MACRON AIME L’ARMÉE.
EN MÊME TEMPS, IL LA DÉTRUIT.

Macron, dans son théâtre, joue au chef de guerre qu’il n’a jamais été et ne sera jamais. Tout en postures, comme d’habitude, rien dans la tête, le cœur ou les tripes pour faire un vrai chef de guerre. Comme d’habitude, il a fait pendant sa campagne des promesses aux Armées, autant qu’elles en espéraient, respect, valorisation et augmentation du budget au fil des ans. Et, comme d’habitude, il n’en tient aucune, se permet de donner des leçons à des militaires qui n’en peuvent plus, de ceux de l’opération Sentinelle que la France loge plus mal que des SDF ou des migrants, jusqu’aux généraux.

Le summum de la malhonnêteté est d’avoir autorisé son ministricule du Budget, Gérald Darmanin, à annoncer que le budget des Armées est réduit de 850 millions sur 2017. Que voulez-vous… il faut bien boucher les trous dans les finances de l’État laissés par le deux grands éconocuistres du quinquennat précédent, messieurs les sinistres incompétents Sapin et Macron (un homonyme de l’actuel président, mais, nous dit son entourage, ce n’est pas le même homme).

Le Chef d’État major des Armées, Pierre de Villiers, le frère de Philippe, a menacé de démissionner. « Je ne vais pas me faire baiser comme ça », a-t-il déclaré à la commission de la Défense à l’Assemblée nationale. « Il n’est pas digne d’étaler certains débats sur la place publique », lui a répliqué sèchement le petit bonhomme qui tient lieu de président de la République. Ah ! Évidemment, si dire ce que l’on pense aux députés qui vous interrogent est un délit, autant arrêter tout de suite de faire perdre leur temps aux députés, ou ne leur parler qu’après avoir reçu le visa des commissaires politiques de l’Élysée.

Mais qui a étalé le débat sur une scène dans la cour d’honneur du ministère des Armées ? Une tribune où l’on peut voir à l’extrémité droite, la théâtreuse en mini-jupe blanche, son premier conseiller d’entre les conseillers de la présidence, son égérie qui, dit-on, lui souffle ses répliques cinglantes parce qu’elle n’aime pas qu’un général, chef des Armées de surcroît, se permette de critiquer les reniements de parole du dieu de l’Olympe qu’elle a porté dans ses petits bras musclés de son lit jusqu’à la présidence.

Du coup, de peur sans doute d’encourir les foudres de « Bibi » Macron, aucun journaliste n’a osé critiquer le discours long et filandreux du président à Nice, où il a réussi l’exploit théâtral de pleurnicher vingt minutes durant sur les victimes de l’attentat du 14 juillet 2016, sans jamais citer le nom de l’assassin musulman, ni les mesures qu’il envisagerait de prendre pour empêcher un nouvel attentat. Et cela n’inquiète personne !

Que fera-t-on du prochain djihadiste qui massacrera quelques dizaines de Français, si par miracle on le capture ? On le mettra dans une prison dorée avec salle de sport privée comme Salah Abdeslam, le tueur du Bataclan ? Abdeslam, ce « héros tragique » comme l’a décrit le psy Boris Cyrulnik sur Europe 1, estimant que ce pauvre garçon « souffrait de carences éducatives, culturelles et sociales », autrement dit que ce n’est pas l’islam dont il se revendique, ni le réchauffement climatique comme le pense Macron, mais d’Éducation nationale qui génère des terroristes. Ces bêtes sauvages, des barbares aveuglés par le sang et l’envie d’en découdre avec les non-musulmans, surtout s’ils sont juifs, comme le prescrit le Coran et comme on l’enseigne dans les familles musulmanes au Maghreb. Ce n’est pas la faute des Français si les grands tueurs de ce début du XXIème siècle s’appellent Kouachi, Djokar et Tamerlan Tsarnaïev, Clain, Abdeslam, El Bakraoui, Merah, Belhoucine…

Emmanuel Macron, ado arriviste et arrivé, est institutionnellement le chef des Armées, mais cela fait-il de lui « un chef sachant cheffer » comme disait Jacques Chirac ? Il devrait écouter le discours de Donald Trump à Varsovie, (« remarquable, il aurait du le prononcer à Bruxelles », devant la Commission européenne, a déclaré Angela Merkel). Un discours où il évoque la nécessité pour les Européens de se prendre en mains leur destin et leur sécurité.

Alors, en un temps où la France mène simultanément plusieurs guerres sur plusieurs fronts du fait de François Hollande, le président le plus belliciste qu’elle ait jamais eu, un temps où les Armées sont épuisées et exsangues, est-ce trop demander à un esprit qui se dit « complexe » mais « en même temps » montre son incompréhension dramatique des grands enjeux en cours, que ce n’est pas le moment de se servir des militaires comme variable d’ajustement à ses erreurs de gestion passées et présentes à la tête des Finances de la France?

La défense est une question stratégique, d’intérêt national, que même un esprit, surtout s’il s’imagine qu’il est complexe, doit penser dans le temps long. « La défense ! C’est la première raison d’être de l’État, il n’y peut manquer sans se détruire lui-même » écrivait Charles de Gaulle que Macron devrait lire au lieu de se contenter, comme on l’a vu faire, de feuilleter ses Mémoires. « L’État, c’est la force armée » disait le rédacteur de la Constitution de la Vème République, Maurice Duverger.

Détruire l’Armée française à petit feu est le grand chantier lancé par Mitterrand et poursuivi par ses successeurs à la présidence, Hollande ayant été celui qui a trouvé le moyen de la pousser au suicide assisté en la lançant dans de multiples guerres sans grande efficacité, comme le montre la présence toujours indispensable de nos soldats sur tous les fronts, alors que si on leur en donnait les moyens plusieurs de ces guerres interminables auraient pu être gagnées depuis longtemps.

Ce n’est pas en mettant une chef-comptable, Florence Parly, à leur tête que l’on va sauver nos Armées de la déroute financière. Et ce n’est pas non plus avec un Chef des Armées en titre, mais qui n’a rien d’un chef de guerre, que l’on protègera la France de ses ennemis.

L’Imprécateur