L’ÉCOLOGIE FINANCIÈRE : CHEVAL DE TROIE DU GOUVERNEMENT MONDIAL
(Jean Goychman)

Le 12 décembre s’est tenue à Paris, sous la présidence d’Emmanuel Macron, la grand’messe du sauvetage de la planète qui a commencé par une sorte de constat d’échec. Cette méthode peu académique peut cependant aider à sortir les auditeurs d’une certaine torpeur et les faire devenir plus réceptifs pour la suite du discours. Au fur et à mesure que les propos de notre président s’égrenaient, j’ai ressenti comme un signal de rappel. Vous savez… une sorte d’impression de « déjà entendu » sous une autre forme, sans qu’on puisse identifier immédiatement quelle était l’origine.

Une assistance un peu surprenante

De temps à autres, les caméras quittaient le pupitre de l’orateur pour prendre quelques images de l’assistance, et se fixaient notamment sur les « têtes connues ». On voyait ainsi apparaître les visages de Bill Gates, Arnold Schwarzenegger et une ou deux autres personnes du même acabit. Ça, c’était pour le côté « people ». Il y avait également, nous dit-on, une soixantaine de chefs d’État, présents ou représentés. Ce qu’on nous dit moins, c’est qu’il y avait également présent ce qu’il est convenu d’appeler « le monde de la finance ». Et c’est en fait l’essentiel du dispositif. Cela rappelle, par certains côtés, la réunion de Denver en 1987 du WWC (World Wilderness Congress) [1] qui se termina par la transformation dudit congrès en WCB (World Conservation Bank). Ce projet était porté par le baron Edmond de Rothschild, patron de la banque Rothschild de Genève et membre de l’IWF (International Wilderness Foundation).

Celui qui tendrait à établir des liens entre le Président Macron et la Banque Rothschild aurait un esprit bien mal tourné…

Du réchauffement climatique aux gros sous

Et c’est là que les choses me sont revenues en mémoire. « Bon Dieu, mais c’est bien-sûr ! » aurait dit le commissaire Bourrel… C’est la redite du Traité de Copenhague de 2009. Ce Traité concrétisait plusieurs décennies d’efforts en vue d’instituer une sorte d’autorité mondiale. Initialisée dès la création de la WCB, ce projet à long terme devait se réaliser sous l’égide des Nations Unies, comme mentionné dans le document [2] dont le lien est en annexe. Juste avant la réunion de Copenhague, un document écrit par Simon Linett est paru dans la revue de la « Social Market Foundation » [3]. Rédigé en anglais, on peut y lire, en préambule que :

« Le problème du changement climatique ne peut être résolu que d’une manière globale, et à un niveau international, et que la méthode des échanges de carbone sera efficace pour le régler ».

Dans l’introduction, il est dit que « les gaz à effet de serre étant un phénomène planétaire, il faut donc établir un marché mondial » et évidemment, quelques lignes plus loin, on trouve la proposition suivante : « Pour qu’un tel marché puisse exister, il faut que les différents gouvernements nationaux ne puissent créer de distorsion ». Arrive la conclusion logique : « Pour qu’un tel marché puisse fonctionner, il faut une coordination planétaire qui doit être conduite par une instance internationale dotée d’une constitution ».

La souveraineté des États doit disparaître

En clair, la seule façon de lutter efficacement contre le réchauffement climatique consiste à mettre en place un gouvernement mondial. Ce gouvernement mondial pourra servir de base d’un « Nouvel Ordre Mondial » et enfin, ultime réflexion pour ne laisser subsister aucun doute :

“Perhaps one can see a way to achieve this goal, through leadership vision and some marginal and manageable renunciation of national sovereignty, how the world might just get there”.

J’ai préféré laisser le texte en anglais de façon à ce que chacun puisse mesurer l’exactitude des termes de la traduction que voici : « Peut-être que certains verront dans cette façon d’atteindre ce but, par des mesures autoritaires, une sorte de renoncement gérable des souverainetés nationales, qui est une nécessité pour la planète ».

Les premières mesures furent donc discutées lors de la conférence de Copenhague. Il s’agissait essentiellement de mettre en avant un certain nombre de mesures liées aux émissions des GES (Gaz à « Effet de Serre ») et commencer les faire diminuer une fonction d’un calendrier préétabli. Ce sommet s’est soldé par un échec car les deux pays les plus émetteurs de ces gaz qui sont la Chine et les États-Unis ont refusé toute mesure contraignante.

« Trump sera obligé d’y revenir »

Le « One Planet Summit » reprenait un peu les mêmes termes que le sommet de Copenhague de 2009. Emmanuel Macron s’est posé comme le champion de la mondialisation de l’écologie, en s’opposant frontalement à Donald Trump. Il ne veut pas négocier quoi que ce soit avec lui et affiche sa certitude de voir les États-Unis revenir dans les accords de partie. Cela est loin d’être gagné, à en juger par le discours très « souverainiste » prononcé par Donald Trump en Floride et la vigueur avec laquelle il a attaqué les traités mondialistes (article précédent : cliquez sur ce lien). À dire vrai, les techniques de communication employées par Emmanuel Macron risquent assez rapidement de lasser tout le monde et aboutir à l’encontre du but recherché. Il est patent que le nombre de climato-sceptiques augmente depuis la décision du président américain de quitter les accords de Paris. On peut donc penser qu’Emmanuel Macron sait que le temps joue contre lui pour plusieurs raisons.

Il faut accélérer la mise en place d’un Gouvernement Mondial

La montée du climato-scepticisme provient de la pauvreté des arguments avancés qui consistent essentiellement à attribuer le réchauffement climatique à l’émission du CO² à l’exception de toutes les autres causes. Autant il se dégage un consensus pour agir pour diminuer la pollution de l’environnement, autant les gens commencent à douter lorsqu’ils voient les « puissances de l’argent » rentrer dans le processus. Et ce n’est pas la présence d’un parterre de financiers ou de dirigeants de multinationales qui va les rassurer. D’autant que la Banque Mondiale a cofinancé la réunion de ce « One Planet Summit »… Cela donne plutôt l’impression que les partisans d’un gouvernement mondial ouvrent un nouveau front au travers de l’écologie, étrangement réduite à la lutte contre le réchauffement climatique qui trouverait son origine dans l’activité humaine sur la planète.

Enfin, il apparaît que les sommes mises en jeu sont énormes. On parle de 100 milliards d’euros à mettre sur la table par les pays développés d’ici deux ans… Il ne reste qu’à les trouver et il faut faire vite car les peuples sont en train de se réveiller et ont de moins en moins envie de se laisser dépouiller de leur souveraineté.

Le « faux-nez » de la finance mondiale…

Comme il est fréquent dans ce genre d’évènements qui sont avant tout des opérations de communication, il convient de faire une distinction entre l’apparence et la réalité.

Le ressenti que nous éprouvons – à savoir la perception d’un danger imminent et redoutable pour notre planète, avec des conséquences dramatiques pour « des milliards de victimes » comme n’hésite pas à le dire notre président – résulte d’une théâtralisation soigneusement étudiée pour que nous nous focalisions dessus. L’objectif véritable est de nous imposer la solution mondiale comme étant la seule capable de sauver notre planète, d’où le titre « One Planet Summit » qui résume on ne peut mieux la démarche.

En langage populaire, cela s’appelle un « Cheval de Troie ».

 

Jean Goychman
16/12/2017

 

[1] https://anticorruptionsociety.com/international/one-world-earth-corporation-part-vi/
[2] Simon Linett était le représentant de la banque Rothschild auprès de la City.
[3] http://www.smf.co.uk/wp-content/uploads/2008/01/Publication-Trading-Emissions-Full-Global-Potential.pdf