LE PAYS DE LA FESSE TRISTE (Cédric de Valfrancisque)

 

 

Je vous ai souvent parlé des missives écrites par un lointain aïeul, Jean-Aymard de Séconlat, petit hobereau cévenol qui a passé sa vie à parcourir le vaste monde. C’était un aventurier, une sorte de Jean Raspail sans le style littéraire, ou de Sylvain Tesson en moins nombriliste. N’ayant pas les connaissances encyclopédiques de mon aïeul, je ne saurais vous dire où se situait le pays, dont il ne donne pas le nom, mais dont il a décrit, avec moult détails, les us et coutumes ? La consonance des noms cités – en « i » – me laisse à penser que c’était sans doute un pays transalpin ; peut-être une province autonome de l’Italie d’autrefois ? Comme il a disparu, contentons-nous des écrits de mon aïeul. Ce dernier nous explique que le pays – La contrée ? Le royaume ? La principauté ? – était gouverné par une sorte de « Duce », caricature en beaucoup moins virile du démocrate italien Benito Mussolini. Il s’appelait Narcissio Malfini. Il avait épousé une riche gourgandine qui avait largement l’âge d’être sa mère, Brigitta Décati. On racontait qu’elle l’avait déniaisé quand il avait 15 ou 16 ans. Etait-ce ragot ou malveillance ? Il est difficile de le dire car on racontait aussi que Malfini portait la Jacquette flottante. D’autres médisants disaient qu’en réalité Brigitta se prénommait Jeanbricheli et qu’elle était un homme. Les gens du bas peuple, les gueux, sont parfois méchants ! 

Jean-Aymard de Séconlat nous narre que le pays était composé d’une population disparate. Comme dans notre ancien Empire africain, une multitude d’ethnies se battaient entre elles, pour le plus grand bonheur du féal Narcissio Malfini qui ne régnait que grâce à ces querelles tribales. Ces ethnies étaient nombreuses, mais les plus indisciplinées, les plus agressives, étaient les Zinsoumi, les Malblanchi, les Inverti et les Malnourri, frêles et souffreteux, qui ne mangeaient que du boulgour ou du quinoa et faisaient la guerre aux amateurs de viande et de bonne chair. Ceux-là étaient tristes à mourir, un peu comme les « parfaits » au temps de l’hérésie cathare dans nos provinces du Sud.

 

Narcissio Malfini était un parvenu, mégalomane et vaniteux comme un paon. Il avait succédé à toute une lignée de bons à rien, aigrefins, brigands et autres gibiers de potence. Il n’était donc pas totalement responsable de la décadence, de la dégénérescence puis de l’effacement pur et simple de son pays. Disons que, pour complaire à la reine Ursula Von der la Hyène, dont il était fort épris, il en accélérait la chute pour que la contrée cesse d’être une nation et qu’elle devienne une simple province vassale du vaste État de la reine Ursula. Ajoutons que Malfini détestait le peuple ancien de son pays et entendait le remplacer par des Malblanchi. Pour ce faire, il avait fait inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution ; il entendait faire de même avec l’euthanasie, et voulait déclarer la guerre au pays des Popofs – des barbares très belliqueux qui vivaient à l’Est – ce qui aurait étrillé un peu plus son peuple déjà bien affaibli par des années de crises à répétition.

Dans le pays, plus rien ne fonctionnait normalement : les usines fermaient les unes après les autres, les hôpitaux étaient devenus des mouroirs, les classes moyennes étaient laminées, la classe ouvrière était morte et la paysannerie était à l’agonie. Les banlieues des villes étaient sous la coupe de bandes rivales qui vivaient du trafic de substances hallucinogènes. Les femmes n’osaient plus sortir seules le soir ; les bourgeois se claquemuraient chez eux ; le pays vivait dans la peur…     

Figurez-vous qu’en l’an de disgrâce (illisible), Narcissio Malfini réalisa que la démographie du pays chutait inexorablement. Tartuffe comme à son habitude, il fit semblant de s’en émouvoir et attribua cela à une montée de l’infertilité. En réalité, voir disparaitre les ethnies anciennes les plus enracinées était une bénédiction car, favorable au « grand remplacement » voulu par la reine Ursula Von der la Hyène, il rêvait d’un repeuplement par des allogènes venus de la lointaine Afrique.

Jean-Aymard de Séconlat, en ethnologue, a tenté de comprendre le pourquoi de cette baisse drastique de la natalité. Je vous livre donc son analyse qui me semble parfaitement cohérente. On apprit, par diverses gazettes inféodées au régime, que les jeunes ne faisaient plus l’amour. Il faut savoir qu’à cette époque, au nom de la liberté d’expression, le pouvoir avait fait interdire les chaînes de télévision, les radios et les journaux qui osaient critiquer Narcissio Malfini ou son gouvernement.

La presse était donc aussi libre que celle de l’ex-URSS, de la Chine sous Mao-Zédong, ou de la Corée du Nord. Pardonnez-moi de ne pas citer toutes les démocraties du même tonneau (1) comme, par exemple, Cuba de Fidel Castro ou le Cambodge de Pol Pot. Des pays où il fait bon vivre !

Donc, pour parler crûment, les jeunes ne baisaient plus, ne forniquaient plus, ne copulaient plus, or on juge la vitalité d’un pays, son devenir, à sa jeunesse. Au pays de Malfini, elle était pour le moins…surprenante. Après le règne désastreux de l’« enfant-roi », le pays dégénérescent découvrait celui, encore pire, de l’« enfant-tyran ». Les jeunes, enfants trop gâtés du système, étaient une caste à part. Ils ne riaient pas aux plaisanteries des anciens : ils les trouvaient sexistes ou racistes. D’ailleurs, ils ne riaient pas, ils niaisaient. Ils se prenaient très au sérieux et étaient, en effet, sérieux comme des papes. Ils se disaient tous ou presque de gauche (ou écolos, ce qui revient au même), mais leur seule ambition était de « gagner de la thune » (2) sans trop se fatiguer, dans le showbiz, le cinéma ou sur Internet. Le spectacle de cette triste jeunesse – dégénérée et vulgaire – était assez affligeant : Les adolescentes se déplaçaient en bande en ricanant devant l’écran de leur Smartphone, maquillées dès l’âge de 13 ans comme des catins ou des voitures volées, le cul moulé dans des pantalons achetés pré-troués, qui valorisaient leur cellulite. Les garçons, en survêtement « Nike » (ta mère !), tempes rasées très haut, parfois trois poils de barbe, tatouages de joueur de foot et casquette (ou bonnet) de rappeur, offraient un spectacle assez pitoyable ! Mais ils avaient la certitude d’être à la fois beaux et intelligents. C’est la marque de fabrique des crétins, mais en l’occurrence c’était assez logique : Le système éducatif du pays était basé sur la « discrimination positive » et « l’égalité des chances ». En fait le jeu consistait à donner à tout le monde un diplôme appelé « BAC » (Bien Armé pour le Chômage) pour ne pas faire de jaloux. Ce diplôme ne débouchait sur aucun métier mais c’était sans importance : Narcissio Malfini prenait l’argent des classes moyennes qu’il distribuait « quoi qu’il en coûte » aux pauvres, aux Malblanchi et aux très riches qui étaient ses amis.

Les drag-queens envahissent les bibliothèques et visent les enfants

Les jeunes mâles ou supposés tels, tristes comme des bonnets de nuits, avaient remplacé la classique partie de jambes en l’air par des vidéos pornographiques qu’ils visionnaient sur Internet. Ils se paluchaient devant leur Smartphone et la « veuve poignée » supplantait la donzelle. Il est vrai qu’en matière de sexualité, comme pour tout le reste, le pays marchait sur la tête. En classe primaire, on n’apprenait plus aux enfants les fondamentaux – lire, écrire, compter – mais la culture LGBT+++ imposée par la tribu des Inverti. Chez eux, les hommes se sodomisaient entre eux ; les femmes étaient adeptes du « gazon maudit » et leur chant guerrier était le « gode save the gouine ». Les hommes voulaient devenir des femmes, lesquelles voulaient devenir des hommes, sans compter un reliquat qui, tel l’escargot, étaient hermaphrodites ou ne savaient pas ce qu’ils étaient. Le miracle, sachant que les hommes et les femmes ne copulaient pas entre eux, c’est qu’ils (ou elles ?) étaient de plus en plus nombreux. Dans le pays, les gens du même sexe pouvaient se marier, mais beaucoup refusaient d’être « genrés », ce qui compliquait grandement les choses.

En fait, le pays payait au prix fort une révolution sexuelle survenue un demi-siècle plus tôt. A cette époque, les intellectuels, les élites, les féministes, etc…avaient décidé qu’en matière de sexe, tout devait être libéré et que le jeu de la bête à deux dos devait s’affranchir des contraintes d’antan : Adieu le couple « classique » – un homme et une femme – vive les accouplements et la fornication hors normes. Sur les plateaux télé, on vit un certain Konbandi prôner la pédophilie, un ex ministre de la Trou-du-culture, raconta dans un livre salace ses nombreux voyages en Thaïlande et son goût pour les éphèbes, fussent-ils mineurs. Il était de bon ton, dans ces milieux dépravés, de ne rien s’interdire.  Au nom de la liberté sexuelle, tout était permis, toléré, voire encouragé.

Mais à force de copuler « à c……. rabattues », n’importe où et avec n’importe qui, de prôner et d’encourager l’infidélité, le « vagabondage sexuel », l’échangisme, les partouzes, la bisexualité, puis l’homosexualité (pourquoi pas la zoophilie, au stade où nous en étions ?), le Ciel a su rappeler au pays que, comme pour Sodome et Gomorrhe, la dépravation des mœurs ne pouvait pas être érigée en modèle ou en choix de société. Un mal beaucoup plus insidieux que ceux qu’on pouvait attraper dans les lupanars mal tenus fit son apparition : le SIDA.

À l’origine, il arrivait d’Afrique et frappait les singes bleus du Zaïre. Puis la pandémie fit des ravages au sein de la communauté homosexuelle des grandes métropoles. Pour Narcissio Malfini, il était impensable d’oser dire que le SIDA arrivait d’Afrique (c’était une forme indéniable de racisme !) et/ou que la communauté Inverti était son principal vecteur (l’homophobie étant un grave délit, comme le racisme). On préféra donc nier des évidences. Pourtant un humoriste du nom de Coluchi s’autorisait un humour douteux sur le sujet en affirmant que SIDA voulait dire « Sauvagement Introduit Dans l’Anus ». On laissa donc la maladie se répandre jusqu’à ce qu’elle décime aussi les hétérosexuels. Ouf, on respirait : le mal était égalitaire ; il ne tenait compte ni de la couleur de peau, ni des mœurs des gens. Plus personne n’était à l’abri. Il convenait dorénavant de « sortir couvert » ce qui fit, entre autres, la fortune des marchands de préservatifs.

 N’allez pas croire que le SIDA à peine endigué, les vicelards – mâles ou femelles – allaient revenir à des amours plus classiques. Une lame de fond, un tsunami arrivé du pays des cow-boys, vint tout bousculer : le mouvement s’appelait « mitou » ce qui veut dire « balance ton porc ». Tout était parti des milieux du cinéma et du showbiz où, depuis toujours, on « couche » pour obtenir un rôle (4). Au temps de la révolution sexuelle, tout le monde trouvait ça parfaitement normal et, brusquement tout changeait. 30 ans parfois après les faits, des pétasses sur le retour se mettaient à dénoncer des mâles libidineux. Le mouvement « Mitou » les rendaient dingues ! Sus au macho !

Mon aïeul Jean-Aymard de Séconlat, normalement porté sur le beau sexe, écrivait ceci :

« Moi, Je voudrais bien qu’on explique à des garces maquillées comme des voitures volées, siliconées et décolletées jusqu’au nombril, habillées de jupes – fendues et transparentes – d’une impudeur à faire rougir même une « fille de joie », que les mâles tout simplement normaux ont envie de leur sauter dessus. Nous ne sommes pas énuques et seuls les lopes émasculés n’ont pas de désirs sexuels… ».

Cette parole – hautement philosophique et pleine de bon sens – pourrait se résumer par une citation de Georges Brassens qui chantait « La bandaison papa, ça n’se commande pas ! ».     

Mais rien n’y faisait ! Une actrice sur le retour, Judith Godiche, écumait les plateaux télé pour expliquer, trois décennies après les faits, qu’à 14 ans, elle couchait avec son producteur qui en avait 38 ou 40. Et ce, semble-t-il, avec la complicité, voire la bénédiction, de ses géniteurs.

Personne, dans le pays, n’osait faire remarquer que Brigitta Décati avait fait en gros la même chose avec Narcissio Malfini  (dont elle fut la prof de théâtre avant de devenir sa maîtresse).

Et, selon Jean-Aymard de Séconlat, c’est ainsi que la contrée devint le pays de la fesse triste. Plus tristounette encore que la Hollande, le Danemark et la Suède où la sexualité aseptisée et libérée est devenue aussi joyeuse…qu’un enterrement de première classe. 

A son retour en France, Jean-Aymard de Séconlat sombra dans le stupre et la fornication ; il culbuta moult ribaudes au point de faire honte à sa famille et sa parentèle.

Mais, pour ma part, il me plaît bien cet aïeul qui prisait les galipettes lubriques et qui aimait autant la bonne chair que la belle chair. C’était un type normal, or il y en a de moins en moins !

Cédric de Valfrancisque

13 mars 2024 

1) Vous savez sans doute qu’il suffit d’accoler le mot « populaire » à « démocratie » pour qu’un pays devienne garant des libertés individuelles, comme, par exemple, Cuba ou le Cambodge.

2) Cette expression veut dire « gagner de l’argent »…si possible sans travailler.      

3) Ne pratiquant pas leur dialecte, je n’en connais pas la traduction.

4) Chez les Yankees on vit même une ancienne actrice de…porno poursuivre son producteur qui lui avait demandé de « coucher ».

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3 Commentaires

  1. La censure n’est-elle pas un des apanages de la dictature ? Il faudra bien qu’un jour Macron rende vraiment des compets au peuple de France ! Et le jour où la Vérité éclatera , il faudra qu’un procès suive : traître à la Nation qu’il vend par petits morceauyx ! Traître pour avoir laisser entrer dans notre pays des dizaines de milliers de migrants ! Traître pour ne pas avoir protégé le peuple de France ! Et je ne vois qu’une solution : ressortir la guillotine du placard où Badinter l’a enfermée …..

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