LA VISITE (extrait du Journal de Renaud Camus – 27 août 2019)

Le document ci-dessous est extrait du Journal de Renaud Camus, que l’auteur a bien voulu nous autoriser à publier.

Il s’adresse à tous ceux qui doutent parfois de l’utilité de leur lutte quotidienne pour la survie de la France, combat qu’ils mènent pour certains courageusement depuis des années.
Nous leur répondons souvent que le général de Gaulle, en embarquant pour Londres avec la France seule dans les bras (mais quel bagage !), n’a jamais douté de l’issue victorieuse de son juste combat.
Ou bien, comme aime à le rappeler le général Christian Piquemal, que “les seuls combats perdus d’avance sont ceux qu’on ne mène pas“.
Ou bien encore en leur opposant la fameuse formule de Guillaume d’Orange “il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer“…

Il s’agit aujourd’hui de montrer à tous que, face à ce long combat pour notre France et notre culture, le doute et le découragement finissent parfois par nous atteindre, un jour ou l’autre, touchant même parfois l’illustre inventeur du “Grand Remplacement”, qui continue malgré tout de poursuivre son combat contre vents et marées. Sachant que le temps finira (hélas) par lui donner raison, malgré les procès, les menteurs, les traitres, tous ceux qui s’efforcent de nier le drame de l’immigration massive.

Une immigration de plus en plus incontrôlée, soutenue par de prétendus spécialistes scientifiques qui ne sont que des relais de propagande, prétendant à l’envi et selon les cas “qu’il n’y a pas de submersion migratoire“, que “l’immigration est une chance pour la France“, “qu’associer immigration et insécurité est une attitude fascisante“, allant même jusqu’à truquer les chiffres comme certain “démographe officiel” que je ne nommerai pas ici mais que chacun reconnaitra en assurant avec un certain mépris de l’Histoire, que “la France a toujours été un pays d’immigration“.

La première édition du “Grand Remplacement” fut publiée en 2011. Lucide et clairvoyant, comme le fut quelques décennies plus tôt dans son genre Jean Raspail avec “Le Camp des Saints” (publié en 1973), l’auteur analysait avec une précision d’horlogerie comment se déroulait déjà insidieusement et sous nos yeux le remplacement de notre peuple.

Malgré embûches et trahisons, décrié, poursuivi, accusé de tous les maux, Renaud Camus poursuit avec ténacité son oeuvre de vérité et de sagesse, tout en vivant parfois – comme nous tous – des moments de découragement. C’est l’un de ces moments qu’il décrit le 27 août 2019 – il y a 3 ans jour pour jour – sous le titre “La Visite”, lors d’une rencontre avec un historien allemand qu’il a du mal à rassurer…

C’est ce moment que nous voulions vous faire partager…

Vous n’êtes pas seuls, chers amis. Tenez bon !

Marc Le Stahler

27 août 2023


[La Visite — Journal, extrait, mardi 27 août 2019, une heure du matin.]

Montpellier, hôtel Mercure-Centre, mardi 27 août 2019, ch. 227, une heure du matin.

Cet après-midi, avant de quitter Plieux pour Montpellier avec Pierre et Jeanne, j’ai reçu la visite d’un jeune historien allemand, spécialiste d’histoire médiévale anglaise, bizarrement, et qui fait une thèse sur Percy qui fut gouverneur de Bordeaux, pendant la guerre de Cent Ans. Heureusement, nous avions Alnwick, son château, son immense librairie de seconde main dans une ancienne gare et les beautés du Northumberland comme sujet de conversation consolatoire, car tous les autres étaient bien affligeants. Le pauvre garçon, quoique aimable et très souriant, est horrifié de ce qui arrive à son pays comme moi au mien, et tous les deux à l’Europe. Il dit que sa sœur de gauche commence à être un peu troublée, quand elle veut mettre son enfant à l’école, de ne trouver près de chez elle que des écoles où non plus quarante pour cent, comme de son temps, mais quatre-vingt-dix-huit pour cent des enfants sont d’origine étrangère. Lui-même déclare être à vingt-huit ans de la dernière génération qui aura connu en Allemagne une enfance allemande. Il remarque que les Allemands ont survécu à la guerre de Trente Ans, à la Première Guerre mondiale, à la Seconde, mais que cette fois c’est fini, ils disparaissent, ils n’ont plus de pays.

Son plus grand sujet d’étonnement, comme le mien, est d’être au sein de son entourage à peu près seul à être désespéré de ce qui se produit. Il dit que les gens de son âge ne comprennent rien à son émoi, et d’ailleurs ne remarquent même pas le phénomène dont il essaie de leur parler. Et pour les plus jeunes c’est encore pis. Les adolescents et les enfants de souche allemande en Allemagne sont tout à fait habitués à être une minorité dans leur propre pays, et ils n’imaginent même pas qu’il puisse et qu’il ait jamais pu en aller différemment.

Il est évident qu’un garçon comme celui-là, intelligent et cultivé, et qui a fait pour venir me voir un voyage long et compliqué, accomplissant même à pied, par grande chaleur, les derniers kilomètres, à partir de Lectoure, où il a refusé d’être raccompagné en voiture, attend de moi quelque chose, un conseil, une voie ouverte, un projet, une espérance. Et l’horrible vérité est que je n’ai rien à lui offrir, sinon l’assurance que je le comprends parfaitement, et partage à cent pour cent son chagrin, et d’abord son incompréhension. Pourquoi les gens ne se révoltent-ils pas ? Pourquoi acceptent-ils passivement, sans même avoir l’air de s’en rendre compte, et comme une chose allant de soi, ce qui pour vingt ou trente générations de leurs aïeux a été l’horreur absolue, ce que pour éviter aucun sacrifice n’était trop grand, y compris celui de la vie : la perte de leur patrie, son partage imposé avec des étrangers, l’occupation par des envahisseurs peu amènes de la terre de leurs ancêtres ?

Que puis-je dire ? Que puis-je faire ? Même entre le très petit nombre des éveillés et des révoltés il paraît impossible de créer une union : ils ne s’aiment pas, ils ne s’aident pas, il n’y a entre eux aucune coopération, et pour ma part je ne suis pas du tout populaire parmi eux. Les manifestations dont on déplorait il y a dix ans qu’elles ne réunissent que trois mille personnes quand on en attendait cent mille et en espérait un million en rassemblent aujourd’hui trois cents, et encore, dans les bons jours. En Allemagne, celles de Pegida à Dresde et ailleurs se sont totalement essoufflées, dit mon visiteur. Le Conseil National de la Résistance Européenne n’a pratiquement rien d’européen et se trouve en train de perdre ce qu’il avait de national (pas plus tard qu’hier Paul-Marie Coûteaux m’écrivait une lettre très désagréable, déplorant notre inaction et se plaignant dans le même temps de recevoir trop de messages, sa boîte à lettres électronique en étant encombrée, et par des vétilles). Je veux bien monter au sommet de ma plus haute tour et me jeter de là dans le vide, mais même cela n’aurait pas le moindre effet. Le suicide de Dominique Venner à Notre-Dame n’a servi à rien, il n’a suscité aucun émoi dans la masse du peuple, qui n’en a même pas été informé. La voie politique est totalement barrée, la circulation y est entièrement réglée et contrôlée par l’adversaire. J’exclus la violence. Que reste-t-il ?

J’observe qu’autour de moi beaucoup renoncent. Ils ne veulent pas se gâcher la vie plus longtemps, et entendent profiter aussi tranquillement que possible des années qui leur restent. Les plus jeunes se convertiront, ou bien ils sont déjà résignés, comme à une chose tout à fait normale, au statut de citoyen de seconde zone. Je n’en suis pas là. Je ne baisse pas les bras. Mais j’avoue n’avoir plus d’idée, et ne savoir plus à quel saint me vouer, ni à quel projet. J’ai dû bien décevoir ce malheureux garçon, qui venait chercher la bonne parole. Je ne l’ai pas trouvée. Je ne la connais pas. Je ne pouvais partager avec lui qu’un désarroi accablé, et stupéfié.

(Extrait du Journal de Renaud Camus)

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18 Commentaires

  1. L’un d’entre nous propose un plan d’action: il s’agit d’Antonin Campana. Lisez son projet ” que faire ? ” sur son blog “terre autochtone”.

  2. Marc Le Stalher, je vous respecte, j’aime ce que vous écrivez, et je suis des vôtres. Mais je suis encore étonné et j’en reste abasourdi que vous croyez encore à un résultat d’élection !!!
    Tout est sous contrôle par la bande de voyous en col blanc, dés que les résultats sortent des mairies,
    1° Peut on faire confiance à ceux qui collationnent les résultats pour les faire passer au Ministère de l’Intérieur dans les Préfectures entrepôts de la mafia ? Je dis non.
    2° Afin que la” légalité” soit respectée, c’est le Conseil Constitutionnel qui assure ce passage…? Une bande de voyous se partagent le Conseil !
    3° Vous savez bien que les résultats ont été connus avant la fin du circuit puisque Marine a fêté sa défaite avant l’heure.

    • Merci de votre intérêt pour Minurne, et heureux de vous compter “parmi les nôtres”.
      Quant au fond de votre remarque, il faut être prudent et “professionnel”…
      Vous avez parfaitement le droit de penser qu’une “bande de voyous en col blanc manipule les résultats des élections”.
      Mais… avez vous des preuves sérieuses à apporter pour étayer cette affirmation ?
      Ou juste une crainte, un sentiment, un doute, une impression…
      Votre argumentaire tiendrait pourtant la route : du ministère de l’Intérieur au Conseil Constitutionnel, on pourrait imaginer qu’une collusion de quelques personnes sans scrupule, détenant la réalité du pouvoir, en profitent pour “arranger” un peu les résultats des scrutins…
      Mais sans preuve formelle de ce qui constituerait un crime de haute trahison contre notre démocratie, ces affirmations ne sont que simple diffamation.
      Soyez certains que si nous avions, ne serait-ce qu’un soupçon de début de preuve en la matière, nous le publierions, avec toutes les précautions d’usage…
      Mais en acceptant de relayer de pseudo-informations non confirmées et non étayées (et il y en a beaucoup qui sont colportés sur des sites se prétendant “de réinformation”), nous perdrions à notre tour toute raison d’être, notamment le sérieux et la véracité de ce que nous évoquons et des accusations que nous portons.
      Les lecteurs de Minurne, je l’espère, font confiance en notre sérieux et nous comptons bien le conserver, simultanément à notre liberté de réflexion, d’investigation, et de positionnement politique.

  3. Voter Eric Zemmour et Reconquête !, oui bien sûr, je l’ai fait, et le referai volontiers, mais ce qui me chagrine est un fait tout bête : le soir des échéances électorales, à 20h, les présentateurs télé nous disent : ” Voici les résultats communiqués par le ministère de l’Intérieur. ”
    Qui nous garantit que les chiffres fournis par les services de Darmanin correspondent bien à ceux issus du dépouillement dans les bureaux de vote ?

    • Je suis comme vous ; j’aibeaucoup de doutes mis je viens de lire juste au-dessus de votre “crit celui dde Marc LE STAHLER répondant à Robert Jordan. Donc je n’ajouterai rien .

  4. L’individualisme égoïste nous écrase, cet atavisme Gaulois que Vercingétorix a eu tant de mal à vaincre provisoirement mais qui a été sa perte et celle du souverainisme gaulois face à l’empire Romain.
    Les gens ont horreur de sortir de leur zone de confort jusqu’à temps qu’elle leur soit arrachée dans le sang. Ils préfèrent nier la réalité et refuser de la regarder parce qu’en même temps, elle leur montrerait leur lâcheté crasse. Le refus de la voir et d’en ressentir une honte et une déception est une forme de protection contre la perte de leur équilibre psychique.

    Monsieur Camus exclue la violence, mais la violence ne lui demandera pas son avis car elle viendra des masses migrantes quand ils se décideront à accaparer ce qui appartient aux Français chrétiens. Nous avons vu récemment les émeutes “consommatrices” qui ne visait que les commerces pour s’accaparer de la marchandise. Bientôt les émeutes visant les particuliers pour s’accaparer leurs biens et les occuper…

  5. L’individualisme a gagné. Il n’y a plus de Nous pour la plupart. Tel est le résultat des 50 dernières années de massacres culturel et historique de l’école où l’on n’apprend plus les victoires, les grandes oeuvres. Les “nouveaux” arrivants ne s’approprient pas cet héritage qu’ils ne veulent pas. Les jeux ont gagné (foot, feux d’artifice…) et autres futilités voient la foule pendant que nos églises se vident comme les musées. Que ce pays devient triste.

  6. Oui, qu’elle infinie tristesse. Je ne vois que Monsieur Zemmour et je l’écoute et le soutient depuis longtemps… mais les années passent et le délitement se poursuit. Je me sens bien impuissante et j’enrage. Monsieur Camus écrit remarquablement bien tout cela. Belle plume, belle âme !

    • Posez-vous déjà ces questions :

      Est-ce que Monsieur Zemmour a pris connaissance et validé le projet pour la France que Minurne a édité ?

      D’où pourrait provenir l’argent de la reconstruction de la France et sa remise à flot quand on sait que le pays devra emprunter aux banques privées internationales (comme il le fait depuis 1973) tenues par les mondialistes qui manipulent Micron et tous les chefs d’état d’Europe, comme les fonctionnaires de l’UE ?!

      • Je peux vous assurer qu’Eric Zemmour a reçu, en son temps, bien avant sa candidature officielle à la présidence, le Projet pour la France des lecteurs de Minurne. Le connaissant un peu, je sais qu’il l’a lu et apprécié. Pour la suite, je ne sais pas. L’équipe qui l’entourait pour sa candidature a ensuite occulté tout contact direct et c’est bien dommage.
        Je conserve cependant toute ma confiance à l’homme, pour son intelligence des situations et pour sa capacité un jour à diriger le pays. Prétendre, comme certains, qu’il manque d’expérience gouvernementale, serait plutôt pour moi une qualité majeure quand on voit l’incompétence générale qui affecte ceux qui nous gouvernent, de la présidence au moindre secrétaire d’état. Sans parler des élus – surtout de gauche – de l’Assemblée Nationale.
        Il nous reste à militer activement pour les européennes, scrutin de type proportionnel, qui nous permettra à coup sûr d’envoyer à l’assemblée de Strasbourg quelques personnalités bien construites et décidées, forgées dans le patriotisme et la défense de la France. .

      • L’argent? Mais il est distribué à tous ceux qui arrivent chez nous sans y être admis, les milliards jetés dans les reconstructions des cités, l’AME et la CMU, le RSA et prestations multiples offertes à beaucoup d’étrangers sans droit, les fraudes à la SS, CPAM, retraites imméritées envoyées à des familles dont l’ayant droit est dcd. Monsieur PRATS a écrit 2 livres précisément.
        Nous, nos impôts augmentent à travers des taxes fantaisistes (éco entre autres). Le gamin a ruiné même notre souveraineté énergétique dans la continuité du chamalou inconséquent, ce qui impute nos factures pour une électricité sous traitée que nous rachetons à prix d’or sans qu’il y ai eu un ersatz de logique mais une soumission à cette Europe gargantuesque qui n’a plus lieu de se maintenir.
        Les chinois se moquent de nous, Poutine exulte, les indiens et autres “fournisseurs” de tout (même les principes actifs des médicaments) s’en trouvent bien aise économiquement. Micron est un poltron qui fait le job suggéré par la secte Davos/Bildeberg sans état d’âme mais avec la certitude qu’il sera hors de cause dans tous les domaines dans lesquels il s’est fourvoyé.
        Nous ne pouvons plus continuer ainsi mais qui va donner corps à la résistance???

  7. La vérité est que nous avons tous, chacun pour ce qui le concerne et selon ses compétences, un petit morceau de France, de son histoire et de sa culture à défendre. Non seulement par adhésion à ce qu’est notre patrie, mais aussi par respect et reconnaissance envers les anciens qui nous l’ont léguée, et que nous devons remettre à nos fils.
    Zemmour est effectivement un choix qui répond à ces exigences.

    • Quand Mr Zemmour réfléchit à la proposition qui lui a été faite de prendre la présidence du CRIF en échange de son renoncement à une candidature à la présidentielle, je me pose des questions. Et vous ?
      Les puissances de l’argent mènent la situation. Et c’est ça que les gens ne veulent pas comprendre.

  8. Quelle tristesse !. J’entends les gens : quand vont-ils bouger? C’est qui le ils? Ensuite cela devient le ça va bouger, c’est quoi le ça ?
    Et bien je préconise le:
    Je tu nous vous ils et ça redémarre dans les urnes.
    Je vote Zemmour.

    • Au stade où nous en sommes, je crains que le vote, de plus en plus manipulé et truqué, ne soit d’aucun secours. Il y a longtemps que seuls les milliardaires décident de qui dirigera les pays. Il faudrait se réveiller !

      • Il est évident que les votes sont manipulés en France comme aux USA et partout dans le monde. C’est une des raisons qui incite les gens à ne pas se déplacer. Personnellement j’aimerais que le vote soit obligatoire mais aussi que les candidats ne soient pas soumis à la discrimination des maires de France… à bulletin “ouvert”! Ce qui n’est absolument pas démocratique. Il y a beaucoup de gens lucides mais chacun campe dans un parti politique qui ne font rien pour s’unir et gagner contre le pouvoir mondial des banques et des super puissances d’argent… comment sortir de cet “enfermement”?

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  1. EDITO 689 – COMBATTRE… JUSQU’À LA VICTOIRE ! (Marc Le Stahler) – MINURNE-RÉSISTANCE