une élite financiaro-industrielle qui entendait bien exercer sa domination sans partage sur le monde.
LES INSTRUMENTS DE CETTE DOMINATION
Tout ce plan de conquête reposait sur le contrôle de la monnaie et sur la dette génératrice d’intérêt nécessaire à l’émission de cette monnaie. Pour que cela ait un sens, l’objectif final était d’imposer une monnaie qui puisse disposer d’un monopole d’utilisation à l’international tout en étant la monnaie domestique du pays qui l’émettait.
Ceci constituait la seconde étape, presque la plus importante de toutes. La seconde guerre mondiale ayant confirmé le rôle de puissance dominante des Etats-Unis, il fallait imposer le dollar comme monnaie « internationale », tout en lui gardant son statut de monnaie « domestique ».
Ce fut réalisé à l’issue des accords de Bretton Woods en juillet 1944.
Là encore, les financiers n’ont pas dit toute la vérité. Ils ont fait de la convertibilité en or du dollar un argument majeur pour arriver à leurs fins, sachant très bien que cette convertibilité était appelée à disparaître rapidement, ce qui fut le cas le 15 aout 1971. La troisième étape était achevée.
Dès lors, le système fonctionna à plein. Les besoins en dollars augmentaient avec la croissance des échanges commerciaux internationaux et nécessitaient un endettement croissant du Trésor américain pour y faire face. Mais comme ces dollars partaient à l’étranger au rythme des importations des Etats-Unis et qu’ils étaient réutilisés pour les besoins commerciaux des pays exportateurs, ces pays avaient besoin d’une « couverture de change ».
Quoi de mieux pour cela que d’engranger des « bons du Trésor américain » dont la valeur en dollars était garantie ?
Finalement, cela revenait à financer la dette américaine (dont ces bons du trésor étaient issus) par l’ensemble de la communauté étrangère. Pour le peuple américain, la vie était belle, mais sans qu’il sache réellement pourquoi, et pour les financiers internationaux qui contrôlaient le dollar, c’était la perspective d’un enrichissement vertigineux sans bourse délier.
Bien sûr il y eut quelques esprits « récalcitrants » qui avaient parfaitement compris le mécanisme.
A ceux-là, il y avait tout un protocole de traitement qui allait de la corruption à la guerre en passant par différentes phases d’intimidation. John Perkins décrit ce processus dans son livre écrit en 2004.
C’est donc l’association entre le contrôle de la monnaie internationale et une puissance militaire sans équivalent qui a permis à l’élite financière internationale de dominer le monde, sans que cela ne soit jamais clairement mis en évidence aux yeux du peuple américain qui, dans son immense majorité, se voyait comme le « peuple élu » dont la « destinée manifeste » allait répandre sur le monde les bienfaits de la Liberté et de la Démocratie.
Malheureusement pour lui, il risque d’être la première victime de ces agissements dont on l’a si soigneusement tenu écarté.
Jean Goychman
28/07/2023
(1) Rappelons que la « ploutocratie » (gouvernement par les riches) s’oppose à la « démocratie » (gouvernement par le peuple).
UNE ANALYSE SOBRE ET TRISTEMENT EXACTE DES AGISSEMENTS ACTUELS DES MONDIALISTES PLUS ESCROCS QUE VERITABLEMENT HUMAINS, CHARITABLES, GENEREUX, HONNETES……