LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE COUPE LES CRÉDITS DES CANADAIR (Gilles La Carbona)

Quand le sérieux laisse place à la propagande, on sombre dans le mensonge.

C’est le cas de Bayrou avec les incendies. Il semble découvrir ce phénomène et se précipite dans ce drame pour venir nous distiller son narratif sur le réchauffement climatique. Après nous avoir servi un discours digne d’une purge pour constipés sur le budget, le voilà qui nous explique le pourquoi des feux de forêt et de nous présenter l’affaire comme une presque nouveauté, un truc qui n’existait pas avant, ben voyons… allons un peu de sérieux. En 1949 un incendie a ravagé 52 000 hectares d’un coup dans les Landes, qu’auriez-vous dit monsieur Bayrou face à cette catastrophe ? En 1976, 80 000 hectares victimes des flammes. En 1986 46122 hectares pour être précis ( rapport du Sénat) détruits. En 1990 23 000 hectares, en 2003, 13 000 hectares rien qu’en Corse, non monsieur Bayrou, ce n’est pas nouveau, ni la faute au réchauffement climatique mais à un mauvais entretien des massifs, à des négligences, mais essentiellement à des actes criminels. Quand un feu démarre à trois ou quatre endroits différents, cela n’a rien de naturel, monsieur Bayrou le sait. En 1986, de mémoire, Haroun Tazzief avait prévenu qu’il fallait couper les bois morts des mimosas qui avaient gelé durant l’hiver 1984/1985, mais rien ne fut fait, résultat, le massif a été ravagé par les flammes. Autre phénomène étrange, les feux débutent toujours par temps de mistral. Le vent frotterait-il les cailloux entre eux ? Il faut cesser de raconter des sornettes et de nous prendre pour des imbéciles. Il se murmure même que des drones seraient utilisés pour allumer les foyers n’importe où, ou l’utilisation de petites montgolfières en papier vendues dans certains bazars, destinée au départ à porter une bougie avec un vœu, l’ensemble ne tenant que trois à cinq minutes maximum et pouvant au gré du vent aller mettre le feu dans des endroits reculés. Ou encore le feu prend curieusement dans des terrains où sont prévues des constructions : éoliennes, centrales solaires, projets immobiliers… c’est encore le cas dans l’Aude.

Alors oui un incendie est un drame, écologique, humain, mais les causes ne sont pas celles que vous annoncez péremptoirement. Cela fait plus de quarante ans que le Sud est régulièrement victime d’incendie, les pouvoirs publics n’ont strictement rien fait pour les enrayer. À la suite du grand incendie de 1949, la forêt des Landes a été restructurée, coupe feux, miradors de surveillance, débroussaillage, mise en exploitation facilitée. Certes les massifs méditerranéens ne sont pas tous propices à une telle organisation, le relief escarpé ne le permet pas de façon aussi rigoureuse que dans les Landes. Pour autant des coupes feux peuvent être créés, des zones de surveillances plus régulières et plus nombreuses aménagées, et une exploitation forestière envisagée partout où c’est possible. Le débroussaillage n’est pas mis en œuvre faute de moyens, des essences moins vulnérables aux feux peuvent être plantées. Tout cela n’est pas réalisé, et ce n’est pas la faute à la sécheresse, ni au changement climatique, mais bien à nos politiques laxistes qui se contentent de lutter contre les incendies au lieu de les prévenir. Les éradiquer sera impossible, mais les limiter oui.

La flotte des canadairs est-elle opérationnelle dans sa totalité ? Pas que nous sachions. Les pyromanes sont-ils sévèrement châtiés ? Non. Au RPF nous sommes pour le développement de la filière bois et la mise en exploitation des massifs forestiers partout où c’est possible, la mise en place systématique de coupe-feux, un renforcement du système de surveillance avec des drones, et des moyens accrus d’intervention rapide mis en place. Mais là encore, Bayrou et les macronistes découvrent l’eau tiède et pour remédier à ce fléau que font-ils ? Exactement comme pour la dette, ils ressortent les recettes qui ont échoué et nous en tartinent les discours. La prévention peut être rapidement mise en œuvre à condition en parallèle de faire les économies budgétaires comme nous les avons listés. Mais on ne peut pas dépenser des milliards pour soigner des migrants illégaux, d’autres milliards pour alimenter une guerre en Ukraine perdue depuis belle lurette et qui ne nous concerne pas, encore une grosse poignée pour faire fonctionner des agences inutiles remplies de copains parasites et protéger nos forêts et les habitations qui s’y trouvent. Encore une fois c’est une question de choix et de bon sens, deux vertus qui ne sont pas chez Bayrou, et qu’il ne développera pas en quelques semaines. L’incurie de cette classe dirigeante n’en finit pas de s’étaler au grand jour et pourtant toujours pas de changement en vue…

Gilles La-Carbona

08/08/2025

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