ET VOILÀ QU’ON REPARLE DU « PLAN BORLOO » ! ( Éric de Verdelhan)

« Ça n’aurait aucun sens que deux mâles blancs ne vivant pas dans ces quartiers s’échangent un rapport »

(Tirade d’Emmanuel Macron le 22 mai 2018 pour enterrer le « Plan Borloo ».)

Souvenez-vous, même si l’affaire remonte au mois de mai 2018, autant dire… des lustres.

Macron, fidèle à sa politique (ou absence de politique ?) du « et en même temps » avait tenté de muscler son « extrême-centre » en faisant ressortir des oubliettes Jean-Louis Borloo.

Riche avocat d’affaires, président du « Valenciennes Football Club » puis, en 2014, maire de Valenciennes, député européen en 1989, il fut pendant longtemps député du Nord, puis ministre, sans discontinuer, de mai 2002 à novembre 2010, et « numéro deux du gouvernement » en 2007.

 Élu, en 2005, président du « Parti Radical » et en 2012, président-fondateur de l’UDI, ce type aura eu un beau parcours de politicard au sein de la V° « Ripoux-blique » !

Borloo avait été chef scout dans sa jeunesse, et il avait côtoyé Bruno Gollnisch pendant ses études de droit, ce qui, en plus de sa dégaine et de sa gouaille, me le rendait presque sympathique.

Par la suite, tel le crétin des Pyrénées Bayrou, il était passé du centrisme mou au centrisme alimentaire mais son allure de clodo ou d’ « inspecteur Colombo »  dénotait dans le monde politique.

blague Jean-Louis Borloo – Blagues et DessinsCe type richissime au look crado était l’ami et le mentor en politique de Bernard Tapie. Notre « Nanard » national, dont Mitterrand fit un « ministre des vils », a été conseillé et cornaqué par celui que la presse satirique surnommait « Borloo l’éponge ». Il avait quitté la politique en 2014 « pour raison de santé ». Les médisants parlaient d’une cure de désintoxication car il avait la réputation ne pas boire que du Vittel et de consommer plus qu’un camion (1).

En 2018, Emmanuel Macron, dont l’étoile commençait déjà à ternir après seulement un an de mandat, chargeait Jean-Louis Borloo de faire un rapport – un de plus ! – pour régler les éternels problèmes des banlieues, mieux « intégrer la diversité », faciliter le « vivre ensemble », donner leur chance aux décrocheurs…etc…etc… Bref pour nous pondre un XIème plan en faveur de l’assimilation des immigrés et en injectant, encore et encore, des milliards – payés par le contribuable – pour améliorer la vie dans les « territoires perdus de la République ». Cette politique « de la ville » qui, depuis 40 ans, est un gouffre financier qui ne règle absolument RIEN, car il est parfaitement inutile de tenter d’intégrer des gens qui refusent nos lois, nos traditions et notre culture ; qui entendent nous imposer les leurs mais qui, en revanche, acceptent les allocations et aides sociales diverses et variées que nous leur allouons sans compter ; « c’est grand, c’est généreux la France ! »

Borloo, donc, trop content qu’on parle à nouveau de lui, rendait sa copie en mai 2018.

Il espérait des félicitations, un poste de ministre et même, pourquoi pas, de premier ministre.

Mais « El Narcissio », arrogant et méprisant, l’humilia publiquement avec la citation en tête de cet article, puis le rapport Borloo passa comme tant d’autres à la trappe ; l’enfant capricieux, qui dirige le pays avait cassé son jouet. Et, par la même occasion, il avait caressé l’allogène dans le sens du poil en critiquant le « mâle blanc », cette engeance qu’il déteste.    

Pourtant, il arrive, plus souvent qu’on ne le pense, que l’histoire repasse les plats :

La France s’est enflammée à la suite de la mort du « petit ange » Nahel Merzouk, jeune de 17 ans abattu alors que, conduisant (sans permis bien sûr !) une Mercedes immatriculée en Pologne, il refusait d’obtempérer lors d’un contrôle. Pendant une semaine le pays a été à feu et à sang. (Et je ne suis pas certain que les émeutes soient calmées partout à l’heure où j’écris ces lignes).

Du coup, quelques élus de divers bords, et quelques plumitifs à leur solde, ont reparlé du rapport Borloo, qui, selon certains, serait la panacée pour éviter de nouvelles émeutes.

J’essaie, en général, d’être assez modéré dans mes articles, mais sur un tel sujet, j’ai envie de pousser un coup-de-gueule car on nous prend, une fois de plus, pour des…billes (pour rester poli !).

La plupart des gens qui pérorent ou pontifient sur le rapport Borloo ne l’ont même pas lu.

Ce travail mérite d’être commenté ; c’est un must en matière de démagogie racoleuse.

Illustration.

Christophe Béchu, ministricule au titre ronflant : « Transition écologique et de la Cohésion des territoires », dont le parcours politique a été sinusoïdale, a déclaré :

« La vérité, c’est que les gouvernements successifs ont mis en œuvre beaucoup des mesures de ce plan…mais au lieu de le faire en bloc, on l’a fait au fur et à mesure ».

Ben voyons, on a bricolé (à coups de milliards) au lieu de faire du dur, du lourd, du massif fait pour durer ; mon œil !

Le rapport Borloo, intitulé « Plan de Réconciliation Nationale » – rien que le titre est déjà tout un programme ! – contenait 19 volets destinés, je cite, à « faire revenir la République dans les quartiers face au repli identitaire et communautaire ». Ça donne envie d’en savoir plus, non ?  

Faisons un rapide tour d’horizons des mesures de ce fameux rapport :

Commençons par l’éduction qui, vous le savez, est la tarte-à-la-crème de tous nos dirigeants. C’est bien connu, c’est en donnant des diplômes à tout le monde qu’on fera cesser la délinquance.

Comme on donne un bac au rabais à plus de 90% des postulants, il me parait difficile de faire mieux, mais le plan Borloo consacre…  six volets à l’éducation, avec la volonté d’assurer une meilleure prise en charge des jeunes à l’école mais aussi en dehors. Parmi les propositions : les « cités éducatives » et la création d’une « académie des leaders » ; académie qui permettrait comme l’ENA, d’intégrer la haute administration publique. Après la « discrimination positive » de Nicolas Sarkozy, Borloo rêve d’une « École Nationale des Allogènes ». Il va sans dire que le fils de plouc, le cul-terreux gaulois de la France profonde, lui, n’aurait pas accès à cette fabrique de « cranes d’œufs » réservée aux banlieues. 

Borloo plaide aussi pour une éducation par le sport, « le meilleur levier pour accompagner l’insertion sociale et professionnelle et l’accès à l’emploi », car c’est bien connu, Mouloud, Mohamed et Mamadou aiment le foot et rêvent d’être « fouteux » ou rappeurs : des métiers où on « gagne de la thune » rapidement. Dealers, c’est bien aussi, mais c’est beaucoup plus risqué (2) !

Le Plan Borloo prévoyait aussi le recrutement de 5 000 « coachs d’insertions » ainsi qu’une meilleure formation au numérique, avec la création de « 200 campus numériques à l’avant-garde » avec des cours d’informatique et des formations avec emploi garanti. Le « Franchouillard », lui, n’a qu’à aller à « Pôle-emploi » ou se dé…brouiller tout seul pour trouver du travail.  

Toujours dans le cadre de la formation, Borloo proposait des cours en ligne pour passer le permis de conduire. Je ne sais pas si les sympathiquesMort de Nahel sauvageons qui font du « weeling » sur la roue arrière d’une moto (3) ou qui roulent sans permis de conduire, dès l’âge de 16 ans et même avant, au volant de grosses cylindrées (souvent volées), sont obnubilés par l’obtention du permis de conduire ?

Toujours au chapitre de la formation, Jean-Louis Borloo proposait l’organisation, pour chaque adolescent, de quatre voyages (pendant le temps scolaire) dans des territoires différents de leur lieu d’habitation et, pour les lycéens, dans un État membre de l’Union Européenne. En somme, c’est le « Club Med » payé par les « Souchiens » dont beaucoup n’ont pas (ou plus) les moyens de voyager.  

Ce plan ubuesque consacre également un volet à la mobilité avec un focus particulier sur l’Île-de-France. Il conviendrait, entre autres, de renforcer les dessertes des banlieues, d’améliorer le réseau, et d’« agir sur le tarif», avec une quasi gratuité pour les jeunes des quartiers défavorisés. Le Plan prévoit d’injecter un milliard d’euros uniquement pour les RER…une paille !

Mais les « mobilités individuelles » font aussi l’objet d’un volet, avec la création d’un plan de transport individuel dans chaque quartier défavorisé et des aides au permis de conduire, la location de vélos, le covoiturage, les garages solidaires, les taxis municipaux…Je n’ai pas l’impression que les caïds de banlieues, qui roulent en grosses BMW, Audi, Porsche ou Mercedès, éprouvent beaucoup de difficultés dans leur « mobilité individuelle ». En revanche, les gens qui résident en pleine campagne voient disparaître les lignes de bus ou de train, mais ça, tout le monde s’en fout ! 

Dernier volet du Plan Borloo, l’emploi, « La mère des batailles » selon l’auteur du rapport. Il préconisait un développement de l’apprentissage et de l’alternance, ce qui n’est pas idiot, mais avec le recrutement de 50 000 apprentis en trois ans dans les quartiers prioritaires.  

En parallèle, il recommandait l’installation d’un système de « coaching » pour accompagner les jeunes vers l’emploi, et l’embauche de 720 conseillers supplémentaires de « Pôle emploi » dédiés à un accompagnement intensif dans les agences situées dans les quartiers défavorisés. Il préconisait aussi le recrutement, chaque année, de 5 000 personnes pour la défense nationale…

En matière de sécurité, Borloo proposait l’amélioration des conditions de travail de la police de proximité (qui peut être contre ?); la création d’un « médiateur de la police nationale » et le déploiement de 500 « correspondants de nuit » pour assurer la « tranquillité publique ». Je n’ose imaginer le rôle que ces « correspondants de nuit » auraient pu avoir durant la semaine de folie et de furie destructrice que nous venons de vivre. Ajoutons à ça de la vidéos-surveillance un peu partout, pour rassurer le bourgeois (4). C’est une mesure qui ne coûte pas trop cher.

Pour la justice, le rapport préconisait la création de 2000 postes de magistrats, et de 100 postes de « conseillers d’insertion et de probation ».

Et enfin, dernier volet, un sujet récurrent : la lutte contre les discriminations.

Le rapport Borloo recommandait de nommer des procureurs supplémentaires spécialisés dans la lutte contre les discriminations (et contre les marchands de sommeils); la création d’un nouveau comité Théodule pompeusement baptisé « Observatoire National des Discriminations » ; le renforcement du réseau du Défenseur des droits ; des « testings » sur le terrain pour livrer à la vindicte populaire les entreprises discriminantes et, bien sûr, les sanctionner lourdement…

Et j’en passe, et pas forcément des meilleures. Il est difficile de faire plus démagogique et plus « politiquement correct ». On peut se demander avec quoi on va financer cette gabegie ?  

Gabriel Attal, ministre de « l’Action et des Comptes Publics », vient de nous annoncer qu’il faudra que les Français mettent la main au porte-monnaie pour payer le « quoi qu’il en coûte ».

Selon le vieux principe des vases communicants, on va prendre de l’argent dans les poches de ceux qui se saignent et qui bossent pour l’injecter massivement dans les logements, les loisirs, les salles de sports, ou les formations diverses de ceux qui les regardent travailler. Ce phénomène de pompe aspirante fonctionne depuis presque un demi-siècle. Finalement, Borloo n’a rien inventé !

Mais soyons optimistes. À la réflexion, je ne pense pas que le rapport Borloo ressortira des tiroirs, car Macron, sous l’influence de Bruxelles, a une bien meilleure idée : Alphonse Allais voulait mettre les villes à la campagne pour les rendre plus vivables. L’avorton présidentiel, lui, veut mettre les banlieues de non-droits dans les petits bleds de province pour favoriser le « vivre ensemble » et lutter contre le « séparatisme ».

Les Gaulois sont contre mais il s’en tape. Selon un sondage récent, 73 % des Français souhaitaient le départ de la vieille Borne, et bien…il la garde. Comme l’a dit très justement le jeune patron du Rassemblement National : « On ne change pas une équipe qui perd ! »

Éric de Verdelhan

18 juillet 2023

1)- C’est a priori plus sympa que les tristounets écolos végans et buveurs d’eau ?

2)- Quoique, les juges rouges soient beaucoup plus sévères avec les gens d’extrême-droite et leurs idées « nauséabondes » qu’avec les dealers.

3)- Pratique dangereuse qu’on appelle pudiquement – je ne sais pourquoi ? – « rodéos urbains ».

4)- Dans plusieurs municipalités, les maires écolos se sont empressés de supprimer les cameras de surveillance et de désarmer leur police municipale. Le résultat est catastrophique !

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4 Commentaires

  1. Jean louis serait plus utile en bordelais ,,là où les stocks sont saturés, que les vignerons arrachent les vignes ( 20% des surfaces arrachées ) et ne savent pas comment ils vont stocker le millésime 2023 qui arrive dans 3 mois ..non , Jean-Louis serait plus utile là-bas , le slogan qui lui va comme un gant
    «  sauvez un vigneron ! Buvez du vin ! « 
    Il doit être fier de son surnom «  jean Louis Bordeaux «  il doit l’assumer et se battre à fond

  2. Les émeutes dans les banlieues ont cessé aussi subitement que la pandémie du Covid . Pour le Covid , tout le monde s’accorde à dire que le docteur Poutine a éradiqué un virus qui devait décimer la planète , et en seulement quelques jours de février 2022 . Ça tombe bien c’était le début de la récupération de l’Ukraine . Comme quoi les milliards de doses de produits chimiques inoculés dans la paillasse dé habitants du globe avaient une date d’effet programmée : le 22/02/2022
    Exit le Covid , merci Vlad’
    Pour les banlieues à feux et à sang c’est une autre méthode qui a été employé. Les mosquées et dealers auraient été sollicités afin d’aider moussa à éteindre momentanément le feu , mais affirmer ça c’est comploter forcément

  3. Je crains qu’il ne perde pas, il ne fait qu’appliquer le plan que ses employeurs lui ont demandé d’appliquer : migrations au maximum et mise sous surveillance généralisée de la population autochtone
    Et en attendant il essaye de gagner du temps, en tentant de donner le change (1 bonne mesure par ci par là)
    Mais ce n’est que mon avis