DE LA LIBERTÉ D’EXPRESSION (Xavier Jésu)

Récent contributeur de Minurne – Résistance, Xavier Jésu se présente aux élections législatives, dans la Somme / 4ème circonscription, en qualité de suppléant du général Jacques Maguin.
Il nous fait partager ses réflexions sur la tolérance et la liberté d’expression, forgées sur sa propre expérience, dans une France dont les dirigeants se plaisent à rappeler – comme un leitmotiv et plus souvent que nécessaire – qu’elle est une “république” et un “état de droit”, le tout doucement baigné dans un océan de liberté et de tolérance…
Mais en creusant un peu…

MLS

 

 

J’ai eu sur les réseaux sociaux, et à de nombreuses reprises, l’occasion de rappeler mon attachement à la totale liberté d’expression (mais excluant toujours strictement tout appel ou soutien à la violence). C’est, pour moi, la seule vraie possibilité de prouver qu’un pays est démocratique.

Tout le monde connait cette citation apocryphe : « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire ». Elle est attribuée à tort à Voltaire, mais peu importe ; elle me colle à la peau comme le sparadrap colle aux doigts du capitaine Haddock.

J’ai, dans ma commune, un ami qui se reconnaitra, avec lequel je discute longuement au téléphone ou par Messenger, qui vient à la maison pour boire un coup et/ou manger. Il est membre actif de LFI et syndicaliste CGTiste (tout ce que je déteste, donc), mais il est ouvert à la discussion, n’a pas le quart d’un poil de sectarisme, encore moins manichéen et vraiment pas idéologue ! On adore se chamailler sur l’actualité politique, mais toujours avec un immense respect mutuel, beaucoup d’humour et une réelle et profonde amitié.

Eh bien, figurez-vous que j’ai découvert que ce que je croyais être une preuve d’ouverture d’esprit, n’est, en fait qu’une valeur de droite, et surtout d’extrême droite. Oui, vous m’avez bien lu, ce sont les horribles nazillons Français (pas Ukrainiens) qui revendiquent cette dangereuse tolérance !

En effet, selon Denis Ramond, professeur à Sciences Po Paris, il y aurait toute une stratégie cachée derrière ce souhait de liberté. Il s’en explique dans une émission qui date de 2018 sur France Culture. Pour résumer son point de vue, il considère que réclamer la liberté totale d’expression permettrait à l’extrême droite de pouvoir s’exprimer (sous-entendu de façon péjorative) sur les minorités.

On voit tout de suite que cette analyse est destinée à montrer du doigt tous ceux qui seraient du côté des méchants : donc, pour faire simple, si vous êtes contre la liberté d’expression, vous êtes d’extrême droite (comme Orban), et si vous êtes pour la totale liberté d’expression, vous êtes… euh… d’extrême droite aussi !

Du coup, pour être dans le camp du bien, on doit être pour l’interdiction de ceux qui sont pour la liberté d’expression, ce qui revient à dire qu’on est contre la liberté d’expression, et donc qu’on est d’extrême droite. C’est aussi stupide que cette merveilleuse explication pseudo-mathématique : « Plus il y a de gruyère, plus il y a de trous. Mais, plus il y a de trous, moins il y a de gruyère. Conclusion : plus il y a de gruyère, moins il y a de gruyère… ».

Plus je vieillis, plus je constate que la gauche est liberticide. Denis Ramond, dont la démonstration tend à prouver que sa vision de la France est résolument coupée en deux (les bons à gauche et les méchants à droite), nous pousse dans une impasse dont même des intellectuels de droite comme Bellamy ou Bock-Côté ont bien du mal à nous sortir.

Depuis 1981, avènement de la plus belle arnaque socialiste depuis 1789, nous n’avons plus qu’une seule certitude : on a le droit d’être bête, méchant et même violent, si on se déclare de gauche. En revanche, être de droite et pour la liberté totale d’expression, c’est, que l’on soit intellectuel ou non, une faute impardonnable aux yeux de ceux qui se disent progressistes.    

Xavier Jésu

 

 

 

 

 

Suppléant du Général Jacques Maguin
4ème circonscription de la Somme

5 juin 2022