HOMMAGE AU SOLDAT INCONNU (Cédric de Valfrancisque)

« Celui qui a plongé son regard dans l’œil vitreux d’un soldat mourant sur un champ de bataille réfléchira à deux fois avant d’entreprendre une guerre… »

 (Otto Von Bismarck).

Aujourd’hui, j’ai envie de pousser un coup gueule, certes avec quelques jours de retard mais, sachant que la colère est mauvaise conseillère, j’avais besoin de me calmer un peu.

Le 5 août dernier, un Marocain « bien connu des services de police » (1) a profané la tombe du soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe de l’Étoile à Paris. C’est un acte odieux et honteux !  

Ce salopard – qui ne risque strictement rien sinon un retour au bled – a presque choisi une date anniversaire car l’historien, certes amateur, que je suis pense au 3 août…1914. Ce jour-là, l’Allemagne déclarait la guerre à la France. C’était le début d’une grande boucherie qui allait nous coûter 1,4 million de morts : la première guerre mondiale, la « Grande Guerre », celle que les naïfs, les imbéciles et les pacifistes bêlants surnommeront « La Der des Der » en pensant qu’on ne verrait plus jamais ça, encouragés dans leur naïveté ou leur aveuglement par la « Société des Nations ».

Dès le début de la guerre, la situation sur le terrain sera favorable aux armées allemandes, qui remporteront, dans la seconde moitié d’août 1914, une série de victoires : Sur le front de l’Ouest en Lorraine (bataille de Morhange, le 20 août 1914), en Belgique (batailles des Ardennes, du 21 au 23 août, de Charleroi, du 21 au 23, et de Mons, le 23), et sur le front de l’Est (bataille de Tannenberg, du 26 au 29 août). Sur le plateau lorrain et dans les Vosges, l’armée française recule.

Le 23 août elle arrive péniblement à tenir ses positions face aux attaques allemandes (bataille de la Trouée de Charmes, du 24 au 26 août), mais toutes les unités – françaises et britanniques – qui s’étaient avancées en Belgique battent en retraite à partir du soir du 23 août.

Une telle situation s’explique, en partie, par la disproportion des forces entre les allemands et nous : l’armée allemande avait massé face à la Belgique et au Luxembourg la majorité de ses unités, 59 divisions (soit 1 214 160 combattants) regroupées au sein de cinq armées. La défense de l’Alsace-Lorraine était confiée à 16 divisions (402 000 combattants). Notre état-major n’avait prévu de déployer que 16 divisions (299 350 hommes) face à la Belgique, qui seront renforcées, lors de la bataille des Frontières, par l’envoi des 3ème et 4ème armées françaises et d’un corps expéditionnaire britannique. Vite dominées, les armées franco-britanniques repassent la frontière franco-belge, puis se replient vers le sud-sud-ouest. Cette piteuse débâcle est imputable au commandement.

À cette époque, le fantassin français est totalement inadapté à la guerre moderne : chargé comme un mulet, habillé du fameux « pantalon garance », on lui impose des assauts à la baïonnette contre des mitrailleuses. Ses chefs, pour la plupart, en sont restés aux guerres de l’Empire !  

Le commandement est incarné par le généralissime Joseph Joffre. Nommé, en 1911, chef d’état-major des armées, ce brillant polytechnicien a appris à faire la guerre en…1870. Initié à la franc-maçonnerie en 1875 (Loge Alsace-Lorraine), alors qu’il était encore capitaine, il fait partie des nombreux officiers maçons dont l’avancement sera favorisé par le général André (2), lorsqu’il était ministre de la Guerre (1900-1902), à une époque très anticléricale.

Nos troupes reculent partout. Joffre rejette la responsabilité de la défaite sur ses subalternes auxquels il reproche de ne pas être assez offensifs, et il limoge ceux qu’il juge incompétents.

Plus tard, Joffre sera adulé, après les batailles de la Marne, et on apprendra aux enfants des écoles la belle histoire des « taxis de la Marne ».  Pourtant l’histoire est moins glorieuse !

La France a volontairement oublié Charleroi, Rossignol et Morhange : trois défaites cuisantes payées au prix de milliers de morts… pour rien ; de la « chair à canon ».  Le 22 août 1914, par une chaleur torride, des milliers de soldats tout juste mobilisés, épuisés par des jours de marche dans leur pantalon garance, vont connaître leur baptême du feu. Foudroyée par la puissante artillerie allemande, l’armée française va vivre les heures les plus sanglantes de son histoire : 27 000 soldats sont tués dans la seule journée du 22 août (3). Du 20 au 26 août, au cours de la fin de la bataille des frontières, les forces françaises sont chassées de la vallée de la Sambre, de la forêt des Ardennes et du bassin lorrain au prix de pertes humaines effroyables : près de 100 000 morts au mois d’août.

Août et septembre 1914, seront les mois les plus meurtriers de la Grande Guerre.

Selon les historiens Damien Baldin et Emmanuel Saint-Fuscien (4), Charleroi fut la « première bataille du XX° siècle ». Comme à Rossignol, dans les Ardennes belges, nos soldats tombent comme des quilles sous les balles des mitrailleuses allemandes. Ces armes nouvelles n’ont pas cessé d’être perfectionnées au cours du XIX° siècle ; elles sont d’une efficacité redoutable et le fantassin français n’a souvent à leur opposer que sa baïonnette. Il faut lire (ou relire) « Le gâchis des généraux » de Pierre Miquel (5) qui raconte comment Joffre limogeait ses subordonnés à tour de bras pour ne pas assumer ses propres erreurs ; comment des généraux incompétents – Nivelle et tant d’autres – lançaient leurs poilus dans des offensives aussi sanglantes qu’inutiles. Le général Pétain étaient l’un des rares à se soucier de la vie de ses hommes, les autres préféraient nier la supériorité de l’artillerie lourde allemande et ne croyaient qu’à l’offensive du fantassin à la baïonnette, comme durant les guerres napoléoniennes. Après la défaite de Sedan, en 1870, la France était frappée d’un esprit revanchard, mais encore eût-il fallu se préparer sérieusement à la revanche. Or en 1911, alors que Krupp fondait des canons à longue portée qui allaient tragiquement inaugurer la guerre moderne, le général Faurie – qui mérite de passer à la postérité – écrivait ceci : « Il faut que le fantassin arrive à avoir, dans son adresse à manier la baïonnette, une confiance telle qu’il préfère l’emploi de celle-ci à un tir rapide qui lui fait perdre du temps » ; ça ne s’invente pas ! Et un certain capitaine Ledant – encore un génie méconnu – dans un livre intitulé « À la baïonnette, chargez ! », renchérissait en 1912 en écrivant : « La baïonnette est une arme terrible, qui opère vite, c’est l’outil du bon travail, une blessure causée par elle est toujours grave. On peut rêver de posséder des armes qui tuent à plusieurs kilomètres, mais avec la baïonnette, tous les coups portent… ». On croît rêver !

Vétu du fameux « pantalon garance », le fantassin français offrait une cible magnifique au Boche, mais ce pantalon était un signe distinctif auquel tenaient les généraux. Il avait conquis ses titres de gloire en Algérie avec les troupes du duc d’Aumale, et le supprimer eût été infamant. Et puis, comme disait Cyrano de Bergerac, « on n’abdique pas l’honneur d’être une cible » et des cibles, les mitrailleuses allemandes allaient en avoir quelques centaines de milliers.

Le commandement français ne jurait que par la doctrine de l’offensive à outrance, et il réagira de la même façon, hélas, sur tous les champs de bataille des Ardennes et de Lorraine. Dès lors qu’une opposition se manifeste, l’ordre est donné d’attaquer. Les Français, dont les habitudes guerrières sont héritées de l’Empire, montent à l’assaut en ligne, en se tenant bien droits, dans leurs pantalons rouges, et se font faucher par les mitrailleuses allemandes ou déchiqueter par leurs obus.

Les morts sont inhumés à la va-vite, sur place, dans des fossés ou des trous d’obus. La Grande Guerre inaugurait la guerre moderne, tristement égalitaire. Les monuments aux morts de tous nos villages, bourgades ou villes, sont là pour nous rappeler cette boucherie. Nous avons aligné 8 millions d’hommes. Le bilan final sera de 1 397 000 morts et 3 595 000 blessés (dont 1 100 000 invalides permanents, 56 000 amputés et 65 000 mutilés).  Nous avons envers eux un devoir de mémoire.

Et c’est précisément pour ne pas oublier leur sacrifice que, depuis le 11 novembre 1920, une tombe a accueilli un soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe de l’Étoile.  La sépulture se compose d’une dalle de granite sur laquelle est inscrite l’épitaphe :

« Ici repose un soldat français mort pour la Patrie, 1914-1918 ».

En 1923, une flamme éternelle est ajoutée, ravivée tous les jours à 18 h 30.

C’est ce symbole sacré qu’un maghrébin qui n’avait rien à faire dans notre pays a osé profaner. Mais comme si cela ne suffisait pas, voilà qu’un obscur prof d’histoire-géo, Vincent Présumey, s’est cru autoriser à ironiser, à faire de l’humour de garçon de bain, sur cet acte odieux, ce qui a enflammé les réseaux sociaux patriotes. Ce « Présumey » innocent aurait été menacé de mort par « l’extrême-drrooaate » et aussitôt le SNES-FSU, syndicat gauchiste, a volé eu secours de son militant.

Et bien je demande instamment à la « fachosphère » – dans laquelle je suis généralement catalogué – de cesser d’importuner ce « Présumey » salopard. Il n’en vaut pas la peine !

Un adage populaire dit qu’« il ne faut pas taper dans la merde, ça éclabousse ! ». 

Cédric de Valfrancisque.

08/08/2025

1) Sans profession, sans domicile fixe et avec 20 notifications à son casier judiciaire.

2) Le scandale provoqué, en 1904, par « L’affaire des fiches » : le général André, ministre de la guerre, faisait ficher les officiers catholiques pour freiner leur carrière.

3) soit plus de morts en une seule journée que durant toute la guerre d’Algérie, du 1er novembre 1954 au 5 juillet 1962.

4) « Charleroi, 21-23 août 1914 » de Damien Baldin et Emmanuel Saint-Fuscien ; Tallandier ; 2012.

5) « Le gâchis des généraux » de Pierre Miquel ; Plon ; 2001.


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4 Commentaires

  1. j’avais demandé à mon grand-père qui avait fait cette guerre de m’en parler suite à la demande du prof. d’histoire /géo, il a pleuré, je me suis arrêtée net, quand j’ai fait le reproche au prof, celui ci aussi n’a rien dit .
    Ce maghrébin devrait être embastillé sur le champ, direct.

  2. Merci pour votre billet, même après coup!.
    En vous lisant, j’ai fait un parallèle avec notre armée d’aujourd’hui, certes elle est dotée d’armes de dernière génération, il me semble, mais en nombre si petit, que la France ne peut plus se défendre à l’heure actuelle, résultat nous n’avons certes plus de pantalons garance mais nous sommes aussi vulnérables.
    En 1870, la France était attaquée sur plusieurs fronts et par diverses armées et aujourd’hui nous avons la menace mahométane, les allemands qui nous écrasent en la personne de bon der Leyen et sa commission mortifère.

  3. Vous écrivez « ce salopard », vous avez bien éteint votre colère …
    Je dirais cette raclure de siphon de bidet importée a fait son cirque de menteur patenté devant le juge (qualificatif censuré par moi-même) et a écopé d’une sanction terrible qui devrait le calmer : 3 mois avec sursis et un euro d’amende.
    Pour rappel d’info, celui qui profane un korampf prend un an de prison au milieu de mahométans.
    Rien à ajouter …… enfin, rien de publiable.