PRÉSIDENTIELLE 2022 : 26 CANDIDATS DÉCLARÉS… POUR FAIRE QUOI ? (Jean Goychman)

Le 26 août 2021, on dénombrait déjà 26 personnes qui envisageaient de se porter candidats à la prochaine élection présidentielle. Mon propos ne concerne ni les qualités intrinsèques de ces femmes ou hommes politiques, ni les idées qu’ils défendent. Il s’agit plutôt d’analyser les moyens dont ils disposeront réellement pour la mise en œuvre de leur programme respectifs.

 

 

 

De Gaulle avait dit, parlant d’Albert Lebrun : « Au fond, comme chef de l’État, deux choses lui avaient manqué : qu’il fût un chef ; qu’il y eût un État ». Loin de moi l’idée de mettre en doute les qualités personnelles de ces gens, et peut-être ont-ils en eux les ressources physiques et morales nécessaires pour satisfaire cette ambition. C’est leur équation personnelle et les électeurs les départageront.

Il s ‘agit plutôt de faire un inventaire, une sorte d’ « état des lieux » des outils qu’ils pourront utiliser.

Tout le monde semble d’accord sur le maintien de l’indépendance et de la souveraineté de notre pays. Commençons par la souveraineté. Louis Lefur, à la fin du XIXème a donné cette définition :  « La souveraineté est la qualité de l’État de n’être obligé ou déterminé que par sa propre volonté, dans les limites du principe supérieur du droit, et conformément au but collectif qu‘il est appelé à réaliser ».

Deux termes en limitent le périmètre ; le principe supérieur du droit et le but collectif proposé.

COMMENT LA SOUVERAINETÉ S’EXERCE-T-ELLE ?

Marie France Garaud, qui fut candidate en son temps, a énoncé, lors d’un débat télévisé, ce qu’étaient, selon elle, les attributs de cette souveraineté.
Elle en dénombre quatre :

  • Le droit de battre monnaie
  • Faire les lois
  • Rendre la justice
  • Décider de la paix ou de la guerre

Le tout, bien entendu, sous couvert de la volonté du peuple français, entité elle-même souveraine.

Force est de constater qu’aujourd’hui, il ne reste rien, ou pas grand-chose, de ces attributs. Le contrôle de notre monnaie nous a échappé avec la mise en place de l’euro, mais il avait déjà souffert de la loi de 73 qui interdisait à la Banque de France d’émettre de la monnaie sans intérêt pour financer les dépenses publiques.

Le pouvoir de légiférer est contredit par la primauté du droit européen sur le droit français, et ceci s’est fait d’une manière insidieuse, sans avoir clairement posé la question au peuple français, ni l’avoir tenu informé dans la plupart des cas de la transcription des directives européennes prises la Commission Européenne. Pire encore, nombre de dirigeants politiques ont trouvé une excuse à leur impuissance en invoquant la responsabilité de « l’Europe ». En clair, cela implique que les traités dicteront le cadre de nos lois pour tout ce que nous avons accepté en perte de compétence exclusive, c’est à dire l’essentiel de nos prérogatives.

Notre justice, toujours rendue « au nom du peuple français » doit cependant être en conformité avec le droit européen, c’est à dire les différentes institutions judiciaires européennes qui, en cas de litige,  auront toujours le dernier mot.

Enfin, le pouvoir de déclarer l’état de guerre ne nous appartient plus depuis longtemps, ayant placé nos forces militaires sous le commandement intégré de l’OTAN en 2007, alors que de Gaulle l’en avait retirée en 1966.

CONCERNANT NOTRE INDÉPENDANCE, LE CONSTAT N’EST PAS PLUS REJOUISSANT

On confond parfois l’indépendance et la souveraineté. Pourtant, ce sont des choses très différentes, même si la seconde ne peut s’exercer sans la première. On peut caractériser l’indépendance d’une nation ou d’un État comme étant le fait de ne pas dépendre d’autres entités pour assurer ses missions « régaliennes ». On voit mal comment la souveraineté pourrait s’exercer dans la plénitude de ses droits si sa mise en action dépend du bon vouloir d’autres instances non nationales.

Prenons un simple exemple : Tout le monde à fait le constat en France que nous dépendions dans beaucoup de secteurs de l’approvisionnement en denrées ou équipements fabriqués à l’étranger. Cela  est devenu criant avec la crise sanitaire du COVID que nous traversons actuellement. Le constat a été fait que nous manquions de tout et beaucoup de nos concitoyens ont pris conscience de cette réalité.

UNE IRREVOCABLE PERTE DE CONFIANCE

Sans revenir sur l’enchaînement des causes qui ont conduit à cette situation, le futur locataire de l’Elysée devra l’assumer. Il va se trouver aux commandes d’un pays qui a perdu à la fois son indépendance, son autonomie et sa souveraineté, le tout dans une situation financière catastrophique. Mais il y a encore une autre difficulté, et non des moindres ; les Français ne font plus confiance aux politiques, quels qu’ils soient. On peut toujours gloser sur le COVID pour justifier que seul un électeur sur trois ait voté pour les élections locales, la cause profonde de cette désaffection est avant tout la perte de confiance, largement due à un manque crédibilité dans tous les domaines. Notre classe politique feint de ne pas voir les choses telles qu’elles sont, préférant vouloir les voir telles qu’ils voudraient qu’elles soient. On nous ressort les vieux clivages partisans, les promesses éculées, les propos lénifiants, alors que la France attend autre chose.

UNE AUTRE APPROCHE

Beaucoup de Français – et j’en fait partie – croient encore en la France, mais ne croient plus à ce système de « chaises musicales » qui a vu alterner depuis plusieurs décennies des bonimenteurs qui nous vendaient une marchandise fournie par le même grossiste. Pour être élu, celui qui se présente ne peut donc provenir d’un de ces partis « classiques » qui ont fait leur temps et qui ne correspondent plus à l’aspiration populaire. Notre pays est à la croisée des chemins et les Français doivent se prononcer sur un choix crucial. Veulent-t-ils ou non d’un pays indépendant et assumer ce que cela implique en matière de rupture avec les dernières décennies qui ont marqué la progression de l’idée que la France était trop petite pour s’en sortir seule et que son salut se trouvait dans l’intégration dans un ensemble plus vaste aux contours indéfinis ?

Si tel était le cas, il faudrait qu’une figure nouvelle avec un crédit de confiance intact, se situant nécessairement au-dessus de ces partis politiques, sache convaincre une majorité du peuple français,

au delà des clivages devenus artificiels mais unie par le patriotisme décrit par Charles Péguy, que notre pays a encore un avenir en tant que nation et qu’il dispose des ressources et des moyens pour le réaliser.

Cette figure nouvelle devrait s’adresser directement au peuple français afin de donner corps à la vision exprimée par le général de Gaulle en 1947 dans son discours de Bruneval :

« Le jour va venir où, rejetant les jeux stériles et réformant le cadre mal bâti où s’égare la nation et se disqualifie l’État, la masse immense des Français se rassemblera sur la France »  

Jean Goychman     

27/08/2021

10 Commentaires

  1. La balle est strictement dans les mains des militaires; s’ils savent aller courageusement au combat dans les conflits , il y a un conflit majeur qui se dessine et c’est la France elle même. Seul Zemmour pourrait mettre un coup de balai , mais les mondialistes, Bilderberg et autres coquins qui pilotent nos pantins de Présidents, TOUS depuis Pompidou, vont encore faire en sorte que ce vrai patriote passe à la trappe Alors Messieurs les Généraux faites en sorte de mettre en place un nouveau “quarteron” de braves et cette fois ci réussir. La France (et nos enfants)vous serons éternellement reconnaissants d’avoir sauvé le bateau qui prend l’eau depuis Giscard!

    • Oh ! oui, je partage votre ressenti ! Mais pourquoi le Général Martinez tarde-t-il à se faire connaître ? Peut-être attend-il que la situation actuelle empire et que les Français, enfin, se réveillent ?

      • Prudent il attend si un bon candidat se dessine alors il le rejoindra . Car c’est un vrai patriote ( comme tous les militaires) il fait passer la France avant son ego ou une carrière politique comme Marine. Carpe diem

      • Il se rend dans beaucoup de département,je suis inviter à Nogent pour mettre nos idées en place déjà des débats ont lieux partout en FRANCE,inscrivez vous à volontaires pour la France ,inviter vos amis es, vos parents,voisins le général lui seule peut remettre la France sur les bons rails,lire son programme

  2. Le principal problème est que les finances de la France sont catastrophiques. Notre pays dépend des banques internationales qui lui prêtent parce que nos gouvernants sont à leurs ordres depuis des décennies, quelque soit le parti gagnant ! La France est gouvernée de l’extérieur par des milliardaires depuis 1973 ; et même avant. Elle est leur vache à lait.

    Si un candidat sortant n’est pas l’ami des banquiers internationaux ni leur vassal, que se passera-t-il ? Où financera-t-il le pays vu son état de délabrement économique et industriel ? Auprès des extraterrestres ? A ce compte là, le pays sera peut-être debout dans 500 ans !

    De plus, avec l’abstentionnisme forcené actuel, les gens laissent virtuellement n’importe quel escroc s’installer à l’Elysée. On a atteint le summum avec M.1er qui a été élu par à peine le quart des Français !!!
    L’abstentionnisme c’est le “laisser-faire”, c’est la lâcheté. Et ça colle bien avec la flemme et le “je-m’en-foutisme” de trop de Français devenus des poulets sans tête.

    • L’abstentionnisme c’est le « laisser-faire », c’est la lâcheté. Et ça colle bien avec la flemme et le « je-m’en-foutisme » de trop de Français devenus des poulets sans tête.” Oh oui, hélas !!!

    • @ Claude Roland D’autant plus que l’argent qui nous est prêté n’appartient à personne et ne leur coûte rien. C’est par cette escroquerie légalisée que nous sommes tous asservis et que nous perdons toute indépendance.

    • Dire que les banquiers nous prêtent de l’argent est approximatif. Notre Etat émet des demandes de prêt auquels les financiers répondent par des propositions. Or, ils ne possédent pas cet argent qu’ils proposent de nous prêter. Il est crée à partir de rien par le système des “réserves fractionnaires” avec une ligne d’écriture électronique. L’Etat émet alors une reconnaissance de dette vis à vis de la banque prêteuse qui la revend à la banque centrale qui la lui rachète en faisant marcher “la planche à billets” Ces dettes vont grossir le bilan de la banque centrale (la BCE pour nous) et le tour est joué. La banque centrale vivra éternellement avec ces dettes qui ne seront jamais remboursées car, si par extraordinaire quelqu’un les remboursait, l’argent de ce remboursement serait immédiatement détruit pour ne pas augmenter la masse monétaire en circulation. Je sais, ce n’est pas trés simple à suivre et les banquiers ne tiennent pas du tout à ce que les gens comprennent le fonctionnement de ce tour de passe-passe….

  3. Les primaires, système américain importé par les socialistes, ont même mis à mal notre Constitution qui fixe pourtant les conditions à remplir pour être candidat aux élections présidentielles. Pour des nécessités exclusivement électoralistes, cette procédure supra constitutionnelle imposée par” le Parti ” décide de qui sera et qui ne sera pas candidat à la magistrature suprême. Avec une voie de recours, la magouille, pour le cas où la primaire met en avant un candidat qui ne sied pas à l’appareil (Fillon, Hamon). La France se retrouve donc comme sous Albert LEBRUN avec un chef qui n’en est pas un, sous ses allures dictatoriales, mais un pantin de la finance et un État qui n’a plus aucun des attributs de sa souveraineté, même pas sa Constitution.

  4. Pour toucher une bonne retraite et vendre ses prestations “intellectuelles” fort chères…

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