CINQUANTE ANS…DÉJÀ ! (Éric de Verdelhan)

« La décadence d’un pays commence quand l’homme se demande : « Que va-t-il arriver ? » au lieu de se demander : « Que puis-je faire ? »… »

 (Denis de Rougemont).

Denis de Rougemont

                Il y a quelques jours, j’ai fêté mes 50 ans de mariage. En l’occurrence, « fêté » est un bien grand mot car ce non-évènement me laisse perplexe, dubitatif, un peu triste et un brin nostalgique.

                Perplexe car, dans un pays où les deux tiers des mariages durent moins de cinq ans, je suis un dinosaure et je me demande si je ne vais pas figurer bientôt au « Guinness » des records. D’autant plus que, de nos jours, le mariage ne semble attirer que les invertis et les tribades.

                Autrefois, on se mariait « devant Dieu et devant les hommes » or, récemment, Bergoglio nous a dit que les transgenres avaient leur place dans l’Eglise (1), j’en déduis qu’à l’avenir on se mariera « devant le GADLU (2) et devant les « iels » … ». Décidément cette époque n’est plus la mienne !

LE GADLU, QUI EST-IL ? - GADLU.INFO - Franc-Maçonnerie Web Maçonnique

Grand Architecte de l’Univers (GADLU)

                Dubitatif car, avec le recul, je doute que la France se relève de la gestion calamiteuse qu’elle aura connue depuis un demi-siècle. Ce pays est gangréné, envahi, perverti, pourri. Je reviendrai sur ce demi-siècle (et même au delà !) dans la suite de cet article.

                Un peu triste quand je réalise que mon avenir est derrière moi, que tout est passé trop vite.  Ma femme et moi, nous avons su profiter des (trop rares) bons moments d’une vie qui n’a jamais été « un long fleuve tranquille », c’est bien ainsi. Je n’étais pas fait pour la routine, le train-train et la vie monotone d’un petit bourgeois. Jean-Marc Boivin, parachutiste et parapentiste, disait :

« La vie n’a de sens que dans l’extrême, mais l’extrême comporte quelques risques ».

                Certains couples font une grande fête pour leurs noces d’or. Ils invitent la famille, les cousins, les proches, les amis, à assister au dernier tour de piste de deux vieux clowns décatis. Les héritiers philosophent sur les ravages du temps en pensant à l’héritage ; les autres s’emmerdent en jacassant, une coupe de Champagne tiède à la main. Il se trouve immanquablement un imbécile pour faire un speech vantant les qualités de ce couple exemplaire dont le seul mérite est d’être passé au travers des maladies et des accidents de la vie. J’allais oublier le « Power-Point », souvent interminable, où on voit défiler les photos des conjoints, de leurs couches-culotes à celles de leurs petits-enfants.

C’est triste à mourir mais tout le monde rit…jaune ; ça n’a d’ailleurs pas grande importance à une époque où tout est faux et où des téléfilms totalement bidonnés s’appellent « téléréalité ».

Un brin nostalgique oui, mais sans plus. Pour moi, la nostalgie est plutôt une bonne chose, elle fait revivre les êtres aimés et disparus, les beaux voyages, les bonheurs simples. Mais je ne vis pas dans le passé et je n’ai aucun regret. Les regrets ne servent à rien quand une page est tournée.

Dans ce domaine, je suis comme Michel Audiard : « Penser à reculons, je laisse ça aux lopes et aux écrevisses ». Or en France, si nos bonnes écrevisses d’autrefois disparaissent au profit de celles du Pacifique (pacifastacus leniusculus), de Louisiane (procambarus clarkii) et l’écrevisse américaine (faxonius limosus), le lope émasculé, elle, prolifère de façon exponentielle.  

                En croyant nous dire une amabilité, il se trouve toujours des gens pour évoquer une époque plus facile et la chance que nous avons eu de ne pas connaître la guerre. Or la guerre, beaucoup d’entre nous l’ont subie lors de drames familiaux. J’avais 5 ans quand mon père est rentré des camps viets, il pesait…39 kg. La guerre d’Indochine est un conflit oublié, une guerre qui n’intéresse personne puisque notre Corps Expéditionnaire était composé d’engagés volontaires, de Légionnaires et de supplétifs (3). La guerre d’Indochine nous a pourtant coûté 59 745 tués, dont 2005 officiers.

                J’avais 12 ans lors du bradage de l’Algérie française.  De 1954 à 1962, la France a mobilisé 1 343 000 appelés (ou rappelés) du contingent et 407 000 militaires d’active.  1 750 000 hommes ont servi là-bas. Le nombre de soldats – appelés et engagés – tués en Algérie, entre 1954 et 1962, est de l’ordre de 24 000 (et non 35 000 comme se plaît à le dire la FNACA). 7 349 appelés du contingent ont été tués au combat ; 3 462 sont morts par accident ; 564 sont morts de maladie (plus 538 portés disparus). Le taux de tués chez les appelés du contingent, toutes causes confondues (11 913 morts pour un effectif de 1 101 585) est 1,08 %. Il est de 3,55% chez les militaires d’active.

                Depuis mon enfance, le monde a terriblement changé, dans certains cas il a fait d’énormes progrès ; des innovations qui ont amélioré nos vies.

Contrairement aux écolos, j’apprécie d’avoir une voiture, gage de liberté ; un réfrigérateur pour boire frais ; un chauffage central pour éviter de me geler durant les frimas de l’hiver…

Ma génération, c’est celle des soixante-huitards. Je ne parlerai pas, ici, de l’héritage de mai 68 tant il est calamiteux ! Mai 1968, c’est une colère d’enfants gâtés, de gosses de bourgeois, à une époque où 20% des jeunes accédaient aux études supérieures. Cette « chienlit », comme disait De Gaulle, n’a finalement concerné qu’une infime partie de la population, mais ses conséquences ont été désastreuses pour le pays. Beaucoup d’anciens soixante-huitards sont devenus les bobos de la gauche-caviar ; ceux-là sont sans doute, financièrement, des privilégiés, mais pas les autres, tant s’en faut ! Le chômage a explosé, en France, à partir du milieu des années 1970, lors du premier choc pétrolier qui a bouleversé le monde économique (1973). Ceci s’est traduit par un ralentissement conjoint de la croissance ET de la productivité. C’était la fin des « trente glorieuses », le début des « quarante piteuses » (lesquelles sont devenues calamiteuses, et ce n’est pas fini !). C’est à partir de cette époque que le chômage « structurel » s’est installé durablement chez nous. Georges Pompidou craignait des émeutes si le chômage venait à dépasser les 300 000 personnes.

Notre génération l’a vu monter à 2, puis 3, puis 4 millions (4). On ne sait plus !

Le socialisme larvé de Giscard d’Estaing, le socialisme assumé de Mitterrand, et la course à toujours plus d’Europe de tous nos dirigeants, sans exception, ont eu raison de notre industrie et, par là même, de notre économie. Depuis Giscard, la France n’a plus connu un budget en équilibre. Nous ne produisons quasiment plus rien, en dehors du luxe, de l’aéronautique et de l’armement lourd.

Nos mines ont fermé une à une, les hauts fourneaux de nos aciéries aussi. Depuis les années 80, notre industrie a détruit des millions d’emplois. La classe ouvrière n’existe quasiment plus.

Pour éviter des charges ou des impôts trop élevés, ou des normes drastiques – techniques ou environnementales – imposées par Bruxelles, nos industriels ont préféré délocaliser leur production.

Et, tandis que la classe ouvrière allait pointer à l’ANPE (5), la France, avec le « regroupement familial » de Giscard, laissait rentrer massivement sur son sol une immigration attirée par nos aides sociales aussi généreuses que variées, sans parler de l’immigration clandestine.

Qu’il soit facile à la jeune génération, dont l’ambition se limite souvent aux loisirs ou à faire du cocooning chez papa-maman, celle des 35 heures, du Smartphone et des réseaux sociaux, de nous traiter de privilégiés. Non, tout n’a pas été rose, tout n’a pas été facile, pour nous ?

Je ne cherche absolument pas à me faire plaindre mais, depuis ma prime jeunesse, j’ai « mal à la France ». On m’a appris à souffrir en silence, comme s’il s’agissait d’une maladie vénérienne.

 Être amoureux de ses racines est plutôt mal vu à l’époque de la France multiraciale, de l’Europe « à 27 » et de la mondialisation de l’économie. Je souffre aussi de voir mon pays devenir une colonie de peuplement de ses anciens colonisés qui, bien souvent, nous détestent.

Allégorie de la Justice - Gandolfi | Utpictura18

Avant la pandémie de Covid 19, notre « douce France, terre des arts, des armes et des lois, » chère à du Bellay, était devenue une réserve indienne : chaque année, 80 millions de touristes venaient  visiter – admiratifs ou effarés – notre pays peuplé de 68 millions d’habitants dont 5 millions de fonctionnaires, 7 millions d’allocataires des minima sociaux, des millions de chômeurs et quelques  milliers d’hectares de friches industrielles, témoins d’une époque où tout ce que nous consommions n’arrivait pas de Chine, d’Inde, du Vietnam, du Bengladesh, de Roumanie ou d’ailleurs.

Durant toute ma vie, j’ai vu mon pays se déliter, perdre ses emplois, ses repères, ses valeurs. Certains quartiers sont devenus des ghettos aux mains de dealers allogènes, et les « Français de souche » en ont été chassés. Nous avons (re)découvert l’« ensauvagement » et la barbarie.

Jadis, nos aïeux se battaient pour un idéal : leur fief, leur Dieu, leur Roi, leur patrie, leurs frontières. Notre pays a été immolé sur l’autel des banquiers apatrides, des européistes forcenés et de l’économie mondialisée. Une reddition sans combattre, une capitulation honteuse !

Pensées sur la planète: Enfant de troupe

Nous avons connu, pour beaucoup, des années de pensionnat (j’étais « enfant de troupe » à 11 ans), suivies d’un service militaire plus ou moins « viril » ; parfois des journées de travail de 10 ou 12 heures, des semaines de 60 heures (avant que la France socialiste ne devienne une feignasse qui ne veut plus bosser), avec, dans le secteur privé, la menace quasi permanente du chômage…

Mais, je ne saurais me plaindre : ma vie professionnelle n’a pas toujours été une partie de plaisir mais elle m’a permis de voyager et elle n’était pas monotone.

Je n’ai pas connu le chômage. Pourtant, dans mon secteur d’activité – l’assurance – en raison des rachats, fusions, absorptions, regroupements de sociétés (dus, entre autres choses, aux marges de solvabilité imposées par Bruxelles) beaucoup de mes collègues se sont retrouvés sur le sable à 50 ou 55 ans et n’ont pas pu rebondir. D’autres sont allés de plans sociaux en CDD.

Je n’ai pas été un privilégié pour autant, mais je ne peux m’empêcher de penser au vieux slogan soixante-huitard « Il est interdit d’interdire ». Depuis, les héritiers des soixante-huitards ont décidé de TOUT nous interdire. Ma génération, dans ses jeunes années, aura eu plus de liberté que la suivante, c’est indéniable : nous ne connaissons le diktat des minorités (féministes, racialistes, LGBT, islamo-gauchistes, écologistes, etc…) que depuis le début des années 80 (6). Mais, si j’en crois les sondages, une majorité de jeunes se satisfait pleinement d’une France multiculturelle, écolo, invertie et islamisée. L’Education dite nationale s’est chargée de lui inculquer que le métissage – racial ou sexuel – c’est l’avenir et que les seuls dangers qui attentent aux « valeurs ripoux- blicaines » sont le populisme et le nationalisme. L’ennemi, en fait, c’est le « mâle blanc ».

Mais, que ceux qui rêvent d’une France « créolisée » se rassurent, on y vient ! Sachant qu’une génération c’est 25 ans, avec la Loi Veil de 1975 légalisant l’Interruption Volontaire de Grossesse, c’est presque deux générations qui ont été décimées : à raison de 220 à 230 000 IVG par an, on aura tué légalement 9 millions de petits Français (7). Car ne nous leurrons pas, la « diversité » ne pratique pas d’avortements de confort, et elle se reproduit comme des lapins. Sachant qu’il rentre environ 400 000 immigrés – toutes causes confondues – en France chaque année, dormez en paix, braves gens, le « remplacement de population » est en bonne voie !

Éric de Verdelhan

16/8/2023 

 

 

1)- Contrairement aux catholiques traditionalistes attachés au rite tridentin qui semblent être les seuls dont ce pape ne veut pas dans « son » église.

2)- GADLU : Grand Architecte De l’Univers, le dieu des francs-maçons.

3)- En France, nous avons une émotivité à géométrie variable : tous les morts n’appellent pas le même quota de larmes. Notre pays cultive depuis toujours un antimilitarisme que seuls les attentats islamistes arrivent à atténuer.

4)- Le « traitement social du chômage » permet de minorer les chiffres et de leur faire dire ce qu’on veut, mais la France compte environ 7 millions d’allocataires des minima sociaux.

5)- Agence Nationale Pour l’Emploi : l’ancêtre de « Pôle Emplois ».

6)- Encore que la loi Pleven date de 1972. Elle annonçait toute une série de lois liberticides.  

7)- 50% de victimes de plus que la Shoah ; 6 fois plus que durant la Grande Guerre.

Laisser un commentaire

Votre commentaire sera publié apres contrôle.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

5 Commentaires

  1. Je dirai comme Marjan, quel beau pays était notre France édifiée pendant des siècles, défendu par le royaume et nos ancêtres courageux où le courage, le travail et la volonté étaient les raisons d’avancer pour nous les générations suivantes. Nous sommes devenus la voiture balai des fainéants et profiteurs de la planète. Eux ont trouvé l’eldorado et se plaignent de n’en pas recevoir assez.
    Le courage, il n’y en a plus ni de la volonté et encore moins de cette saine curiosité d’apprendre, de connaître et de savoir ce qui se traduit en toute humilité au respect de tous. Car nous nous reconnaissons les “souchiens” et notre ruine factuelle altère nos dernières forces et accentue nos tourments. Merci Monsieur VERDELHAN

  2. “Douce France, cher Pays de mon Enfance” … J’ai eu la chance de la connaître quelques années, mais elle n’est plus depuis belle lurette. Elle a été vendue par ceux qui l’ont dirigée et la dirigent aujourd’hui encore. Les Français aiment les crapules et méritent les ordures qu’ils ont hissées au pouvoir.
    Merci pour cet article que je partage dans son intégralité.

    • bonjour Joséphine , je me souviens de vous lorsque j’étais ( Napoleon ) en nouvelle zélande . on echangeait souvent , pas tjrs d’accord , mais avec quel plaisir de jouter . tjrs fidèle au poste comme un vieux grognard .

  3. JF Kennedy a dit “Au lieu de vous demander ce que le pays peut faire pour vous, demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays”.
    La majorité des Français est atteinte d’un cancer formée par deux pathologies : la lâcheté et l’individualisme égoïste.
    Ils sont aussi champions du monde pour les à priori, les préjugés et les procès d’intention. Leur vision du monde est donc biaisée, ce qui les amène à croire en la légende qu’en France, on est les meilleurs du monde et on a tout “meilleur du monde”, d’où leur condescendance envers l’étranger, ce qui les rend infréquentables aux yeux des étrangers dont ils visitent le pays.
    Voilà à mon avis les causes de la décadence française.

    • Entièrment d’accord avec vous. C’est d’ailleurs bien pour ça qu’on l’a assassiné copme l’avait été Abraham Lincoln en un autre temps. Où sont passés les résistants de 40 ? je suis un grand-père de 86 ans ; j’ai fait la guerre d’Algérie ; et puis j’ai redécouvert une France qui n’était plus la France des belles choses. Et depuis le départ de de Gaulle (je sais, je ne l’aimais pas beaucoup moi aussi) mais il faut quand même constater que, depuis son départ, chaque nouveau Président s’est ingénié à détruire ou vendre un petit morceau de notre Patrie. Ne parlons pas de l’actuel président qui a ouvert toutes grandes les portes aux Africains en général, aux musulmans plus particulièrement et qui se fait remettre à sa place par tout le monde. Quelqu’un a dit un jour : un pays qui a pour chef un gamin est un pays perdu (ou à peu près cela). Et bien la France, notre Patrie est déjà pratiquement perdue si nous ne nous rebellons pas . AUX ARMES CITOYENS ! Et merci à Eric pour ce magnifique texte qui explique le Grand Remplacement en cours !