ALGÉRIE : LA LIGNE RETAILLEAU S’IMPOSE (Jean Pigeot)

Chevalier de l’Ordre National du Mérite, Jean Pigeot a été Chargé de mission au cabinet de Jacques Baumel, compagnon de la Libération, au Secrétariat d’Etat auprès du Premier Ministre, Rédacteur politique à Paris Jour et rédacteur en chef adjoint à Le Figaro,

Nous avons voulu vous partager ses excellents commentaires sur l’actualité politique .  

 

 

 

Tandis que je m’apprêtais à publier chaque jour un décompte de l’incarcération de Boualem Sansal à Alger, Macron prend un virage à 90 degrés sinon 180… Qu’est-ce qui a pu convaincre notre psychorigide national d’adopter enfin une attitude de fermeté vis-à-vis du pouvoir algérien, après de nombreux mois de faiblesse, voire de veulerie ?

Dans une lettre adressée au premier ministre, dont Le Figaro a eu connaissance, Macron écrit : «Les autorités algériennes ont fait le choix délibéré de ne pas répondre à nos appels répétés au cours des derniers mois à travailler ensemble dans l’intérêt de nos deux nations. Il aurait pu en être autrement. Désormais, nous n’avons pas d’autre choix que d’adopter une approche de plus grande fermeté.»

Quand on connaît le bonhomme, on se dit qu’il y a fallu l’intervention d’un conseiller spécialement persuasif, capable de lui faire comprendre tout l’intérêt de hausser le ton, non pas pour la France, dont il se fiche, mais pour lui-même. Jusqu’ici, Macron n’a essuyé que des critiques et insultes virulentes mais banales dans l’opinion. L’accusation répétée de lâcheté devant un petit Etat terroriste est plus handicapante, lorsqu’on prétend s’attaquer à Poutine et mettre au pas Netanyahou.

Cela n’a pas dû être une mince affaire de le faire fléchir, et la chronique révélera un jour qui y est parvenu, quand, comment et pourquoi. « Quand », on en a une petite idée : juste avant que Macron n’annule la convocation de Bruno Retailleau, à qui il comptait passer un savon pour son cavalier seul, en marge de la ligne officielle. L’entrevue risquait de mal tourner et peut-être même de se conclure par la démission du ministre de l’Intérieur, ce qui aurait débouché sur une crise majeure. Compte tenu de la pression à son comble dans l’opinion, c’est l’Élysée qui sauterait d’abord… Les dix derniers jours ont dû être fertiles en réflexion, consultations, accès de mauvaise humeur.

« Qui » ? Si je me trompe, ce sera sans importance, mais je me risque à entrevoir ce conseiller si convaincant. Il n’y en a pas trente-six capables d’un tel exploit. En fait une conseillère, à laquelle il peut arriver d’avoir la main leste. Suivez mon regard.

La lettre traçant les grandes lignes d’une politique plus ferme est adressée à un Bayrou bavard mais inconsistant. À lui maintenant d’établir l’échelle des peines à appliquer au pouvoir algérien. Il devra le faire en concertation avec Retailleau, qui enregistre là un succès mémorable sur la route encore hasardeuse de l’Élysée. Dans un premier temps, on exigera des diplomates algériens de présenter un visa sur leur passeport diplomatique, et il n’y aura pas d’agrément à la brouettée de consuls que l’Algérie vient de nous envoyer.

Ça chouine déjà à Alger, où la seule évocation de notre ministre de l’Intérieur provoque des coliques. Mais ce ne peut être qu’un début, car il en faudra plus à Tebboune pour s’incliner.

Jean Pigeot

07/08/2025


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