AUJOURD’HUI, SI NOUS PARLIONS D’AZF ? (Éric de Verdelhan)

« Le bilan est terrible : 31 morts, dont 21 employés sur le site, 12 500 blessés ou traumatisés, 80 000 sinistrés, 27 000 logements endommagés, 3 500 entreprises touchées ainsi que de nombreux bâtiments publics, dont 120 établissements scolaires… »

(« Sud-Ouest »)

Nous avons tous en mémoire l’incendie de Notre-Dame de Paris qui a créé un traumatisme et qui a donné lieu à de nombreux articles (et commentaires sur les réseaux sociaux). Dès l’annonce de ce drame, j’ai pensé à un attentat. Ma longue carrière d’inspecteur d’assurances IARD (1) m’a donné l’occasion de voir de près un certain nombre d’incendies, parfois des incendies criminels.

Sans voir le mal partout, Je me demande toujours « à qui profite le crime ?» et je suis étonné, surpris et choqué qu’en démocratie, ceux qui osent évoquer un possible attentat soient traités de « complotistes » ou de « négationnistes », surtout lorsqu’on sait qu’en France, chaque semaine, une église est vandalisée.  Mais chez nous, on n’a plus le droit de mettre en doute la doxa officielle ?

Pourtant, dans notre histoire récente, les exemples ne manquent pas d’affaires louches qui autorisent le citoyen lambda à douter (ou à se dire qu’on le prend pour une bille !). Je pense, entre autres à l’explosion d’AZF à Toulouse en 2001. Il y a 22 ans, jour pour, jour aujourd’hui.

Rappelons brièvement cette catastrophe qui semble bien oubliée:

L’usine chimique AZF (AZote Fertilisants), aujourd’hui rasée, appartenait jusqu’en 2005 à la société « Grande Paroisse ». Cette société regroupait depuis la fusion de Total et d’Elf Aquitaine une partie des activités chimiques du groupe Total. Cette usine était située à 5 kilomètres du centre de Toulouse, au sud, entre le périphérique, l’autoroute menant vers Tarbes, et la Garonne.

Initialement construite à l’écart de la ville en 1921, elle a été progressivement englobée par l’agglomération. Elle employait un peu moins de 500 personnes sur un vaste terrain de 70 hectares.

Elle produisait en grande partie des ammonitrates agricoles et en plus petite quantité des nitrates d’ammonium industriels mais aussi de la mélamine, des résines et des produits chlorés tels que l’ATCC et le DCCNa. La fabrication de ces produits était issue de la production d’ammoniaque, la synthèse d’ammoniaque réalisée à partir du gaz naturel provenant de Lacq.

Le 21 septembre 2001 — soit 10 jours après les attentats du 11 septembre — à 10 h 17, un stock de 300 ou 400 tonnes de nitrate d’ammonium (déclassé) destiné à la production d’engrais explosait, creusant un cratère de 70 m de long, 40 m de large et 5 m de profondeur. La détonation a été entendue à plus de 80 km de Toulouse et un séisme de magnitude 3,4 a été enregistré.

Le bilan officiel fait état de 31 morts, dont 21 employés sur le site et environ 12500 blessés (ou traumatisés). L’explosion a causé des dégâts énormes dans la partie sud-ouest de Toulouse. Le site AZF lui-même a été totalement soufflé. À proximité, deux zones commerciales ont été détruites.

150 bus de la SEMVAT, société de transport public toulousain de l’époque, ont été également détruits dans leur entrepôt situé juste en face de l’usine.

Des logements, des entreprises et des équipements (piscines, gymnases, salles de concert, lycée Déodat-de-Séverac) ont été touchés. Les dégâts (murs lézardés, portes et fenêtres enfoncées, toitures et panneaux soufflés ou envolés, vitres brisées, etc.) ont été visibles jusqu’au centre-ville.

On a estimé les dégâts matériels à deux milliards d’euros (dont 33 millions pour les seuls bâtiments publics). Hors période de guerre, on n’avait pas connu une explosion d’une telle violence.

L’enquête a été rondement menée (ou rondement bâclée ?).

Juste après la catastrophe, le procureur de la République, M. Bréard, déclarait que la piste de l’accident était privilégiée « à plus de 90 % ». Le 28 septembre 2001, il ouvrait une « information judiciaire contre X pour homicides, blessures et destructions de biens involontaires ».

Pour lui,  la catastrophe aurait été provoquée par un employé d’une entreprise sous-traitante d’AZF. Il aurait déversé 500 kg de produit chloré pour piscines (DCCNa ou dichloroisocyanurate de sodium), sur un tas d’ammonitrate stocké en vrac.

Or, la reconstitution réalisée sur place en octobre 2002 a mis en évidence l’impossibilité de confondre les deux produits, du fait de la puissante odeur de chlore dégagée par le DCCNa. Alors, pour sortir de l’impasse, les experts ont imaginé un autre scénario : les quantités de DCCNa seraient seulement « d’un ou plusieurs kilos » négligemment balayés par l’employé incriminé. Mais des analyses d’échantillons prélevés par le SRPJ de Toulouse en novembre 2001 montrent qu’il n’y avait pas la moindre trace de DCCNa dans ce local.

La justice, elle, a mis longtemps à trancher (mais voulait-elle vraiment trancher ?).

En novembre 2004, le juge d’instruction Perriquet a signé un non-lieu en faveur des neuf salariés d’AZF qui avaient été mises en examen pour non-observation des règles de sécurité et autres manquements. Pourquoi une telle clémence ? « Bizarre, bizarre !… »

En décembre 2005, le chef d’atelier qui avait été impliqué dans le scénario jusque-là pris en compte, était également définitivement mis hors de cause. Etrange non ?

Le 31 mai 2006, la société « Grande Paroisse » gestionnaire du site, a été mise en examen en qualité de personne morale. Et le 13 juillet 2006, un non-lieu était prononcé en faveur du salarié soupçonné d’avoir réalisé le mélange malencontreux du nitrate d’ammonium et d’un produit chloré.

Il ne restait donc que la société « Grande Paroisse » et le directeur de l’usine mis en examen pour « homicides et blessures involontaires » dans cette affaire. Le 20 septembre 2006, après remise d’un rapport concluant qu’un mélange accidentel est à l’origine de l’explosion, le Juge Perriquet clôt l’enquête. Puis, le 3 mai 2007, la Cour d’appel de Toulouse a rejeté toutes les nouvelles demandes d’investigations. Elle mettait aussi un terme, un point final, aux expertises du Civil, alors que des experts n’avaient pas terminé leurs travaux. « Bizarre, bizarre, vous avez dit bizarre !… »

Plusieurs fois reporté, le procès s’ouvre le 23 février 2009 et doit durer quatre mois. Les audiences se tiennent dans une salle spécialement aménagée pour accueillir la soixantaine d’avocats, plus de 200 journalistes et des milliers de parties civiles.

En janvier 2017, le Tribunal pénal de Paris étudie une troisième fois le cas AZF, car la question épineuse sur les causes de l’explosion n’a toujours pas été tranchée. Les deux hypothèses possibles sont toujours celles de l’attentat ou de l’incident technique, même si la quasi-totalité des médias est unanime pour réfuter la thèse de  l’attentat, comme elle l’est pour l’incendie de Notre-Dame.

Le 31 octobre 2017, plus de 16 ans après les faits, la Cour d’appel de Paris condamne l’ancien directeur d’AZF, Serge Biechlin, à 15 mois de prison avec sursis et la société « Grande Paroisse » à une amende de 225 000 euros. La messe est dite : on ne commente pas une décision de justice donc l’explosion d’AZF est accidentelle, point barre !!!!

Pourtant le doute subsiste ! Et ce n’est pas être « complotiste » que de douter.

Dans divers livres et articles, Anne-Marie Casteret, Marc Mennessier, Franck Hériot et Jean-Christian Tirat, ont examiné les pistes d’un possible attentat ; possible ou probable ?

La catastrophe s’est produite 10 jours seulement après les attentats du 11 septembre 2001.

En dépit d’indices troublants, les recherches menées par la police judiciaire de Toulouse et par les Renseignements Généraux ont été interrompues sur ordre de leur hiérarchie 10 jours après les faits.

D’après Alain Cohen, ex fonctionnaire de police, l’ancien chef de la PJ, Marcel Dumas, aurait déclaré le 21 septembre 2001, au retour d’une réunion avec la préfecture et le parquet :

« Si Paris veut que ce soit un accident, ce sera un accident. » Au moins, c’est clair !  

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La perquisition effectuée au domicile du principal suspect, Hassan Jandoubi — un ouvrier intérimaire retrouvé mort dans une tenue qui évoque certains kamikazes islamistes — ne sera menée qu’après que son appartement soit vidé de tous ses effets personnels.

Ses communications téléphoniques n’ont pas été étudiées en détail. Les policiers n’ont pas obtenu l’autorisation d’auditionner le médecin légiste, Anne-Marie Duguet qui, lors de l’autopsie, avait attiré leur attention sur la tenue extravagante de cet homme (5 slips et caleçons superposés) et sur l’étrange propreté de son corps.

« Cet homme s’était préparé à avoir une relation avec Dieu »

avait-elle confié à un enquêteur de la PJ. Par ailleurs, dans une « note blanche » du 3 octobre 2001, les Renseignements Généraux précisaient qu’Hassan Jandoubi avait été recruté quelques mois plus tôt par un groupe islamiste toulousain. « Bizarre, bizarre, de plus en plus bizarre… »

Enfin, les photos prises lorsqu’il est extrait de sa housse mortuaire, juste avant l’examen du corps, le montrent vêtu d’un tee-shirt et d’un pantalon avec des traces de brûlures ponctuelles, alors qu’au-dessous, son thorax et son abdomen étaient profondément brûlés sur une large surface. Ceci laisse à penser que ses vêtements ont été changés après son décès.

Des revendications, au nom du « Djihad islamique » et d’« Alpha Bravo » (groupe inconnu), ont été envoyées à la gendarmerie, à la police ainsi qu’à plusieurs médias. Elles ont été jugées « peu sérieuses » par les autorités. On se demande bien pourquoi ?

Alors, a-t-on le droit de douter que la catastrophe d’AZF soit un simple accident ? Vous aurez compris que non, et si vous pensez le contraire c’est que vous êtes « complotistes ». Dans les pays dictatoriaux, les régimes totalitaires, on méprise le vulgum pecus et on passe son temps à lui mentir, mais nous, Français, nous avons la chance de vivre dans une « démo-crassie ». Or Winston Churchill disait que la démocratie était « un mauvais système mais le moins mauvais des systèmes ».

Je pense, pour ma part, que la « démo-crassie » est une sorte de dictature molle contrôlée par quelques aigrefins dont les électeurs sont les faire-valoir ou les complices. Et  comme la Loi de Pareto peut aussi s’appliquer à la politique d’une nation, je reprends à mon compte une citation de Pierre Desproges : « La démocratie est la pire des dictatures parce qu’elle est la dictature exercée par le plus grand nombre (de moutons de Panurge ou d’imbéciles) sur une  minorité (lucide)… »

Éric de Verdelhan

21/09/2023 

1)- IARD : Incendie, Accidents et Risques Divers.

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9 Commentaires

  1. “…avec 3 produits alimentaires de votre cuisine et un barbecue, je changerais votre regard sur les dangers potentiels domestiques…” Comme le sucre glace, la farine ou le cacao Van Houten…

    • Oui par exemple.
      Il faut avoir essayé pour comprendre, mais il y a intérêt à prendre des précautions pour ne pas se cramer les sourcils !!!

  2. Le procureur Paul Michel, quelqu’un de très droit et rigoureux, qui a pris cette affaire à la fin, lorsque tout était bouclé, a été obligé de se contenter du rapport des deux experts qui concluaient dans le même sens. Il ne pouvait pas faire autrement, mais j’ai toujours eu l’impression qu’il avait un sérieux doute

  3. Me souviens de deux types vêtus de 5 teeshirt retrouvés dans le cratère de l’explosion. Donc, aucun doute sur le fait que ces employés récemment embauchés, étaient des terroristes kamikazes .
    Ils avaient insulté un chauffeur de camion qui avait le drapeau américain sur son tableau de bord, pour manifester sans honte, son amitié et son admiration pour les Pompiers Américains après les attentats du 11 septembre.

    • @Josephine , a l’époque un matin , je travaillais chez D. A a A . Des rapatriés de Toulouse travaillaient également a A .
      J’ entend la chose à la radio et me précipite dans le bureau de X en lui expliquant la chose , celui çi éclate en sanglot , je lui dit ne t’affole pas et téléphone a ta fille .
      ni une ni deux , il décroche le téléphone , il était 12H30 , il a sa fille au bout du fil ……ouf de soulagement , bonjour papa ne t’affole pas , je vais bien je suis sur la route au dessus de l’usine , je me suis arrêté lorsqu’il y a eu la pluie de caillasses , là je repart ,
      Dans la matinée au travail nous avons entendu une énorme explosion venant du coté des armureries et stock de munitions ??? , j’étais en train de monter dans la voiture , j’ai pris l’autoroute en direction de XXXXXXXXX et voila que sur l’autoroute , l’usine AZF assez loin de nous , DEUXIEME EXPLOSION GIGANTESQUE !!!!!!!! une bombe atomique , des morceaux de béton et autres caillasses projetés jusque sur l’autoroute au dessus d’AZF .
      Une demie heure âpres un préfet fou entre dans ce qu’il restait de l’usine et au milieu des premiers secours , s’adressant aux survivants bureaucrates : ” je vous donne l’ordre de dire aux éventuels journalistes et autres interwiuvs QU’IL N’Y A EU QU’UNE SEULE ET UNIQUE EXPLOSION …….
      Effectivement selon les temoignages VRAIS de l’époque ,un des chauffeurs du camions garé devant le dépôt d’engrais insultait en arabe les employés qui lui reprochaient quoi ??? mystere ?????? ….
      Exactement comme le barrage de Malpasset SABOTE PAR LE FLN a titre d’avertissement soit 400 morts et le reste , déjà a l’époque le gouvernement lopette-francaouis s’était dégonflé , surement identique a Toulouse AZF ……ET ??? en 2023 rien n’a changé et avec la macrone encore pire , il est vrai que la question cruciale , comment renvoyer au bled ou dans les cocotiers 4 a 6 millions d’indesirables ???? et pas moins mais plus ….

  4. Une chose est certaine, il y a bien eu un “double bang” et pas du au mur du son. (j’ai 2 enregistrements mais on les trouve encore assez facilement sur le net).

  5. Il n’y a aucun rapport dans la bibliographie d’un stock ou tas de nitrate d’ammonium, pur ou impur, qui ait explosé spontanément.
    On n’a encore jamais vu un tas d’ammonitrate pur exploser après avoir été pris dans un incendie, sauf si, durant l’incendie, des hydrocarbures ont coulé sur l’engrais et s’y sont intimement mélangés en quantité suffisante. (Société Chimique de France).

    Les accidents les plus flagrants de l’histoire sont ceux où on a essayer de fragmenter du nitrate d’ammonium pris en masse avec un explosif.

    4 octobre 1918, Morgan, New Jersey, États-Unis.
    À la suite de l’incendie d’un atelier de chargement d’explosif qui dura une journée, des obus lancés en l’air retombèrent dans un magasin de 4 000 tonnes de nitrate d’ammonium et y explosèrent. L’un d’eux provoqua une forte détonation. Cependant, malgré d’autres détonations d’obus similaires, une grande partie du stock de nitrate en barils ne fut pas détruit.
    26 juillet 1921, Kriewald/Knurów, Silésie (actuellement Pologne)
    Pour désagréger 30 tonnes de nitrate d’ammonium pris en masse dans deux wagons, on y fit exploser une cartouche d’explosif minier. Les wagons explosèrent. Dix-neuf personnes furent tuées.
    21 septembre 1921, Oppau, Rhénanie, Allemagne
    L’explosion, à la suite d’un tir de mine, d’un hangar contenant 4 500 tonnes d’un mélange moitié de sulfate d’ammonium et moitié de nitrate d’ammonium, provoqua la mort de 450 personnes et la destruction de 700 logements. L’usine avait l’habitude de désagréger les tas à l’explosif et avait, à la date de la catastrophe, fait plus de 20 000 tirs. On suppose que la mine a explosé dans une région du tas où la concentration en nitrate d’ammonium était plus élevée que la moyenne. La sensibilité du mélange à l’entraînement explosif augmente très vite avec la concentration en nitrate d’ammonium, ce qui explique qu’une partie seulement (450 tonnes) du tas ait explosé.
    1er mars 1924, Nixon, New Jersey, États-Unis
    Un incendie, suivie d’explosions, fait rage dans un magasin de nitrate d’ammonium pollué de composés nitrés. Ce nitrate était fabriqué avec de l’acide nitrique provenant d’acide nitrique résiduaire de fabrication de trinitrotoluène.
    5 août 1940, Miramas, France
    Un tas de 240 tonnes de nitrate d’ammonium pur en sacs explosa après un incendie provoquant l’émission de fumées rousses. L’enquête conclut que l’explosion avait été déclenchée par celle d’un obus projeté par une autre explosion, en l’occurrence d’un wagon de munitions voisin.
    5 juin 1940, Rouen, France
    Au cours d’un bombardement aérien, une bombe explosa dans un important stockage de nitrate d’ammonium en fûts métalliques (six mètres d’épaisseur). L’engrais se répandit aux alentours du cratère de la bombe, sans exploser.
    29 avril 1942, Tessenderlo, Belgique
    Le tir d’une cartouche dans un tas de 150 tonnes de nitrate d’ammonium provoqua son explosion. Bilan : plusieurs centaines de personnes tuées.
    16 et 17 avril 1947, Catastrophe de Texas City, Texas, États-Unis
    Le cargo français Grandcamp, de type Liberty-ship, en cours de chargement, contenait 2 600 tonnes de nitrate d’ammonium en sacs (32,5 % d’azote, 4 % de charges minérales, 1 % de bitume) quand un incendie fut détecté. Pour étouffer l’incendie, le capitaine fit fermer les panneaux de cale et envoyer de la vapeur sous pression. Malheureusement, cette cargaison n’a pas besoin d’oxygène pour continuer à brûler une fois le feu pris. Au contraire, la chaleur de la vapeur accéléra la réaction. La pression augmenta et, après une heure, la cargaison explosa. Elle provoqua la mort de plusieurs centaines de personnes et l’incendie du cargo High Flyer, amarré à 250 m, qui contenait 1 050 tonnes de soufre et 960 tonnes de nitrate d’ammonium. Le High Flyer explosa à son tour le lendemain 17 avril, après avoir brûlé près de 16 heures. Un stock de 500 tonnes du même nitrate d’ammonium qui se trouvait sur le quai, prit feu également, mais brûla sans exploser. Les experts expliquent cette différence de comportement par le confinement plus important dans la cale des bateaux.
    28 juillet 1947, Explosion de l’Ocean Liberty, Brest, France
    Le cargo Ocean Liberty chargé de 3 300 tonnes de nitrate d’ammonium et de marchandises inflammables (combustibles, lubrifiants, solvants, polystyrène, pneumatiques). Le feu se déclencha vers 12h30. Le capitaine fit fermer les cales et envoyer de la vapeur sous pression. La situation s’aggravant, le bateau fut remorqué en rade vers 14h00, mais s’échoua sur le banc de Saint Marc à quelques centaines de mètres de la plage la plus populaire de Brest. De la fumée noire et rousse s’en échappait et l’incendie devint très violent. Le cargo explosa à 17h00 causant 29 morts et d’importants dégâts dans la ville de Brest pourtant abritée par les hautes falaises qui dominent la rade. Le bruit de la déflagration fut entendu jusqu’à Morlaix, à 60 km. Un raz de marée de quelques décimètres se fit sentir jusque dans le chenal du Four, à plus de 30 km. Dans les deux cas, il s’agit de l’explosion, dans des conditions fortement confinées, du mélange très sensible de nitrate d’ammonium et de combustibles liquides.
    23 janvier 1954, en Mer Rouge
    Le cargo Tirrenia, chargé de 4 000 tonnes de nitrate d’ammonium, prend feu. Le capitaine a recours à la vapeur pour tenter d’arrêter l’incendie. L’échec de cette tentative le conduit à abandonner son navire qui explosa dans la nuit.
    21 septembre 2001
    Explosion de l’usine AZF de Toulouse, France
    2 octobre 2003, Saint-Romain-en-Jarez, Loire, France
    Un incendie se déclare dans un hangar agricole contenant de gros ballots de paille (démarrage de l’incendie), une chambre froide pour la conservation des fruits, des cagettes en plastique de fruits, vides et quatre tonnes de nitrate d’ammonium en sac (engrais). L’incendie se propage de la paille aux parois de la chambre froide, puis aux cagettes en plastique, qui brûlent et fondent, faisant ainsi un mélange détonant avec le nitrate agricole. Il s’est écoulé environ 1 heure 15 minutes entre l’appel aux pompiers pour éteindre le feu de paille et l’explosion du nitrate. Dix-huit personnes ont été blessées, principalement des pompiers, dont deux grièvement.
    9 mars 2004, en Espagne
    Un camion chargé de 25 tonnes de nitrate d’ammonium 33 % pour engrais, en vrac, explose à Barracas (Communauté valencienne) sur la route nationale 234 Burgos – Sagonte, à la suite d’une collision, faisant deux morts et trois blessés. L’explosion, entendue à 10 km à la ronde, s’est produite une demi-heure après la collision, et s’explique par le fait que l’accident a entraîné la mise en contact du nitrate (comburant) avec le gazole du réservoir (carburant) et par l’incendie qui s’est produit. Elle a créé un cratère important de 5 m de diamètre et de profondeur.
    24 mai 2004, à Mihailesti, Roumanie
    Accident routier impliquant un camion transportant 20 tonnes de nitrate d’ammonium, en sacs de 50 kg, qui s’est renversé vers 4h55 et a pris feu. Au bout d’une heure, une violente explosion a provoqué la mort de 18 personnes et en a blessé grièvement une dizaine. L’explosion a creusé un cratère d’environ 15 mètres de diamètre et 10 mètres de profondeur.
    22 avril 2004, Ryongchon, Corée du Nord
    L’explosion d’un train chargé entre autres d’essence et de nitrate d’ammonium dans la gare de Ryongchon (ville de 130 000 habitants située à 20 km de la frontière chinoise) provoque la mort de 161 personnes et plus de 1 300 blessés. La gare a été rasée, ainsi que tous les bâtiments dans un rayon de 500 m, près de 8 000 logements sont détruits ou endommagés. Deux énormes cratères de huit à dix mètres de profondeur ont été vus sur le lieu de l’accident, dont les circonstances précises ne sont pas connues. Les autorités évoquent une erreur humaine.

    Le nitrate d’ammonium est un très vieux produit de la chimie, très utilisé et stocké en énormes quantités (des hangars de 60000 tonnes sont courants) pour peu qu’on respecte des règles de base de la chimie.
    C’est un constituant d’explosifs facile à manipuler mais qui peut être versatile.
    Si vous avez une pelouse à engraisser, il y en a certainement un petit sac dans votre garage… sans aucun danger pour votre famille.

    L’affaire d’AZF n’est pas près d’être éclaircie, le rideau de fumée ne se lèvera pas de sitôt et nos politiciens continueront à se servir des morts de Toulouse pour manipuler l’opinion et nous apeurer avec la chimie et les méchants industriels.
    Dans ma région, riche en sites SEVESO seuil haut, le plus gros accident fut l’explosion de … silos de grain.
    Pourtant, qui aurait peur d’un sac de farine ?
    Si vous aviez le temps, avec 3 produits alimentaires de votre cuisine et un barbecue, je changerais votre regard sur les dangers potentiels domestiques.

  6. « Circulez ! Y a rien à voir »
    Et pourtant, ttes ces enquêtes, y compris celles des chimistes USA n’ont pas expliqué l’explosion sans sources de chaleur. Quid des témoignages d’un éclair ? Pourquoi des manifestants en lisse avec des drapeaux place du Capitole qq mn après ? Puis j’ai toujours en mémoire ces paroles alors que nous évacuons les bureaux qui viennent de trembler « je sais ! Je sais ! Ma fille a entendu hier dans le bus « qu’ils allaient faire sauter une église ». Je précise que l’autre nom de l’AZF, celui des non-locaux est le site Grand-paroisse. Y a t’il eu confusion ?

    • @Claudine , effectivement un amorçage électrique , mais il faudrait qu’il soit très puissant traversant le produit concerné , un eclair mais style foudre = température 30000 degrés environ , et là no problémo ou alors un demarrage a sec avec de la TERMITE = F…. + poudre d’Alu et meche en m = 2000 ° en 1 minute = cathedrale Notre Dame de PARIS , demander au gouvernement et premier ministre de l’époque , ils savent surement…