A l’issue de la motion de censure repoussée contre Von-der-Leyen et sa clique, le François-Xavier Bellamy, toujours auteur de grandes envolées lyriques « contre » et qui se couche « pour » à la fin, sent bien qu’on le regarde de travers, pour n’avoir pas voté la fameuse motion et se croit obligé de se fendre d’une missive à mourir de rire pour expliquer pourquoi il a laissé en place la commission par laquelle, la guerre, la pauvreté et les normes à n’en plus finir sont arrivées.
« Il serait totalement inconséquent, en votant la censure de la commission, de condamner la possibilité d’avancer sur ces sujets vitaux et urgents »… mazette… on « avancerait » donc ? Reste à savoir dans quel sens. Il faudrait garder VDL pour avancer sur les droits de douane avec Trump, alors que Trump ne la considère même pas comme une interlocutrice ? Cette motion serait motivée par les actions durant le Covid 19… reproche-t-il. Il n’y aurait donc pas matière, tout à été parfait pendant le Covid ? Sinon, il faudrait avancer encore sur l’Ukraine, avec peut-être un dix-neuvième et un vingtième train de mesures contre la Russie, histoire de nous finir complètement ? Les dix-huit premiers trains de mesures n’ayant pas marché ? Il va où Bellamy ?
Ah oui, écrit-il : il veut « gagner des victoires concrètes dont les Français ont tant besoin pour tenir nos promesses et leur rendre l’Europe qui renforcera nos pays ». Sans rire, nous aurions eu par le passé une Europe qui a « renforcé nos pays » ? Et cela va se faire avec VDL qui n’a eu de cesse de détricoter nos souverainetés nationales ? Il rêve ou il est conscient, le professeur de philosophie ? Il rappelle qu’on ne peut voter une motion contre VDL seule, mais contre toute la commission… on le remercie bien, mais cela tout le monde le sait, à part peut-être ses élèves de terminale et c’est bien de toute cette commission dont on ne veut plus.
Mais comme dans une bonne copie de philo, il garde le meilleur pour la fin. « Nous commençons à obtenir les résultats dont nos pays ont besoin : suspension des directives nocives pour notre industrie, annulation des amendes contre les constructeurs automobiles, relance de nos entreprises de défense, mesure de simplification pour nos agriculteurs, nouveau règlement sur les retours pour mettre fin à l’immigration illégale… »… mon dieu, il y croit. Nous allons donc lui faire un dessin, point par point.
Les directives nocives pour notre industrie n’ont pas bougé d’un pouce. L’interdiction des voitures thermiques à la vente est toujours un objectif intangible et nos industries automobiles rendent leur dernier souffle. L’embargo sur le gaz russe ne permet pas la moindre relance. Pour les agriculteurs, il ne faut pas de mesures de simplification, il faut qu’ils puissent vivre de la vente de leur produits et pas de la chasse aux subventions, c’est à dire qu’il faut arrêter de faire venir des produits frelatés issus de pays sans normes et avec pesticides. Il a fait le contraire. Relance des entreprises de défense, il n’a pas tout compris. Il s’agit juste de mettre plus d’argent dans la défense, pas pour nos entreprises de défense à nous, mais pour acheter du matériel américain, ce que fait systématiquement l’Allemagne au détriment des projets européens de défense comme le SCAF. Et enfin, pour ce qui est de l’immigration illégale, il ne faut pas un « nouveau règlement sur les retours », mais la possibilité de supprimer toute forme de subvention et d’allocation aux arrivants, de suspendre l’accès aux nationalités européennes et de se donner les moyens de les repousser physiquement. Là encore, c’est le contraire qui se passe. Et le Bellamy d’expliquer qu’il « commence à obtenir des résultats », on ne voit pas bien lesquels et lui-même d’ailleurs, ne se risque pas à les mentionner. Mais surtout, nous pensons qu’en se débarrassant de VDL qui rame comme une folle dans l’autre sens que celui qu’il affiche, on avancerait bigrement plus vite.
En résumé, Bellamy nous prend pour des demeurés, comme il en a l’habitude et s’il y a bien un irresponsable, c’est lui, qui passe son temps dans la critique et qui, à la fin de l’épisode, se cramponne pour maintenir VDL en place alors qu’elle est le principal frein à tout ce qu’il raconte. On se demande ce qui chez lui, peut générer ce genre de décalage abyssal entre le discours et les actes, peut-être que la soupe de mamie Ursula est finalement délicieuse…
Pierre Duriot
12/07/2025
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