EDITO 662 – NOTATION FITCH : LA FRANCE DÉCLASSÉE (Marc Le Stahler)

3 000 milliards d’euros en 2023, 110 % du PIB, la dette publique s’envole !

 

FITCH DÉCLASSE LA FRANCE.
UNE PRIORITÉ : MIEUX GÉRER LA FRANCE !

 En raison d’une « trop faible croissance », Fitch vient de rétrograder en AA- la notation de la France dans le classement international, présage de difficultés supplémentaires pour trouver les emprunts nécessaires au financement de la dette publique.

Celle-ci est désormais (voir le graphique) supérieure à 3 000 M€ (trois mille milliards d’euros), en augmentation de 600 M€ depuis la présidence Macron (dont la moitié, disent les économistes un peu complaisants, serait imputable à la crise sanitaire du COVID – le fameux « quoi qu’il en coûte » -).

Or, cette dette publique représente aujourd’hui plus de 110 % de notre PIB !

Rappelons, pour faire simple, que la « dette publique » est la somme des déficits annuels cumulés.

Un peu comme un ménage, dont le PIB serait le revenu annuel et la dette publique son endettement bancaire (capital emprunté restant dû).
Cet endettement augmente inévitablement si notre ménage continue de dépenser plus qu’il ne gagne et qu’il ne peut rembourser.

C’est précisément le cas de la France…

Notre pays génère chaque année, depuis 1975, de nouveaux déficits, et c’est ce total cumulé des déficits qui représente plus de 3 000 M€. Ce qui nécessite chaque année des emprunts supplémentaires pour couvrir les déficits additionnels ainsi que les dettes arrivant à échéance *.

Or, quand on emprunte, il faut rémunérer l’organisme prêteur, que l’argent prêté préexiste ou qu’il soit créé pour la circonstance **.

C’est ce qu’on appelle en comptabilité publique « le service de la dette », c’est-à-dire, plus prosaïquement, les intérêts à payer. Et chacun sait que, tant qu’on dépense plus qu’on ne gagne, il faut emprunter encore, et donc payer de nouveaux intérêts, qui viendront s’ajouter à la dette initiale (ce qui n’est évidemment pas un conseil pour la gestion de vos affaires personnelles !)

Le problème se complique avec les fluctuations des taux d’intérêts, sensibles à la conjoncture, et la confiance qu’on peut accorder au pays demandeur (d’où l’impact négatif pour la France d’une dégradation de la notation Fitch).

Tout ceci est une évidence, que les dirigeants se plaisent à cacher : l’équilibre économico-financier d’un État dépend avant tout de sa bonne gestion et donc de la compétence de ceux qui le dirigent.

On peut raconter tout ce qu’on veut sur le « pouvoir d’achat », ce ne sont que des fadaises.

Le « pouvoir d’achat » est que ce qui reste quand l’Etat a ponctionné les impôts et taxes nécessaires à son fonctionnement. C’est ce qu’on appelle le « revenu disponible ».

Or l’Etat ponctionne en France environ la moitié des revenus salariaux bruts ***

« Mieux gérer l’Etat, c’est donc augmenter naturellement le pouvoir d’achat des ménages ».

C’est là que le bât blesse : l’État Français est l’un des plus dispendieux (et donc l’un des plus coûteux) du monde. Pour financer une administration pléthorique, mal répartie et mal organisée, dont chacun peut en juger chaque jour la qualité et l’efficacité !

Écoutez nos dirigeants, répétant à l’envi et à la moindre occasion, pour tenter de justifier leur incapacité (ou leur incompétence) : « il faut augmenter les crédits ».

C’est parfois justifié, mais une autre double question se pose : « Peut-on dépenser MOINS ? Peut-on dépenser MIEUX ? ».

Ca s’appelle la « gestion », mais c’est sans doute un gros mot dans la bouche des énarques qui nous gouvernent et qui répondront inévitablement à ces questions par une formule aussi stupide que convenue : « la France n’est pas une entreprise »…

C’est heureux pour certains, notamment pour ceux qui ont bradé notre industrie nucléaire et bien d’autres secteurs productifs et qui, dans le privé, auraient été licenciés sans indemnités pour ces forfaitures…

Marc Le Stahler

1/5/2023

* Ce qui s’appelle « rouler la dette »

** En fait, le capital emprunté n’est JAMAIS remboursé et les emprunts pour payer ce capital génèrent à leur tour des intérêts dont la croissance devient exponentielle dans le temps. Ceci n’est possible que parce que la majeure partie (90%) de cet argent prêté est créé à partir de rien par ceux qui le prêtent.

*** Faites un compte rapide. A partir de votre salaire brut, l’Etat perçoit les charges patronales (versées par votre entreprise), les charges salariales (retenues sur votre salaire brut), votre impôt sur le revenu (désormais prélevé à la source) et les taxes sur votre consommation (TVA)… Que reste-t-il du revenu de votre travail ?

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