AMÈRE DÉFAITE, FRAGILE VICTOIRE… (Marc Le Stahler)

Après la prestation calamiteuse de Marine Le Pen face à Emmanuel Macron le 3 mai (*), il est difficile de s’étonner du résultat de ce soir. Il est d’ailleurs vraisemblable que, compte tenu de l’implacable score final (Macron élu avec près de deux tiers des suffrages exprimés), une bonne prestation de la candidate FN n’aurait pas changé fondamentalement le sens du scrutin ; seulement, peut-être, l’écart.

Bien soutenu et consolidé par l’ensemble du système médiatique qui s’en est donné à cœur joie, le fameux « plafond » n’est plus en verre ce soir, mais en titane !

Phénomène rare pour une élection présidentielle, la participation a reculé entre les 2 tours, signe manifeste du désarroi voire du ras-le-bol des électeurs face à cette mascarade électorale, surtout si l’on additionne les abstentions (25 %) aux votes blancs ou nuls (autour de 9 %).
Un peu plus d’un tiers du corps électoral a donc marqué son refus de choisir entre les 2 candidats. 

Ne nous voilons pas la face. L’élection de Macron est une lourde défaite, surtout pour la France. Le plan machiavélique de Hollande, dénoncé depuis longtemps par Minurne, a parfaitement fonctionné. Parsemer de chausse-trappes le parcours du candidat républicain, quel qu’il soit (Sarkozy, Juppé, Fillon) afin de permettre au PS de se qualifier face à la candidate FN au 2ème tour ; puis appeler comme d’habitude au « danger fasciste », au « front républicain », en rappelant sans vergogne « les heures les plus sombres de notre histoire » et c’était dans la poche !

Comme en 2002 ! Simple, mais efficace.

Mauvais président, Hollande est décidément rompu aux manipulations et aux coups tordus.

Il a toutes les qualités pour redevenir Premier secrétaire du PS, en état de mort clinique. Un rôle de croque-mort, pour terminer sa carrière, lui irait comme un gant.

Seule ombre au tableau, pour le cynique et lamentable président sortant, ce coup de force institutionnel (il s’agissait, ni plus ni moins, que de « voler » l’élection aux Français) ne pouvait se faire avec lui, trop vide, trop nul, trop incapable, trop détesté des Français.

Qu’il ait créé de toutes pièces l’alternative Macron, ou qu’il ait pris, faute de mieux, le train en cours de route (j’allais dire « en marche »), le résultat est bien là : ce sont – sauf événements exceptionnels ou dramatiques – 10 années de hollando – macronisme qui auront in fine été infligées à la France.

L’Histoire jugera tout le mal que ce misérable aura fait à notre pays.

Amis Patriotes, nous avons perdu ce combat, que nous aurions dû gagner. Nous devons en tirer les leçons pour l’avenir, tant sur le fond que sur la forme de nos actions.

L’une des erreurs majeures de cette campagne aura été de se laisser embarquer dans un prétendu « programme » alors que la lettre et l’esprit de la Constitution de la V° République donnent au Président un rôle de stratège, de pilote, induisant plutôt un « projet ».

Mais un projet fort, un projet de société, un projet ciblé vers un objectif précis. Un projet susceptible de réunir une large majorité de nos compatriotes de bons sens, désireux de tout faire pour engager enfin le sauvetage et le redressement de la France.

Restons confiants et positifs : la recomposition politique va pouvoir commencer. Car, nous le savons tous, le défi primordial, vital, qui se pose à la France (ainsi qu’à l’Europe) a été occulté par des débats stériles ou secondaires.

Quand a-t-on parlé réellement, de l’immigration, de l’islam, de l’insécurité, du terrorisme et même simplement de l’identité nationale ? En faisant abstraction des dogmes, des idées toutes faites du « vivre-ensemble » et de la bien-pensance ?

Où sont les solutions réelles proposées par les candidats, exceptée (incroyable récente proposition de Macron)… la distribution de combinaisons ignifuges aux forces de l’ordre pour les protéger des tentatives d’assassinats perpétrées par quelques dizaines de gauchistes désœuvrés prêts à « griller des poulets » comme ils osent le dire impunément, en plein état d’urgence !

Atteints du syndrome « dégagiste », PS, LR, et même FN vont devoir se remettre en cause sérieusement s’ils veulent maintenant, d’une part contrer les extrémistes de gauche menés par Mélenchon (qui risque fort de se poser en homme providentiel – quelle décadence ! -) et d’autre part tenter d’empêcher par tous les moyens Macron de mettre à exécution ses funestes projets mondialistes, européistes, financiers, économiques et sociaux.

Dans quelques semaines, les 11 et 18 juin, les élections législatives décideront du degré de liberté du président élu. L’enjeu, pour lui, sera d’obtenir une majorité parlementaire autour de son brumeux programme. Ce ne sera pas chose facile. 

Il y a, partout en France – on l’a vu pendant cette campagne – des patriotes convaincus et résolus, qu’il s’agit maintenant de fédérer autour d’un projet commun : sauver la France, s’il en est encore temps !

Avec votre aide à tous, nous désignerons, circonscription par circonscription, le candidat présentant le moins de risques de compromission avec les fléaux évoqués plus haut ou, a contrario, le ou les candidats à exclure formellement. La moindre faiblesse vis-à-vis de l’insécurité, la moindre concession à l’islam, la moindre allusion aux mensongers «  bienfaits de l’immigration massive », la moindre complaisance envers l’Europe supranationale et tyrannique des fonctionnaires, suffira à disqualifier les candidats.

Et nous le ferons savoir.

Chacun de vous pourra participer à ce travail de fond. Nous ouvrirons une page spéciale « élections » sur laquelle vous pourrez évaluer directement tel ou tel candidat de votre circonscription.

Je terminerai cet article que j’aurais voulu ne jamais écrire, en rappelant ce texte d’André Frossard, académicien, gaulliste chrétien, et qui fut jadis brillant éditorialiste au Figaro :

« Un pays ne meurt pas d’une culbute militaire (ou alors la France aurait cessé de vivre depuis longtemps), d’une déconfiture matérielle, d’une révolution ou d’une guerre civile. Rien de tout cela n’atteint le cœur d’une nation. Nous avons fait l’expérience de tous les genres de désastres que le destin peut offrir aux pauvres humains, et nous savons aujourd’hui qu’aucun d’eux n’est irrémédiable.
On met son pays en danger de mort quand on tente de le faire agir contre son honneur, contre sa foi, contre sa conscience que Dieu, les siècles et la raison lui ont formés ».

Marc Le Stahler

(*) « La tragédie d’une femme qui a beaucoup à dire mais le dit mal, face à un homme qui n’a rien à dire, mais le dit bien » comme l’a parfaitement résumé sur les réseaux sociaux l’historien Olivier Milza de Cadenet.

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ADDENDUM (8 mai) – Commentaire complémentaire d’une lectrice

Une lectrice de Minurne, Anne M.C., docteur en histoire, ingénieur de recherche au CNRS, nous a envoyé le message ci-dessous, qui complète et modère ce billet d’humeur, expliquant un peu les raisons du dérapage apparent de Marine Le Pen face à ses censeurs médiatiques, lui rendant ainsi partiellement justice de nos critiques.

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Permettez-moi une observation : je ne suis pas sûre que MLP ait été aussi mauvaise qu’on l’a dit lors du débat du 3 mai. Aussitôt après la fin du débat, j’ai eu des réactions très favorables de membres de ma famille qui lui étaient, récemment encore, hostiles. Mais il « était écrit » que MLP « serait » très mauvaise et que ce serait (comme l’a élégamment écrit le Figaro, « un naufrage ». Et tout a été fait pour cela.

Les « modérateurs » auraient dû veiller à ce que les deux candidats puissent s’exprimer librement pendant le temps qui leur était imparti. En fait, avant même la fin de sa déclaration liminaire, MLP a été interrompue plusieurs fois par Macron, sans que les « modérateurs » interviennent. Dès lors, la farce était jouée : Marine Le Pen se rendait compte qu’elle ne pourrait jamais développer ce qu’elle avait à dire sans interruption (et quand Macron oubliait de l’interrompre, ou ne trouvait rien à dire, les « modérateurs » l’interrompaient pour lui rappeler le temps qui lui restait, l’avance ou le retard qu’elle avait ! ce qui évidemment la coupait dans ce qu’elle voulait dire). Macron, en revanche, savait qu’il pouvait mentir impunément, que MLP ne pourrait l’interrompre qu’à son détriment.

Et des mensonges, il en a accumulés. Ne serait-ce qu’à propos de SFR et Alstom. Ou j’ai mal entendu, ou MLP ne les a nullement confondus, elle a bien parlé de deux affaires distinctes. Mais Macron a affirmé qu’elle les avait confondus et a ajouté qu’il n’était pour rien dans la vente de SFR. Or, c’est bel et bien lui qui a signé la vente… Mais MLP troublée par ses interruptions permanentes, a-t-elle pris conscience du mensonge ? Ou a-t-elle été désarçonnée par l’aplomb de Macron ?

Il y a eu des moments où MLP a été excellente, malgré le bas niveau du débat, sur le terrorisme notamment. M. Macron n’a pu dissimuler qu’il avait depuis des mois négligé cette question, estimant qu’il s’agissait d’un danger de peu d’importance et que les Français n’avaient qu’à s’en accommoder. Il a fallu l’attentat des Champs-Elysées pour qu’il se rende compte – et avoue – qu’il n’avait absolument rien prévu pour nous en défendre et n’avait pas pu remédier à cette négligence en une nuit.

Malheureusement, cela, qui pour moi et d’autres est d’importance capitale, n’a pas réussi à convaincre les Fillon et autres, ni la rédaction du Figaro. Pour eux, qui faisaient semblant d’aimer la France et les Français, de croire à la civilisation européenne dont les racines étaient chrétiennes, bref de savoir que « l’homme ne vit pas seulement de pain », rien ne comptait que le maintien dans l’Europe et l’euro qu’ils considèrent comme nécessaires à la rentabilité des grandes multinationales. Il est étrange que le fait que leur mensonge soit apparu évident dès le 23 avril au soir n’ait pas découragé un plus grand nombre de leurs électeurs.

Il semble que ceux-ci, plus âgés, plus fortunés que la moyenne (j’ai pourtant leur âge et une retraite qui sans être considérable, est presque confortable), aient fait preuve d’un terrible égoïsme générationnel : non contents de laisser (car on ne voit guère le moyen de la résorber) une dette colossale aux générations à venir, ils ont, en votant pour Macron l’immigrationniste, Macron qui incite les entreprises (par une prime colossale) à n’embaucher que des immigrés, Macron qui accepte le soutien des salafistes les plus engagés dans le soutien aux djihadistes, accepté que leurs enfants, d’ici une génération mais sans doute beaucoup plus tôt, vivent sous la charia, leurs descendantes emprisonnées sous la burka et le niqab et interdites de sortie d’un foyer où, contrairement à ce qui se passait jadis dans beaucoup de pays musulmans, elles ne seraient pas les maîtresses mais les esclaves.

Il est regrettable, comme vous l’avez signalé, que MLP se soit laissée entraîner par la logique de cette élection, avec ces « primaires » axées sur les programmes, à axer sa campagne sur un programme (pas du tout aussi mauvais qu’on l’a dit, et parfois surprenant, puisqu’il ne mentionne même pas la sortie de l’euro ou le retour du franc) au lieu de l’axer sur un projet. Est-il temps d’axer la campagne du FN pour les législatives en ce sens ? Ou devrons-nous attendre 2022 (si la catastrophe prévisible ne s’est pas produite d’ici là) ?

Anne M.C