« La guerre est une poursuite de l’activité politique par d’autres moyens. »
(Carl von Clausewitz).
Manu, J’espère que tu ne m’en voudras pas de t’appeler ainsi et de te tutoyer.
Si je m’autorise cette familiarité c’est pour ne pas être taxé d’insulte envers le chef de l’État, car bien que très tièdement républicain et modérément démocrate, je respecte quand même la fonction présidentielle…quand elle est respectable or, depuis 2017, elle est incarnée par un gamin narcissique, mal élevé, capricieux, affabulateur, qui n’a de cesse que de dénigrer et d’humilier le pays qui l’a élu, (surtout quand il est à l’étranger) en l’occurrence, toi, Manu, la marionnette de Soros, le pantin d’Attali, le copain d’Ursula Von Der La Hyène, celui qui rêve de la « start-up nation ».
Si la loi m’interdit d’insulter le chef de l’État, j’ai en revanche le droit de m’indigner quand tu dénigres MON pays pour acheter les votes des Franco-algériens(1), quand tu lèches les babouches d’Abdelmadjid Tebboune dans l’espoir de lui soutirer un peu de gaz. Tu devrais avoir honte !
Si je t’écris aujourd’hui, c’est parce que j’en ai marre, plus que marre, de tes discours- fleuves où tu parles pour ne rien dire, sinon pour entretenir un climat de peur au sein du peuple français.
Le 13 juillet, j’ai subi ton prêche de 45 longues, très longues, minutes où, non content de t’écouter parler, de te théâtraliser comme te l’a appris la mère Trognon, (quand elle était ta prof ou ta maîtresse ?), d’y mettre la gravité de ton qu’impose l’annonce d’un drame venir, tu nous as dit que nous étions en guerre. Tu nous bassines ça régulièrement depuis l’épidémie de Covid 19, mais le 13 juillet au soir, nous avions franchi une étape de plus. Préalablement, tu avais demandé au cire-bottes qui dirige nos forces armées de nous préparer à l’imminence d’une guerre. Cet homme a l’échine plus souple que le général Pierre de Villiers ; il a bien rempli sa mission !
Sommes-nous à l’aune de la Troisième Guerre Mondiale ? Toi Manu, Von Der La Hyène et vos affidés vous semblez le souhaiter. Et vous êtes suivis voire soutenus par un tas de gens, stratèges de plateaux-télé, matamores de Café du Commerce, bellicistes en pantoufles, zélateurs de l’OTAN, et autres va-t-en-guerre. Et on se fait traiter de pleutre, de lâche, de pétochard, de pacifiste, quand on ose simplement rappeler que la Première Guerre Mondiale – la « Der des Der » – a fait 18 millions de morts (dont 1,4 million de Français), la Seconde…50 millions. Pourtant, compte tenu de l’arsenal nucléaire détenu par les belligérants, on peut supposer que la Troisième en fera cinq ou dix fois plus.
Juste après ton discours, sur le plateau de « Cnews », certains s’interrogeaient sur les raisons de ton catastrophisme sur-joué. Pourquoi, en effet, entretenir un climat de stress permanent dans l’opinion ? J’ai bien un avis – qui, bien sûr, n’engage que moi – et que je vais tenter d’expliciter.
Depuis le début du conflit en Ukraine, je ne cesse de clamer que la France aurait dû songer à ses propres intérêts. Il lui fallait, pour une fois, faire de la « realpolitik », refuser les oukases de Biden, puis les voltes-faces de Trump, les coups de menton d’Ursula Von Der La Hyène, et ne pas prendre position pour l’une ou l’autre des parties. Ce conflit – qui a débuté en 2014 sans que cela émeuve l’OTAN – se joue entre deux pays de l’Est aux histoires intimement imbriquées. L’Ukraine s’étire aux marges du monde russe, dont elle a été le berceau, à la jonction entre le monde orthodoxe et le monde catholique. Les relations mouvementées entre ces deux nations, qui, à certaines périodes, ne furent qu’un seul et même pays, ne datent pas d’hier. Donc, quand ces deux peuples sont entrés en conflit, il eût été raisonnable de ne pas nous en mêler. Dès 1991, après la chute du bloc de l’Est, nous aurions dû nous rapprocher de la Russie. C’était NOTRE intérêt, mais nous avons préféré humilier l’ogre russe pour complaire aux Américains. De surcroît, pourquoi voler au secours de l’Ukraine qui est, qu’on le veuille ou non, l’archétype d’un état mafieux ? L’Ukraine n’étant pas un pays-membre de l’Union Européenne pas plus qu’elle n’est membre de l’OTAN, nous ne lui devions aucune aide et/ou assistance. Et qu’on ne vienne surtout pas m’invoquer le « droit d’ingérence humanitaire », ce concept fumeux inventé par Bernard Kouchner car il est à géométrie variable.
Que ne l’a-t-on invoqué quand l’OTAN a bombardé les civils de Belgrade pendant 70 jours ?
Alors, pourquoi avons-nous mêlé nos voix, nos menaces, nos gesticulations, nos sanctions, à celles de Biden et d’Ursula Von Der La Hyène ? Poser la question, c’est déjà y répondre.
Primo, parce que toi Manu, mégalomane narcissique, incapable de régler un différend avec l’Algérie, incapable de faire libérer l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incapable d’endiguer la vague d’attaques au couteau qui meurtrit (et souvent endeuille) notre pays, incapable de faire respecter les lois de la République dans les banlieues dites « de non-droit », tu n’as plus de majorité pour gouverner, tu as ruiné notre pays, tu l’as laissé envahir par une faune allogène incontrôlable, donc la guerre et les envolées churchilliennes, pour toi, c’est un moyen d’exister. Tu te fous éperdument de la France, seul ton nombril, en l’occurrence ton destin européen, t’intéresse. Avec le Covid 19, les européistes comme toi voulaient nous imposer l’Europe de la Santé. Avec l’Ukraine, ils espèrent bien ressusciter le « Communauté Européenne de Défense », mort-née en…1954, pour faire avancer le fédéralisme européen. Toi, tu es même disposé à « partager » notre dissuasion nucléaire, avec la perfide Albion entre autres. On croît rêver !
Secundo, tu es la marionnette du Nouvel Ordre Mondial qui compte peut-être sur une bonne guerre pour régler de façon drastique le problème de la surpopulation mondiale ?
Tercio, il est possible qu’une guerre soit un bon moyen de relancer les économies malades et grabataires des pays industrialisés, ou pour camoufler un énorme crash financier à venir ? On dit que « l’histoire ne repasse pas les plats » mais nous savons pourtant comment l’Occident est sorti de la grande crise de 1929. Les Accords de Bretton Woods, le Plan Marshall, tout ceci semble oublié par des peuples décadents, avachis, embourgeoisés et totalement ramollis. Nos « alliés » américains ont contribué à nous chasser de notre Empire. Ensuite, avec leur Guerre du Golfe, ils nous ont brouillés avec le monde musulman, et ils n’ont de cesse que d’affaiblir l’Europe. En injectant des milliards de dollars dans l’aide militaire à l’Ukraine, ils n’ont fait qu’attiser le feu. Et l’Europe, une fois de plus, s’est mise à la remorque des USA…Depuis l’arrivée de Donald Trump, entre deux voltes-faces de ce dernier, il semble que l’Europe doive se débrouiller seule…
Il importe peu de savoir qui de Poutine, Zelensky, ou toi Manu, est celui qui soufflera le plus fort sur les braises, au risque d’attiser un brasier qui ne demande qu’à se transformer en incendie. Mais je suis effrayé et abasourdi quand j’entends, dans les salons, les dîners mondains, ou à la télé, le nombre de va-t-en-guerre qui appellent à la croisade du camp du bien contre la Russie.
Passionné d’histoire contemporaine, je pense souvent à la Grande Guerre. Les monuments aux morts de toutes les villes et villages de France sont là pour nous rappeler qu’elle fut tristement « égalitaire ». La République a envoyé 8 millions d’hommes au casse-pipe et en a fait tuer 1,4 million (plus 4,3 millions de blessés). Quelle est la famille française qui n’a pas eu son ou ses mort(s) de la Grande Guerre ? Il faut lire « Le gâchis des généraux » de Pierre Miquel (2) qui raconte comment Joffre limogeait ses subordonnés à tour de bras pour ne pas assumer ses propres erreurs ; comment des chefs incompétents – Nivelle et tant d’autres – lançaient leurs poilus dans des offensives aussi sanglantes qu’inutiles. Le général Pétain était l’un des rares à se soucier de la vie de ses hommes (3), les autres préféraient nier la supériorité de l’artillerie allemande et ne croyaient qu’à l’offensive du fantassin à la baïonnette, comme durant les guerres napoléoniennes. Ensuite, après la victoire, le pays a nommé huit maréchaux de France(5), sans doute pour faire oublier l’incompétence criminelle de certains d’entre eux ? Après la défaite de Sedan, en 1870, le pays était imprégné d’un esprit revanchard, mais encore eût-il fallu se préparer à la revanche. Or en 1911, alors que Krupp fondait des canons à longue portée qui allaient tragiquement inaugurer les conflits modernes, le général Faurie – qui mérite de passer à la postérité – écrivait ceci: « Il faut que le fantassin arrive à avoir, dans son adresse à manier la baïonnette, une confiance telle qu’il préfère l’emploi de celle-ci à un tir rapide qui lui fait perdre du temps » ; ça ne s’invente pas ! Et un certain capitaine Ledant – encore un génie méconnu – dans un livre intitulé « A la baïonnette, chargez ! », renchérissait en 1912 en écrivant : « La baïonnette est une arme terrible, qui opère vite, c’est l’outil du bon travail, une blessure causée par elle est toujours grave. On peut rêver de posséder des armes qui tuent à plusieurs kilomètres, mais avec la baïonnette, tous les coups portent… ». On peut aussi parler du « pantalon garance » dont on dota nos poilus en 1914. Ainsi vêtu le fantassin offrait une cible magnifique au Boche, mais ce falzar rouge était un signe distinctif auquel tenaient les généraux. Il avait conquis ses titres de gloire avec les troupes du duc d’Aumale en Algérie.
Et puis, comme disait Cyrano de Bergerac, « on n’abdique pas l’honneur d’être une cible » et des cibles, les mitrailleuses allemandes allaient en avoir quelques centaines de milliers.
Pourquoi parler de la Première Guerre Mondiale dans un article qui évoque la probabilité (ou la crainte) de la Troisième ? Parce que les erreurs de 14-18 auraient dû nous servir de leçons or en juin 1940 nous avons subi la plus mémorable raclée de notre histoire. En 1996-97, Jacques Chirac, sur les conseils de son ministre de la Défense, Charles Million (lui-même exempté de Service Militaire) décide l’abandon de la conscription qui « emmerde les jeunes ». Et, dans la foulée, des généraux nous expliquent que le péril à l’Est n’existe plus, que nous n’avons plus besoin d’appelés du contingent car les guerres de demain seront des conflits « du fort au faible » ou la technique remplacera l’homme.
Tous ces hauts gradés – à quelques exceptions près – acceptaient, souvent par carriérisme, que les sommes allouées à la défense servent de variable d’ajustement budgétaire au gouvernement.
Nous avons, à l’heure actuelle, une armée remarquable. Certaines de nos unités d’élites sont enviées ou copiées dans le monde entier, mais nos forces sont réduites à une peau de chagrin.
« En cas d’engagement…peut-on lire dans un hebdomadaire crédible, une brigade de l’armée française tiendrait environ 20 km, et chaque brigade est constituée de 6 000 hommes et 150 véhicules, ce qui renvoie donc aux seuls 80 km de front que l’armée de terre pourrait tenir efficacement…Le nombre d’hommes est insuffisant dans cette armée « échantillonnaire » qui possède tous les moyens mais en petite quantité… »(5). Ce même article nous apprend que nous manquons cruellement de missiles, de munitions et de drones. En clair, nous ne sommes absolument pas prêts pour un conflit dit « de haute intensité ». Qu’il est facile alors de menacer, de jouer les matamores, de rouler des mécaniques, d’assurer Zelensky de notre soutien le plus total, mais avons-nous les moyens de jouer les durs ? Assurément non, et toi Manu, tu le sais aussi bien que moi !
Sachant que tu as ruiné le pays, avec quoi vas-tu financer nos efforts de réarmement ?
Cédric de Valfrancisque.
16/07/2025
1) On devrait plutôt parler d’Algéro-français car ils se déclarent plus algériens que français.
2) « Le gâchis des généraux » de Pierre Miquel ; Plon ; 2001.
3) Mais il ne faut surtout pas dire du bien du « vainqueur de Verdun » !
4) Joffre, Foch, Pétain, Gallieni, Fayolle, Franchet d’Esperey, Lyautey et Maunoury.
5) Source : « Valeurs actuelles ».
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