LA VÉRITE SUR LES ÉOLIENNES (Jean Goychman)

Aujourd’hui, (2021) nous produisons autour de 520 TWh, dont 360 TWh d’origine nucléaire représentant 70 % du total.

Passer de 70 % à 50 % représente une diminution d’environ 100 Twh.

Il faudrait donc implanter, uniquement pour compenser la perte de production d’origine nucléaire, environ 500 000 éoliennes, ce qui est totalement illusoire…

 

 

Arrêtons-nous un instant et regardons nos paysages. Nous y voyons de plus en plus ces grandes machines qui délimitent un horizon où jadis la terre et le ciel se confondaient dans cet infini mystérieux. On nous raconte que ces descendants des moulins à vent sont indispensables à notre civilisation car elles produisent une énergie qui, seule, peut « sauver la planète » de ce prédateur destructeur qu’est l’Homme. C’est une énergie « renouvelable » nous dit-on.

Le terme même d’énergie renouvelable heurte l’esprit. L’énergie, m’a-t-on appris en prépa, est une fonction de la matière. Le mot vient du grec et signifie « force en action ». Cette force peut produire un travail dans le cas d’une mise en mouvement (domaine de la dynamique) ou bien générer une réaction (domaine de la statique).

On parle d’énergie cinétique ou d’énergie potentielle mais le terme « renouvelable » ne peut donc s’appliquer à l’énergie. Il est pourtant passé dans le langage courant, ce qui peut induire une fausse notion d’illimité et de gratuité.

Pour produire de l’électricité, un des moyens consiste à entraîner une machine qui, en mise en rotation mécaniquement, va faire varier un flux magnétique produit par des aimants. Cette variation génère une tension électrique qui est recueillie sur une partie fixe et va alimenter un circuit électrique. Plus la vitesse de rotation sera élevée et plus le courant électrique sera important. Cette machine s’appelle un alternateur. Mais pour arriver à cela, la force motrice doit également augmenter au même rythme. Cette force motrice, dans le cas de l’éolienne, vient du courant d’air qui vient frapper les pales et les soumettent à une pression dynamique.

La force motrice est donc liée à la vitesse du vent et, par conséquent, la vitesse de rotation de l’éolienne en dépend également.

Il apparaît donc que la vitesse du vent est le paramètre essentiel pour la production électrique d’une éolienne entraînant un alternateur, mais cette vitesse peut varier d’un instant à l’autre, ce qui implique les mêmes variations du courant électrique produit.

Il faut nécessairement associer à la puissance fournie (la puissance est la quantité d’énergie produite par unité de temps) la vitesse du vent entraînant les pales. Et c’est là où se font les confusions, intentionnelles ou non.

Les fabricants d’éoliennes donnent la puissance nominale de leur machine, associée à une vitesse de vent.
Mais les gens, et en particulier nombre de journalistes dont la formation technique ou scientifique est assez « sommaire » ne retiennent et ne parlent que de la première caractéristique, en omettant la seconde.

Cette vitesse du vent dépend uniquement des caractéristiques de pression atmosphérique de la masse d’air et de ses différences d’un point à l’autre. Les zones de hautes pressions et de basses pressions ayant tendance à s’équilibrer par ce courant d’air qui s’appelle le vent.

Dans nos régions, où les vents moyens sont relativement faibles, on peut constater que l’aérologie moyenne (qui varie assez peu d’une année sur l’autre), indique vitesse de l’ordre de 5 m/s pendant environ 2000 h/an. Certaines régions sont un peu plus « ventées » (cas du Languedoc) mais aucune ne dépasse 8 à 9m/s en vent moyen).

Voici un graphique tiré du site MOOC

On constate l’effet prédominant de la vitesse du vent.

La même éolienne fournira dans les régions peu ou moyennement ventées environ 500 MWh/an et environ 3 fois plus dans les régions ventées (1500KWh/an).

Cette énorme différence provient uniquement de la différence de vitesse du vent.

Cela tient au fait que l’énergie produite dans un temps donné (puissance) pour une éolienne de diamètre donné varie comme le cube de cette vitesse du vent. Cela signifie qu’une éolienne dont la puissance nominale est de 3 MW à 15m/s ne fournira plus que 100 KW à 5m/s (15/5=3 et 3x3x3 = 27 et 3000 KW/27 = 111 KW)

Ceci est primordial et permet de rétablir une réalité souvent occultée. En France, une éolienne produit en moyenne environ 1 Gwh par an. Un réacteur nucléaire de 1000 MW produit environ 5000 Gwh, soient 5 Twh. Ces chiffres doivent être gardés présents à l’esprit et montrent sans équivoque que vouloir remplacer le déficit  de production électrique résultant de l’application de la loi de 2015 sur la transition énergétique est totalement illusoire.

Aujourd’hui, (2021) nous produisons autour de 520 TWh, dont 360 TWh d’origine nucléaire représentant 70 % du total.

Passer de 70 % à 50 % représente  une diminution d’environ 100 Twh. Il faudrait implanter, uniquement pour compenser la perte de production d’origine nucléaire, environ 500 000 éoliennes, ce qui est totalement illusoire.

A cela, il faut prendre en compte la baisse de production due à la diminution d’emploi des carburants « fossiles » imposée par la loi, sans même parler des coûts, qu’ils soient d’implantation, de réparation et de recyclage.

En outre, l’emploi de l’éolien génère obligatoirement la création de centrales thermiques tampon pour absorber les variations dues aux changements de vitesse du vent. Le réseau électrique français étant souvent chargé au maximum de sa capacité, toute variation de production  peut entraîner un délestage, voire une disjonction généralisée si elle n’est pas compensée immédiatement. Seules les centrales thermiques peuvent avoir un front de montée en puissance compatible avec ses exigences, les temps de montée et de baisse de régime étant les plus rapides.

La conclusion qui s’impose est que l’éolien est une sorte de « miroir aux alouettes » qui ne peut , sinon marginalement, remplacer les moyens actuels de production d’électricité, lesquels devraient être considérablement augmentés si la migration prévue des véhicules thermiques vers l’électricité est  maintenue.

Tout ceci témoigne d’un manque de réalisme quasi-généralisé de la part des ceux qui étaient et qui sont en charge de ce secteur vital de la production d’énergie dans notre pays.

Jean Goychman  

29/9/2022

7 Commentaires

  1. Ainsi donc, l’éolien c’est du « vent’…. Excellente démonstration, étayée d’exemples.

  2. J’ai un ami qui vient de rentrer du Maroc en voiture. Il a traversé toute l’Espagne et a vu toutes les éoliennes à l’arrêt par manque de vent. Je connais très bien cette route pour l’avoir aussi empruntée. Nos z’écolos de m….. feraient bien de revoir le sujet concernant ces éoliennes. Car en fermant nos centrales nucléaires, nous allons une fois de plus droit dans un autre mur : celui d’être dépendant de’autres pays pour notre électricité et surtout celui d’un manque criant d’énergie ! Quand on pense que le gouvernement, Bruno Lemaire en tête, conseille d’achter des voitures z’électriques, des trotinettes z’électriques,ils ne voient pas plus loin que le bout de leur nez (je reste poli). Combien de temps cela va-t-il durer ? nous sommes dirigés par des idiots ! et j’attends avec impatience de voir ce qui se passera cet hiver sur les routes de France pour tous ceux qui auront suivi les conseils du ghouvernement….. Les stations de sports d’hiver risquent de manquer de clients ou d’être bouchées par ceux qui ne pourront pas repartir ! Bonjour le merdier ! Qui viendra pour dégager le terrain ? sans doute des véhicules diesel …..

  3. Mr Goychman, je suis d’accord avec vous, sauf sur un point.
    On ne démarre pas et on n’arrête pas une centrale thermique d’un claquement de doigt ! Il faut au moins trois jours pour la montée en pression et la synchronisation avec le réseau et autant pour la mise au repos ! Seules les centrales hydroelectriques peuvent démarrer rapidement puisque il suffit d’ouvrir dès vannes. Il reste quand même le temps de synchronisation avec le réseau…
    Bref la compensation des variations de production des éoliennes n’est pas aussi simple que ça !!!

  4. Je rentre. d’Espagne ce samedi 01octobre. Je suis passé au milieu de centaines d’éoliennes à l’arrêt : pas de vent.

    • Et vous avez trouvé que ce paysage était beau ? Ils défigurent la Nature …. et pour des soit-disant écolos ce n’est pas glorieux ! Je connais la route que vous avez prise pour l’avoir aussi empruntée !

  5. Pour une fois, je vais reconnaître à Macron une qualité : aidé par les autres brasseurs d’air de son gouvernement, il se démène sans compter pour faire tourner les pales des éoliennes. Hélas, comme toujours, il ne fait que prouver son inefficacité, en ce domaine comme dans tous les autres…

  6. Erratum: Une erreur de frappe ayant échappé à la relecture m’a fait écrire 500 000 alors qu’il s’agit de 100 000 éoliennes à implanter pour produire les 100 TWh résultant de la diminution de la part du nucléaire (une éolienne produit en moyenne 1GWh (source MOOK)

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