MACRON : SON PROGRESSISME EST-IL UN PROGRÈS ?
(L’Imprécateur)


Obsédé par son idée fixe de faire du progressisme le fer de lance de son action en l’opposant au conservatisme et au nationalisme, Emmanuel Macron ne voit pas l’essentiel, qui pourtant, crève les yeux.

La PMA vise à détruire la famille, un concept qui marchait plutôt bien depuis des millénaires, en remplaçant le père et la mère par des parents « 1 » et « 2 », en niant leur nature sexuelle naturelle, en leur donnant de façon artificielle, et probablement monnayée prochainement (GPA), des enfants-objets sans filiation ce qui les prive de leurs racines. La PMA, excepté pour les femmes ayant un problème de santé, ne va pas dans le sens du progrès de la société mais de sa destruction.

Ne parlons pas de l’échec patent du progressisme économique macronien qui enfonce chaque jour un peu plus la France dans le chômage de masse, la dette et la dépense publique, avec le gonflement d’une administration déjà obèse, et une oppression fiscale délirante.

L’éducation elle-même, à la tête de laquelle il a pourtant mis le meilleur de ses mauvais ministres, continue de se dégrader. Jean-Michel Blanquer a des analyses justes et de bonnes idées d’action, mais il n’en sort rien. La France éducative continue à reculer dans les classements internationaux, la sécurité n’est pas assurée dans les établissements et la violence y progresse en parallèle de celle des cités où les représentants de l’État ne pénètrent plus. Pourquoi, pensent les élèves, les enseignants mériteraient-ils plus de respect ?

 

Le problème du gouvernement : l’administration

Un délégué syndical à qui l’on demandait ce qu’il pensait du ministre de l’Éducation Nationale répondit “je n’en pense rien, le ministre n’est rien, c’est nous qui dirigeons tout”, ce que Nicolas Sarkozy avait dit il y a quinze ans en d’autres termes “Quand je prends une décision, il en reste au mieux 10% une fois passée à la moulinette administrative”.

Les gouvernements n’ont toujours pas compris que leur principal ennemi, celui qui sabote leur travail, c’est la gigantesque et tentaculaire administration. Regardez le scandale de la taxe d’habitation qui augmente alors que le gouvernement à consacré beaucoup de temps à convaincre les Français qu’elle allait baisser. On a accusé les conseils municipaux, mais la plupart n’y sont pour rien, n’ont rien voté, aucune augmentation. Le coupable est l’administration fiscale qui n’admet pas qu’un impôt puisse baisser ou être supprimé. Alors, sournoisement, dans le dos des Français, elle a revalorisé la base imposable sans en informer le ministre des Finances (source : Le Figaro). Elle s’en défend en disant que la taxe foncière avait besoin d’un “toilettage par petites touches”. Et virer une centaine de directeurs régionaux des Finances publiques “par petites touches”, c’est faisable aussi ? Ou bien Macron va-t-il prendre la défense de l’administration et nous expliquer que, comme l’URSSAF, le Fisc nous aime ?

On touche là le vrai problème : la seule réforme urgente à faire, la mère de toutes les autres réformes, est la réforme de la fonction publique et du statut syndical qui se sont sclérosés depuis 70 ans.

 

Trop d’administration tue l’État

Le problème n’est pas nouveau. L’histoire des faits économiques et sociaux depuis Babylone et les Hittites nous apprend que tous les empires et les États s’effondrent un jour ou l’autre de trop d’administration. Les Perses, les Grecs, les Romains, les Égyptiens, les empires africains, Gengis Khan, l’Autriche-Hongrie, les Ottomans, l’URSS, la Chine des empereurs et de Mao, et j’en oublie : tous sont morts de leur administration.

Au Moyen-Âge, en France et en Europe, la noblesse en prit conscience au moment où la France se construisait sous l’impulsion de ses rois. Le Roi avait besoin d’une administration de plus en plus étoffée, d’une armée de plus en plus grosse, moins pour défendre le pays que pour conquérir de nouveaux territoires à taxer, de plus en plus d’impôts pour financer administration et armée de plus en plus coûteuses et un train de vie de plus en plus luxueux. Au niveau local, les nobles qui étaient cultivés, beaucoup plus sociaux qu’on veut le croire et qui voulaient protéger leurs sujets des prélèvements croissants de jeunes hommes et de taxes par l’état central, inventèrent les villes “franches”. Pas des “villes-neuves”, mais des villes affranchies des lois et de la fiscalité auxquelles ils donnaient un statut spécial par un contrat ou une charte : élection d’un maire, impôt votés démocratiquement par le conseil municipal, lois adaptées, etc.

 

Le Moyen-Âge invente les villes affranchies d’impôts et de lois

Au début, ce sont les bourgeois qui en profitèrent, mais les paysans pauvres aussi, ceux qui se faisaient piller par tout le monde et souffraient souvent de famine. Ils vinrent travailler à la ville et trouvèrent un travail salarié quasi permanent qui était pour eux un progrès social immense, que ce soit comme ouvriers ou comme domestiques. Petit à petit ils se spécialisèrent en artisans, en commerçants, purent faire éduquer leurs enfants et vinrent gonfler les rangs de la bourgeoisie. Ce vaste et lent mouvement progressiste en modifiant les mentalités paysannes a permis et facilité l’éclosion de l’ère industrielle quelques siècles plus tard et un progrès économique et social sans précédent.

Les nobles y trouvèrent leur compte, car les villes avides de croissance cherchaient à commercer avec le voisinage et le château, organisaient des foires régionales, payaient aux nobles des taxes sur les transactions et cela sauva la noblesse pour plusieurs siècles, jusqu’à la Révolution.

Au fil du temps, les états n’ont eu de cesse de réintégrer les villes-franches dans le système étatique administré. On a oublié que Strasbourg, Belfort et Metz furent des villes-franches, et bien d’autres de moindre importance. En Europe il y eut aussi Venise, Pise et Gênes, Hambourg, Lübeck, Riga, Brême, Zürich, Berne, Bâle et Genève. Si vous les regroupez par région, vous trouvez les zones les plus riches de l’Europe : l’Italie du Nord, la Ligue Hanséatique, la Suisse. Et il y en a d’autres.

Certaines villes franches ont réussi à échapper à la gloutonnerie essentiellement fiscale des grands états : Monaco, Andorre, Saint-Marin, Luxembourg, Vaduz au Lichtenstein, et comme par hasard, la vie y est plus libre, le niveau de vie nettement plus élevé (souvent le double ou le triple) qu’ailleurs. Le plus étonnant est qu’elles ne sont pas isolées du monde, ont au contraire des liens internationaux intenses et d’une incroyable richesse.

 

Les Chinois ont copié la France et ses villes-franches

Shenzhen

Cela n’a pas échappé aux communistes chinois dans les années 80’. Ils ont maintenu le statut de villes franches de Hong-Kong (anglaise) et Macao (portugaise), à Macao (7 km²) en construisant à proximité l’immense zone franche de Shenzhen, puis lancé un peu partout, en Chine côtière et continentale, d’autres zones franches (Zones Économiques Spéciales) qui attirent les capitaux et les compétences du monde entier. Cela a permis au gouvernement chinois d’inonder le monde de produits, d’accumuler un trésor financier colossal et de sortir des centaines de millions de Chinois ruraux de la misère.

Ce n’est pas dans les écoles, et surtout pas à Sciences-Po et à l’ENA, que l’on apprend comment se relance la croissance et comment démarrer une période de développement. Il faut aller sur le tas, dans ces villes libres et parler avec des chefs d’entreprises. On y apprend que le facteur le plus important, c’est les règles, car contrairement à ce que disent beaucoup d’économistes, les autres facteurs, attraction, financement, industrialisation, emploi etc. en dépendent.

Ce qui bloque le développement et la croissance dans beaucoup de pays, ce sont les lois. Elles sont faites pour protéger le groupe minoritaire qui est au pouvoir, fréquemment un cartel plus ou moins clanique d’hommes d’affaires et de banquiers qui, comme en France, font vivre une nébuleuse d’organismes subventionnés, dont les syndicats, les politiciens et les journalistes. Dès lors, changer les lois pour favoriser la croissance devient difficile, cela provoque des frictions sociales, des grèves, des blocages parce qu’elles doivent demeurer pour protéger les privilèges en place. C’est ce qu’a démontré le nouveau Prix Nobel d’économie, Paul Romer, quand il parle de “la loi de fer des lois” (iron rule of rules).

 

Le Prix Nobel américain Paul Romner, aussi

Paul Romner

Il préconise pour sortir de ce cercle vicieux de recréer, comme au Moyen-Âge, des villes franches soumises à des chartes où on laisserait les élus libres de fixer le montant de toutes les taxes et les réglementations diverses. En cas de succès, dit-il, les retombées dynamiseront la région avoisinante, puis par des alliances entre villes franches le pays tout entier

En séparant légalement un petit territoire d’une grande entité, on arrive à s’affranchir de la plupart des frictions politiques rendant impossible toute véritable réforme. Le coût de coordination est donc réduit et l’expérimentation est rendue possible.

Macron et les européistes de Bruxelles font croire que la force serait le moteur de la prospérité. Ils veulent une Europe fédérale forte, centralisée et homogénéisée qui pourra affronter les États-Unis et la Chine, puis les ayant vaincus, négociera des traités internationaux, prélude à une gouvernance mondiale forte qui assurera à tous une paix totale et éternelle. C’est une utopie entretenue par la superclasse financière qui y trouverait son intérêt.

La réalité historique depuis la nuit des temps, c’est que les empires finissent toujours par s’effondrer du fait de la lourdeur et de la complexité de leurs administrations. Elles favorisent le lobbysme et la corruption et produisent une mauvaise gestion, comme on peut le constater en France. La seconde observation est que les petits pays indépendants sont souvent plus prospères et respectent mieux les libertés de leurs citoyens, à condition qu’on laisse la pluralité des lois qui permet de sélectionner les meilleures, à condition aussi de savoir supprimer les moins bonnes, ce que l’on ne sait pas faire en France. On empile lois et règlements, arrivant au chiffre astronomique de plus d’un demi-million de textes législatifs de plus en plus verbeux et complexes que personne ne connaît et qui nous compliquent la vie au lieu de nous protéger.

 

LIBERLAND : naissance d’une ville-franche en Europe

Un rêve ? – Ce n’est pas certain. Contrepoints signale dans un article de Frédéric Duval qu’un Tchèque, Vit Jedkicka, a créé le 13 avril 2015 une “cité-état-libre” nommée « Liberland ».

Elle se situe entre la Serbie et la Croatie sur une bande de terre non-revendiquée résultant d’un changement de lit du Danube. Comme cette terre se situe dans les eaux internationales du Danube et est « sans maître », il veut y créer cet état où il n’y aurait pas d’impôts et où la vie des résidents serait réglée par une charte simple et concise. Candidats et capitaux affluent ! Ce sera une expérience intéressante à suivre, mais ONU et Europe refusent de reconnaître Liberland qui serait pour eux un mauvais exemple ! Sauf… pour le Président Trump qui considère cette expérience avec beaucoup de sympathie !

 

L’Imprécateur
26/10/2018



 

5 Commentaires

  1. Bonne nouvelle ce plaidoyer pour la Liberté, la subsidiarité sur un site patriote. Je crois en effet que nos libertés sont nos meilleures armes contre notre décadence politique, et contre notre propre colonisation, menée contre nous par ces empires du “Bien” progressiste que sont l’ONU et l’UE.

    Puisque l’auteur cite Contrepoints site libéral-libertarien MAIS aussi “no border” (sans doute financé par l’Open Society de G. Soros), je citerais l’Institut Coppet, un texte de l’historien italo-américain G. Liggio
    https://www.institutcoppet.org/wp-content/uploads/2013/03/Si-lEurope-métait-contée-Léonard-Liggio.pdf
    Un texte qui prolonge fort bien ce billet.

  2. Marron n’ignore rien de l’essentiel…. mais justement il le détruit parce que son objectif
    est bien de détruire la France…. il commence par le bas, la famille : faut reconnaitre que le sinistre Hollande avait bien commencé le travail !

  3. Le problème de la France est bien l’administration tentaculaire et castratrices parce que, en vérité, celle-ci jalouse et par conséquent parasite férocement le secteur privé de qui procède pourtant toute prospérité. L’administration française hait le secteur privé français, pourquoi ? Mystère.

    • L’esclavage a été aboli, mais il revient en force sous une autre forme et d’autres bénéficiaires la fiscalité. Les Députés soit disant les représentants du peuple, ne représentent plus qu’eux mêmes, et tout l’appareil d’état se charge du bon fonctionnement des entrées des recettes. Le résultat est le chômage qui s’amplifie, les impôts qui explosent, le découragement des actifs fonceurs, l’égalité n’est qu’un leurre pour faire croire aux adeptes socialistes que leur action est bénéfique, l’égalité ne peux se faire que par le bas la France régresse, la dette explose. Changeons notre devise Liberté, Égalité, Fraternité en
      Liberté, Fraternité, Justice

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