LA MOTO, NOTRE DERNIÈRE LIBERTÉ (Éric de Verdelhan)

« Partir, c’est pourrir un pneu »,

« Le frein justifie les moyeux »,

« La vitesse, c’est dépasser »,

« Faites la bourre, pas la guerre »,

« Loin des pneus, loin du cœur »,

« Il faut bien que vitesses se passent »,

« Soit bielle et tais-toi »,

…etc…Tout ceci ne sort pas de « l’Almanach Vermot » mais des sentences de « Joe Bar Team », série en bande dessinée que tous les motards connaissent.

Le 14 août, je devais faire une virée en moto dans le Limousin avec quelques amis.  Quatre heures de bécane (aller-retour), sur des petites routes tranquilles. Nous devions partir à cinq ou six motos mais je me suis retrouvé tout seul. Mes condisciples avaient tous une bonne raison de bouder notre sortie : Des ennuis de santé, des enfants à la maison, de la famille de passage…etc…Qu’à cela ne tienne, je suis parti me promener en solo sur l’embouchure de la Gironde. La moto, pour moi, c’est une drogue ; j’en ai besoin même si, à 76 berges, j’en fais hélas de moins en moins souvent.

La moto, bien que soumise aux mêmes limitations de vitesse débiles (1) que la bagnole, est un des derniers espaces de liberté dans ce monde totalement liberticide, aseptisé, normé, régulé, encadré, soumis aux diktats des écolos et aux oukases émanant de l’UE. Sans donner dans l’emphase, j’ai envie de dire que la moto, c’est une sorte de chevalerie. Certes on y côtoie le même pourcentage d’abrutis congénitaux, de crétins, de cons glorieux ou de sombres brutes, qu’ailleurs mais il existe encore une courtoisie et une solidarité motardes : En moto, on remercie la personne qui vous laisse la dépasser ; on s’arrête pour aider un motard en panne sur le bord de la route; on se salue entre motards (sauf les bobos en BMW rutilantes qui se refusent à saluer les gueux, les prolos, qui roulent sur de vieilles bécanes). Mais pourquoi, me direz-vous, je vous parle de moto aujourd’hui ? Parce que ce qui nous reste de liberté est en train de disparaître. L’ «Homo mondialus » doit accepter d’être un esclave, gavé de télé, de foot, de porno, de hamburger, mais sans la moindre vraie liberté.  

 À trois reprises, en 2023 et 2024, j’ai enfourché mon vieux «V-twins» pour aller manifester contre une décision inique, stupide, injuste et, une fois de plus, imposée par Bruxelles, à savoir le contrôle technique des deux roues. À chaque fois, il y avait un  millier de motos, de tous types, de toutes marques, chevauchées par des gens de tous âges venus dire leur ras-le-bol devant une mesure gouvernementale débile – une de plus ! – qui ne vise qu’à nous faire ENCORE et toujours cracher au bassinet. Lors de ma première manifestation, un abruti m’a affirmé péremptoirement que le contrôle technique des voitures, obligatoire depuis 1992, « a sauvé des centaines de vie ; on n’a pas le droit de dire le contraire », car hélas, nous en sommes là dans notre fichu pays : « on n’a pas le droit… » d’être climato-sceptique ; contre la théorie du genre ; l’écriture inclusive ; l’immigration incontrôlée. On n’a pas le droit non plus d’être pour la préférence nationale ; les statistiques ethniques ; le retour aux frontières d’avant Schengen…etc…En revanche, le pouvoir et les journalistes à sa botte s’autorisent  à raconter n’importe quoi (sachant qu’ils n’ont plus de contradicteurs). Le contrôle technique pour les voitures a été instauré le 1er janvier 1992. À l’époque, l’argument-massue pour l’imposer était que 17% des accidents étaient dus au mauvais état du véhicule (2). En 1972, vingt ans plus tôt, le nombre de tués sur les routes était de 18 034. En 1991, ce triste bilan avant fondu de moitié. C’était avant le contrôle technique et les radars sur les routes. La baisse du nombre de morts depuis tient à plusieurs facteurs dont le principal est la sécurité passive des voitures modernes.

En ce qui concerne les deux roues, selon les statistiques parfaitement fiables de la « Mutuelle des Motards », les accidents dus au mauvais état de l’engin représentent…0,3% des sinistres. Et les accidents sont souvent occasionnés par des jeunes « branleurs » roulant sans permis sur des bécanes trafiquées (3). Ceux-là, presque toujours insolvables, continueront à rouler sans contrôle technique. J’ajoute qu’il est possible de rouler avec une voiture en mauvais état sans s’en rendre compte. Avec une moto c’est quasiment impossible. De plus, les gens qui contrôlent les motos ne possèdent pas tous le permis « A ». Comment peut-on contrôler un engin qu’on ne sait pas conduire ?

À l’heure actuelle, le véritable  danger pour les motards, c’est l’état LAMENTABLE de notre réseau routier qui, au fil du temps, n’a rien à envier aux pistes africaines ou aux routes indiennes. Et puis, le contrôle technique moto, c’est la goutte de trop.

Le franchouillard que je suis en a marre des incompétents arrogants qui, en sept ans, ont augmenté la dette de la France de 1 100 milliards d’euros. Nous avons 3 100 milliards de dette et Macron continue à faire des cadeaux « quoi qu’il en coûte » aux pays sous-développés, à l’Ukraine, ou aux immigrés qui nous arrivent massivement. On matraque allégrement les classes moyennes, on paupérise les forces vives du pays, on tue notre paysannerie pour complaire aux européistes ou à la secte écolo (qui n’a pas compris qu’elle est la fausse barbe des mondialistes). Chez nous, depuis que les « Khmers verts » ont conquis certaines grandes villes, l’automobiliste et le motard sont invités à y rouler à…30 km/heure, soit en gros la vitesse d’un vélo électrique. Mais emmerder l’automobiliste et le motard est, pour l’écologiste, la jouissance suprême. Il avait inventé la ZFE, dont la suppression récente n’est pas forcément acquise. Or nous, Français, représentons 1% de la population mondiale et 0,8% des émissions de gaz à effets de serre. C’est nul, ridicule, insignifiant au regard des millions de tonnes de déchets, plastiques, huiles, résines, colles, peintures, détergents, engrais, médicaments, et autres saloperies chimiques qui sont déversées dans les océans, sur terre ou dans l’air à longueur d’année (et que nous finissons par respirer ou ingurgiter). Pendant fort longtemps, le voyageur que je suis a cru que l’Afrique était très sale et polluée, jusqu’au jour où j’ai découvert l’Inde. L’Afrique, c’est 1,5 milliard d’habitants; l’Inde, c’est 1,4 milliard d’habitants, alors de qui se moque-t-on ?

J’ai également mis un certain temps à (essayer de) comprendre le système « Crit’Air ». Je le trouvais stupide puisqu’il ne pouvait pas prendre en compte les futures normes de pollution. En fait, c’est voulu : « Crit’Air » n’en tient pas compte parce qu’il n’y en aura pas. C’est juste un compte à rebours avant l’interdiction de circuler de tout véhicule à moteur. Car même les véhicules électriques sont dépendants du pétrole, indirectement. Il n’existe pas de plastique produit à partir d’électrons et le plastique de cellulose de maïs est une vaste foutaise. Plus le temps passe et plus j’ai l’impression de lire un script écrit par des malades mentaux qui prétendent détenir la vérité, avec toujours les mêmes « éléments de langage » et les mêmes mesures proposées (ou plus exactement imposées) dans différents pays d’Europe. Depuis 20 ou 30 ans, les débats environnementaux sont un parti-pris qui ne supporte pas la contradiction ; qui doit s’imposer à tous, sans le moindre recours et selon un calendrier totalement arbitraire. Bruxelles et les écolos  sont obsédés par l’idée de faire disparaitre le moteur à explosion. L’arrêt de mort est fixé : 2035 et même avant, si les peuples se montrent dociles.

Le privilège de l’âge – il en faut bien un ! – c’est qu’on a un certain recul sur les évènements. Tous les progrès humains qu’on nous prédisait à la fin des années 60 n’ont jamais vu le jour : En l’an 2000, on allait guérir les cancers « comme une simple grippe » ; on vivrait plus de 100 ans ; on se déplacerait sur des machines volantes ; on irait en vacances dans la lune ; il n’y aurait plus de guerre ; que sais-je encore ? Rien de tout cela ne s’est réalisé. Mais tous ces chercheurs, savants, stratèges, experts, souvent autoproclamés, n’ont pas vu venir le réveil de l’Islam ou la naissance du Wokisme.

Pas plus qu’ils n’ont pressenti ou prédit que l’invention du micro-processeur allait révolutionner l’informatique, la téléphonie, l’image et mondialiser les relations commerciales. Je ne reproche pas à ces gens-là de passer leur vie à se tromper, mais je les accuse de NOUS tromper en permanence.  

Notre civilisation a connu des guerres, des invasions, des révolutions, la peste, le choléra, la grippe espagnole, la grippe asiatique, le coronavirus, etc…Il faut croire que ça ne suffisait pas ; l’écologie (punitive) nous est tombée dessus, et elle est bien pire que la vérole sur le bas clergé !

Eric de Verdelhan.

18/08/2025

  

1) Rouler à 80 kms/h avec une grosse cylindrée dont l’allure de croisière idéale est 110 kms/h c’est idiot et… polluant car le moteur n’est jamais au bon régime.

2) J’ai été inspecteur d’assurances de 1975 à 2010, date de mon départ à la retraite, je connais donc un peu le sujet, disons un peu mieux que les gens qui prétendent nous informer.

3) Quand elles ne sont pas carrément volées.


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