RESPECTER L’HISTOIRE ET NON LA MÉPRISER (Xavier Jesu)

Prenant le contre-pied des modes nauséabondes venues d’outre Atlantique (Wokisme, Cancel Culture, etc…), auxquelles on pourrait ajouter le comportement inqualifiable de nos dirigeants depuis Chirac, plus prompts à rechercher les prétendues fautes de la France qu’à en célébrer son génie, Xavier Jesu dénonce cette nouvelle gauche disparate ayant enfourché, histoire de se recycler, ces nouvelles lubies destructrices.
Il y voit, a contrario, dans le parler vrai et le bon sens courageusement libéré de toute autocensure, une des raisons de la progression foudroyante d’Eric Zemmour dans le coeur de la vraie France, tant ignorée et méprisée ces dernières années.

MLS

 

Alors que la gauche postmoderniste (Philippe de Villiers tente de mettre en évidence une alliance objective entre les écologistes, les libéraux-libertaires dans un paradoxal communisme postmoderne) tente, via la « cancel culture », d’effacer toutes traces de notre histoire, Zemmour, lui, cherche à la réhabiliter et à l’intégrer dans chacun de ses constats et dans chacune de ses analyses dans le but essentiel de comprendre notre présent et surtout construire notre futur.

L’histoire du monde est évidemment majoritairement dramatique, meurtrière et cruelle, mais elle aura toujours un lien étroit avec ce que nous sommes aujourd’hui. Je pense que la dissocier de notre déclin actuel pour éviter de se sentir responsable, c’est un peu comme si on dénonçait le réchauffement climatique en cachant la folle progression de la population dans le monde et principalement en Afrique. Il y a une relation de cause à effet ; encore faut-il évoquer la cause réelle pour comprendre les effets induits et ne pas reproduire les mêmes erreurs.
Le drame serait de ne pas comprendre aujourd’hui ce que nous sommes et pourquoi nous sommes ainsi.

Car effacer l’histoire ne fera que rendre incompréhensible notre présence sur terre et lui retirer une partie du sens de notre existence.

Éric Zemmour est critiqué par certains de ses détracteurs parce qu’ils considèrent que son interprétation de l’histoire de France est tournée à son avantage ou pire, sort des analyses qui, jusqu’à aujourd’hui, n’ont jamais été remises en question.

Mais tous les historiens ont toujours interprété à leur manière, cette l’histoire. Henri Guillemin (arrière-grand-père de mon fils), qui fût un historien renommé pour ses émissions à la télévision Suisse, était radical de gauche et ses propres interprétations de l’histoire, principalement sur Robespierre et sur Jeanne d’Arc pourraient aujourd’hui séduire Mélenchon (pour ce qui est de Robespierre), mais probablement pas Charlotte d’Ornellas (pour ce qui est de Jeanne d’Arc), tant l’objectivité de ses présentations pouvait elle-même être remise en cause.

Quoiqu’il en soit, je ne peux m’empêcher de faire une triste comparaison entre cette nouvelle mode des “décoloniaux”, appuyée par une gauche dont le but est d’interdire tout ce qu’elle n’aime pas, qui consiste à déboulonner des statues, débaptiser des rues, brûler des livres, et la destruction par l’état islamique, qui avait choqué à juste titre le monde entier, du patrimoine historique de Palmyre en aout 2015.

Ce qui a enchanté, les téléspectateurs de « Face à l’info » (jusqu’à 1 million de personnes certains jours), c’est cette autre façon de voir le monde que nous a offert Zemmour, en nous mettant en évidence des mécanismes historiques et politiques étroitement liés et parfois des similitudes de situations à des époques très différentes.

Hélas tout ceci risque d’être balayé par ce que dénonce Alain Finkielkraut : le “wokisme” qui, pour lui est le retour de l’idéologie. Cette façon de penser que le présent est « tout », qu’il se suffit à lui-même et que le passé devient superflu.

Tout devient donc binaire et il y a, d’un côté les coupables oppresseurs (blancs hétéros) et de l’autre, les victimes opprimées (les minorités et de préférences de couleur).

Du coup, disparait toute la complexité de l’évolution, du monde en général, et de la France en particulier, au profit de l’abrutissement et la manipulation des « masses » comme au bon vieux temps du communisme à la soviétique. On est passé, en 50 ans, du « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil » de Jean Yanne à « Tout le monde il est moche, blanc, hétéro, colonialiste, et il est pas gentil).

Xavier Jesu
Ingénieur
Membre du SIEL

26 octobre 2021