LA DINDE DU POITOU FIDÈLE À CASTRO
(par L’Imprécateur)

On ne l’a pas surnommée « Bécassine » ou « La Dinde du Poitou » pour rien !

Il faut être indulgent avec les pauvres d’esprit, alors donnons lui un tuyau. Parce qu’elle-même est incapable de le trouver toute seule, avec un QI comme le sien, la pauvre femme. Daniel Cohn-Bendit a récemment célébré sa “conneritude” alors que Jack Lang (il est toujours vivant) lui a trouvé une excuse : « Ségolène Royal avait-elle bu trop de rhum cubain ? » Il est en effet possible qu’après le champagne bu dans l’avion, le rhum ait provoqué un court-circuit aux neurones de Ségolène.

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« Ici, quand on demande des listes de prisonniers politiques, on n’en a pas. Eh bien, fournissez-moi des listes de prisonniers politiques, à ce moment-là, on pourra faire quelque chose. » Elle croyait sans doute, naïve, que Raul Castro lui donnerait les listes, parce qu’il va de soi que les régimes dictatoriaux fournissent la liste de leurs victimes, c’est bien connu. De retour en France, elle a ajouté à l’Assemblée nationale « Vous n’allez pas me dire que 4 millions de touristes se rendent dans une dictature, ce n’est pas vrai ». Impressionnée sans doute par le luxe de l’hôtel où elle a résidé, par la gentillesse des personnalités qui l’ont accueillie, elle n’a pas cherché à se renseigner sur la vérité de la vie à Cuba et sur son histoire.

« Les “Cuban ladies in white”, elles sont des milliers… »

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Elle aurait pu, sur place, la demander à ces femmes, les “Cuban ladies in white”, épouses, mères ou fiancées des opposants, intellectuels, journalistes arrêtés chaque année par milliers par les milices ou la police du régime dictatorial castriste. 8.600 rien qu’en 2015 d’après Amnesty international. C’est moins qu’en France c’est sûr, mais il y a donc des listes.

À défaut, toujours sur place, The Foundation for Human Rights in Cuba aurait pu les lui donner. Mais le mieux eut été qu’en France même, avant son départ pour Santiago, elle demande ces listes sur le site webmestre@amnesty.fr d’Amnesty International, ou qu’elle passe un coup-de-fil à son Président : il aurait certainement répondu à la demande d’une ministre, aussi ridicule et inopérante soit-elle.

« Voilà ! Ma B.A. est faite ! »

Si l’on apprenait quelque chose à l’ENA, ça se saurait. Ce n’est donc pas là qu’elle pouvait apprendre au moins des rudiments de l’histoire de Cuba. Mais si elle sait lire (ce qui semble être le cas) elle pouvait trouver des articles de journaux ou des livres qui lui eussent évité de se ridiculiser en public en affirmant qu’il n’y a pas de prisonniers politiques à Cuba. « Les historiens trancheront » a-t-elle dit aussi.

Tranchons, donc !

Dès le début de l’histoire castriste, la gauche l’a faussée pour embellir la vie de Fidel Castro, le communiste-grand-ami-allié-de-l’URSS-stalinienne. Ainsi, il est dit que Castro a renversé un dictateur sanguinaire Fulgencio Batista, que soutenait les Américains. À voir !

Fulgencio Batista, fils de paysan illettré, apprenti couturier, coupeur de canne à sucre, barbier, quasi-illettré lui-même, doit sa fortune à l’armée cubaine où il s’est engagé à 20 ans et qui a su reconnaître ses capacités, son intelligence et l’éduquer. Devenu sergent, il participe au coup d’État de 1933 qui renverse le régime dictatorial américanophile et grimpe dans la hiérarchie du nouveau gouvernement « national et socialiste » comme celui de Franco en Espagne, jusqu’à devenir Colonel Chef d’État-Major et Président en 1940 avec le soutien des États-Unis très présents − on peut parler d’ingérence permanente − dans ce pays frontalier gros producteur de tabac, de sucre et de café.

Pour donner un air d’indépendance réelle à Cuba, les États-Unis révoquent en 1934 l’Amendement Platt qui faisait de Cuba une quasi-colonie après avoir été colonie américaine à plein temps jusqu’en 1902, et ne parlent plus que de “bon voisinage”. Ils font cadeau à Cuba de leur mafia et Cuba devient le principal centre américain de trafic de drogue et de casinos pour le blanchiment de l’argent de la drogue. Puis, Batista est battu aux élections et fomente un nouveau coup d’État qui lui permet de redevenir Président en 1954. Il le restera jusqu’en 1959, viré par Castro.

À partir de 1956, les États-Unis son mécontents de Batista et veulent s’en débarrasser. Ils s’appuient sur un jeune opposant dont le profil répond mieux aux critères WASP. Il est blanc, chrétien, fils d’une bonne famille très riche de colons propriétaires terriens qui lui a payé de belles études dans des écoles chrétiennes (1) qu’il a achevées à l’université de Santiago par un doctorat en droit.

Fidel, étudiant

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Certes, il est bâtard. Sa mère était cuisinière, mais son père a reconnu le fils de sa maîtresse, comme les autres enfants d’ailleurs, son demi-frère Raul notamment que la cuisinière avait eu avec un militaire métis chinois. Ce jeune Fidel Castro-Ruiz parle couramment l’Anglais et professe des idées très proches de celles de Franco. “Un type bien” donc, contrairement à son frère Raul qui fricote avec le Parti Communiste cubain. Il épouse une fille de bonne famille cubaine, la sœur du ministre de l’intérieur de Batista (2). C’est parfait : Fidel Castro est le pion idéal dont les Américains ont besoin pour renverser Batista. Ils lui fournissent des armes et le financent discrètement.

Dès 1956, Castro lance des opérations de guérilla contre l’armée de Batista et il a l’intelligence de développer auprès de la population rurale cubaine des idées socialistes, ce qui n’est pas difficile puisqu’il est “national-et-socialiste”. Elles le rendent de plus en plus populaire, ce qui est normal aussi puisqu’en ce temps-là socialisme rimait avec populisme. En mai 1958, Batista lance contre la guérilla castriste l’« offensive d’été » qui échoue trois mois plus tard. Castro mène alors une contre-offensive qui débouche sur une guerre civile dans l’est et le centre de Cuba, empêchant la récolte saisonnière de la canne à sucre. La guérilla et la guerre civile ont causé la mort de 20.000 personnes dont Castro et les historiens de gauche imputent évidemment la responsabilité à Batista.

La classe dirigeante abandonne alors Batista, le fils de paysan, qu’elle rend responsable de la détérioration de la situation économique et sociale, pour rallier le fils Castro d’une bonne famille de colons propriétaires terriens d’origine espagnole, si bien éduqué, avec des idées politiques si proches des leurs et de Franco, et qui a épousé la fille du ministre de l’intérieur. De plus, il fait si bien la “Revolución” !

En décembre 58, une partie de la population apporte son aide aux guérilleros. Dans les jours qui suivent, ces derniers s’emparent de grandes quantités d’armes et des points stratégiques de la capitale régionale Santa-Clara. Le 1er janvier 1959 Batista prend la fuite pour se réfugier au Portugal, puis en Espagne. Castro prend le pouvoir.

Aussitôt, en avril 1959, Castro va aux États-Unis avec son épouse, pour rencontrer Richard Nixon à la Maison Blanche pour le remercier, l’assurer de sa fidélité et s’assurer de son soutien. Il est convenu de faire courir le bruit que Batista a été renversé par Fidel Castro parce qu’il complotait avec le Secrétaire d’État américain Henry Kissinger pour faire assassiner Nixon, ce qui justifie l’aide américaine donnée par Nixon à Castro.

« Pas de prisonniers politiques ! »

L’épuration castriste commence dès les premiers mois de gouvernement : elle est dirigée par Che Guevara. En 1960, on répertorie officiellement 631 condamnations à mort, 146 fusillés, et 70.000 prisonniers politiques. Guevara est un tortionnaire expérimenté : allongé à l’ombre d’un mur de la prison en fumant son cigare préféré, il conseille les autres sur les meilleures méthodes pour faire parler en fonction de la psychologie personnelle et des points faibles du prisonnier martyrisé : épouse, famille, maladie ou infirmité, etc. Cuba devient « la deuxième prison au monde pour les journalistes » selon Reporters Sans Frontières.

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Elles sont pas belles les prisons cubaines ? Les petites cellules sont disposées  le long des murs circulaires. Le centre et vide, avec seulement un mirador surmonté d’une mitrailleuse. Surveillance facilitée. C’est rationnel.

L’argent ne manque jamais à Cuba pour construire de prisons. « Enfermés dans de minuscules cellules, les prisonniers sont les boucs émissaires de la police et des militaires qui les humilient, les frappent et se servent de certains d’entre eux pour punir les autres » (Libération − qui eut l’un de ses journalistes emprisonné). « Prisons cubaines : seul soulagement, la mort… [Hors des prisons] tous les moyens de faire taire les journalistes indépendants sont bons pour l’État cubain : expulsions de leur domicile, passages à tabac… » (El Pais, journal espagnol, Raul Rivero, Cubain dissident).

Cuba se dit un « pays socialiste parlementaire » où le seul parti, reconnu par la constitution cubaine, est le Parti Communiste comme en Corée du Nord. Car très vite, Castro a compris que ses amitiés américaines et d’extrême-droite nuiraient à son ascension politique. La seule force organisée à Cuba était le Parti Communiste. De même que le militant de la Cagoule, puis vichyste, Mitterrand, a compris en 1944 que son avenir politique était dans le Socialisme montant, Fidel-le-fasciste rejoint le Communisme avec l’aide de son frère Raul, membre du PCC.

Il resserre ses relations avec ce parti, qui deviendra rapidement le pilier central du régime révolutionnaire. Et de même que Ségolène Royal est, comme le dit Sophie Coignard dans Le Point, atteinte de « stalinitude aigüe », le grand bourgeois cultivé et chrétien Fidel Castro devient stalinien. Cela déplait évidemment aux Américains qui pensent, après l’arrivée de missiles russes à Cuba, que Castro s’est allié à l’Union Soviétique. Eisenhower décide donc, dès mars 1960, de renverser Castro, les États-Unis n’étant plus à un Coup d’État près à Cuba. C’est l’opération calamiteuse de la « Baie des Cochons » (1961) où tentent de débarquer de nuit 1.400 réfugiés cubains armés par les États-Unis, mais qui ignorent qu’ils ont été trahis et que l’armée cubaine les attend. Beaucoup seront tués. On connaît la suite.

Ce que l’on oublie, c’est que, comme Staline, Castro a fait assassiner ou disparaître la plupart de ses soutiens et amis du début, comme José Abrantès, ministre de l’Intérieur, ou le général Ochoa, héros de l’Angola, accusé de trafic de drogue alors que « c’est tout le gouvernement cubain qui trafiquait et trafique toujours la drogue » (Juan Reinaldo, ex-garde du corps de Castro, réfugié aux États-Unis). Emprisonnés après des procès staliniens, style 1936-38, torturés, morts ou disparus : ses opposants politiques, les journalistes indépendants et tous les citoyens dénoncés par la police, les 4 milices officielles du ministère de l’Intérieur et les surveillants d’immeubles, voire la famille ou les voisins. Il suffit pour disparaitre d’être soupçonné de n’être pas politiquement correct.

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Ariel Sigler, prisonnier politique sorti grâce l’intervention de l’Église, gracié parce qu’il était devenu paraplégique en prison. Réfugié en Floride, il montre les cicatrices des coups reçus.

Des listes, il y en a eu et il y en toujours… Plein de listes (3) ! Seule, La Godiche des Charentes l’ignore, comme Cuba ignore les Droits de l’Homme, toujours sacrifiés au Socialisme (4), ainsi qu’on le voit en France aujourd’hui où les libertés se réduisent de jour en jour. Et la misère est grande, symbolisée par ces voitures des années 1950 indéfiniment retapées mais tellement folkloriques pour le tourisme ! Pourtant Cuba peut toujours produire café, sucre, rhum, cigares, pétrole et attire les touristes , mais seule l’oligarchie socialiste profite de cette richesse.

Sans oublier les guerres africaines au profit des régimes dictatoriaux communistes menées par Cuba (5) et plus d’un million de Cubains (6) qui ont dû fuir ce régime totalitaire socialiste. On comprend qu’une cervelle de perruche socialiste puisse admirer le dictateur socialiste Castro, mais madame Royal est aussi ministre par la volonté de son ex. Si elle avait un brin d’honneur, elle démissionnerait immédiatement.

Le problème est qu’elle a renié les valeurs de sa propre famille de Militaires. Alors…

L’Imprécateur


(1) École des Frères La Salle chez les Frères maristes, collège Dolorès des jésuites à Santiago, lycée catholique Bélen à La Havane, Université de La Havane, doctorat en droit diplomatique et en Sciences sociales en 1950.
(2) En 1948, il a épousé Mirta Diaz-Balart, sœur du ministre de l’Intérieur de Batista.
(3) Selon Christian Nadeau, en 1996, Raúl Castro a proclamé la fermeture politique totale de Cuba et la réforme constitutionnelle de 2002 a verrouillé toute possibilité de dissidence. Selon Yannick Bovy, la répression s’est alors intensifiée à l’égard de toute opinion contraire à celle du gouvernement. Les milices dites Comités de la Révolution dressent toujours des listes. Des milliers d’opposants passent par la case  prison chaque année.
(4) « Le capitalisme sacrifie l’Homme… Le socialisme sacrifie les droits de l’Homme » (Richard Nixon). La peine de mort n’est pas abolie à Cuba.
(5) 300.000 soldats cubains envoyés en Angola pour aider avec succès l’opposition communiste à prendre le pouvoir contre l’autre opposant au régime, Jonas Savimbi, pro-occidental. Opération au Congo menée par Che Guevara en personne qui échoua, excepté pour revenir les poches pleines de diamants volés à l’opposition congolaise. Opération menée en Éthiopie en 1977, là encore pour aider la junte communiste.
(6) Entre mars et septembre 1980, Castro ayant autorisé les sorties de Cuba, plus de 120.000 Cubains en profitèrent pour fuir leur pays devenu un vaste camp de concentration, dont 10.000 les deux premiers jours.


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