139 mosquées, 280 associations : le rapport choc sur les Frères musulmans enfin dévoilé
La version déclassifiée du rapport sur les Frères musulmans dresse le portrait d’une France de plus en plus gangrenée par la mouvance qui poursuit son offensive idéologique à travers des lieux de culte, des écoles ou sur les réseaux sociaux.
Article publié dans le JDD du 20/05/2025
Le rapport choc sur les Frères musulmans a été remis au ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. La version déclassifiée de ce document de 73 pages a été dévoilée ce mardi 20 mai par Le Figaro. Le dossier pointe l’existence d’un « risque frériste » en France, où des Français de confession musulmane ont de plus en plus le « sentiment d’une “islamophobie”, qui tend à devenir la croyance en une “islamophobie d’État” », indiquent les auteurs, qui évoquent notamment l’impact de la guerre à Gaza.
« Une vingtaine de départements » seraient concernés par cette percée de l’islam radical, qui s’explique notamment par un « manque persistant de structuration de l’organisation du culte musulman ». La progression des Frères musulmans s’explique notamment par le fait que l’organisation a conçu « la matrice de l’islamisme politique adapté pour être implanté en Occident ».
Les lieux de culte
Le rapport dévoile également le système bien ficelé des Frères musulmans, qui adoptent différents modes d’actions comme une « réislamisation », ou « parfois subversion », pour déstabiliser le pays. Au total, 139 lieux de culte, affiliés aux Musulmans de France, ont été enregistrés dans l’Hexagone. Ces mosquées seraient « la principale émanation des Frères en France », même si elles nient les faits.
De plus, 68 lieux de culte supplémentaires sont « considérés comme proches de la fédération » et « répartis sur 55 départements ». Au total, cela représenterait « en moyenne 91 000 fidèles le vendredi ». Le document déclassifié fait état de « 280 associations rattachées à la mouvance », et ce, alors que « la fédération des Musulmans de France ne revendique aujourd’hui l’affiliation que de 53 associations ».
L’école pas épargnée
Le milieu éducatif est également l’une des cibles privilégiées des Frères musulmans. Il est même « la priorité de la branche française » du mouvement, avec « 21 établissements identifiés comme liés à la mouvance “frériste” » en septembre 2023. « Seuls cinq établissements musulmans disposent d’un contrat d’association avec l’État, dont trois sont affiliés à la Fédération nationale de l’enseignement privé musulman (Fnem) », est-il précisé dans le rapport.
Le document évoque également le cas du lycée Averroès de Lille, qui aurait perçu des « financements illicites sous forme de prêts avec abandon de créances de mosquées voisines et par le centre islamique de Villeneuve-d’Ascq, lui-même financé par le Koweït, le Qatar et l’Égypte ». Des « carences graves parmi les ressources pédagogiques » ont été constatées, dont la présence d’ouvrages de l’imam Hassan Iquioussen, fiché S et expulsé vers le Maroc en 2024.
Le rôle des influenceurs
L’école n’est pas le seul moyen d’atteindre l’esprit de la jeune génération. Le rapport dénonce aussi le « dynamisme de la prédication 2.0 » sur les réseaux sociaux. Les influenceurs « sont souvent une première porte d’entrée dans la découverte de l’islam et sont devenus le lien entre les idéologies islamistes et les jeunes francophones européens », évoquent les auteurs. Parmi ceux-ci : Marwan Muhammad, l’ancien directeur du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), désormais exilé au Canada, ferait partie d’une « vingtaine d’influenceurs ayant un vrai impact sur les réseaux ».
Les Frères tentent ainsi d’« encadrer la vie du musulman de sa naissance à sa mort » et n’hésitent pas à développer des « écosystèmes » sur le plan local. Ces écosystèmes se constituent autour d’une mosquée et de ses acteurs et tournent autour des « commerces communautaires ou des activités sportives distinctes de la mosquée, afin d’investir le champ de l’enseignement privé ».
Les auteurs préconisent une prise de conscience à l’égard de cette progression et proposent plusieurs pistes pour faire face à la mouvance. Ils demandent par exemple au Parlement de remettre un rapport « tous les deux ans sur l’état des menaces pesant sur la sécurité nationale ». L’entrisme islamiste et des Frères musulmans sera abordé au Conseil supérieur de la défense nationale présidé par Emmanuel Macron à l’Élysée, ce mercredi 21 mai.
Marianne Lecach (Le JDD)
20/05/2025
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J’aimerais le télécharger mais je ne le trouve pas.
Il faut cliquer sur la phrase : « Article publié dans le JDD du 20/05/2025 » : le lien y est. Bien amicalement.