AFGHANISTAN : UNE AUTRE VISION (Paul Chalon)

C’est terriblement agaçant de ne recevoir que des nouvelles falsifiées et il est temps de mettre les choses au point.
On confond : Afghans, talibans et terroristes (en réalité Daesch).
Alors essayons de rétablir un peu les faits…

 

1973 : RENVERSEMENT DE LA MONARCHIE

La République d’Afghanistan est née en juillet 1973, succédant à un royaume, lorsque le roi Mohammed Zaher Shah a été déposé – à la suite d’un coup d’État – par le général Mohammed Daoud Khan, soutenu par le commandant Massoud afin de protéger son pays contre les visées étrangères.

Le Commandant Massoud, qui sera assassiné la veille du 11 septembre 2001

En effet, situé entre le Pakistan, l’Iran et les républiques musulmanes d’Asie centrale, l’Afghanistan occupe une position stratégique pour qui veut atteindre l’URSS – aujourd’hui la Russie – sans passer par l’Iran et l’Inde.

1978 : UN RÉGIME COMMUNISTE

En 1978 l’URSS, gagnant la course d’influence, instaure un gouvernement communiste en aidant le parti démocratique populaire de Nur Mohammed Taraki à renverser à son tour le gouvernement de Mohammed Daoud Khan.

Ce gouvernement communiste instaure des réformes profondes : alphabétisation, réforme agraire, abolition des dettes paysannes, mais surtout droits des femmes, interdiction des mariages forcés, rehaussement de l’âge du mariage pour les filles, école obligatoire, droit de ne pas porter le voile, droit de déplacement libre.
Avec un résultat exceptionnel, puisqu’en 5 ans seulement le pays peut compter 40 % de médecins femmes et 60 % d’enseignantes.
C’est certainement la plus belle période qu’auront vécue les femmes afghanes.

1979 – 1989 : UNE OPPOSITION FÉROCE ET LA GUERRE CONTRE L’URSS

Cependant, les structures traditionnelles restent très fortes dans le pays, essentiellement fondé sur un patriarcat tribal féroce qui maltraite les femmes. Les réformes instaurées par les communistes, en particulier dans les populations rudes des montagnes, sont mal comprises, d’autant que les opposants sont réprimés, et ces populations n’admettent pas que des étrangers viennent bouleverser leur mode de vie.

L’opposition s’organise avec l’aide du Pakistan voisin et des Américains, qui n’ont pas du tout le souci des femmes afghanes, et envoient aux « rebelles » (les moudjahidines)  des milliards de dollars, entre autres en armement.

La guerre, qui dure 10 ans – de 1979 à 1989 – et s’achève par la défaite de l’URSS devenue en 1989 la Russie de Gorbatchev, pose le problème du rôle joué par Oussama Ben Laden.
Son histoire est des plus troubles. C’est un Français, directeur des services secrets, Alexandre de Marenches qui a proposé à ses homologues américains de piéger la Russie dans une guerre impossible à tenir. J’ignore quels étaient ses intérêts mais il devait bien y en avoir. C’est ainsi que Zbigniew Brezinsky, l’auteur du « Grand échiquier » (= l’Europe sur laquelle les Américains déplacent leurs pions), conseiller du Président Carter (1977-1981), demande au milliardaire Oussama Ben Laden de constituer une armée de mercenaires contre le gouvernement communiste afghan : « la légion arabe », formée de Frères musulmans dont il était l’un des membres.

1989 – ? : LA GUERRE CIVILE

La défaite soviétique est pour l’Afghanistan un retour en arrière et la guerre civile qui suit le retrait de la Russie voit s’affronter les moudjahidines et les progressistes qui, seuls contre des gens soutenus par les États-Unis, la perdent.
Elle aura duré trois ans et s’achève par la prise de pouvoir des moudjahidines et l’instauration de leur gouvernement : l’État islamique d’Afghanistan, qui sera par la suite connu sous le nom de Daesh.
Les grandes perdantes sont les femmes, qui subissent une terrible répression.

En 1996 le pouvoir passe dans une partie du pays (les deux tiers sud du territoire) aux mains des talibans, un mouvement fondamentaliste islamiste armé et formé par les anciens chefs de tribus, les anciens nobles du pays qui, sur le territoire qu’ils contrôlent l’émirat islamique d’Afghanistan, est dirigé par le mollah Omar entre 1996 et 2001.

Une guerre oppose les deux mouvements : l’Etat islamique d’Afghanistan des moudjahidines et l’Émirat islamique d’Afghanistan des talibans.
Guerre à laquelle prennent part les forces de l’OTAN qui renversent le mollah Omar en 2001.

Ainsi les Américains ont soutenu … et armé… Daesh !

Les exécutions sommaires, les massacres – dont celui de 5 000 Hazaras, l’une des 4 ethnies du pays -, la destruction des antiques statues de Bouddha, rendent la situation extrêmement difficile pour les populations.

2001 : L’ENTRÉE EN GUERRE DES ETATS-UNIS ET DE L’OTAN

En 2001, une coalition menée par les États-Unis renverse le régime taliban et, peu après, Hamid Kharzai constitue un gouvernement dont sont exclus les chefs de guerre tandis que la guerre civile se poursuit dans certaines parties du pays. Des femmes participent à ce gouvernement soutenu par les États-Unis.

Mais le 11 septembre ont lieu (ou pas, l’Histoire le dira dans 60 ans quand les archives seront déclassifiées) les fameux attentats qui permettent l’intervention militaire de l’OTAN contre l’Afghanistan.

37 pays y participent.
L’Afghanistan est occupé par des dizaines de milliers d’hommes. Et le pays est renommé “République islamique d’Afghanistan”.

Après l’État et l’émirat on a donc la république, mais dans les trois cas cela reste « islamique ».

En aucun cas cela ne met fin aux conflits intérieurs et les talibans reprennent peu à peu le contrôle du pays tandis que ceux qui ont servi les Américains se sauvent, terrorisés, en août 2021.

Et ceux-là, ceux qui sont paniqués parce qu’ils ont servi l’ennemi, c’est Daesh. C’est Al Qaïda.

Ce n’est donc pas les talibans que nous recevons aujourd’hui en France et en Europe, ce sont les terroristes de DAESH.

Et Macron ne peut l’ignorer. 

Paul Chalon
1er septembre 2021

3 Commentaires

  1. Les Américains ont mis en pratique la politique du boomerang : ils ont financé les terroristes pour faire perdre les Russes et en fin de compte ils sont vaincus par ceux qu’ils ont armés. Ils ont perdu bien plus que les Russes : vaincus militairement, politiquement et idéologiquement. En cadeau de départ, ils ont fourni une grande quantité d’armement à ceux qui les ont écrasés. Le légionnaire débutant sait qu’on abandonne pas ses armes sans les avoir neutralisées ou piégées. Robinette n’est pas brillant…

  2. M.1er ne comprend pas grand chose. Il a raté 3 fois Normale Sup. Il a sué sang et eau pour rentrer de justesse à l’Ecode Nationale des Anes qui, vu le niveau général de 9/20 en moyenne n’a pas fait de lui un génie, selon Charles Gave (interviewé sur Sud Radio). Il n’a aucune intelligence des situations et possède un égo démesuré. Donc à ce compte là, il va importer les terroristes de Daesh infiltrés à dessein parmi les réfugiés que nous recevrons encore. Ce sont les forces de l’ordre qui vont être contentes !
    Et de toute façon, le chaos est recherché par les mondialistes pour éliminer des populations, et l’islamisme n’est qu’un outil.

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