« AVION DU JUGEMENT DERNIER » : L’ÉTAT PROFOND REFAIT SURFACE ! (Jean Goychman)

ÉTAT PROFOND : LES PLANS REFONT SURFACE

Pourquoi avoir baptisé le nouvel avion mis à la disposition du gouvernement américain l’« avion du jugement dernier » ? Dans un article paru il y a quelques années, je relatais l’histoire d’un programme de défense américain destiné à être mis en œuvre en cas de conflit nucléaire.

En août 1949, l’URSS avait fait exploser sa première bombe atomique et les stratèges américains s’inquiétaient de la vulnérabilité des États-Unis, dont les centres névralgiques de commande, en cas de conflit nucléaire, étaient localisés dans un périmètre restreint. Un système de contrôle et de commande indépendant et délocalisé se révélait alors essentiel.

C’est l’histoire de l’évolution de ce qui est appelé aujourd’hui « l’État profond » qui, partant d’une idée destinée à protéger le peuple américain, s’est transformé en « machine de répression » contre lui.

L’ANALYSE DE PETER DALE SCOTT

Peter Dale Scott, dans son livre sur l’État profond, traitant de la finance, du pétrole et de la guerre perpétuelle, avait décrit ce programme, dans lequel il discernait un double aspect.

Il écrit notamment (page 36) :

« Ces plans, – initialement centrés sur une éventuelle décapitation du gouvernement des Etats-Unis à la suite d’une attaque nucléaire – furent progressivement rééquilibrés afin de gérer le problème de la désobéissance civile, et plus particulièrement de la résistance de l’opinion publique états-unienne aux campagnes militaires à l’étranger.

Les plans de la COG (1) furent ainsi modifiés sous l’administration Reagan afin de traiter le peuple des Etats-Unis comme une forme d’ennemi.

Devant les Comités restreints du Congrès sur l’affaire Iran-Contra, Oliver North avait déclaré :

« Nous n’avons pas perdu la guerre au Vietnam, nous l’avons perdu ici même, dans cette ville »

Ainsi, le projet Jugement dernier a repris et élargi les directives de l’opération ‘Garden Plot’ développées par l’armée US. Ce programme était destiné à gérer des manifestations anti-guerres et des émeutes urbaines qui, après l’assassinat de Martin Luther King jr, avaient abouti à la création de ce qu’on appelle la « salle de guerre intérieure du Pentagone ».

LES AVIONS DU « JUGEMENT DERNIER »

Depuis quelques jours, les médias parlent de la prochaine mise en service d’avions dont le nom est « avions du jugement dernier ».
La commande officielle a été passée le 26 avril 2024 pour un montant de 13 milliards de dollars.

Pourtant, ces avions du jugement dernier existent déjà. Dans une note ajoutée en préambule de la version américaine du livre de PD Scott (lisible sur le lien avec la COG), il y est fait référence à propos des évènements du 11 septembre.
On peut y lire notamment :

« Peu de gens savent que, le matin du 11 septembre, durant l’attaque contre le Pentagone, ce qu’on appelle « l’avion du Jugement dernier » vola brièvement en cercle dans l’espace aérien interdit autour de la Maison Blanche.

L’E4B, développé dans le cadre de la planification de la « Continuité du Gouvernement » est un poste de commandement mobile de crise, stationné à la base Offutt de l’US Air Force, dans le Nebraska. Cet avion a été conçu pour être utilisé par l’Autorité nationale de commandement (c’est à dire par le Président ou le secrétaire à la Défense, même s’ils n’étaient pas dans cet appareil le 11 septembre).

Ainsi, selon CNN, son objectif est de « maintenir le fonctionnement du gouvernement en toutes circonstances », y compris en cas de conflit nucléaire – raison pour laquelle il fut surnommé ‘l’avion du jugement dernier’ durant la guerre froide. Sa présence dans l’espace aérien de Washington le matin du 11 septembre qui fut démentie par l’US Air Force, n’a jamais été officiellement reconnue ou expliquée ; officieusement, elle a été attribuée à un exercice militaire.

Il est d’une importance majeure que les plans secrets de la COG (c’est à dire le « Projet Jugement Dernier » ) aient été mis en application presqu’au même moment, et actualisés depuis. Métaphoriquement, le survol de la Maison Blanche par l’E4B durant le 11 septembre – voir photo de couverture ci-jointe – symbolise le fait que ces plans de l’État profond ont neutralisé l’autorité constitutionnelle ce jour-là. En effet, ils ont permis d’envoyer contre son gré le Président Bush à la base des E4B à Offutt, alors que le Vice président Cheney restait à Washington aux commandes des opérations ». 

C’EST CE QUE REDOUTAIENT EISENHOWER ET KENNEDY 

Cette révélation très importante montre que le matin du 11 septembre à la Maison Blanche, c’est un véritable « coup d’état » qui a eu lieu.

Comment un projet justifié par la défense du territoire et la sécurité du peuple américain a-t-il pu évoluer ainsi ?

Pourtant, deux présidents successifs avaient tenté d’alerter l’opinion publique. Eisenhower fut le premier, en janvier 1961, dans son discours d’adieu à la Maison Blanche, et Kennedy, sous une forme un peu différente, réitéra le même avertissement : “Le bureau présidentiel a été utilisé pour mettre sur pied un complot d’anéantissement de la liberté du peuple américain, et avant de quitter ce bureau, je dois informer les citoyens de cet état critique.”

On ne saurait être plus clair. Malheureusement, son assassinat dix jours plus tard ne lui a pas permis de réitérer cet avertissement…  

Durant plusieurs décennies, une véritable « chape de plomb » avait été posée et il a fallu attendre le 11 septembre pour que se lève enfin un coin du voile.

Mais, là encore, la sidération due à l’évènement était telle que peu de gens ont discerné ce qui se passait.

Et peut-être était-il déjà trop tard ?

L’ÉTAT PROFOND AMÉRICAIN S’INTERNATIONALISE 

Comme l’écrit P D Scott dans son avant-propos, « L’état profond américain devrait être une préoccupation universelle et particulièrement en France. Ce système renforce le milieu supranational des super-riches dont seulement 80 d’entre eux possèdent ce que possèdent 3,5 milliards d’êtres humains. Grâce à la croissante récente et colossale de la richesse à travers le monde, ceux qui composent « l’élite de pouvoir globalisé » réunie chaque année au forum de Davos, ont aujourd’hui plus d’influence sur la gouvernance mondiale que ceux qui siègent à l’Assemblée Générale des Nations Unies ».

Il poursuit ensuite :

« Depuis l’après-guerre, ce système de gouvernance opaque et informel s’est progressivement internationalisé. Dans les années 80, William Casey, le directeur de la CIA sous la présidence Reagan, contourna sa propre agence pour financer la guerre secrète contre les Soviétiques en Afghanistan ».

Et il termine son avant-propos par :

« Dans ce contexte de guerre perpétuelle, il est urgent que les citoyens de États-Unis, mais aussi de la France et plus largement de l’Europe, fassent pression sur leurs gouvernements pour stopper cette stratégie basée sur le pétrole et les armes ».

L’ÉTAT PROFOND DOIT-IL CRAINDRE DONALD TRUMP ?

Dès sa première campagne électorale en 2016, le candidat Trump a clairement affiché son objectif de « vider le marigot de Washington ». Son premier mandat a été un affrontement permanent entre ce que Scott désigne par l’État Profond et lui-même.

On peut considérer que Donald Trump a perdu la première manche puisqu’il n’a pas été réélu en 2020. Cependant, et c’est d’une importance capitale pour la suite, il a obligé, pour contrer ses assauts, l’État profond à se mettre en pleine lumière. Or, une telle organisation ne doit, pour sa propre survie, jamais apparaître aux yeux de l’opinion publique.

Qu’on l’appelle « complexe militaro-industriel » ou « gouvernement de l’ombre » ou encore « pouvoir occulte », c’est de la même organisation dont il s’agit. Sa force réside dans le secret car rien ne permet, a priori, de distinguer ceux qui la servent, pas même l’appartenance politique à tel ou tel parti.

Candidat à l’élection de 2024, Donald Trump garde les mêmes objectifs : détruire l’État profond américain. Il possède aujourd’hui un avantage primordial : il sait qui fait quoi.

Et l’État Profond est affaibli par sa révélation au grand jour. Le contexte international actuel, qui tend à isoler l’Occident du reste du monde, rend de moins en moins probable l’établissement d’un monde « monopolaire » et sa politique étrangère, inspirée par le livre de Zbignew Brzezinski « Le Grand Échiquier » et destinée à conserver l’hégémonie occidentale indispensable à ce monde globalisé est de moins en moins applicable.

A l’intérieur, la situation n’est guère meilleure dans la mesure ou une réélection de Donald Trump paraît possible sinon probable. Certains se préoccupent d’un retour à l’isolationnisme du peuple américain. C’est vrai que c’est absolument incompatible avec la politique de domination mondiale mais ce peuple peut aussi se souvenir que chaque fois qu’il a rompu avec l’isolationnisme, c’était pour entrer en guerre.

Dans ce contexte, la commande d’une nouvelle flotte d’avions « du Jugement Dernier » peut se révéler lourde de sens.

Jean Goychman  

2/5/2024

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1 Commentaire

  1. Bonjour . Par DIEU !!! quand les cons et les corrompus sont cons ils sont cons et pire encore si une honorable personne connaissait , comme çi comme ça le plus hideux gros-mot qui conviendrait a ces CRONS qu’il le donne, merci d’avance ..
    Imaginons un seul instant un conflit nucléaire , la macrone-folle dans l’avion , aussi gros soit’ il il ne pourra emporter en carburant qu’un certain volume , au plus pour le faire rester en l’air il lui faudra un ravitailleur en vol qui bien entendu sera descendu par un gentil missile ??? et pire plus de pistes d ‘ atterrissage aucune part dans le monde grâce aux otanesques US , pourquoi ..pas …. Que devient notre macrone-folle ?? avant que ” last judgement ” s’écrase de tout son poids au sol la macrone-folle est éjectée dans une capsule de survie et malencontreusement se trouve vitrifié a 500 mètres du sol ratatiné en plein champignon atomique …. comme aurait dit mon PAPI ADORE : ” chauve qui peut ! chauve qui peut pas se casse la gueule ” tout est bien qui fini bien ..hélas