MACRON, LE PREMIER DE CORDÉE PALESTINISTE (David Duquesne)

Ce texte est paru dans la revue Tribune Juive le 26/07/2025

Depuis quelques semaines, des voix influentes au sein de la diplomatie française et même des services de renseignement plaident pour une reconnaissance officielle de l’État palestinien. Le raisonnement ? Un geste fort, censé désamorcer la colère des masses musulmanes en France et couper l’herbe sous le pied des Frères Musulmans.

Ce pari, à première vue habile, repose en réalité sur une méconnaissance dramatique du monde arabo-musulman, des logiques propres à l’islam politique — mais aussi à l’islam communautaire.

Il ne s’agit pas seulement d’une stratégie de conquête par le haut, avec des cadres idéologues, des associations-écrans et des relais électoraux. Il s’agit aussi d’une pression diffuse, enracinée dans le tissu social, dans les familles, dans les quartiers, dans les écoles — un islam de l’entre-soi, de la norme sociale, de la pression religieuse implicite. Ce communautarisme n’a pas besoin de violence pour gagner du terrain : il se nourrit du renoncement.

Le monde arabo-musulman : la loi du rapport de force

Je connais ce monde. J’en viens. Et je peux l’affirmer sans détour : dans les sociétés arabo-musulmanes, le respect ne naît jamais de la gentillesse ou de la diplomatie, mais toujours de la force. La concession y est perçue comme une défaite. La parole douce, comme un aveu de faiblesse. Et l’apaisement comme un signal de soumission.

Ce n’est pas un jugement moral, c’est un constat anthropologique, historique, géopolitique.

Regardez l’exemple de Boualem Sansal, l’un des plus grands écrivains algériens francophones : emprisonné depuis novembre 2024, condamné à cinq ans de prison ferme pour « atteinte à l’unité nationale » à cause de ses propos. Malade, âgé, respecté dans le monde entier, il est aujourd’hui otage du pouvoir algérien. Et que fait la France ? Elle proteste sans effet. Parce qu’il n’y a aucun rapport de force.

Céder, c’est légitimer la violence

Reconnaître la Palestine aujourd’hui, c’est envoyer un message clair : les méthodes du Hamas fonctionnent. Le 7 octobre, des civils israéliens ont été massacrés, des enfants décapités, des femmes violées. Et quelques mois plus tard, la France envisage de récompenser ce mouvement par une reconnaissance symbolique.

Cette décision n’apaisera rien. Elle validera aux yeux de nombreux jeunes musulmans en France — déjà travaillés par l’islam politique — que seule la radicalité paie. Que les émeutes, les menaces, les accusations de racisme, les intimidations religieuses font plier l’État.

La Palestine ? Mais quelle Palestine ?

Il faut avoir le courage de poser la question : qu’est-ce que la Palestine aujourd’hui ?

  • Quelle est son armée ?

  • Quelle est son autorité légitime : le Hamas ? l’Autorité palestinienne moribonde ?

  • Où sont ses frontières fixes ?

  • Quelles sont ses institutions démocratiques ?

  • Si des élections avaient lieu demain, qui l’emporterait ? Le Hamas, sans doute, et largement.

Autrement dit : reconnaître la Palestine aujourd’hui, c’est reconnaître un proto-État islamiste, plus proche de l’Afghanistan taliban que d’une démocratie.

Une faute stratégique majeure

Cette manœuvre n’est donc pas seulement un contresens culturel : c’est une faute stratégique.

Les islamistes ne veulent pas la paix : ils veulent la victoire. Chaque recul crée un précédent. Chaque précédent devient jurisprudence. Chaque jurisprudence un tremplin pour exiger davantage.

Demain, après la Palestine, ce sera quoi ? Le retrait de la loi de 2004 ? Le retour du voile à l’école ? L’interdiction de critiquer l’islam ? Le retour du délit de blasphème ? L’exigence de dhimmitude envers les Français de confession juive ? L’acceptation de lois de la charia dans notre législation ?

Gouverner, ce n’est pas céder

Reconnaître la Palestine dans le contexte actuel, sous la pression d’un chantage communautaire, c’est faire triompher la stratégie des Frères Musulmans, sans même qu’ils aient besoin de s’exposer.

C’est une victoire pour les islamistes, une consécration pour ceux qui veulent imposer leur vision du monde par la force, la peur et le chantage. Pour Israël, cela ne changera rien. Sur le terrain, les rapports de force militaires, territoriaux et géopolitiques resteront les mêmes. Ni les États-Unis, ni l’Allemagne, ni aucun acteur sérieux n’a reconnu un État palestinien en tant qu’entité dotée de frontières, d’un gouvernement stable et d’une armée.

Mais pour nous, en France, cela change tout.

Car sur notre sol, cette décision sera perçue comme une reddition. Elle nourrira un discours explosif : « La France a cédé. Le Hamas avait raison. Seule la violence paie. » Ce narratif — qui lie l’attentat, la pression communautaire et l’obtention de concessions politiques — sera un moteur de radicalisation.

Cela rejoint une logique bien connue de la dynamique révolutionnaire : c’est par la terreur, par le sang, par la destruction des innocents qu’on renverse un ordre établi. Les attentats ne sont pas des anomalies ; ils deviennent des instruments. Et la récompense politique accordée dans leur sillage est perçue comme une validation posthume du djihad.

C’est pourquoi je partage l’intuition de Maurice G. Dantec, qui voyait dans l’islam une forme de communisme du désert : un totalitarisme d’autant plus efficace qu’il est religieux, donc incontestable. Une idéologie de contrôle absolu, de soumission, de conquête et de guerre, habillée des habits du sacré.

Nous ne faisons pas un geste de paix. Nous envoyons un signal de faiblesse. Et dans les semaines et mois à venir, nous verrons le prix de ce signal : davantage de radicalisation, davantage de vocations djihadistes, davantage de jeunes convaincus que la République peut être prise à la gorge.

La reconnaissance de la Palestine n’est pas un acte diplomatique. C’est un acte de renoncement.

Et ceux qui nous gouvernent ont oublié que dans l’histoire des peuples, chaque renoncement se paie.

Macron valide le djihad comme arme diplomatique de persuasion.

Macron ne trahit pas seulement la France.

Il trahit d’abord les Français, tous les Français — quelles que soient leurs origines — qui refusent de vivre sous la menace, sous la peur, sous la pression islamiste.

Il trahit leur droit de vivre libres, égaux, protégés.

Il offre les Français de confession juive à la vindicte « antisioniste », à l’antisémitisme arabo-musulman et de gauche.

Et dans ce naufrage, il n’offre même plus aux musulmans assimilés un modèle auquel croire : il ne leur tend pas la main, il leur retire la République.

En cédant ainsi, Macron devient le premier de cordée… palestiniste.

David Duquesne

26/07/2025


AIDEZ MINURNE !…


Minurne fonctionne
 sans recettes publicitaires.
Si vous appréciez nos articles, vous pouvez nous aider par un don de 5 €,10 €, 20 € (ou plus).
Cliquez ci-dessous (paiement Paypal sécurisé)

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Soyez le premier à commenter