Zaher Birawi, l’homme derrière la flottille de la liberté, accusé d’être un agent du Hamas
Texte paru dans Le Point le 10/06/2025
Soutien affirmé du bateau d’aide humanitaire, le journaliste est également accusé par Israël d’être à la tête d’une organisation terroriste.
Une figure clé, mais une figure contestée. Zaher Birawi s’est présenté comme l’un des membres fondateurs de la flottille de la liberté, selon le journal britannique The Telegraph. Il était notamment présent au lancement du Madleen, le bateau qui transportait de l’aide humanitaire pour la bande de Gaza avec à son bord, notamment, Greta Thunberg et Rima Hassan. Il en avait notamment retransmis le départ depuis la Sicile, dimanche 1er juin.
À propos de cette mission, il avait écrit sur Facebook qu’elle « porte un message de solidarité avec Gaza, un message de défi et de détermination à poursuivre les efforts populaires pour briser le blocus israélien de la bande de Gaza ». Ce journaliste palestino-britannique est cependant accusé d’entretenir des liens étroits avec le Hamas.
En 2012, par exemple, il avait été photographié à côté d’Ismaïl Haniyeh, l’ancien chef du Hamas, assassiné en 2024 par l’armée israélienne. En 2013, il a été désigné par Israël comme un agent du Hamas en Europe. EuroPal Europe, l’organisation qu’il dirige et qui explique « œuvrer à la création de réseaux dans toute l’Europe pour soutenir les droits des Palestiniens », a été désignée comme organisation terroriste par Israël en 2021.
Accusé par un député anglais
Le pouvoir de Benyamin Netanyahou est cependant le seul, à cette heure, à user de pareil qualificatif. EuroPal a toujours nié tout lien avec le terrorisme. Zaher Birawi a même été indemnisé en 2021, après avoir intenté une action en justice contre une base de données financières, après la fermeture de son compte par la banque NatWest. Cette base de données l’avait placé sur une liste de surveillance du terrorisme.
« Mon équipe juridique s’est appuyée principalement sur le fait qu’aucune condamnation n’a jamais été prononcée contre moi par aucune autorité officielle dans aucun État du monde, et que je n’ai jamais été reconnu coupable d’avoir été impliqué dans des actes illégaux qui pourraient être considérés comme relevant du crime terroriste », a-t-il déclaré à l’époque. Il a affirmé que la base de données s’appuyait sur des listes préparées par Israël et des sites d’information inexacts « probablement motivés par des motivations et des agendas politiques non fondés sur des preuves objectives ».
Rien ne suggère, pour l’heure, que Zaher Birawi soit lié à l’attaque terroriste du 7 octobre 2023. Ce qui n’avait pas empêché Christian Wakeford, député travailliste anglais, de désigner alors l’homme de 63 ans comme un agent du Hamas vivant au nord de Londres. « Il est répertorié comme administrateur d’une organisation caritative enregistrée au Royaume-Uni, Education Aid for Palestinians, et une vidéo accessible au public le montre organisant un événement en 2019 à Londres intitulé Understanding Hamas », avait-il déclaré en octobre 2023 aux députés.
Celui qui a accusé Israël de mener une « opération de piraterie en eaux internationales » accuse également le pays de mener une « guerre d’extermination ». Il a remis une lettre au gouvernement britannique condamnant Israël et disant que « ce à quoi nous assistons n’est pas une guerre, mais un génocide et l’éradication systématique d’un peuple ».
Thomas Graindorge
10/06/2025
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