- Les faits : une douzaine de députés français ont déposé une gerbe tricolore au monument consacré aux victimes algériennes de la répression du 8 mai 1945 à Sétif, Guelma et Kerrata, en Kabylie. Sabrina Sebaihi, députée du groupe Ecologiste et Social, a expliqué : « Nous sommes un groupe d’élus qui travaillons sur la question mémorielle et sur la reconnaissance des massacres du 8 mai 1945. Nous avons demandé au président Macron de le reconnaître comme un crime d’État. »
- Le point de vue d’un pied-noir de la troisième génération, côté maternel, dont la grand-mère est née à Sétif en 1882 : les égorgeurs du FLN ont leurs épigones dans notre Assemblée « nationale », une clique aux origines composites, uniquement préoccupée de « travailler » à l’abaissement de la France face à son ennemi irréductible, l’Algérie. Il faut être solidement cuirassé contre la haine pour ne pas souhaiter le pire – je dis bien le pire – à ces sous-produits d’humanoïdes.
Parce que ce qu’ils appellent un « massacre », à la veule imitation du discours algérien, ne fut rien d’autre que la répression d’une émeute sanglante. Pour les détails, on peut toujours se reporter à mes récentes interventions.
Et puisque cette caillera barrée de tricolore prétend « travailler sur la question mémorielle », je lui suggère d’aller étoffer sa mémoire en d’autres lieux.
D’abord, au bas-quartier d’Oran appelé autrefois le Petit Lac. Là, le 5 juillet 1962, jour de l’indépendance, plusieurs milliers de pieds-noirs, hommes de tous âges, femmes et enfants, qui n’avaient pas eu le temps d’embarquer sur les bateaux de l’exode, furent massacrés au couteau et à la mitraillette. Nos députés mémorialistes pourront faire l’économie de leurs fleurs : aucun monument de bronze ne rappelle ce martyre des innocents.
Mais je sens bien que nos travailleurs de mémoire ne sont pas trop réceptifs aux misères des ethnies européennes. Aussi, je leur propose une étape dans le magnifique décor de la Kabylie méridionale. À Melouza, précisément. Ce sont les trois cents hommes de ce village qui ont été massacrés par les maquisards de l’ALN, fin mai 1957. Pourquoi, on ne sait pas trop. Soit ils étaient sympathisants du MNA de Messali Hadj, faction rivale du FLN, soit ils avaient demandé la protection de la France. Ou les deux. On ne me soupçonnera pas d’affabuler : les détails sont directement extraits d’un article du « Monde » daté du 1er juin 1957.
Nous retournons à Alger, mais après une escale dans les gorges de Palestro. Un but de promenade dominicale, pour les Algérois d’autrefois. On y sirotait un thé à la menthe et les enfants lançaient des cacahuètes à des bataillons de ouistitis chapardeurs. L’histoire de ce lieu enchanteur bascule brusquement le 18 mai 1956. Un détachement de vingt-deux appelés du contingent, fraîchement débarqués de la région parisienne, tombe dans une embuscade. On trouvera les malheureux nus, mutilés, émasculés.
Alger. Recueillons-nous un instant place Bugeaud, aujourd’hui place de l’Emir-Abdelkader. Le dimanche 30 septembre 1956, veille de la rentrée scolaire, le Milk Bar, un salon de thé à la mode, est plein de familles revenant de la plage. Deux bombes explosent sur le trottoir, faisant deux morts et soixante blessés dont plusieurs devront être amputés. D’autres engins feront de nombreuses victimes, notamment dans la brasserie Otomatic, fréquentée par les étudiants.
L’artificier qui confectionnait les engins explosifs était un petit maquereau de la Casbah surnommé Ali la Pointe. Pour en venir à bout, il fallut faire sauter à la dynamite l’immeuble dans lequel il s’était barricadé. Il a aujourd’hui sa statue à Boufarik, au sud d’Alger. Il fait partie des « martyrs » dont le régime se glorifie. Accessoirement, il avait pour agent de liaison la sœur de l’actuel recteur de la grande mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz. Le monde du terrorisme est petit.
Tous ces massacres sanglants, aveugles, barbares, ne constituent qu’un échantillon représentatif de toutes les horreurs imputables aux assassins du FLN. On pourrait citer les fermiers du bled, égorgés avec femmes, enfants et ouvriers. Et puis surtout les harkis, qui s’étaient voués à la cause de la France. On estime à plus de soixante-dix mille ceux lâchement abandonnés sur place. Ils ont fini ébouillantés, écorchés vifs, dépecés devant leurs familles.
Voilà du grain à moudre pour ces pourris qui prétendent faire œuvre de mémoire.
Mais dans le concours au déshonneur, dans l’étalage de l’ignorance crasse, il me faut inclure l’ensemble de la presse française, qui a relaté l’équipée de Sétif sans s’épargner un seul des bobards convenus. Paresse, veulerie ou complicité active, peu importe. On a la presse qu’on mérite. Et les dirigeants qu’on s’est donnés.
Jean Pigeot
12/05/2025
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