URSULA VON DER LEYEN AU BOUT DE L’INCOMPÉTENCE (Valentin Gaure)

« Chaque jour qui passe plante un clou dans le cercueil de l’Europe » :

Ursula von Der Leyen au bout de l’incompétence

Ursula von der Leyen sort décrédibilisée des négociations douanières avec l’administration américaine. Même les plus favorables au projet européen appellent à un nouveau départ pour un continent qui est, virtuellement seulement, la « première puissance commerciale mondiale ».

Article publié le 30 juillet 2025 dans Valeurs Actuelles

Ursula von der Leyen lors de sa rencontre avec Donald Trump dans son golf de Turnberry en Écosse

Photo © Jacquelyn Martin/AP/SIPA

Il est des moments où la langue de bois devient obscène. Où les euphémismes, les circonlocutions, les faux-semblants ne servent plus qu’à masquer l’évidence. Même les plus ardents défenseurs de l’utopie bruxelloise, ceux qui vénèrent l’UE comme d’autres un dogme religieux, ont été forcés d’avaler leur chapeau. L’Europe puissance ? Une chimère. Ursula von der Leyen ? Une invitée de dernière minute, à peine tolérée en fond de salle au banquet des grandes nations.

« Trump a mangé von der Leyen au petit-déjeuner »

La dernière gifle est venue des États-Unis d’Amérique. Face à Donald Trump, la présidente de la Commission européenne s’est vue reléguée au rang de vassale, voire d’obligée. Pire encore : elle s’est rendue à lui, dans son domaine écossais, venant supplier sa clémence à grands coups de flatteries. En retour, un accord humiliant, dicté unilatéralement par Washington, imposant des droits de douane de 15 % sur de nombreux secteurs, sans la moindre réciprocité. Interrogé quant aux éventuelles « concessions américaines », Donald Trump répond qu’il n’y en a aucune. Factuellement exact. Et qui peut décemment donner tort à Viktor Orbán lorsqu’il résume l’affaire ainsi : « Trump a mangé Ursula von der Leyen au petit-déjeuner » ?

La France doit réagir en opposant son veto

Laurence Trochu, députée française au Parlement européen, proche de Marion Maréchal, réagit auprès de Valeurs actuelles :

« Von der Leyen a réussi la prouesse de payer les États-Unis pour qu’ils nous humilient un peu moins que prévu. Mettre les États membres devant le fait accompli, privilégier encore et toujours l’Allemagne sur le reste de l’Europe, décider seule et contre l’avis des nations : la méthode von der Leyen fonctionne à plein régime (…) La France doit réagir en opposant son veto au Cadre Financier Pluriannuel, qui exige l’unanimité du Conseil. »

La sénatrice LR de Haute-Savoie Sylviane Noël, membre de la commission des Affaires économiques, appelle « bien évidemment » son parti à « censurer » Ursula von der Leyen au niveau du Parlement européen. « Cet accord s’apparente à un racket consenti (…) Il vient rappeler l’ardente nécessité pour l’Europe de voler de ses propres ailes, en cessant de se considérer comme étant sous la coupe bienveillante des États-Unis. »

Humiliée par les Américains, snobée par les Chinois

Même François Bayrou, pro-européen historique, a laissé exploser sa colère sur le réseau X :

 « Accord von der Leyen-Trump : c’est un jour sombre que celui où une alliance de peuples libres, rassemblés pour affirmer leurs valeurs et défendre leurs intérêts, se résout à la soumission. »

Faute d’orthographe sur le nom de l’intéressée, mais lucidité intacte. La présidente de la Commission accumule les revers depuis son entrée en fonction en 2019. En Allemagne, son passage au ministère fédéral de la Défense avait déjà laissé un goût amer. La Desperate Housewife de Hanovre n’est pas non plus prophète en son pays.

Au-delà de ses déconvenues contractuelles, Ursula von der Leyen ne parvient pas à se faire une place sur la scène internationale. Elle n’est tout simplement pas prise au sérieux par ses interlocuteurs. Lors de sa récente visite à Pékin, on l’a reléguée au rang de personnage de seconde zone… l’invitant à rejoindre les autorités chinoises en autobus, avec d’autres huiles bruxelloises, dont le président du Conseil européen, António Costa.

L’Allemande et le Portugais désirent incarner « le visage de l’Union », jouent des coudes et se disputent les plates-bandes, à deux pour un seul fauteuil. Sans parler de l’Estonienne Kaja Kallas, censée être la « ministre des Affaires étrangères de l’Union » et dont le poids politique est proche du zéro hors des pays baltes. Tout cela donne raison au fameux mot de Kissinger : « L’Europe ? Quel numéro de téléphone ? »

Ces humiliations à répétition ne sont pas anecdotiques : elles frappent au cœur le mythe européen. Depuis des décennies, on nous martèle que « l’union fait la force », que l’Europe peut parler d’égal à égal avec les grandes puissances… Mais les faits sont là, implacables : si l’UE parle, personne ne l’écoute. Elle est l’idiote du village international. Dans les négociations avec Donald Trump, l’UE a moins obtenu que les Britanniques, lesquels négocient seuls depuis le Brexit. Les Suisses, les Norvégiens, eux aussi, avancent à bon rythme. Au XXIᵉ siècle, l’agilité des petites nations apparaît souvent plus efficace que la logique des blocs.

Bientôt la chute ?

À Bruxelles, la place d’Ursula von der Leyen commence à être, sinon menacée, du moins questionnée. En coulisses, beaucoup rêvent de voir l’ancien président du Conseil italien Mario Draghi lui succéder, peut-être même en cours de mandat. Cet esprit autrement plus intelligent et stratège dévoilait à l’automne 2024 un « rapport sur la compétitivité européenne » ayant fait grand bruit, invitant le continent à abandonner sa folle passion des normes et des formulaires. L’ancien président de la Banque centrale européenne chiffre à « 800 milliards d’euros » les investissements nécessaires pour ramener notre continent dans la course à l’innovation.

Dans l’histoire européenne, la chute d’un président de la Commission en cours de mandat n’a rien d’inédit. En 1999 déjà, la Commission Santer fut contrainte à la démission collective, précipitée par les scandales et par l’imminence d’une motion de censure au Parlement européen. En cause, notamment, la mauvaise gestion de la commissaire et ancien Premier ministre Édith Cresson.

La Commission marque des buts contre son camp

L’entrepreneur Rafik Smati, président du cercle de réflexion Objectif France, estime l’attitude d’Ursula von der Leyen comme étant « proche de la trahison ».

« La Commission marque des buts contre son camp lorsqu’elle approuve les propos de Donald Trump sur la nécessité de rééquilibrer notre relation commerciale avec les États-Unis. »

Ce pro-européen le rappelle :

« L’Union européenne est virtuellement la première puissance économique du monde. Seulement, faute de leadership et de volonté politique, nous ne pouvons pas jouer ce rôle. Il n’y a aujourd’hui aucune vision de souveraineté à Bruxelles. Ursula von der Leyen n’a ni le charisme, ni la vision, ni le souffle pour jouer un tel rôle. Souvenons-nous de l’action de quelqu’un comme Jacques Delors, qui savait incarner les valeurs du continent (…) Aujourd’hui, chaque jour qui passe enfonce un clou supplémentaire dans le cercueil de l’Europe. »

Reste à savoir jusqu’où ira cette marche funèbre.

Valentin Gaure

30/07/2025


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