POUTINE S’ATTAQUE AU PROJET MONDIALISTE (Jean Goychman)

Le théâtre d’opérations en Ukraine divise la planète. D’un côté nous avons la « bien-pensance » occidentale qui voit dans cette guerre un affrontement entre une dictature et une démocratie, et en face un ensemble de pays dits « émergents » moins enclins à condamner la Russie et qui portent un regard différent sur l’évolution du monde…

 

 

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Addendum à cet article, inséré le 29 mars 2022.
Cet entretien entre Ivan Rioufol et Eric Denécé, auteur de La Nouvelle Guerre Secrète est une synthèse exhaustive et pertinente des origines et des motifs de la guerre Russie-Ukraine en 13 minutes 30 secondes.
Vous pouvez couper après cette première partie.

En effet, la suite de la vidéo aurait pu être intéressante si Laurent Ozon n’avait pas été interrompu constamment (et à mauvais escient) par le jeune stagiaire qui a encore beaucoup à apprendre pour devenir un vrai journaliste digne de ce nom.

 

 

UN POUVOIR OCCULTE VEUT DIVISER LE MONDE

Au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, la puissance hégémonique des Etats-Unis était consacrée et personne ne la contestait. L’euphorie de la paix retrouvée avait peut-être endormi certains esprits qui préférèrent laisser aux historiens l’écriture des épisodes qui auraient pu quelque peu troubler l’opinion publique américaine. Après tout, à la guerre comme à la guerre !

Cependant, la démocratie américaine, qui se voulait la vitrine destinée à convaincre le monde entier du bien-fondé et de l’universalité de ses valeurs, présentait une face cachée…

Si l’on en croit F.D.Roosevelt, s’adressant par lettre au début du « new-deal » après la crise de 29, au colonel House , lequel se trouvait être l’auteur du livre « Philip Dru, administrator », le gouvernement américain était soumis au pouvoir des banquiers depuis la fin du mandat d’Andrews Jackson. Cette démocratie d’apparence cachait une toute autre réalité, celle d’un pouvoir occulte dirigeant, à l’insu des citoyens américains, la première puissance de la planète.

Ce pouvoir avait mis plusieurs décennies avant de s’établir et son but soigneusement dissimulé était d’imposer un gouvernement mondial dont il exercerait le contrôle.

Ceci explique pourquoi, avant même la fin de la Seconde Guerre Mondiale, on vit fleurir nombre d’organisations, internationales en apparence, mais surtout « supranationales » dans leur réalité.

Elles concouraient toutes au même dessein qui était d’établir un pouvoir réglementaire qui finirait par s’imposer aux Etats-Nations, mettant ainsi un terme à leur souveraineté.

UN PROCESSUS LONG ET INSIDIEUX 

Si la Première Guerre Mondiale avait provoqué la fin des empires monarchiques et la Seconde la fin des empires coloniaux, le moment était venu de s’attaquer aux Etats – Nations, dont les peuples, épris de démocratie et de liberté, ne pouvaient voir d’un bon œil disparaître ces joyaux sans vouloir s’y interposer. Il était nécessaire de trouver les moyens qui fassent apparaître comme naturel et indispensable l’établissement de ce pouvoir mondialisé.

Le premier mis en œuvre fut le contrôle des monnaies mondiales, en instaurant le dollar comme monnaie de réserve internationale par les accords dits « de Bretton Woods » en juillet 1944, qui portaient également sur la création du FMI  (Fonds Monétaire International) et celle de la Banque Mondiale.

Présentés comme des moyens d’aide aux pays « défavorisés », ils permirent surtout la généralisation du système des « banques centrales » établies sur le modèle de la Banque d’Angleterre (1694) et de la Réserve Fédérale américaine (1913). Le principe commun était de rendre indépendantes des pouvoirs politiques ces banques centrales. En clair, elles ne pouvaient plus financer les déficits budgétaires en émettant de la monnaie sans prélever d’intérêts, ce qui conduisait immanquablement vers une dette exponentiellement croissante qui ne peut que mener à la servitude.
Voir à ce sujet le livre « L’histoire  des banques centrales »

Le second moyen fût une entreprise de longue haleine fondée sur la psychologie des foules, science qui s’était beaucoup développée ces dernières décennies et à laquelle la technologie des médias à très large diffusion conférait une efficacité redoutable. Il fallait faire naître des grandes peurs de façon à faire admettre aux peuples que la sécurité avait un prix qui était souvent celui de la liberté.

La première explosion nucléaire soviétique en 1949 fut ainsi exploitée, permettant l’apparition de la « guerre froide » et notamment du plan dit « du jugement dernier » qui est à l’origine du « gouvernement de substitution » et du concept « d’Etat profond ».

Enfin, la théorie du néo-libéralisme économique, enseignée par Milton Friedman à l’école de Chicago, vint logiquement compléter cette panoplie, en prônant le libre-échange, ouvrant la route au monde sans frontières.

APPARITION DES NOUVEAUX CONCEPTS EN MATIÈRE DE DÉFENSE

La bombe nucléaire soviétique permit d’accréditer l’idée d’une menace d’invasion de l’Europe de l’Ouest, contre laquelle aucun des pays européens n’aurait les moyens de s’opposer. Afin de les rassurer et de leur venir en aide, les Etats-Unis, mais, dans les faits, l’Etat profond et notamment sa composante en charge de la politique étrangère, connue sous le nom de CFR (Council on Foreign Relations) prit une part active, avec l’aide de la CIA, dans la mise en œuvre de l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique-Nord) pour assurer leur protection.

Cette initiative fut bien accueillie d’une façon générale, mais suscita néanmoins quelques critiques, dues au fait que la composante principale était l’armée américaine et la crainte qu’elle ne devienne une armée d’occupation. Le souvenir de l’AMGOT n’y était peut-être pas étranger…

La réponse soviétique à l’OTAN fut le Pacte de Varsovie.

La disparition de l’Union Soviétique en 1991, entraîna la disparition de ce Pacte de Varsovie. La logique aurait voulu que l’OTAN suive le même chemin.

Tel ne fut pas le cas, démontrant ainsi que l’OTAN était réellement le « bras armé » de l’Etat profond américain et qu’elle avait vraisemblablement vocation à se déployer dans un périmètre beaucoup plus large que celui qu’elle s’était initialement défini.

C’est ainsi que nombre de pays, y compris certains provenant de l’ancienne Union Soviétique, furent progressivement intégrés à l’OTAN qui, de fait, servait d’antichambre à l’Union Européenne.

La vocation de l’OTAN à devenir une sorte de « gendarme du monde » avait, du reste, été clairement envisagée. C’est ce que rapporte Roland Dumas dans une interview (voir entre 19’30” et 20′ 50” de la vidéo).
On ne peut être plus clair.

LA PATIENCE RUSSE A ÉTÉ MISE A RUDE ÉPREUVE

Cela n’avait évidemment pas échappé aux dirigeants russes qui, dans un premier temps, ont peut-être donné l’impression qu’ils étaient plus ou moins consentants à cette évolution.

=> Ils ont protesté lors de l’éclatement de la Yougoslavie, sans succès.
=> Ils ont subi les avancées de l’OTAN, malgré les engagements pris, y compris par écrit de la non-expansion vers l’Est de cette dernière qui risquait d’arriver à leur frontière.
=> Ils ont ég0alement réalisé que derrière l’OTAN il y avait aussi la vision mondialiste à laquelle ils ne pouvaient pas, ainsi que nombre d’autres nations, se résigner.

L’arrivée au pouvoir de Trump a dû momentanément les rassurer, voyant que ce dernier s’opposait à cette mondialisation grandissante et prônait un retour à l’isolationnisme de la doctrine de Monroe, laquelle était à l’évidence opposée aux visions de l’État profond.

Sa défaite, l’apparition de la COVID et la mise en œuvre du Great Reset ont clairement indiqué à Vladimir Poutine que le temps de l’action était venu.

AU DELÀ DE L’UKRAINE, UN ENJEU MONDIAL

Il est frappant de constater aujourd’hui avec quelle vigueur les dirigeants mondialistes s’en prennent à Vladimir Poutine. Accusé d’être un tyran fascisant, il est devenu infréquentable. Il doit être stoppé par tous les moyens. Emmanuel Macron affirme lui-même que rien n’est interdit.

Il est assez cocasse de constater que ceux qui, précisément, veulent voir disparaître les nations s’acharnent aujourd’hui à défendre la nation ukrainienne.

On veut faire disparaître les peuples européens et les nations qu’au fil des siècles ils ont réussi à créer, mais on porte aux nues le peuple ukrainien. Il y a là une contradiction qu’il faut résoudre. A moins que cet engouement ne soit que « conjoncturel » et voué à disparaître une fois cet épisode terminé et que la marche vers le gouvernement mondial aura repris ?

Car on peut bien nous chanter tout ce qu’on veut, il faudra avant tout nous démontrer la compatibilité de ce monde futur avec la démocratie à laquelle les peuples – à juste titre – sont très attachés.

Plutôt que de vouloir nous impliquer à toute force dans ce conflit entre l’Ukraine et la Russie qui, en vérité, ne nous concerne en rien, Emmanuel Macron devrait plutôt nous dire quelle est sa vision du monde futur. Je doute qu’elle s’apparente à celle de de Gaulle, pour qui « Les seules réalités internationales, ce sont les Nations ».

Et, mieux encore, pourrait-on tout simplement dire la vérité aux peuples qui, qu’on le veuille ou non, sont les premiers concernés

C’est là tout l’enjeu de ce conflit qui, voulant voir disparaître les peuples et les nations, va, à contrario, leur redonner force et vigueur.

Jean Goychman
16 mars 2022

 

 

 

10 Commentaires

  1. Pour ceux qui ne s’en étaient pas encore aperçus, les va-t’en guerre sont les USA qui n’ont de cesse que d’agrandir leur espace vital. Un petit caporal moustachu s’y est essayé au siècle dernier et ça s’est plutôt mal terminé. Oublier l’histoire c’est risquer de la revivre…

  2. On a tendance à oublier que si Poutine défend la sécurité-liberté de sa patrie il entre en guerre aussi contre le mondialisme diabolique qui s’étend partout (y compris en Russie).
    C’est un combat eschatologique : celui du Bien contre le Mal.

  3. Entre un Zelinsky, un sinistre comique, à la tête d’une fortune colossale acquise malhonnêtement comme Macron et un POUTINE qui combat le nazisme comme il a combattu l’état islamique chez El Assad, je choisis Vladimir.

  4. Le Pacte de Varsovie a été dissous alors que l’Otan non, Vladimir Poutine ne fait que protéger son peuple c’est tout !!! Macron le mondialiste n’est qu’un nain par rapport à Vladimir, vive Poutine !!!

  5. Cet article est très bien et je l’a apprécié mais je voudrais faire juste une remarque au sujet de l’essaie nucléaire de la Russie en 1949 il me semble que les USA ne s’étaient pas gênés le moins du monde pour en en lâcher 2 sur le Japon en premier NON? tuer dans des conditions abominables des civils qui n’avaient rien fait! Et depuis ce temps toutes les guerres provoquées par les USA partout dans le monde du Moyen Orient c’est à dire loin de chez eux… actuellement des milliers de morts au Yemen…! Qui s’en préoccupe? Je trouve le comportement de nos dirigeants INFECT! L’UE en particulier qui courbe l’échine et plie les genoux devant le mondialisme américains!

    • Il est probable que ce soit le CFR auquel Truman appartenait peut-être, qui ait décidé l’emploi des armes nucléaires sur le Japon, Le CFR,
      (https://fr.wikipedia.org/wiki/Council_on_Foreign_Relations)
      issu de la Round Table en 1921 était “mondialiste” par essence et voulait affirmer le leadership américain
      L’essai nucléaire soviétique de 1949 était le moyen pour le complexe militaro-industriel de s’assurer des revenus permanents jusqu’à la fin de la guerre froide en 1991.
      Ils se sont ensuite “inventés” de nouveaux ennemis (terrorisme) mais c’était moins “juteux”
      L’abandon de l’Afghanistan a peut-être un lien avec cette guerre en Ukraine qui va relancer l’armement US avec ce bon prétexte.

  6. Le sénile américain et son équipe de petits dictateurs européens nous font beaucoup de mal, voir plus pour notre monde. À force de provoquer et de ne pas tenir sa parole nous allons vers la fin de notre monde, tout cela pour dominer notre terre et ses trop nombreux habitants. Quoi de plus simple que de faire porter le chapeau à Mr Poutine. Avec le concours de quelques marionettes lécheurs de babouche.

  7. Quel espoir ! “redonner force et vigueur aux nations”. La démonstration à travers les faits historiques de la réalité du projet NOM est claire, simple et précise. Merci beaucoup pour cet article.

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