BOMBE À NEUTRONS, MYTHES & RÉALITÉ


Cet article n’est pas publié “par hasard” mais POUR INFO.


Le 17 novembre 1978, l’URSS annonçait le succès des essais de la bombe à neutrons. Quelques mythes erronés entourent ce type d’armement nucléaire.

Nous en évoquons les cinq principaux.

Bombe à neutrons
Cette bombe à neutrons n’a pas explosé en Syrie.
Elle n’a pas été lancée par les Russes.

I − plus la bombe est puissante, plus l’effet est grand

Étant donné que l’atmosphère absorbe les neutrons rapidement, l’utilisation de munitions à neutrons de grande puissance n’augmente pas leur portée. Dans tous les cas la puissance d’une bombe à neutrons sera en fait limitée à un maximum de 10 kt. D’autant que les munitions à neutrons réellement fabriquées ont une puissance inférieure à 1 kt. Leur explosion crée une zone d’impact par le rayonnement des neutrons, d’un rayon d’environ 1,5 km. Un individu non protégé recevra une dose de radiation dangereuse à une distance de 1.350 m. Les ogives à neutrons sont donc considérées comme des armes nucléaires tactiques.

II − une bombe à neutrons ne détruit ni les immeubles ni le matériel

Certains pensent qu’une explosion à neutrons laisse les bâtiments et le matériel intacts. Ce n’est pas le cas. L’explosion d’une bombe à neutrons engendre également une onde de choc mais son impact est limité. Si l’onde de choc après l’explosion d’une bombe nucléaire classique représente près de 50% de l’énergie émise, cette part est de seulement 10 à 20% dans le cas d’une bombe à neutrons.

III − le blindage ne protège pas de l’impact d’une bombe à neutrons

Un blindage en acier classique ne protégera pas de l’effet d’une bombe à neutrons. De plus, des sources de radioactivité puissante et persistantes peuvent se former dans le véhicule sous l’effet du flux de neutrons, pouvant affecter des individus longtemps après l’explosion. Cependant, des types de blindage inédits ont été conçus, capables de protéger le véhicule et son équipage du rayonnement neutronique. À cet effet, on ajoute au blindage des plaques à teneur élevée en bore – qui absorbe efficacement les neutrons – ainsi qu’en ajoutant de l’uranium appauvri au blindage. En outre, la composition du blindage est choisie de sorte à ne pas contenir d’éléments engendrant une forte radioactivité sous l’effet du rayonnement neutronique.

Les matériaux contenant de l’hydrogène – l’eau, la paraffine, le polyéthylène et le polypropène – assurent une meilleure protection contre le rayonnement neutronique.

IV − la durée de l’émission radioactive d’une bombe à neutrons est égale à celle d’une bombe atomique

En réalité, en dépit de sa capacité destructrice, cette arme n’irradie pas la zone touchée pendant une longue durée. Selon ses créateurs, il est possible d’approcher en “toute sécurité” l’épicentre de l’explosion dans les douze heures qui suivent l’impact. À titre de comparaison, une bombe à hydrogène irradie une zone dans un rayon de 7 km pendant plusieurs années.

V − elle ne peut être utilisée que contre des cibles au sol

Une arme nucléaire classique est considérée comme inefficace contre des cibles en l’air.

Le principal effet de souffle d’une telle arme – l’onde de choc – ne se forme effectivement pas à grande altitude, qui plus est dans l’espace. Le rayonnement thermique atteint seulement les ogives à proximité immédiate du centre de l’explosion et le rayonnement gamma est absorbé par les parois des ogives et ne peut leur causer de sérieux dégâts.

Pour cette raison, beaucoup pensent par égarement que l’utilisation d’une arme nucléaire, y compris la bombe à neutrons, est inefficace dans l’espace. Ce n’est pas le cas. Depuis le début la bombe à neutrons a été conçue pour être également utilisée dans les systèmes de défense antimissile. La transformation d’une partie maximale de l’énergie de l’explosion en rayonnement neutronique permet de neutraliser les missiles ennemis s’ils ne sont pas dotés d’une protection.


Cet article a été rédigé sur les bases de données publiées dans les médias russes.

© Sputnik News