J’ÉCRIS DE MOINS EN MOINS (Éric de Verdelhan)

« On devient vieux quand le poids de l’expérience l’emporte sur celui de l’espérance. »

(André Siegfried)

Credit: ullstein bild via Getty Images/ullstein bild Dtl.

 

Certains trouvent que j’exagère quand je compare la Macronie à une dictature, et pourtant, petit à petit, toutes nos libertés disparaissent. Nous suivons, sans nous en rendre compte, le même chemin que la Belgique francophone, la Wallonie, qui aura réussi à éradiquer du paysage politique, journalistique, radiophonique, télévisuel, tout ce qui n’est pas de gauche, écolo ou social-démocrate.

Chez nos voisins francophones d’outre-quiévrain on a interdit les idées « nauséabondes » que l’on attribue à la droite. Il n’a même pas fallu légiférer pour ça. Les politiques et les journalistes ont établi un « cordon sanitaire » autour de ceux qu’ils jugent politiquement incorrects. En Wallonie, 50% des jeunes de moins de 25 ans sont musulmans. Nous savons que Molenbeeck, entre autres, est une enclave islamique dans un pays qui, par peur des « fascistes » flamands, a décidé d’accepter les diktats des minorités – écolos, LGBT+++, racialistes, etc…- et de se soumettre à la Charia.

La Belgique francophone est un laboratoire de ce qui nous attend demain mais, bizarrement, personne n’en parle. Le 6 mars dernier, l’Assemblée Nationale a adopté en première lecture, et en catimini, une proposition de loi visant « à compléter le Code pénal, le Code de procédure pénale et la loi sur la liberté de la presse… pour mieux lutter contre les propos racistes ou antisémites ». On nous explique que ce texte comble un vide juridique dans lequel s’engouffrent de nombreux idéologues racistes ou antisémites. Il ouvrira la possibilité aux tribunaux correctionnels de délivrer un mandat d’arrêt (ou de dépôt) contre un prévenu condamné à une peine de prison pour apologie de crimes contre l’humanité, pour négationnisme ou pour injures ou diffamation publique à caractère raciste, antisémite ou discriminatoire. Mais cette proposition de loi va beaucoup plus loin. Elle transforme en délit les contraventions actuellement prévues en matière de provocation, de diffamation et d’injure non publiques à caractère raciste ou discriminatoire. Il s’agit, nous dit-on, de « mieux sanctionner les propos tenus dans le cadre d’une communauté d’intérêts, par exemple en entreprise, dans un service public ou sur une messagerie privée ». On pourra condamner leurs auteurs à une amende de 3 750 euros. Si c’est une personne chargée d’une mission de service public, une circonstance aggravante s’appliquera (un an de prison et 15 000 euros d’amende). Ces délits pourront également faire l’objet de peines complémentaires (travail d’intérêt général, stage de citoyenneté, etc…). Les députés ont souhaité que les associations de lutte contre le racisme et l’antisémitisme puissent se constituer parties civiles. Ils ont également envisagé un « stage spécifique » qui pourra être rendu obligatoire dès lors qu’un délit est puni de prison. On a donc réinventé le délit d’opinion, comme sous la funeste Révolution de 1789. Ceci va encourager les dénonciations anonymes, comme pendant l’Occupation, et la « rééducation par le travail », comme chez Mao-Zédong ou Pol-Pot.

Comme ça ne suffit sans doute pas, deux nouveaux délits seront créés : un délit d’apologie non publique des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité ou autres crimes (réduction en esclavage…), qui sera puni d’un an de prison et de 45 000 euros d’amende ; un délit de contestation non publique d’un crime contre l’humanité, qui sera puni de 3 750 euros d’amende. Enfin, une dernière disposition sera ajoutée pour prévoir une circonstance aggravante lorsqu’une diffamation publique aura été commise par une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public. Son auteur risquera trois ans de prison et 75 000 euros d’amende.

Non, vous ne rêvez pas, nous sommes bien en France, ce beau pays parangon de la « démo-crassie », des droits-de-l’homme et de la liberté d’expression, pas en Corée du Nord ou à Cuba.

Notre pays est de plus en plus liberticide. On croît régulièrement avoir touché le fond ; que nenni ! Est-il normal, par exemple, que dans une démocratie, un industriel comme Vincent Bolloré soit obligé de se présenter devant des sous-produits de Fouquier-Tinville ou de Torquemada ? C’est tout simplement scandaleux mais ça ne scandalise pas grand monde. Une partie du peuple semble se satisfaire d’une vie larvaire et assistée. Depuis longtemps, « panem et circenses », du pain et des jeux, ou, si vous préférez, « Mac-Do » et le foot, ne suffisent plus à abrutir les masses. L’homme occidental est devenu un enfant gâté, il faut donc le flatter dans ses plus bas instincts.

La pornographie, les loisirs, les 35 heures, la violence télévisuelle, la drogue quasi légalisée, les mœurs les plus dépravées, l’entretiennent dans une sorte d’hédonisme narcissique dans lequel, hélas, une très large majorité se vautre et se complait. Cette majorité ne se rend même pas compte qu’on est en train de la tuer, et que son remplacement est en bonne voie.

Devenir chauve : c'est bien une affaire de génétique

Il existe en France…26 cas de discriminations qui peuvent vous envoyer devant les tribunaux, mais il faut croire que ce n’était pas suffisant. Une proposition de loi sera examinée, le 28 mars, à l’Assemblée Nationale pour sanctionner la discrimination… capillaire. J’ai cru, naïvement, que j’allais enfin pouvoir, moi aussi, me victimiser et porter plainte contre ceux qui se moquent de ma calvitie ; ceux qui s’écrient « Chauve qui peut » en me voyant, ceux qui ironisent sur ma « perruque en peau de fesses ». J’étais presque content et je me voyais déjà créant, à l’instar du CRIF (1) ou du CRAN (2), le CRIC (Conseil Représentatif des Individus Chauves) ou bien le CRAC (Conseil Représentatif des Associations de Chauves) pour pouvoir me porter partie civile dans les procès intentés par des crânes d’œuf de mon espèce et gagner ainsi beaucoup d’argent. Et bien non, je n’avais rien compris : la future loi vise essentiellement les gens à cheveux crépus – noirs ou maghrébins – qui seraient parait-il  victimes de discrimination à l’embauche en raison de leur coiffure. Au début de l’affaire Traoré, j’ai écrit que la tignasse de la si sympathique, si douce, si modérée, Assa Traoré me faisait penser à une barbe-à-papa à la réglisse. Demain, si j’ose encore ce genre d’humour, je serai condamné.

Alors, est-ce un signe de vieillissement, d’usure, de lassitude, ou bien l’impression de radoter, de rabâcher, de me battre – tel Don Quichotte – contre des moulins à vent ? Suis-je en train de guérir de mes lubies écrivassières ? Une chose est certaine, j’écris moins. Depuis 2011, j’ai pourtant commis neuf livres et des centaines d’articles sur des sujets divers : historiques, politiques, économiques ou tout simplement satiriques. Tant que Dieu voudra bien me garder en vie, et tant que je ne serai pas frappé de sénilité, je continuerai à noircir du papier mais en levant considérablement le pied.

Écrire me semble cependant une nécessité, une obligation, un devoir moral pour tenter d’endiguer ou de retarder la dégénérescence de notre nation (et de l’Occident chrétien en général).

Michel de Saint-Pierre a écrit(3) que le non-conformisme consiste à « ne jamais renoncer à l’orgueil savoureux d’être sincère; au plaisir délicat et profond d’être juste; à la volupté de plomber les cuistres et de saluer les héros. Et surtout  à choisir jusqu’au bout l’air que l’on respire, les mots que l’on dit et les mains que l’on serre… »

Je n’érige pas, comme certains le croient, l’agressivité en modèle, ni la polémique en vertu, mais je veux qu’un homme indigné garde le courage d’exprimer son indignation. Et que, devant la félonie ou le mensonge, un être libre  soit toujours prêt à ruer dans les brancards et à pousser un « coup-de-gueule ». Disons que j’essaie de rester un homme libre !

On pourrait résumer le mal-être des gens de ma génération – ceux qui n’ont pas suivi, comme le chien crevé au fil de l’eau, les « avancées sociétales » de la gauche – par ces vers de Paul Morand :

« Je ne sais pas si c’est ma faute ou mon destin/ Mais j’arrive toujours quand la lumière s’éteint ».

Certes notre génération n’a pas connu la guerre mais elle a assisté, impuissante ou complice, à la lente agonie de son pays, à son saccage, à sa destruction volontairement orchestrée par ceux qui avaient pour mission de le gouverner et non d’en faire un vulgaire « Land » européen.

A l’heure actuelle, 80% des textes qui régissent  notre vie de tous les jours sont des directives imposées par Bruxelles. Nos dirigeants politiques sont des marionnettes à la solde de l’Europe (et, en réalité, des pantins manipulés par le  Nouvel Ordre Mondial).   

L’agonie de la France a été relativement lente. De ce fait, beaucoup de nos concitoyens ont refusé d’écouter ceux qui les mettaient en garde. Ils ont préféré faire la politique de l’autruche : la tête dans le sable (pour ne pas entendre les Le Pen et consorts), et le cul à l’air, prêt à recevoir les derniers outrages.  Shootés au « Padamalgam », abreuvés jusqu’à plus soif du « vivre ensemble », du métissage, du multiculturalisme, de la « diversité » qui serait, parait-il, « une chance pour la France », ils n’ont pas vu, ou pas voulu voir, que nos banlieues devenaient des zones de non-droit, des coupe-gorges, des « territoires perdus de la République » pour parler comme les cuistres.

Mais depuis l’élection d’Emmanuel Macron, tout s’est accéléré. On dirait que les Européistes ont  décidé de passer au braquet supérieur. Ils veulent achever la France, et vite !

La dernière étape de la mort programmée de la nation, aura été la dictature des minorités.

Pour être tout à fait exact, il faut parler d’une véritable prise de pouvoir par les minorités, wokistes, islamo-gauchistes, LGBT+++, féministes, écolos, décoloniales, véganes, antispecistes…etc…Toutes ces minorités – terriblement  sectaires – ont déclaré la guerre à leur ennemi commun, le « Souchien », le  mâle blanc hétérosexuel (qui de surcroît, est souvent  catholique et vote à droite). 

Depuis des décennies, je me bats avec mes faibles moyens – ma plume mise au service de mon sens critique – contre le délitement et la décadence de notre pays, et je dois reconnaître, sans la moindre fausse modestie, que j’ai été d’une redoutable inefficacité. Au fil des ans, forcément, j’ai laissé transpirer mon pessimisme. Je ne crois plus à la capacité de réaction de notre pays. Il est gangréné, vérolé, pourri, perverti, abruti…Les optimistes (ou les naïfs ?) espèrent encore qu’il y aura un réveil, un sursaut salutaire, un retour de balancier. Je le souhaite mais sans trop y croire.

On me serine régulièrement  qu’il ne faut surtout pas « baisser les bras »,  et je réponds que je crains qu’on me demande un jour de les lever… pour me rendre.

Pour autant, je ne suis pas favorable à une euthanasie nationale. Concernant  mon pays, je serais plutôt partisan d’un acharnement thérapeutique : Nous ne devons pas, nous ne pouvons pas, assister sans rien dire à sa mort lente, à sa longue agonie. Il est impensable de le laisser crever, de le laisser martyriser, assassiner, par les Européistes forcenés et par la finance apatride à la solde du Nouvel Ordre Mondial. Nous pouvons et nous devons mener des combats retardateurs.

Sans flagornerie aucune, j’ai un profond respect pour ceux qui se battent encore : j’apprécie des coups de gueule de Pierre Cassen dans « Riposte Laïque » ; j’aimais les articles fort bien écrits du regretté Marc Noé dans « Le Gaulois » ; je me délecte à la lecture des éditos saignants de mes amis Marc Le Stalher et Xavier Jesu dans « Minurne Résistance », ou des articles de mon ami Richard Roudier, fondateur de la « Ligue du Midi », et de tant d’autres que je ne peux pas tous citer ici.

Ces gens-là méritent le titre de résistants mais ils méritent surtout notre respect. Si nous avons parfois des divergences, ils me font l’amitié d’accepter mes écrits, voire mes reproches, car ils ont compris que, comme le disait un ancien ministre :

« je n’ai pas d’ennemis à droite ».  

J’écris moins, certes, mais je compte bien continuer à fustiger ce gouvernement d’incapables, arrogants, méprisants à l’égard du Français de souche mais toujours prêts à s’apitoyer sur le migrant invasif ; à critiquer les Islamo-gauchistes qui fomentent des manifestations contre tout ; à m’indigner contre les Afro-maghrébins qui brulent notre drapeau les soirs de matchs, défilent  en nous insultant mais ne dédaignent pas les aides sociales accordées par ce pays honni ; à refuser le diktat des LGBT+++ qui voudraient nous imposer leurs mœurs et qui considèrent que l’hétérosexualité est une maladie honteuse ; à m’emporter contre les gourous, les grands prêtres de l’écologie punitive, qui taxent ma maison de « passoire thermique », et qui me traitent d’assassin – rien que ça ! –  parce que je roule au diésel ;  à dénoncer les végans, végétariens, végétaliens ou antispécistes qui veulent nous empêcher de manger de la viande et qui, pour ce faire, agressent les bouchers, les éleveurs ou les abattoirs (mais n’attaquent JAMAIS de boucherie Halal). Enfin, comme je suis un mâle blanc, je continuerai à dire tout le mal que je pense des connasses, des harpies et haridelles féministes, qui appellent à « balancer (leur) porc » (surtout quand elles ont passé l’âge des galipettes lubriques).

Nous avons encore du pain sur la planche. Peut-être que notre combat est perdu d’avance,  mais après tout, les causes perdues ne sont-elles pas les plus belles à défendre ?  

Éric de Verdelhan

19 mars 2024

1) CRIF : Conseil Représentatif des Institutions juives de France.

2) CRAN : Conseil Représentatif des Associations Noires.

3) Il disait ça à propos de Léon Daudet.

 

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5 Commentaires

  1. Excellent billet. Si l’auteur avoue écrire de moins en moins, je lis de moins en moins, j’écoute les spécialistes de la politique sur les chaînes télé et ils me donnent de moins en moins l’envie de les suivre en les écoutant, ils me saoulent, avec un général par ci, un autre général par là pour nous flanquer la trouille d’une guerre en cours, même sur CNews qui me déçoit ces derniers temps.

    • J’ai eu cette reflexion de temps en temps :peut être à l’égard de pascal PRO qui parfois voudrait être moins dur :je le comprends: il a besoin de pognon et d’audimat dont de temps à autre il met pedale douce: Mais qu’il soit convaincu qu’il n’est pas jugé d’extreme droite (le pire c’est que l’extrême droite NAZI SFIO laval et compagnie..) c’est la gauche qui devrait avoir honte d’elle même à nier son passé peu glorieux). :il faut surtout qi’il soit convaincu que seules les verites qu’ils disent,qu’on dit et pense blessent la dite « bien pensance » gauchiste qui a la trouille des suffrages et qui se réfugie derrière la stigmatisation honteuse d’extreme droite :oh ça c’est le truc qui marche comme un repoussoir parce qu’au debat objectif d’idées et de solutions ,ces pretentieux et trous du cul de gauchistes seraient à l’agonietellement qu’il y a de preuves contre eux à la fois de mensonges et surtout de nullité,de toupet de tout ce qu’il y a de laid en l’homme.

  2. Ne vous arrêtez pas, de grâce ! Votre prose est une partie de notre oxygène vital.
    Et surtout gardez le contact avec les souvenirs de votre aïeul Jean Aymar qui nous fait passer de si bons moments.
    Amitiés.

  3. Merci une fois encore Monsieur de Verdelhan pour ce magnifique article. J’ai 87 ans et je continueà écrire : à mes Amis, à mes correspondats , à celle auprès de qui je vis depuis 46 ans , à mes enfants. Ceux qui nous gouvernent cherchent ) nous abêtir, à nous abrutir de faux semblants , de mensoinges , mais un jour la Vérité éclatera ! et alors là , il y aura de la « casse ». Continuez Monsieur de Berdelhan ! Les lecteurs de Minurne seraient extrêmement déçus si vous vous arrêtiez ! Moi le premier. Respectueusement vôtre.

  4. Me verdelhan surtout ne vous arrêtez pas d’écrire et même si vous mourrez un jour (je me dis toujours ça sous cette formule UN JOUR on ne sait pas lequel et ça semble lointain…Ca m’apaise):pensez dejà à votre épitaphe que j’y ai deja pensé pour moi.ON vit un monde deguelasse : c’est une certitude car quand
    l’imbécilité vient au pouvoir ,il n’y pas de limites:L’imbécilité n’a pas d’éthique.Elle marche sur tout et ça sent la pourriture sous leurs chaussures mais surtout ça ne porte pas chance.Surtout vivez longtemps et écrivez : Moi une fois par an j’écris une chanson avec un copain guitariste mais la dernière parle de la pretention des hommes à, l’image de daniel auteuil dans un film.Mais une personne m’a dit :Faites du caustique ,n’hésitez pas.Bon courage mr verdelhan