LETTRE OUVERTE A LA FRANCE EN DANGER – PARTIE 1 (Lt Colonel Jean-François Cerisier)

PARTIE 1

 

Dans son livre « Testament »[1] le Général Marcel BIGEARD a écrit:

« Adieu ma France… Tu n’es plus celle que j’ai connue, le pays du respect des valeurs, de l’hymne et du drapeau, le pays de la fierté d’être français. Adieu ma France des trafics en tous genres, du chômage, de l’islamisme, de la polygamie, du laxisme, de la permissivité, de la famille décomposée… Adieu ma France réduite à l’état d’urgence, ma France déconstruite, en guerre avec elle-même. Je veux, néanmoins, demeurer optimiste et croire en ton sursaut. Mais qui te sauvera ? » 

De Léon Trotski :

« Peut-être la guerre ne vous intéresse-t-elle pas, mais la guerre s’intéresse à vous ».

De Gaston Bouthoul [2] :

« … la guerre lorsqu’elle ne comporte pas de destruction de vies humaines, n’est qu’un conflit ou un échange de menaces »

De Ibn Khaldoun [3] :

« … la guerre contre les infidèles est d’obligation divine, parce que cette religion s’adresse à tous les hommes et qu’ils doivent l’embrasser de bon gré ou de force… ».

LE PRESENT DOCUMENT

Rappelle ce qu’est la « Guerre totale », la guerre du XXIe siècle avec ses bases et ses finalités, et non pas seulement des vues particulières de la guerre qui sont utilisées assez régulièrement : guerre psychologique, guerre économique, guerre informatique, guerre civile, … Voire « guerre de la désinformation », ce qui n’ a aucun sens, la désinformation n’étant au mieux – au sens de la Loi française – qu’une arme par destination (cf infra « Guerre totale » – Troisième différence, et Définition du concept « Désinformation »).

Repose sur des thèmes présentés et développés dans mon livre « Guerre à l’Occident – Guerre en Occident » [4].

CONCEPTS ESSENTIELS TELS QU’ILS SONT EMPLOYES DANS CE DOCUMENT

Ce préalable est essentiel tant ces termes et concepts ont tellement évolués, voire même ont pris un sens déviant ou tellement atténué, depuis un siècle.

NATION

« Groupe humain assez vaste, dont les membres sont liés par des affinités tenant à un ensemble d’éléments communs : ethniques, sociaux (langue, religion, etc.) et subjectifs (traditions historiques, culturelles, etc.) dont la cohérence repose sur une aspiration à former ou à maintenir une communauté. » (Source CNRTL).

ÉTAT

« Autorité souveraine qui, par l’exercice de ses pouvoirs, représente et garantit l’unité et le fonctionnement d’une société sur un territoire défini ».

« Le gouvernement, l’administration, l’ensemble des pouvoirs publics d’un pays. Chef de l’État, celui qui exerce dans son pays les fonctions suprêmes ».

« Cette autorité politique souveraine, civile, militaire considérée comme une personne juridique et morale, a pour mission de diriger, organiser une nation, vivant sur un territoire donné. (Source Dictionnaire de l’Académie française).

GUERRE

Quelles que soient les acceptions retenues pour le terme de « guerre » parfois qualifié de « phénomène social », celles-ci possèdent trois composantes :

– les agressés : un ou plusieurs États, groupes sociaux, groupes ethniques, confessionnels, philosophiques , d’affaires ou d’intérêts ;

– les agresseurs : un ou plusieurs États, groupes sociaux, groupes ethniques, confessionnels, philosophiques, d’affaires ou d’intérêts ;

– une lutte armée entre agresseurs et agressés consistant en des actions de guerre à des fins offensives entreprises par les agresseurs, ou à des fins défensives, voire contre-offensives entreprises par les agressés.

GUERRE TOTALE

La guerre au XXIe siècle  n’a plus grand-chose à voir avec les guerres conventionnelles (guerres mondiales de 1914-1818 et 1939-1945 pour l’essentiel) du XXe siècle, aussi meurtrières et effroyables qu’elles aient été.

En ce XXIe siècle, le contenu sémantique du terme « guerre » doit être complété par rapport à celui utilisé dans l’expression « guerre conventionnelle » admis au siècle précédent. Pour l’essentiel, cela est justifié par trois grandes différences :

– la première différence est apparue dans le courant du XXe siècle, un peu avant la fin des années 40. Les guerres ont changé, non seulement de forme mais aussi de nature. Auparavant, il s’agissait d’engager des troupes aux frontières des pays à conquérir ou à défendre. Cela n’a plus été le cas. Et de plus en plus de place a été prise par la guerre révolutionnaire à laquelle a été ajouté le mode d’action subversif ;

– la deuxième différence est apparue à la fin du XXe siècle. Jusqu’à cette époque, la guerre était constituée d’un ensemble d’opérations mettant en œuvre ou impliquant essentiellement les ressources ou les domaines militaires. Au XXIe siècle, il convient d’ajouter des opérations mettant en œuvre ou impliquant les ressources ou domaines civils, et aussi une combinaison des deux. Ne pas en tenir compte conduirait à une vision réductrice n’étant plus adaptée et rendant toute contre-guerre impossible ;

– la troisième différence porte sur les armes utilisées. Dans les siècles passés, agresseurs et agressés utilisaient des armes par nature : fusils, canons, bombes, …

Aujourd’hui, il convient de prendre en compte, aussi et surtout, les armes par destination : ensemble des « outils » mis en œuvre par les agresseurs, pour parvenir à leurs fins, ou mises en œuvre par les agressés pour se défendre.

Cela ne signifie nullement que soient négligées les armes par nature (armes traditionnelles des guerres ou conflits conventionnels des siècles passés), pour des actes de guerre géographiquement limités ou pour des actions terroristes.

En Droit français l’arme par nature est : « tout objet qui peut servir à blesser, quelqu’un ou à détruire quelque chose, même si ce n’est pas  son usage premier ou principal ».

Et, d’une manière générale, aujourd’hui, doit être considérée comme arme toute action, toute organisation, tout processus, toute technique, tout moyen matériel ou immatériel, en particulier ceux
s’appuyant, utilisant ou agissant sur les informations ou leurs systèmes (cf infra, la définition du concept « information »), les sciences humaines et toutes les technologies associées, de même que la biologie plus particulièrement.

L’utilisation, l’application ou la mise en œuvre des armes par destination, combinées ou non à des armes par nature, sont « nécessaires » aux agresseurs pour leurs attaques, tout comme elles sont nécessaires aux agressés pour leur défense.

DÉSINFORMATION

Arme de guerre d’une formidable puissance dont la finalité est :

« Ne pas faire croire ce qui n’est pas mais modifier le comportement malgré les croyances ».

Vladimir VOLKOFF en donne la définition suivante :

« Manipulation de l’opinion publique, en général à des fins politiques, avec une information traitée par des moyens détournés ».

ISLAMISME, ISLAMISTE (OU « TENANT DU SYSTÈME ISLAMIQUE »)

L’islamisme est tout à la fois :

– la doctrine politique dont la finalité est l’expansion de l’islam, sur le monde ;

– l’idéologie développée à des fins de domination du monde musulman et du monde occidental, avec pour but le changement en profondeur : des idées, des comportements, tant dans le « territoire de l’islam » (dar al-islam), que dans le « territoire des mécréants » (dar al-kufr). (cf. infra la citation d’un court extrait des « Prolégomènes, d’Ibn Khaldoun, déclaré arabe au seul fait qu’il était musulman … ).

L’islamisme s’appuie sur une organisation comportant des individus, des structures : associatives, partisanes, sociales, éducatives, religieuses, financières, para-militaires …

L’islamiste est un individu – de toute nationalité y compris française – qui adhère tant  à la doctrine qu’à l’idéologie de l’islamisme. Pour les islamistes, la démocratie, la souveraineté du peuple et les Droits de l’Homme sont des concepts occidentaux impies, utilisés comme des armes destinées à saper la renaissance de l’islam et à empêcher l’essor d’une société islamique. Pour plusieurs auteurs de la mouvance islamiste : « il n’y a pas de souveraineté autre que celle d’Allah » et il convient de « Briser la tête de la doctrine de la démocratie ». C’est suffisant pour justifier le « réflexe de défense » des islamistes face à la soi disant agression de l’Occident !

Les wahhabites, les frères musulmans et plusieurs groupes para-militaires islamiques, de différentes nationalités ou obédiences sont des islamistes.

GUERRE MENÉE PAR LES ISLAMISTES

Tout d’abord, c’est une « obligation divine » !

Dans dans son ouvrage « Al Muqaddimah »[5] (première Partie), Ibn Khaldoun écrivait déjà :

« … Dans l’islamisme[6] » , la guerre contre les infidèles est d’obligation divine, parce que cette religion s’adresse à tous les hommes et qu’ils doivent l’embrasser de bon gré ou de force. On a donc établi chez les musulmans la souveraineté spirituelle et la souveraineté temporelle, afin que ces deux pouvoirs s’emploient simultanément dans ce double but. Les autres religions ne s’adressent pas à la totalité des hommes ; aussi n’imposent-elles pas le devoir de faire la guerre aux infidèles; elles permettent seulement de combattre pour [leur] propre défense. Pour cette raison, les chefs de ces religions ne s’occupent en rien de l’administration politique… ».

« … Nous ne jugeons pas convenable de salir nos pages en rapportant les opinions des chrétiens. Toutes ces doctrines sont fausses, ainsi que le Coran l’a déclaré. Nous n’avons pas à discuter ou à raisonner là-dessus avec eux, nous n’avons qu’à leur donner le choix de l’islamisme, de la capitation ou de la mort … ».

La simple étude de l’Histoire de l’islam depuis ses origines fait apparaître que, même s’il y a bien eu quelques périodes d’interruption, la guerre a été l’activité principale des Arabes et de plusieurs peuples envahis, convertis et devenus adeptes de l’obligation divine.

Quelles que soient les époques de cette Histoire, les justifications des guerres, y compris les guerres civiles entre les deux grandes factions musulmanes rivales : sunnisme et chiisme ont toujours découlé des préceptes du Coran, de la Sunna, de leurs exégèses et la finalité a toujours été la même : la domination du monde justifiée par une soi-disant supériorité décrétée par Allah, pour ses adorateurs soumis, du fait de leur « statut de musulman ».

C’est ainsi qu’au cours des siècles les islamistes ont imposé leur domination, leur religion, leur colonisation spirituelle, temporelle, territoriale à de nombreuses Nations, sur de très vastes territoires, sur lesquels ils ont pratiqué l’esclavagisme. À grande échelle. Mais, cette partie de leur Histoire étant un fardeau tellement lourd qu’ils ont développé une forme d’amnésie, aidés en cela par  doctrine autorisant tout musulman à faire usage de la tromperie (ou « taqiyya ») afin de se défendre ou afin de répandre l’islam.

Christiane Taubira déclara d’ailleurs sur ce point d’Histoire avéré : « … qu’il était préférable de ne pas évoquer la traite négrière arabo-musulmane pour que les jeunes Arabes ne portent pas sur leur dos tout le poids de l’héritage des méfaits des Arabes… » (Référence : l’Express du 4 mai 2006).

En ce XXIe siècle, les islamistes ne dérogent pas à l’obligation divine. Pour cela ils mènent des opérations guerrières :

– contre les religions : l’islam continue de s’opposer violemment aux autres religions, par exemple : le bouddhisme, l’hindouisme, le judaïsme, le christianisme. En fait, toutes les religions ne reconnaissant pas Allah et son Prophète ;

– par la religion, l’islam est la base idéologique du système islamique, un système politique, et ce sont ses principes, ses règles, et sa loi (la charia) qui constituent la boite à outils de l’islamiste ;

– pour la religion, dans le cadre de leur obligation divine, les musulmans doivent combattre afin que l’islam prenne la place des autres religions, puisqu’il est la seule « vraie» religion, la seule qui glorifie le « vrai Dieu » : Allah.

INFORMATION

L’information découle de phénomènes : faits ou événements observables, survenant dans l’environnement dans une ou plusieurs de ses six composantes : géographique, organisationnelle, technique, temporelle, humaine, opérationnelle.

Elle est le résultat de deux actes : la perception du phénomène et l’application des règles requises pour interpréter et attribuer un sens au phénomène,  indépendamment des moyens mis en œuvre et des technologies employées.

L’utilisation des technologies renforce considérablement les possibilités d’acquisition, de transmission, de stockage, de traitement et de falsification des informations à l’aide de  dix recettes – largement utilisées par les politiques et leurs obligés : contre-vérité non vérifiable, mélange du vrai-faux, déformation du vrai, modification du contexte, estompement avec sa variante les vérités sélectionnées, commentaire appuyé, illustration, généralisation, parts inégales, parts égales.

ATTAQUE

D’une manière générale : toute opération hostile d’un ou plusieurs agresseurs sur des agressés. Les agresseurs peuvent être (énumération non limitative et pouvant être combinées) :

– des États, parfois « amis » ;

– des organisations para-étatiques, internationales ou nationales ;

– des groupes internationaux ou nationaux, d’affaires ou d’intérêts ;

– des groupes internationaux ou nationaux  à caractère social, eth­nique, philosophique, ou confessionnel ;

– des organisations se déclarant « philanthropiques » mais pratiquant l’entrisme (Tactique consistant à s’introduire dans une organisation, un parti, pour en infléchir l’orientation. Source : Dictionnaire de l’Académie Française).

En ce qui concerne notre Patrie, ces attaques sont susceptibles de provenir :

– de l’intérieur du territoire national ;

– de son environnement proche : le territoire de l’U.E ;

– de son environnement éloigné : tous les pays dans lesquels sont implantées des organisations possédant leurs réseaux d’influence ou de déstabilisation.

Les attaques lancées contre la France ont  pour finalité l’imposition à notre Nation d’un système politique, de gouvernement, une loi fondamentale (Constitution),  un système de pensée, un mode de vie, une religion en totale contradiction avec : la volonté des Citoyens français, les Valeurs forgées au cours de l’Histoire de notre Nation, et niant les faits historiques, malgré la présence de preuves rapportées par les historiens, et ce à des fins racistes ou politiques.

Fin de la première partie

Accès à la partie 2

Lt Colonel Jean-François Cerisier

26 avril 2023

[1]         Général BIGEARD « Testament » Éditions du Rocher

[2]          Fondateur et promoteur de la « polémologie »

[3]           « Célèbre historien et philosophe de l’histoire arabe et berbère, Abou Zeid Abd er-Rahman, surnommé Ouéli ed-Din est né à Tunis en 1332, mort au Caire en 1406 »

[4]            Achevé au dernier trimestre de 2014 et édité au début du deuxième trimestre 2015

[5]          Traduction du titre : « Les Prolégomènes »

[6]          A son époque ce terme utilisé par Ibn Kaldhoun signifiait « islam »

1 Commentaire

  1. Mon Colonel, en réponse à votre texte, je vous citerai ce passage extrait du film »Des Hommes et des Dieux » de Christian de Chargé :
    S’il m’arrivait un jour – et ça pourrait être aujourd’hui – d’être victime du terrorisme qui semble vouloir englober maintenant tous les étrangers vivant en Algérie, j’aimerais que ma communauté, mon Église, ma famille, se souviennent que ma vie était DONNÉE à Dieu et à ce pays. Qu’ils acceptent que le Maître Unique de toute vie ne saurait être étranger à ce départ brutal. Qu’ils prient pour moi : comment serais-je trouvé digne d’une telle offrande ? Qu’ils sachent associer cette mort à tant d’autres aussi violentes laissées dans l’indifférence de l’anonymat. Ma vie n’a pas plus de prix qu’une autre. Elle n’en a pas moins non plus. En tout cas, elle n’a pas l’innocence de l’enfance. J’ai suffisamment vécu pour me savoir complice du mal qui semble, hélas, prévaloir dans le monde, et même de celui-là qui me frapperait aveuglément. J’aimerais, le moment venu, avoir ce laps de lucidité qui me permettrait de solliciter le pardon de Dieu et celui de mes frères en humanité, en même temps que de pardonner de tout coeur à qui m’aurait atteint. Je ne saurais souhaiter une telle mort. Il me paraît important de le professer. Je ne vois pas, en effet, comment je pourrais me réjouir que ce peuple que j’aime soit indistinctement accusé de mon meurtre. C’est trop cher payé ce qu’on appellera, peut-être, la « grâce du martyre » que de la devoir à un Algérien, quel qu’il soit, surtout s’il dit agir en fidélité à ce qu’il croit être l’Islam
    Avec tout mon respect.

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