NOUVELLE CALÉDONIE : POURQUOI LES PRO-FRANCE ONT GAGNÉ (L’Imprécateur)

Dimanche 12 décembre, les Calédoniens ont voté pour le troisième et dernier référendum prévu par les Accords de Nouméa. Scrutin très calme, les contrôleurs de l’ONU et les juristes du gouvernement français n’ont décelé aucune fraude ni tentatives de pressions des militants du FLNKS sur les électeurs canaques, comme lors des deux derniers référendums. Après la proclamation des résultats, il n’y a eu ni violences des indépendantistes, ni manifestations de joie des  loyalistes.

Inversement, la gauche métropolitaine s’est mise à hurler à la mort, soutenant que le gouvernement aurait fait exprès de publier un mois avant un document expliquant aux électeurs les avantages et les inconvénients du OUI et du NON, et aussi qu’il a tout fait “pour empêcher le peuple calédonien de voter”. Donc, disent Faure, Mélenchon, et compagnie, il faut invalider ce troisième référendum et en refaire un quatrième !

On leur objecte que ce troisième référendum clôt les Accords de Nouméa prévus pour vingt ans. La gauche répond que ces accords étaient faits pour acter la décolonisation de la Calédonie. La décolonisation ne s’est pas faite ? Donc il faut poursuivre les Accords et multiplier les référendums autant de fois qu’il le faudra pour arriver à l’indépendance.

LA GAUCHE A PERDU, LA DROITE A GAGNÉ, MAIS ILS NE SAVENT PAS POURQUOI !

On peut comprendre le désespoir de la gauche (déjà à l’agonie en France) qui espérait se refaire une santé avec l’indépendance canaque, pardon, “kanak”. Mais il faut qu’elle ouvre les yeux.

D’abord, les Accords de Nouméa, sous l’insistance du préfet socialiste Alain Chrisnacht conseiller du FLNKS qui en a convaincu le gouvernement français de l’époque (1998), ont été inscrits dans la Constitution. Or celle-ci est formelle, les Accords se terminent au bout de vingt ans avec les trois référendums demandant à la population si elle est d’accord (voir Constitution de la République, ed. Armand Colin, 2004).

L’archipel des Bélep est au Nord-ouest, hors carte

Pour donner une chance aux indépendantistes, largement minoritaires, les Accords ont permis que le corps électoral loyaliste soit amputé de 20 %. Pour cela il avait été gelé pour tous les électeurs ne ressortissant pas du droit coutumier, c’est à dire n’ayant pas la peau noire. Il fut exigé, cas unique au monde, qu’ils soient présents depuis 1984 en Calédonie !

Malgré cela, les indépendantistes étaient toujours minoritaires avec des scores en faveur des loyalistes de 70/30, puis 65/35 et pour les deux premiers référendums des Accord 55/45 et 52/48. Les sondages prévoyaient qu’au troisième référendum, les indépendantistes seraient majoritaires de 1 ou 2 %. Et patatras, le FLNKS demande aux Canaques de le boycotter alors que c’est lui qui avait demandé que le scrutin n° 3 soit avancé de 2022 à 2021 et ils ont finalement refusé d’y participer.

A ma grande surprise, que ce soit en Calédonie ou en France, personne ne semble comprendre pourquoi, alors que ça m’a sauté aux yeux, plus précisément au cerveau, tout de suite !

POURQUOI LE FLNKS A BOYCOTTÉ LE RÉFÉRENDUM N°3

La cause profonde de l’incompréhension générale est l’ignorance du passé.

Depuis que le leader indépendantiste Jean-Marie Tjibaou a lancé l’idée d’indépendance dans les années 1975-80, les archipels voisins de la Calédonie (Iles Loyauté et Iles Bélep) – mais en dépendant administrativement – ont été hostiles à l’indépendance. Aux Loyauté, deux des trois grand chefs de Lifou, Sihaze et Zéoula étaient pour la France, à Maré, le plus influent des deux grands chefs, Naisseline, idem, à Ouvéa, Loueckhotte, aux Bélep, Waoulo…

Le FLNKS a fait un gros effort de persuasion en faveur de l’indépendance en forçant sur les jeunes, sur le conseil de la clique d’extrême gauche anticapitaliste, communiste, insoumise et socialiste qui a défilé en Calédonie, et ça a fonctionné. La majorité des jeunes est pro-indépendantiste. Cela acquis, la pression s’est effectuée sur les femmes et les vieux, et ça a fonctionné aussi parce que dans une tribu, si l’on fait partie de la cohorte des gens fragiles, on ne survit pas longtemps en opposition à la majorité. Ainsi, aux Iles, le NON avait recueilli 2500 suffrages en 2020. Ce score passe à … 805 en 2021.
Difficile de croire qu’en un an tout juste, 1700 électeurs ont subitement changé d’avis ! Il apparaît clairement que des pressions se sont exercées. Mais le Covid est arrivé !

La Calédonie est riche de ses minéraux, dont le nickel, le cobalt, le cuivre, et de l’industrie qui en découle. Mais ailleurs, à part un peu de pêche et de tourisme trop cher (*) sur des plages paradisiaques, rien ! Le confinement a stoppé le tourisme et les gens des archipels périphériques ont réalisé que 95 % de leurs revenus consistaient en retraites, allocations familiales, aides à l’emploi, subventions, développement, aides aux étudiants, indemnisation des cyclones…

Alors le gouvernement de la province des Iles Loyauté a dit au FLNKS, il y a trois mois environ, que l’indépendance c’est bien, mais…
Et le FLNKS a compris qu’il avait perdu les 3 à 5 % de voix qui lui auraient fait gagner le référendum n° 3. 

Dans cet article j’ai voulu répondre aux stupides accusations de la gauche métropolitaine. Je développerai et détaillerai les conséquences de ce référendum dans un prochain article.

L’Imprécateur
13 décembre 2021

* En Nouvelle Calédonie et particulièrement dans les archipels annexes, tout est trop cher parce que les salaires moyens sont très élevés, (4 000 € dans la  fonction publique, 3 500 dans le privé), ce qui entraîne une inflation des prix à la consommation.
Or les archipels voisins comme Fidji, ou même l’Australie ont d’aussi belles plages, d’aussi beaux sites, mais avec des prix d’hôtellerie – restauration nettement plus bas.

4 Commentaires

  1. Partout dans le monde où le socialo communisme à présidé au destinée d’un pays, soit il a engendré la stagnation, donc le déclin, soit la dictature et son économie soviétoïde sous perfusion. Ce qui a conduit à d’immenses performances économiques et industrielles comme la TRABANT.
    Je ne résiste pas au plaisir de vous conter ” cette petite historiette qui est très vraie et qui vous divertira ” comme disait Mme de Sévigné :
    LE SOCIALISME POUR LES NULS
    Jean et Louis sont tous deux agriculteurs. Tout le village sait que Louis est socialiste.
    Un jour, ils se croisent dans les champs et engagent ensemble une petite conversation sur la météo, les cultures et les bêtes…. Tout à coup, Jean dit à Louis :
    – “J’peux t’poser une question ? T’es socialiste, mais qu’est ce que ça peut ben vouloir dire être socialiste ?
    – Je vais t’expliquer ça en vitesse, répond Louis. Les socialistes sont pour une redistribution équitable.
    – Redistribution équitable, qu’est-ce que tu me racontes là ? demande alors Jean.
    – Eh bien, je vais te donner un exemple, répond Louis. Tu possèdes deux ânes. Je n’en ai pas. Le socialisme sous-entend que tu me donnes un de tes deux ânes. Ainsi, nous en aurons chacun un. Ça c’est de la redistribution et ce serait donc mieux pour tout le monde.
    – Eh bien, en voilà une théorie, dit Jean. Il faut que j’y réfléchisse. “
    Il retourne à la maison prendre son repas de midi. A table, il dit alors à sa femme :
    ” Germaine, j’ai parlé ce matin avec Louis. J’pense que j’vais aussi devenir socialiste.
    – Socialiste ? demande Germaine. Qu’est ce que c’est?
    – Ben, c’est quand on a deux ânes et que Louis n’en a point. Si je lui en donne un, eh ben, on en a un chacun. C’est ça la
    redistribution équitable qui est bonne  pour tout le monde, répond Jean.
    – Bouh, c’est ben compliqué tout ça, lui répond Germaine. Je dois y réfléchir “.
    Après quelques minutes, Germaine reprend :
    “Dis, Jean, notre Louis….il a ben 2 vaches. Et nous, on n’a point. Si on lui donne un âne, y peut bien nous donner une vache. Ça serait aussi de la redistribution équitable. Qu’est ce t’en pense… ?
    – Nom de Dieu, c’est ben vrai ça, lui répond Jean qui s’en retourne voir Louis.
    ” Dis Louis, j’ai discuté avec Germaine. On veut ben devenir socialiste, mais elle dit qu’t’as deux vaches. Si on t’donne un de nos ânes, tu nous donnerais bien une de tes vaches ? “
    Louis le regarde quelque peu surpris et lui répond :
    ” Jean, ou bien je n’ai pas bien expliqué, ou bien tu ne m’as pas bien compris, mais le socialisme, ça ne marche qu’avec les ânes….”.

  2. Les Khmers rouges (Mélenchon et Cie, les anti-fas) et les khmers verts (rouge dedans) sont pour le chaos. Si la Calédonie avaient choisi l’indépendance, les nouveaux dirigeants auraient accepté la coopération puis le joug ravageur de la Chine. Or les USA, l’Australie et le Royaume Uni (AUKUS) n’auraient jamais accepté ça et auraient repris la Calédonie sous leur contrôle.

    Malheureusement, nous sommes dirigés par des énarques qui ne savent qu’administrer (et encore…) le quotidien mais n’ont aucune vision future ni la moindre idée de développement du potentiel maritime énorme de la France qui en ferait quasiment la première puissance mondiale. Le gâchis est énorme, alors souhaitons que nous aurons enfin, en 2022 des nouveaux dirigeants qui changeront drastiquement de ceux que l’on a eu pendant des décennies et qui laissent la France pourrir dans la misère, rongée par un cancer administratif énorme et par les parasites de tous ordre. Notre France est à l’agonie. Si on se loupe cette fois, c’est fini.

    • Les ressources du Cailloux ne sont pas maigres en minéraux, tant sur l’île principale que dans les fonds sous-marins . Souvenons nous que les “évènements d’Algérie” sont juste postérieurs à la découverte par les Français de pétrole au Sahara. Il en sera de même si l’on trouve à exploiter les nodules polymétaliques et que le Ni prend de la valeur en bourse.
      Par ailleurs c’est, dans la Pacfique, presque le seul abri marin de la taille d’une escadre chinoise ou américaine . De quoi attiser les apétits de nos braves voisins et amis . J.B.

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